Les Nuits Barbares

Théâtre National de Nice ClassicAll 0

{{comments.length}} Chapitrage(s)

  • {{formatTimestamp(comment.timestamp)}} {{comment.content}}
    delete save cancel
You can skip this ad in 15 sec or switch to premium for a "no ads" experience. {{countDown}} seconds remaining
Skip ad

Vous pourriez aussi aimer

logo 4K
{{doc.forte}}

{{doc.title}}

{{doc.artistNames}} Premium

LES NUITS BARBARES OU LES PREMIERS MATINS DU MONDE

« C'est une histoire de chemin, tout est une histoire de chemin...

Chorégraphie : Hervé Koubi
Assistant chorégraphique : Guillaume Gabriel - Fayçal Hamlat

Artistes chorégraphiques : Lazhar Berrouag - Adil Bousbara - Abdelghani Ferradji - Zakaria Nail Ghezal - Bendehiba Maamar - Giovanni Martinat - Nadjib Meherhera - Riad Mendejl - Mourad Messaoud - Houssni Mijem - Issa Sanou - El Houssaini Zahid

Musique : Mozart - Fauré - musique traditionnelle algérienne - Wagner
Création musicale : Maxime Bodson
Arrangements : Guillaume Gabriel

Création lumière : Lionel Buzonie

Création Costumes, accessoires et masques bijoux : Guillaume Gabriel assisté de Claudine G-Delattre

Coutellerie : Esteban Cedres


Cinq années passées entre l'Algérie et la France, de part et d'autre de la Méditerranée, cette mer à l'origine de tous ces peuples déracinés et exilés, origine commune, fondamentale, indéchirable de ceux qu'on appelle les Méditerranéens.

Alors que je tentais vainement de retrouver la mémoire sur la terre de mes ancêtres, en Algérie, ce sont plutôt de nouveaux liens qui se sont noués, des liens inédits qui m'ont permis de mieux comprendre d'où je venais et peut-être qui j'étais. J'ai rencontré des compagnons d'Art, témoins pour moi d'une histoire perdue. J'ai rencontré ceux que j'aime appeler mes frères retrouvés. J'y ai découvert le goût des autres, j'en suis reparti, pour dessiner les contours d'une nouvelle aventure, gourmand de mystère.

Les nuits barbares ou les premiers matins du monde prend sa source dans cette immense et incontournable histoire de notre bassin méditerranéen. Je choisis ici de partager ce chemin qui témoigne de mon envie d'aller vers l'autre, vers l'inconnu à l'encontre d'une actualité dont la machine médiatique qui, jouant de confusion, dicte trop souvent le « nous et les autres , nous les Civilisés, et nos voisins, les barbares » et où le sens étymologique du mot « barbare » cède souvent le pas au sens péjoratif et qualifie celui qui, dépourvu de civilisation et d'humanité, use de la violence avec gratuité.

Certes il est important de savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va mais il est important aussi de savoir d'où l'on parle et il me paraît nécessaire dans le contexte actuel, et je pense qu'il nous est nécessaire à tous, de croire en une universalité des cultures à la fois partagées, métissées et étroitement liées ainsi qu'en un avenir qui selon moi ne peut être que commun.

Les nuits barbares ou les premiers matins du monde sera comme un coup de pied donné au fond de la mer quand on s’enfonce dans les ténèbres comme pour mieux remonter à la surface. S’éloigner des ténèbres de l’obs-curantisme pour mieux retrouver la lumière de notre histoire partagée.

Qui étaient ces Barbares venus du nord, mystérieux Peuples de la Mer dont la Bible, les chroniques, les monuments anciens relatent les forfaits, sans bien dire qui ils étaient, ni d’où ils venaient ? Qui étaient ces autres barbares de l’Est, ces génies des temps obscurs, les Perses, Ioniens, Siths et Babyloniens, les arabo-musulmans ? De quelle Histoire inconnue, oubliée, reprise, assi-milée ou effacée sommes nous héritiers ? Peuples coureurs de steppes ou bâtisseurs de tumulus, peuples avec ou sans dieux, pacifiques ou guerriers, vaincus et pourtant féconds... Il est mille manières de fabriquer de la société.

L’autre, l’étranger fait et a toujours fait peur. Peur fantasmée avec tout ce que cela révèle dans la confrontation, d’ignorance et de frustration même.
Je choisirai donc ici de mettre en scène cette peur ancestrale de l’étranger pour mieux aller chercher et dévoiler tout ce qu’il y a justement de sa-voirs cachés, de richesses, de raffinements derrière ces cultures barbares et questionner quelques préjugés bien ancrés dans nos esprits habitués à lire le destin de toute l’humanité à travers des œillères occidentales.

Je veux proposer non pas une réhabilitation de l’Histoire envers ces peuples, ni en faire l’apologie mais y apporter une mise en lumière sensible, pétrie d’humanité et tenter de rendre attachants ces barbares, qui sont eux aussi nos ancêtres.

Une forme d’orientalisme avait nourri mes réflexions et rêves d’Orient portées sur Ce que le jour doit à la nuit. La noce barbare de Jean Cocteau, les musiques sacrées d’orient et d’occident, les brillantes traces laissées par les cultures Vandales, Perses (et les pratiques des Zurkhanées), Goths, Celtes, Huns, Arabo-musulmanes... nourriront Les Nuits Barbares ou les pre-miers matins du monde.

Je choisis de porter mon regard sur ce qui me paraît le plus beau, les mélanges des cultures, des religions, du sacré à travers l’Histoire pour qu’elles puissent m’aider à dessiner et mieux encore révéler les fondations d’une géographie commune sur laquelle aujourd’hui d’un bout à l’autre du monde nous sommes debout trop souvent sans le savoir.

Je veux me saisir aussi de l’Histoire, ouvrir les yeux, glisser vers l’autre, courir vers la Liberté... et me souvenir que le mot barbare se dit aussi Amazigh et signifie l’homme libre.

A la beauté ! Celle qui au delà des guerres parle du mariage, celle qui rassemble, qui tourne le dos à toute revendication identitaire, celle qui prend le meilleur de chacun, qui dans son histoire, son altérité et ses origines de toute façon métissées quoiqu’il en soit, lui rend hommage comme un hymne.

A la Méditerranée qui recèle pour moi tant de pourquoi lumineux où l’aveuglement et les bruissements sont les lettres d’or d’un secret perdu, celui de l’accord absolu de notre désir et de notre destin.

A nos origines communes aussi qui se croisent toutes dans la Méditerranée occitane, orientale, provençale, espagnole, italienne, maghrébine, romaine, grecque…

A notre Histoire qui depuis plus de 3000 ans témoigne de tant de cultures dont l’altérité, nous rassemble, oh oui, nous rassemble bien plus qu’elle ne nous éloigne. Qu’importe que nous soyons algériens, espagnols, français... Nous sommes avant tout de la Méditerranée et c’est cela notre appartenance, elle est plus ancienne que les nations.

 

 

 

Théâtre National de Nice

Comme une trentaine d'autres villes en France, la ville de Nice possède un Centre Dramatique National (C.D.N.) appelé Nice Côte d'Azur - Théâtre National de Nice. La création de ce Centre à Nice a été décidée en 1969 suite à un accord entre la Ville de Nice et le Ministère de tutelle, Ministère des Affaires Culturelles.

En 1947, avec la fondation des Centres Dramatiques Nationaux de Colmar et de Saint-Étienne, débute l’aventure de la décentralisation théâtrale, animée par l’idée que les régions peuvent aussi inventer le théâtre, le créer et le faire partager. Le rôle du C.D.N. est de produire des créations originales et de les rendre accessibles à tous les publics sur un territoire. Ainsi, le Centre dramatique incarne ce que l'on nomme « la décentralisation », c'est à dire qu'il fait exister la création et la culture en dehors de la capitale. C'est d'ailleurs pour cela que les C.D.N sont dirigés par des artistes, afin qu'une ligne artistique forte et singulière soit donnée au projet du Théâtre. Dans le cadre de ses missions, l'artiste nommé(e) directeur(rice) s'engage d'abord à produire ses spectacles mais aussi à partager l'outil et les moyens de la structure avec d'autres artistes. La directrice ou le directeur est nommé directement par le ministère de la culture en concertation avec les autres collectivités qui financent son fonctionnement. Aujourd'hui, il existe trente-huit centres dramatiques nationaux et régionaux en France. Ils se réunissent au sein d'une association nommée ACDN qui a été créée pour susciter du dialogue entre les différents artistes-directeurs et pour dynamiser l'action des centres dramatiques.

Remercié par la municipalité de Bourges où il dirigeait la maison de la culture et la Comédie de Bourges, Gabriel Monnet se voit proposer par l’État la direction du centre dramatique de Nice, nouvellement créé. Il inaugure son mandat par la création d’une pièce d’Edward Bond dans laquelle il met en cause l’armée et la religion. Cela lui attire l’hostilité avec la municipalité de Nice. Son mandat s’achève en 1974, on retiendra plusieurs de ses mises en scène Pucelle d’Audiberti avec Silvia Montfort en 1970, Coquin de Coq d’O’Casey, La Tempête de Shakespeare, L’École des femmes et La Critique de l’École des femmes de Molière… L’année suivante il rejoint, à Grenoble, le centre dramatique des Alpes.    

Fou de théâtre entraîné par le besoin furieux d’exprimer ce qu’il a sur le cœur, Jean-Pierre Bisson s’inscrit dans le monde de la marginalité rageuse. Acteur, auteur, metteur en scène, Il se fait reconnaître avec Sarcelles-sur-mer, au Théâtre de la Tempête, pratique les petites salles et le Off d’Avignon. En 1975, dans son souci de renouveler la décentralisation théâtrale, Michel Guy lui offre la direction du CDN de Nice. Cependant, succéder à un pionner fondateur tel que Gabriel Monnet n’est pas chose facile. Jean-Pierre Bisson s’y essaie corps et âmes, fait venir de grands acteurs, monte des auteurs reconnus et aussi ses propres textes. Il partira au bout de trois ans, ne s’épanouissant pas dans cette fonction.

Elève-régisseur à l’école de la rue Blanche, à Paris, puis assistant metteur en scène de Raymond Rouleau et de Tania Balachova, Jean-Louis Thamin fonde la Compagnie de la Contrescarpe. Il obtient un grand succès avec Les Fourberies de Scapin et surtout avec Arlequin, serviteur de deux maîtres, de Goldoni, au Théâtre Mouffetard en 1968, qui le fait connaître au grand public. En 1969, Jean Vilar fait appel à lui pour renouveler l’image du Festival d’Avignon, au côté d’Ariane Mnouchkine et de Patrick Guinand. En 1978, il prend la direction du Centre dramatique national de Nice, où il crée L’Etourdi de Molière, Un Balcon sur les Andes, d’Eduardo Manet, Le mal court, d’Audiberti, L’Echange de Paul Claudel… Il est nommé en 1986 directeur du Centre dramatique national de Bordeaux-Aquitaine en préfiguration.

À la tête du CDN de Lyon de 1979 à 1985, Jacques Weber est avant tout un acteur. C’est en 1983 que Jérôme Savary lui fait rencontrer un personnage : Cyrano de Bergerac. Un caractère qui lui colle à la peau et au cœur. Il mettra d’ailleurs en scène, avec de jeunes comédiens, cette pièce d’Edmond Rostand au CDN de Nice. Il est nommé en 1986 et fait construire un nouveau théâtre à la place de l’existant. Les deux salles portent les noms de Pierre Brasseur et de Michel Simon ses références. Il présente des adaptations de Molière ou encore La Mégère Apprivoisée pour Jérôme Savary, en coproduction avec le Théâtre National de Chaillot… Sa notoriété favorise le système de coproductions, des échanges de spectacles entre structures de même niveau.

Après Saint-Étienne, où il reste de 1975 à 2002, Daniel Benoin trouve à Nice « un fort potentiel de développement » régional, national et international. Il installe une troupe permanente, dont une partie l’a suivi de Saint-Étienne. Il parie sur le nombre de créations et de représentations pour offrir au public « un panorama presque exhaustif des grandes tendances théâtrales d’aujourd’hui ». Il inaugure son nouveau mandat de directeur avec la mise en scène de Festen (fêtes de famille) de Thomas Vinterberg et Morgens Rukov. Il a fait venir à Nice Kryzysztof Warlikowski qui y a fait sa première mise en scène en français (Le songe d’une nuit d’été), Alfredo Arias (Mère et fils), Daniel Mesguich (Actes de Tchekhov), Antoine Bourseiller qui a réalisé la première mondiale du Bagne de Jean Genet.    

Sa biographie est très riche autant ses créations que ses participations dans des pièces sont nombreuses. Irina Brook est l’un des rares metteurs en scène invitée par Ariane Mnouchkine à diriger la troupe du Théâtre du Soleil, avec laquelle elle présente la version française de All’s well that ends well au festival d’Avignon. En 2000, elle crée Résonances de Katherine Burger, pièce pour laquelle elle obtient le Molière de la révélation théâtrale féminine et le prix de la SACD nouvel espoir. En 2014, Irina Brook devient la première femme metteur en scène directrice du TNN. Elle propose une programmation exigeante et populaire privilégiant le plaisir et la convivialité.

 

Compagnie Hervé Koubi

D’origine algérienne, Docteur en Pharmacie / Pharmacien biologiste il a mené de front sa carrière de danseur - chorégraphe et d’étudiant à la Faculté d’Aix Marseille. Formé au Centre International de Danse Rosella Hightower de Cannes, puis à l’Opéra de Marseille. Il sera interprète pour Claude Brumachon au Centre Chorégraphique National de Nantes, Karine Saporta au Centre Chorégraphique National de Caen et Thierry Smits pour la Compagnie Thor à Bruxelles.

En 2000 il crée son premier projet Le Golem. Depuis 2001 il collabore avec Guillaume Gabriel sur l’ensemble de ses créations. Il crée Ménagerie (2002) et Les abattoirs, fantaisie… (2004). En 2006 il collabore avec la musicienne Laetitia Sheriff pour la création 4’30’’. En 2007 il travaille un essai mêlant écriture contemporaine et gestuelle Hip- Hop : Moon Dogs. Pour l’année 2008 il entreprend trois essais chorégraphiques autour des trois écritures : Coppélia, une fiancée aux yeux d’émail… / Les Suprêmes / Bref séjour chez les vivants. Il collaborera pour ces pièces avec l’écrivain Chantal Thomas (pour la création Les Suprêmes) et avec le notateur Romain Panassié (notation Benesh - sur la création Bref séjour chez les vivants). En 2009 il entame une collaboration avec les danseurs ivoiriens de la Compagnie Beliga Kopé pour une création Un rendez-vous en Afrique.

En 2010 il débute un projet méditerranéen jalonné de plusieurs créations El Din ( création 2010-2011), Ce que le jour doit à la nuit (création 2013), Le rêve de Léa (création jeune public 2014), Des hommes qui dansent (création 2014), Les nuits barbares (création 2015), Les premiers matins du monde (création 2016).

Il collabore également avec de vidéastes pour des projet de vidéo danse, Max Vadukul pour Yoji Yamamoto pour le  Chic Chef en 2009, Pierre Magnol pour Bodyconcrete en 2010 et Ovoid Edges en 2012, Pierre Magnol et Michel Guimbard pour Bodyconcrete 2 en 2011.

En parallèle au travail au travail de création de la Compagnie Hervé KOUBI, il est régulièrement invité par des centres de formations professionnelles en France et à l’étranger (Ballet National d’équateur, Ministère de la Culture et de la francophonie de la Côte d’Ivoire, Ballet national du Yucatan au Mexique…). Depuis 2014 il est chorégraphe associé au Pole National Supérieur de Danse (l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes et Ecole Nationale Supérieure de Danse de Marseille) et depuis 2015 il est chorégraphe associé au Conservatoire de Danse de Brive-la-Gaillarde.

Il a été décoré en juillet 2015 de l’ordre de Chevalier des Arts et des Lettres.

 

Votre réaction