FOLK-S_will you still love me tomorrow? / Alessandro Sciarroni

Théâtre Joliette-Minoterie Jazzee 19

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Création et dramaturgie, Alessandro Sciarroni

Avec Marco D’Agostin, Pablo Esbert Lilienfeld, Francesca Foscarini, Matteo Ramponi, Alessandro Sciarroni, Francesco Vecchi
Musique originale, son, Pablo Esbert Lilienfeld
Vidéo et images, Matteo Maffesanti
Lumière, Rocco Giansante
Costumes, Ettore Lombardi
Coaching, Rosemary Butcher
Consultant dramaturgie, casting, Antonio Rinaldi
Consultant chorégraphie Tearna Schuichplattla
 

Folk-s est une approche performée et chorégraphiée de la notion de Temps, autour d’une réflexion sur les danses folk traditionnelles. Le Schuhplattler est un ballet typique bavarois et tyrolien. Ici il n’y a pas d’autre temps que le présent, un temps qui n’est ni passé ni futur. C’est le retour perpétuel de la même vague sur la même rive. C’est le son. Dans la répétition, géographiquement et culturellement décontextualisée, la matière du folk trouve sa révélation la plus précise.

Hybrider une danse traditionnelle bavaroise et un marathon, quelle drôle d'idée ! FOLK-S Will You Still Love Me Tomorrow ?, pièce du chorégraphe italien Alessandro Sciarroni, a tout d'une anomalie. Présentée à Milan, le 21 mars, cette performance pour six danseurs fait l'ouverture, mardi 14 mai, des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, qui se déroulent jusqu'au 13 juin dans onze théâtres du département.

La danse exécutée par Alessandro Sciarroni et ses complices est le « schuhplattler ». Littéralement, le mot signifie « batteur de chaussures ». Et ça frappe et claque sec dans cette danse d'hommes repérée dès le milieu du XIXe siècle dans le sud de l'Allemagne et en Autriche. Sautant d'un pied sur l'autre en se tapant alternativement les chaussures puis les cuisses qui virent au rouge vif après seulement quelques minutes de spectacle, les interprètes enchaînent des boucles de mouvements qui crépitent dans l'air. Ce numéro, qui passait pour une parade de séduction, transforme le corps en instrument de percussion aussi captivant à voir qu'à écouter.

Revue et reconduite selon un canevas marathonien par Alessandro Sciarroni, cette danse, toujours identique mais jamais tout à fait la même selon les inflexions rythmiques données par chacun des danseurs, possède un curieux magnétisme. Son attrait tient à son apparente simplicité régulièrement perturbée par des variations comme des lancers de jambes ou des tours sur soi-même. Sur des sons électro ou des chansons au refrain lancinant comme Never Get Sick, la légèreté paradoxale du mouvement est contrebalancée par un retour régulier à une posture droit debout presque martiale et des martèlements de pieds militaires. Cyclothymique comme un accès d'exubérance vite rattrapé par les convenances.

LES YEUX DANS LES YEUX

Le cercle, celui de la danse tradi, de la tribu, de la communauté, resserre régulièrement les rangs des danseurs, de plus en plus dégoulinant dans leurs tee-shirts et de moins en moins nombreux au fil de FOLK-S Will You Still Love Me Tomorrow ?. Il offre un temps de répit, les yeux dans les yeux, tout en rebranchant les interprètes sur le même défi rythmique. Se glisser dans la ronde, c'est retrouver une appartenance à travers le fil d'une conversation gestuelle connue d'avance. La régularité horlogère du schuhplattler tient lieu de garde-fou à l'envoûtement.

L'épuisement des danseurs et leur élimination progressive sont les objectifs de la performance. Ceux du public aussi. Selon la règle du jeu donnée dès le début de la pièce – ce qui ressemble tout de même à une fausse bonne idée sans lendemain –, les spectateurs qui le désirent peuvent sortir à n'importe quel moment du théâtre. Certains ne s'en privent pas. Et très vite d'ailleurs ! Régulièrement, des applaudissements et des rires nerveux surgissent pour signaler que la coupe est pleine et qu'une fin possible est arrivée.

BONNE HUMEUR

Cette lassitude agacée ou souriante, selon les cas, fait progresser la pièce par à-coups incertains mais dans une curieuse bonne humeur, et c'est ce qui fait finalement le charme de FOLK-S Will You Still Love Me Tomorrow ?. En mettant tout le monde dans le même bain, le spectacle déplace l'enjeu souvent grave du marathon vers une expérience exténuante certes mais plutôt joyeuse.

 

Théâtre Joliette-Minoterie

Le Théâtre Joliette-Minoterie, anciennement La Minoterie, est une scène conventionnée pour les écritures contemporaines. Après plus de 25 ans de programmation dans l'ancien théâtre improvisé, un nouveau théâtre est construit à la Joliette en 2013, dirigé par Pierrette Monticelli et Haïm Menahem.

Eclectisme et exigence artistiques définissent la ligne artistique de la programmation. De grandes figures de la scène contemporaine internationale y côtoient les artistes de compagnies nationales et régionales. Le Théâtre Joliette-Minoterie est également un lieu de résidence artistique. Véritable fondement des actions du Théâtre Joliette-Minoterie, la notion de résidence longue est au cœur du projet artistique. Les compagnies en résidence longue permettent également d’instaurer une relation pérenne avec les habitants de la Joliette à travers différents projets d’action culturelle.

Le Théâtre Joliette-Minoterie, c’est aussi :
• Une Bibliothèque de théâtre contemporain en libre accès du lundi au vendredi
• Les rendez-vous du samedi
• Les Entre 2, pendant la pause déjeuner
• Les avant et après-spectacles
• Les projets de proximité, signes de son engagement constant pour encourager l’accès à tous aux pratiques culturelles et artistiques
• Les ateliers Théâtre pour amateurs


Architecture
Le théâtre a été pensé sur le schéma de l’ancienne Minoterie avec la même volonté d’être accueillant, ouvert sur son environnement. On retrouve l’ensemble des espaces inscrits dans un bâtiment moderne, atypique et chaleureux avec deux salles de spectacles en sous-sol (une grande salle de 280 places et une petite salle modulable de 120 places), deux studios, un grand hall regroupant le bar, le foyer et la Bibliothèque, avec un atrium central au rez-de-chaussée s’ouvrant largement sur la nouvelle Place Henri Verneuil.
  • 2 Place Henri Verneuil - 13002 Marseille
  • web

Alessandro Sciarroni

Alessandro Sciarroni est un artiste, chorégraphe et metteur en scène possédant une formation dans les arts visuels et de nombreuses années d’expérience dans le théâtre. Ses oeuvres ont été présentées dans 17 pays européens lors de festivals de danse et de théâtre contemporain.
En 2013, il est le premier artiste italien à recevoir le soutien de “Modul-Dance”, projet de coopération rassemblant 19 maisons de danse européennes. Il se voit également décerner le prix du meilleur nouvel artiste par le magazine italien Danza&Danza.

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