Théodore Gouvy / Charles Gounod / Quatuors

Théâtre des Bouffes du Nord ClassicAll 8

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Théodore Gouvy(1819-1898): Quatuor n° 4 en la mineur op. 56 n° 2
Charles Gounod (1818-1893): Quatuor en sol mineur CG 565

Quatuor Cambini
Julien Chauvin, violon
Karine Crocquenoy, violon
Pierre-Éric Nimylowycz, alto
Atsushi Sakaï, violoncelle

Le Quatuor Cambini-Paris, jouant de splendides instruments romantiques italiens tendus à l’ancienne, nous révèle le tardif, sévère, mais passionnant Quatuor en sol mineur de Gounod. À l’instar du récent double album paru chez Aparté et consacré aux cinq quatuors à cordes du maître né il y a exactement deux cents ans, cette interprétation révèle ainsi un pan entier de l’œuvre du compositeur, dont le nom est injustement passé à la postérité, du moins pour le plus grand nombre, pour seulement trois opéras et peut-être quelques œuvres religieuses. L’on découvre ici un réel chef d’œuvre d’écriture, viennoise d’héritage, drastique par ses options plus motiviques que mélodiques, plus contrapuntiques que virtuoses. Gounod s’y souvient sans doute du Beethoven le plus intransigeant de la période médiane, celui du laconique Quartetto serioso opus 95. Et passe peut-être aussi l’ombre opératique du (seul) quatuor, rapide concession au monde purement instrumental, d’un certain Giuseppe Verdi. Certes l’œuvre est quelque peu anachronique dans son contexte historique, si l’on songe que le Quatuor de César Franck lui est antérieur de deux ans, ou que celui de Debussy suivra quelques mois plus tard ! Mais grâce soit rendue au Quatuor Cambini de nous restituer cette partition longtemps égarée (elle a refait surface en… 1993, pour le centenaire de la mort de l’auteur) par un jeu où la solidité de conception polyphonique et dramatique est magnifiée par une idéale aération des textures souvent denses.

Le Quatrième quatuor de Théodore Gouvy, que nos interprètes du jour ont également enregistré voici quatre ans pour les éditions du Palazzetto Bru Zane, est sans doute plus léger et plus inégal, dans le lointain héritage français d’un Mendelssohn ; l’œuvre ne tient peut-être pas toutes ses promesses, avec cette romance un peu mièvre et assez banale ; mais les Cambini y déploient une belle science théâtrale et donnent une salvatrice énergie au finale, sorte de « pas espagnol » au swing irrésistible. En bis, dans un fragment de l’Allegretto du Quatuor en la majeur de Gounod, le quatuor joue à merveille des timbres sublimes de leurs instruments, ici magnifiés par un délicat usage des sourdines.

Théâtre des Bouffes du Nord

Destiné au répertoire de Caf-conc’ , le théâtre des Bouffes du Nord, commandé par M. Chéret à l'architecte Louis-Marie Emile Leménil, est construit sur des fondations déjà existantes, supposées être celles d'une caserne dont le projet fut abandonné. La salle comporte 530 places réparties en un parterre, un rang de loges et une galerie.
Le spectacle d'inauguration, une revue "Ta-Da-Da" n'obtient aucun succès. M. Chéret comprend alors qu'il s'est attaqué à trop forte partie, et cède la place au bout de quelques mois.

Une quinzaine de directeurs malchanceux se succèderont. Le théâtre, situé dans le quartier excentré de la Chapelle, en lisière des champs, mal éclairé et mal desservi, rebute les habitués des salles parisiennes. Quant au public de l'endroit, il n'est pas préparé à assister sagement à un spectacle. Il arrive que la police soit forcée de l'expulser tant il prend part avec passion aux événements qui se déroulent sur la scène.
1882 L'anarchiste Louise Michel, tente d'attirer les "Marlous" et les "Gigolettes" en faisant jouer une pièce révolutionnaire "Nadine" qui tombe à plat, dans une totale indifférence.
1885 Après que la nouvelle directrice, Mme Olga Léaud, soit partie avec la caisse sans payer les artistes, le théâtre ferme.
Septembre 1885 Abel Ballet, metteur en scène qui sévit principalement dans les théâtres de quartier, rouvre les Bouffes du Nord. Il y monte de grandes fresques historiques et des mélodrames où Margot pleure à gros sanglots. Le spectacle commence à 7 heures le soir et fini souvent au-delà de minuit. Tout comme à Montparnasse, on apporte son fricot que l'on réchauffe sur le poêle commun et que l'on déguste à l'entr'acte, Cette année-là débute Yvette Guilbert dans "La Reine Margot" d'Alexandre Dumas.

1890
Le théâtre du Château d'Eau vient de fermer ses portes et le jeune Firmin Gémier se trouve au bord de la misère. Il est engagé, alors, aux Bouffes du Nord mais il se sent frustré par le répertoire du théâtre devant lequel se pâme le public de la Chapelle et de la Villette.

1893
Abel Ballet accueille - et c'est tout à son honneur - Lugné-Poë qui, avec les comédiens du théâtre de L'reuvre, crée "Rosmersholm" et "Un Ennemi du peuple" de Ibsen, dans des décors dessinés et peints par Vuillard.
"Les Bouffes du Nord une fois louées, on dut répéter. Cependant que Edouard Vuillard aidé de quelques bons amis, Pierre Bonnard, Ranson, Sérusier, consentait à peindre sur la terre froide dans le magasin de décors de la rue de la Chapelle près des bureaux de la petite vitesse du chemin de fer du Nord. Comment nos bons amis ne sont-ils pas eux aussi morts de bronchite ? Il faut avouer que Vuillard et ses compagnons, retapant à 7h ou 8h du matin les vieux châssis que nous trouvions, ont risqué leur santé et leur jeunesse dans l'aventure. Le magasin de décors des Bouffes du Nord était ouvert à tous les vents et il n'y avait aucun chauffage."
Lugné-Poë. "Souvenirs"

Décembre 1893: Création de "Ames solitaires" de G. Hauptmann, mise en scène de Lugné-Poë.
Février 1894: Création de "Solness le constructeur" d'Ibsen, mise en scène de LugnéPoë.

1896
Abel Ballet quitte la direction des Bouffes du Nord. Les deux comédiens Emmanuel CIot et G, Dublay lui succèdent.

1904
La salle, sous l'impulsion de ses directeurs, est entièrement restaurée, repeinte, l'électricité y est installée. Comme pour lui donner ses lettres de noblesse on rebaptise le théâtre "Théâtre Molière" et on fait appel à des auteurs tels que Kistemaeckers, G. Spitzmiller, Georges Darien, A. Bernède et Gaston Leroux dont on monte une adaptation de son "Chéri-Bibi". L'arrivée du chansonnier, Aristide Bruant, interprétant sa propre pièce: "Fleur de Pavé" est considérée comme un événement.

Août 1914: Le Théâtre Molière, comme tous les autres théâtres, ferme ses portes.

1917: Déjà propriétaires de plusieurs scènes de variétés. Oscar Dufrenne et Henry Varna se portent acquéreurs des Bouffes du Nord qu'ils transforment en music-hall. Chaque année ils produisent deux revues, aux titres évocateurs, que signe, le plus souvent Henry Varna, et qui ont toujours beaucoup de succès: "C'est couru", "C'est épatant". "Cline, va!". "Le droit de couchage!". "La Revue très excitante", "La Revue folichonne", "Le Coucher de la marquise". "La Vie d'une fille", etc...

1923
Oscar Dufrenne et Henry Varna se retirent après avoir empoché de sérieux bénéfices. Henry Darcet leur succède et inscrit les Bouffes du Nord dans "Le Consortium des théâtres de quartiers". Réunis dans une même association, Les théâtres des Gobelins, de Grenelle, des Ternes, de Montrouge, des Bouffes du Nord, etc "font tourner des spectacles à succès, créés sur les boulevards. Les principaux rôles sont tenus par des comédiens de second rang, les prix des places sont modestes et l'affiche change toutes les semaines. Malheureusement certaines salles de quartier disparaissent, les unes après les autres, absorbées par la nouvelle industrie du cinéma.

1929
Paul Le Danois et Charles Malincourt remplacent Henry Darcet qui prend la direction de la Scala, Ils poursuivent comme ils peuvent la politique du Consortium.

Août 1932: Charles Malincourt se suicide, dans une crise de dépression.

Octobre 1932
Après avoir remis en état la salle, modernisé le plateau, Paul le Danois accueille le journaliste Léon Moussinac, fondateur du théâtre d'Art international, futur directeur de l'I.D.H.E.C., qui présente trois spectacles remarquablement montés et joués par une troupe de cinquante comédiens.

13 octobre 1932: "Miracle à Verdun" de Hans Chlumberg.

Novembre 1932
5 novembre 1932, "Le Train blindé n° 14-69" de Vsevolod Ivanov.
30 novembre 1932 "Acide prussique" de Friedrich Wolff.
Bien que la critique reconnaisse la grande qualité de ces spectacles, les recettes ne peuvent couvrir les dépenses, ni les frais du loyer, Léon Moussinac doit abdiquer.

Décembre 1932 "Les Surprises du divorce", vaudeville d'Alexandre Bisson.

1935: Décès de Paul le Danois. Les Bouffes du Nord n'offrent plus que des spectacles épisodiques.

1943: La chanteuse réaliste Damia organise des soirées de music-hall dans lesquels elle tient la vedette.

Mai 1945
Comme pour fêter l'Armistice, un jeune metteur en scène, plein d'enthousiasme, Jean Serge, ouvre à nouveau le théâtre auquel il donne le nom de "Théâtre des Carrefours".

25 mai 1945: "L'Invasion" de Léonid Léonov (Prix Staline 1944) avec Daniel Ivernel et Michel Piccoli.

30 octobre 1945: "Les Bouches inutiles" de Simone de Beauvoir, avec Michel Vitold.

27 janvier 1946: "Winterset" de Maxwell Anderson, adaptation de Marcel Achard avec Daniel Gélin et, dans un petit rôle, Louis de Funès, et "Le Roi sans amour" de Paul Mourousi.

Septembre 1946
Ne pouvant plus assumer financièrement la bonne marche du théâtre, Jean Serge se retire. René Marjolle, ex-chanteur de l'Opéra-Comique souhaite donner une vocation lyrique aux Bouffes du Nord, mais après une année difficile, lui, aussi, abandonne.
Décembre 1950

Charles Béai, ancien directeur du théâtre de l'Humour, tente à son tour l'expérience. Il la réussit grâce à une reprise de "Ces Dames aux chapeaux verts" d'après le roman de Germaine Acremant, avec Alice Tissot et Armand Bernard. La pièce "tient" plus de trois mois. On se reprend à espérer..
.
1951
"1900, c'était le bon temps", spectacle de music-hall.

Juin 1952: Trop vieux, mal entretenu, le théâtre ne présente plus les normes de sécurité prescrites par la préfecture de Police et doit fermer ses portes.

1974
Peter Brook et Micheline Rozan, fondateurs du Centre International de 8 Créations Théâtrales, se souviennent de ce bâtiment délabré qu'est le théâtre des Bouffes du Nord. Grâce à l'appui financier du Festival d'Automne, que dirige Michel Guy, ils le font restaurer avec une intelligence et un goût remarquables.

"C'est souvent beau, un vieux théâtre, mais toute mise en scène y reste confinée dans des espaces d'autrefois. Un théâtre tout neuf peut être dynamique et pourtant rester froid et sans âme. Aux Bouffes du Nord, on est frappé par la noblesse des proportions, mais en même temps, cette qualité est cassée par l'apparence rude du lieu. Ces deux aspects font un tout. Si l'on restaurait parfaitement le théâtre, alors la beauté de l'architedure perdrait en quelque sorte de sa force et deviendrait un inconvénient."
Peter Brook, 1974.

15 octobre 1974: Réouverture du théâtre des Bouffes du Nord avec "Timon d' Athènes", dans une adaptation de J.-C. Carrière. Mise en scène de Peter Brook.

  • 37 bis, bd de La Chapelle, 75010 Paris France
  • web

Quatuor Cambini

Fondé en 2007, le Quatuor Cambini-Paris, un des rares quatuors à cordes à jouer sur instruments d'époque, s’est rapidement imposé dans le paysage musical par la richesse de son répertoire.

Il est apprécié tant pour son interprétation des œuvres reconnues de Haydn, Mozart, Beethoven ou Mendelssohn que pour sa redécouverte de compositeurs français oubliés tels Jadin, David, Gouvy ou Gounod.

Afin d'être au plus près des réalisations musicales connues par les compositeurs en leurs temps, le Quatuor Cambini-Paris joue sur des instruments montés avec des cordes en boyau et utilise des archets propres à chaque époque.

Le choix du nom de Giuseppe Maria Cambini (1746-1825), violoniste et compositeur de 155 quatuors à cordes, témoigne de l’envie des musiciens d’explorer les évolutions stylistiques des époques classique et romantique.

Le Quatuor Cambini-Paris se produit dans les salles et les festivals les plus renommés : la Frick Collection à New-York, la Phillips Collection à Washington DC, la Salle Bourgie à Montréal, le Palazzetto Bru Zane à Venise, le Palais de Marbre à Saint-Pétersbourg, l’Opéra Comique, les Auditoriums du Musée du Louvre et du Musée d’Orsay à Paris, le Château de Versailles (CMBV), le Théâtre de Caen, l’Arsenal de Metz, le Concertgebouw de Bruges, les Centres Amuz à Anvers et De Bijloke à Gand, les Instituts Français de Vienne et de Budapest, les festivals de Deauville, Sablé-sur-Sarthe, l’Épau, Radio France Occitanie Montpellier, Newbury et Saintes.

Les enregistrements discographiques du Quatuor Cambini-Paris ont été salués par la critique: 4 étoiles et Choc de Classica, ffff de Télérama, Diapason découverte, disque du mois de Classic Voice, Sélection du journal Le Monde, Sélection Radio Classique... On peut citer : en première mondiale, sur instruments d’époque, l’intégrale des quatuors à cordes de Charles Gounod (Palazzetto Bru Zane et Aparte), les six quatuors de Mozart dédiés à Haydn (Ambroisie-Naïve), Théodore Gouvy, livre-disque (Palazzetto Bru Zane), Félicien David (Ambroisie-Naïve), Hyacinthe Jadin (Timpani) et 200 ans de musique à Versailles (MBF).

En musique de chambre, le quatuor se produit aux côtés de grands artistes tels que Nicolas Baldeyrou, Kristian Bezuidenhout, Christophe Coin, Jean-François Heisser, David Lively, Jérôme Pernoo ou Alain Planès.

Depuis juin 2016, le Quatuor Cambini-Paris joue sur quatre instruments, prêtés dans le cadre du projet « Adopt a Musician », une initiative de Music Masterpieces à Lugano : un violon de Francesco Pressenda de 1841, un violon de Giuseppe Rocca 1839, un alto de Giuseppe Rocca de 1855 et un violoncelle d’Antonio Guadagnini de 1881.

À partir de la saison 2016-2017, le Quatuor Cambini-Paris mène en concert l’intégrale des 68 quatuors de Haydn au Théâtre de Caen durant 8 ans. Présentés par Clément Lebrun, ces concerts constituent une expérience participative et sensorielle avec le public.

Le Quatuor Cambini-Paris bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de la Communication, de la ville de Paris, de la Région Île-de-France, de la Caisse des Dépôts (mécène principal), de la Banque de France, du Fonds de dotation Françoise Kahn-Hamm, de l’association Adopt a Musician et des mécènes membres du Club Olympe. Il est artiste associé à la Fondation Singer-Polignac à Paris. Le Palazzetto Bru Zane, Centre de musique romantique française installé à Venise, entretient également une relation privilégiée avec eux.

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