Slow Joe & The Ginger Accident @ Rhino Jazz 2014

Rhino Jazz Jazzee 14

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Slow Joe

Rocha Joseph Manuel : Voix
Cédric de la Chapelle : Guitare
Alexis Morel Journel : Basse
Régis Monte : Clavier
Josselin Varengo : Batterie

C’est une incroyable histoire digne d’un scénario de Bollywood que celle de Joseph Rocha, impayable septuagénaire qui prouve que la valeur n’attend pas le nombre des années. En rupture de société, ce vagabond solitaire exilé depuis des décennies sur une île de Goa est un clochard céleste revenu de la dope longtemps partagée avec les hippies de passage. Un genre de " misfit " à la voix de crooner chantant sur les plages à touristes, là où un jour de 2007 le jeune guitariste lyonnais Cédric de la Chapelle le repère et décide d’enregistrer ce " talent sénior " à capella sur son minidisc. De retour en France, ce dernier va mettre la voix en musique en créant pour ce faire le Ginger Accident, quartet rock au son délibérément vintage. Avec le producteur Olivier Boccon-Gibod (Caravelle), ils vont assurer la sortie d’un premier album (Sunny side up) et convaincre les Transmusicales de Rennes d’accueillir en révélation celui qu’on nomme Slow Joe en raison de son flegme imperturbable. Mais si le bluesman a assurément une gueule, un caractère, une vraie personnalité artistique, ce rockeur de la lenteur vit depuis un demi-siècle sans papiers ! Il faudra donc du temps et de la persévérance pour tracer un improbable destin des plus romanesques au vieil hindou dilettante avant qu’il ne puisse enfin venir s’installer à la Croix-Rousse pour découvrir et jouer avec " son " groupe. Et le miracle sera au rendez-vous.
Détournant avec humour et une classe toute désinvolte les standards du genre, Slow Joe impose avec une fraîche énergie son grain vocal intemporel. Le Ginger Accident va servir à en sublimer la signature en lui conférant une patine rare et magistrale, lui collant un son de basse énorme et des lignes de claviers dignes des Doors. Et le charisme instantané du bonhomme va instinctivement fonctionner pour délivrer un revival sixties du meilleur effet, avec une sorte de clin d’oeil facétieux au King Elvis, comme dans le clip de " When are you comin’home " ou celui, très sophistiqué dans l’esthétique de " Cover me over ", fable en dessin animé au graphisme inventif et très accrocheur. Le timbre empreint de soul et de blues du vieux Joe y charrie toute l’histoire de la musique américaine et dégage une émotion si longuement mûrie. Il était grand temps qu’elle soit livrée au plus grand nombre et le Rhino débouche là un haut millésime à savourer en connaisseurs, slowly...

 

Rhino Jazz

Depuis sa création en 1979, le Rhino Jazz(s) festival n’a de cesse de créer l’événement dans le monde des musiques de jazz(s). Toujours à l’affût des découvertes, il présenta notamment les premiers concerts de Paolo Conte, Michel Petrucciani, Stéphane Grappelli, Salif Keita, Ray Lema... Souhaitant développer chaque année une programmation d’envergure internationale tout en associant les futurs grands talents de demain, le Rhino Jazz(s) festival est un acteur privilégié des villes partenaires de l’événement, soit plus d’une trentaine basées sur trois départements : Loire, Rhône et Isère. Au sein de sa programmation toujours à la découverte des jazz(s) d’aujourd’hui, il fait aussi la part belle à une programmation jeune public audacieuse pour le plus grand plaisir des 3000 enfants associés aux concerts et ateliers initiés par le festival. Chaque année, de juillet à octobre, le festival donne le ton et le tempo en proposant plus d’une cinquantaine de concerts pour un public toujours au rendez-vous !

Pour sa 36e édition, le festival Rhino Jazz(s) "repointe" ses cornes en été du 27 juin au 12 juillet 2014. Et pour lancer sa programmation estivale, c’est à une soirée hautement festive que vous convie le Rhino avec Jazz à Vienne le vendredi 27 juin : un événement unique qui invite gratuitement chaque année près de 7000 festivaliers ! Le festival s’étend ensuite jusqu’au 12 juillet... Nouveaux lieux insolites et musiques tous azimuts, le Rhino promet son lot de surprises !

A l’automne 2014, le festival entre en scène du 2 au 19 octobre avec plus de 40 concerts entre Loire, Rhône et Isère ! Au programme de l’affiche 2014 : Gilberto Gil, Slow joe and the Ginger accident, Lottchen, Trilok Gurtu, Sandra Nkake, Mighty Mo rodgers, Shakura S’Aida, Lisa Simone (la fille de Nina !) Lou Tavano et bien d’autres ... Au total, plus de 250 musiciens explorant les quatre coins du jazz : new orleans, soul, swing, blues, jazz manouche, funk, world...

  • Château du Jarez, 11 rue Benoît Oriol 42400 SAINT CHAMOND France
  • web

Slow Joe & The Ginger Accident

Slow Joe & The Ginger Accident

En Inde, on prête à Krishnamurti cet immémorial adage positiviste : « si tu échappes au fossé que tu as creusé pour ton malheur et que tu entres dans le fleuve de la vie, alors la vie saura prendre soin de toi». On peut considérer que Joseph Manuel Da Rocha, dit Slow Joe, né en mars 1943 à Bombay, a longtemps creusé son fossé, et même scrupuleusement. En 2007, lorsque Cédric de la Chapelle fait sa connaissance sur la côte mythique de Goa où il fait le guide touristique pour quelques roupies, Joe a 64 ans et un lourd passé de toxicomane et d’alcoolique qui l’a promu au rang peu glorieux d’enfant terrible de la famille. Mais il a aussi un talent musical inné, une voix de crooner cabossé et surtout une jeunesse d’esprit restée intacte. Pénétrant enfin dans « le fleuve de la vie », celle-ci se met effectivement à prendre soin de lui. Séduit par le personnage, Cédric de la Chapelle, guitariste intrépide de la scène lyonnaise devenu par le plus grand des hasards l’ange gardien de ce perdant magnifique, l’aide à se constituer un répertoire de chansons inédites, s’emploie à lui former un groupe sur mesure -The Ginger Accident-, le met en orbite scénique avec un concert resté dans toutes les mémoires aux Transmusicales de Rennes en 2009. Et pour finir, réalise son premier album, Sunny Side Up, dont l’accueil est unanimement élogieux. « Un Elvis qui aurait bien vieilli » proclame les Inrockuptibles. « Boudu sauvé du Gange ! » titre VSD. Se faisant, le quasi clochard de Goa devient la curiosité du moment et enchaîne les tournées. Pas moins de 150 concerts, essentiellement en France et dans les pays limitrophes. La rédemption est miraculeuse. Reste à savoir si elle peut s’inscrire dans la durée...

Évidemment on s’expose à l’ironie facile en prétendant qu’avec Lost For Love, Slow Joe signe son disque de la maturité... à 71 ans. Pourtant, loin de proposer une copie carbone de Sunny Side Up, ce second opus rend compte d’une éclatante évolution. Plus riche musicalement avec un usage étendu de sonorités millésimées héritées de la grande tradition rock-twangin’ guitar, orgue Farfisa...- il se distingue encore par des arrangements affichant une ambition sonore à la hausse dont profitent les confessions à cœur ouvert, les coups de blues, les flashbacks autobiographiques ou encore les éclaircies intérieures du père Joe. Il y a l’emphase maîtrisée de You Don’t Have To Tell Me où sur le lit d’un torrent orchestral à la The Last Shadow Puppets, le vieux rebelle résume une posture qu’il s’est évertué à maintenir sa vie durant : « faut pas venir me dire ce que j’ai à faire ! ».  Il y a le slow anthologique de Cover Me Over, une reprise du précédent album embellie par la voix hyper sensuelle de Yael Naim pour un irrésistible duo. Il y a le dantesque The Eye of Death où aussi buriné par les excès qu’un William Burroughs tardif, Joe soutient le regard de la mort avec le cran d’une tête brûlée et la sérénité d’un sage. Il y a le bariolage bollywoodien de Hum Diya, le tatouage métaphysique de Gimme No Direction -son Like A Rolling Stone à lui-, les sombres ruminations de Waters of Loneliness où il se dit « fils des ténèbres ». Et aussi les savoureuses remontées d’une enfance à la Mowgli de The Mulberry Bush. Et toujours cette distance amusée avec la vie qui ne t’« offre pas de crème caramel » (No Caramel Custards). S’il fallait encore se convaincre des capacités de survie de cet homme, l’écoute de Too Old To Be Loved nous en livre l’une des clefs. Entre tristesse et autodérision, Slow Joe ne triche jamais, embrasse son art avec la reconnaissance de celui à qui le Saint-Esprit a fait un cadeau et s’applique à vivre chaque minute avec l’intensité d’un rescapé. Quand le romancier et critique Nick Toshes affirmait dans sa préface des Héros oubliés du rock’n’roll que pour lui le rock était mort en Juillet 1954, et que depuis globalement le truc n’avait fait que sombrer dans le politiquement correct pour accompagner la lugubre descente vers la sénilité de générations gavées de publicités et de malbouffe, il ignorait l’existence de Slow Joe. Il ignorait cet immaculé septuagénaire aux trémolos adolescents. Il ignorait qu’au bord du gouffre, un lointain visiteur au profil d’ascète, au parcours de damné, allait ressusciter ce grand art et prouver au monde qu’un vagabond pouvait devenir une star. [style à revoir]

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