Carte blanche à Jacky Terrasson

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Jacky Terrasson est un fidèle parmi les fidèles. Sa musique est à l’image du personnage: généreuse, passionnée, contrastée, sensuelle. En solo, en duo, en trio, sa production, telle un grand cru, met nos sens en éveil, nous enivre... Grand amateur de vin et de plaisirs épicuriens, Jacky parsème son expression musicale de parfums et de saveurs glanés aux sources du Jazz. Il y mêle ses propres assemblages pour nous offrir un magnifique cru 2012. Sans oublier qu’il est l’un des plus grands pianistes de jazz depuis les années 90, multi-récompensé et salué dans le monde entier. Il se produit une nouvelle fois en compagnie d’un des plus grands bassiste de sa génération, Mr Etienne Mbappé et du jeune talentueux et très prometteur Nicolas Viccaro à la batterie.

Jacky Terrasson a réussi comme jamais une grande jam-session qui pouvait rappeler aux anciens les Jazz at the Philharmonic de Norman Granz dans les années 1950 : des vedettes se succédant puis se mêlant (jam = confiture) avec pour soutien une rythmique sans faille (c’était, alors, souvent celle du trio d’Oscar Peterson). Sauf qu’à Saint-Emilion, pas de salle symphonique : des gradins, et pourtant une très bonne sono, et la vedette était le pianiste et son quartet, avec Burniss Travis à la contrebasse, Justin Faulkner à la batterie, Minino Garay aux percus. Plus quelques autres, pas très connus : ainsi Michel Portal, juste un trésor national, Grégoire Maret, en train de conquérir la planète à l’harmonica, Glenn Ferris, « le meilleur tromboniste du monde » (le chroniqueur s’autocite), les chanteuses Malia, Kelly Jones et Cécile McLorin Salvant.

Improvisation dans le choix des morceaux que le pianiste commence en installant un groove churchy permettant aux rythmes de trouver leur assise balancée et aux auditeurs de laisser ces rythmes gagner leurs pieds. Ça ne s’arrêtera plus, sur des tempos différents, durant les deux heures de ce concert où les thèmes s’enchaînent au gré du leader : Body and Soul, Oh my love (de John Lennon, chanté avec une tendresse touchante par Cécile McLorin), un medley où se suivent Smoke gets in your eyes, Ruby my dear (de Thelonious Monk), étrangement effrangé par Jacky et Grégoire Maret, My baby don’t care for me (de Nina Simone), où Malia et Glenn Ferris rivalisent de feeling déhanché, le morceau de bravoure Caravan, où Michel Portal, ma parole, swingue, Glenn Ferris duke-ellingtonise comme s’il jouait tous les solos à la fois, Grégoire Maret fait exploser les accords et Justin Faulkner déchaîne ses 19 ans. Puis Jane Kelly chante Time after Time mieux que Cindy Lauper qui créa la chanson, et les trois chanteuses entonnent Rehab en hommage à Amy Winehouse, morte il y a exactement un an.

Michel Portal revient pour feutrer sa clarinette basse sur La Javanaise comme l’aurait jouée Ben Webster au ténor (on n’en revient pas), Cécile enchaîne avec le piquant Je te veux d’Eric Satie. Le morceau fétiche de Jacky, Smile (de Charlie Chaplin), avec son arrangement à lui est un crowd pleaser (séducteur de foule) que peut envier la corporation entière des pianistes en trio.

Tout ce monde se réunit  pour un « encore » appelé par les spectateurs dressés aussi pour se décongeler les jambes (pendant que sur scène la température montait, elle baissait à 15° dans les travées, ce qui nous fait craindre pour le millésime 2012, si l’été continue à hiberner). Les chanteuses font chanter Say Yes à l’auditoire qui remercie en tapant enfin le contretemps dans ses mains.

Saint-Emilion Jazz Festival

Dans la cité médiévale de Saint-Emilion, l’histoire se dessine au détour des ruelles. A la majesté de l’architecture de la cité et à la qualité de ses vignobles, vient s’ajouter le talent des musiciens qui donne son arôme au festival de jazz.

Il existe des centaines de festivals en France et des milliers de part le monde ; certains petits, d’autres grands, dont la seule question commune se résume à : comment aller à la rencontre de son public?

Nous avons nous aussi essayé de répondre à cette question en programmant des artistes que nous jugeons de grande qualité, en y ajoutant un zeste d’émotion, sublimée par les lieux que nous investissons. Il est vrai qu’à ce titre nous sommes exceptionnellement gâtés. Saint-Emilion n’est pas qu’un village viticole ; c’est la capitale mondiale de la qualité. Des artistes de renommée internationale, nous en avons déjà avec toutes ces propriétés fabuleuses qui produisent le nectar divin et attirent chaque année plus d’un million de visiteurs, avides d’histoire, de patrimoine mais avant tout, de rêve.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Faire rêver, dans un monde qui plus que jamais sombre dans la folie d’une réalité désenchantée. Alors prenez le temps de venir nous voir, escaladez la colline et contemplez le panorama depuis le clocher, admirez les vallons couverts de vignobles et laissez-vous aller à la ballade dans le plus admirable village médiéval qui subsiste aujourd’hui. Venez déjeuner au Parc où le grand bar à vins, poumon du Festival, vous attend. Tout en dégustant les vins les plus prestigieux. Vous pourrez écouter les artistes que nous avons sélectionnés. Puis le soir venu, vous traverserez la route pour vous rendre dans la douve du Palais Cardinal où la grande scène accueillera les têtes d’affiche du Festival.

Trois jours pour rêver, trois jours pour partager l’émotion, trois jours de fêtes et de musique : c’est le programme auquel nous vous convions.

 

  • 14 Rue Guadet, 33330 Saint-Émilion, France
  • web

Jacky Terrasson

Né le 27 novembre 1965 à Berlin (Allemagne) d'un père français et d'une mère américaine, le pianiste Jacky Terrasson entreprend ses études musicales au Berklee College Music de Boston et commence à se faire un nom en se produisant dans les clubs de jazz de Chicago et de New York. Du jour au lendemain, la chanteuse Betty Carter l'engage pour sa tournée. En 1993, il remporte le célèbre prix Thelonious Monk.

Au cours des années 1990, Jacky Terrasson s'impose comme un pianiste de référence dans le monde du jazz, prodiguant une lecture innovante de morceaux classés. Son premier album pour Blue Note, paru en 1995, reçoit l'aval de la critique qui salue sa maîtrise et son audace. Le pianiste parvient à transfigurer des thèmes de Bud Powell, Bill Evans ou Thelonious Monk, et peut aussi bien jouer du Maurice Ravel qu'adapter des chansons de Charles Trenet. En 1996, il intervient sur l'album Heaven du chanteur Jimmy Scott, et sort son deuxième album Reach.

À la tête de son trio, le pianiste déroule une suite d'albums comprenant Rendez-Vous (1997), Alive (1998), What It Is et Where It's At (1999) et À Paris (2001), tous publiés par Blue Note. En 2001, il livre également Moon & Sand avec Tom Harrell, et l'année suivante, l'album Lover Man pour le label Venus.

En concert, il arrive parfois à Jacky Terrasson de sortir du cadre du clavier pour utiliser les cordes du piano comme instrument de percussion. Le pianiste suivi par un public large et fidèle sort en 2002 l'album Smile, auréolé d'une Victoire du Jazz. En 2003, il reçoit de l'Académie du jazz le prix Django Reinhardt et deux Django d'or (album et artiste). Jacky Terrasson a aussi été nommé deux fois aux Grammy Awards américains.

Après l'album Mirror paru en 2007, Jacky Terrasson quitte Blue Note (EMI) pour Concord (Universal), chez qui il publie Push au printemps 2010. Ce onzième album enregistré avec Ben et Jamire Williams, Jacques Schwarz-Bart et Grégoire Maret, rend hommage à Thelonious Monk et à...Michael Jackson (« Beat It »). De retour en 2012 sur le label Universal Jazz, le pianiste new-yorkais d'adoption livre Gouache, un album constitué de compositions originales et de reprises surprenantes (Amy Winehouse, Justin Bieber).

En 2015, c'est dans le même registre, entre chanson, pop et jazz, qu'il puise la matière de Take This, son premier album pour le label Impulse!, enregistré avec Bruniss Travis (basse), Lukmil Perez (batterie), Adama Diarra (percussions) et Sly Johnson (vocaux). L'année suivante le voit jouer en duo avec le trompettiste et bugliste Stéphane Belmondo dans Mother, où alternent reprises et compositions originales.

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