Stravinsky / Un centenaire à quatre mains

Festival Messiaen au Pays de la Meige ClassicAll 10

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Igor Stravinski: Le Sacre du Printemps (version pour piano quatre mains)
François-Frédéric Guy, piano
Florent Boffard, piano

Dans Le Sacre du Printemps, François-Frédéric Guy est aux côtés de Florent Boffard qui est en charge de la seconde partie de la réduction à 4 mains – on entend « rugir » les 8 cors des Augures printaniers sous son geste énergétique! Aux prises avec les structures métriques du génie stravinskien, les deux interprètes nous faisaient revivre cette transe organisée qui laisse toujours sans voix.

Le Sacre du printemps (en russe, Весна священная), sous-titré Tableaux de la Russie païenne en deux parties, est un ballet composé par Igor Stravinsky et chorégraphié originellement par Vaslav Nijinski pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev.

Sa création au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 29 mai 1913 a provoqué un scandale artistique. Dans le Sacre, Stravinsky approfondit les éléments déjà expérimentés avec ses deux premiers ballets, L'Oiseau de feu et Petrouchka, soit le rythme et l'harmonie. L'un est constitué d'un dynamisme sans précédent, alors que l'autre repose en partie sur l'utilisation d'agrégats sonores. On considère aujourd'hui la partition de Stravinsky comme une des œuvres les plus importantes du XXe siècle. De nombreux chorégraphes tels que Maurice Béjart, Pina Bausch, Jean-Claude Gallotta, Angelin Preljocaj, Martha Graham, Uwe Scholz ou Emanuel Gat en donneront leurs propres versions.

L'idée du Sacre du printemps vint à Stravinsky en 1910, alors qu'il travaillait encore sur L'Oiseau de feu. « J'entrevis dans mon imagination le spectacle d'un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, et observant la danse à la mort d'une jeune fille, qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps1 », écrit le compositeur dans ses Chroniques. Aussitôt, il en parla à son ami Nicolas Roerich, peintre et spécialiste de l'antiquité slave. Mis au courant, Diaghilev décide que l'argument sera élaboré par Roerich et Stravinsky. Quoique les grandes lignes de l'argument aient été écrites au cours de l'été 1910, il ne prendra sa forme définitive qu'un an plus tard.

Le Sacre devait originalement être joué durant la saison de 1912 des Ballets russes, Stravinsky a presque terminé le premier tableau en décembre 1911. Cependant, un retard dans la préparation de L'Après-midi d'un faune voit Le Sacre reporté à la saison suivante. Le compositeur peut donc travailler sans hâte à son ballet. Il achève la composition le 17 novembre 1912 à Clarens et l'orchestration finale est datée du 8 mars 1913.
 

L'œuvre a été créée par les Ballets russes de Diaghilev le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec Pierre Monteux à la direction de l'orchestre. La chorégraphie de Vaslav Nijinski, tout comme la musique d'Igor Stravinsky, plaçant le rythme comme élément principal de l'œuvre, provoquèrent un chahut qui est resté célèbre, ses détracteurs qualifiant l'œuvre de « Massacre du printemps »3. Toutefois, la veille, la générale s'était déroulée dans le calme, en présence de Claude Debussy, de Maurice Ravel et de nombreux autres intellectuels, ainsi que de la presse parisienne. Le compositeur décrit ainsi la représentation dans ses Chroniques de ma vie : « [J'ai] quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J'en fus révolté. Ces manifestations, d'abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d'autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable. » À ce moment, Nijinski, qui était en coulisses, debout sur une chaise, criait les indications aux danseurs qui n'entendaient plus l'orchestre. De son côté, Diaghilev ordonnait aux électriciens d'allumer et d'éteindre les lumières en alternance pour tenter de calmer l'assistance.

Le compositeur est par ailleurs très critique vis-à-vis du danseur et chorégraphe, tel qu'il l'écrit dans ses Chroniques en 1935 : « L'impression générale que j'ai eue alors et que je garde jusqu'à présent de cette chorégraphie, c'est l'inconscience avec laquelle elle a été faite par Nijinski. On y voyait nettement son incapacité de s'assimiler et de s'approprier les idées révolutionnaires qui constituaient le credo de Diaghilev, et qui lui étaient obstinément et laborieusement inculquées par celui-ci. On discernait dans cette chorégraphie plutôt un très pénible effort sans aboutissement qu'une réalisation plastique, simple et naturelle, découlant des commandements de la musique. » Cependant, sur le vif, Stravinsky avait approuvé la chorégraphie de Nijinski, écrivant au compositeur Maximilien Steinberg le 3 juillet 1913 : « La chorégraphie de Nijinski était incomparable ; à l'exception de quelques endroits, tout était comme je le voulais. »

Quelques jours après la première représentation du Sacre, Stravinsky tombe malade et passe six semaines dans une maison de santé à Neuilly-sur-Seine. Pendant ce temps, Le Sacre est accueilli ni scandaleusement, ni glorieusement, à sa première audition londonienne, le 11 juillet, suivie de trois autres la même année, avant que Serge Diaghilev ne retire cette pièce du répertoire des Ballets russes, au motif qu'elle ne rencontrait pas la faveur du public5. Ce n'est que l'année suivante, en avril 1914, que le compositeur connaîtra le triomphe. Après une audition en concert à Paris, le musicien est porté dans les rues à bout de bras par ses admirateurs.

Le Sacre du printemps ne comprend pas d'intrigue. « C'est une série de cérémonies de l'ancienne Russie », précise le compositeur en interview le 13 février 19136.

    Premier tableau : L'adoration de la terre

    Introduction (Lento - Più mosso - Tempo I)
    Augures printaniers — Danses des adolescentes (Tempo giusto)
    Jeu du rapt (presto)
    Rondes printanières (Tranquillo - Sostenuto e pesante - Vivo - Tempo I)
    Jeu des cités rivales (Molto Allegro)
    Cortège du Sage (Molto Allegro)
    L'Adoration de la Terre (Le Sage) (Lento)
    Danse de la terre (prestissimo)

    Second tableau : Le sacrifice

    Introduction (Largo)
    Cercles mystérieux des adolescentes (Andante con moto - Più mosso - Tempo I)
    Glorification de l'élue (Vivo)
    Évocation des ancêtres (Lento)
    Action rituelle des ancêtres (Lento)
    Danse sacrale (Allegro Moderato, croche=126)

Œuvre de rupture, contrairement aux précédents compositeurs russes qui acceptaient les techniques symphoniques allemandes, Stravinsky pour son Sacre du printemps a utilisé des méthodes complètement « antisymphoniques », avec des éléments non développés. Des blocs de contraste séparés sont juxtaposés comme une mosaïque, et les mouvements accumulent des lignes individuelles et des images rythmiques pour générer un crescendo de son et d'activité. Chacune des deux parties commence par une musique lente et calme, puis finit par une explosion. Les rythmes sont soit répétitifs, sur des ostinatos statiques, soit très dynamiques, avec des accents sans cesse déplacés (à tel point que le compositeur lui-même savait jouer la Danse sacrale mais ne savait pas la retranscrire.

De plus, bien qu'il ait dit n'en avoir utilisé qu'une seule pour toute l’œuvre (la mélodie d'ouverture du basson, lituanienne), il a transformé une douzaine de mélodies slaves provenant des anciennes festivités pour Le Sacre du printemps. Certaines d'entre elles étaient d'ailleurs éditées par son professeur, Rimsky-Korsakov. Aucune n'est à l'état brut, mais transformée. La manière avec laquelle il a basé sa musique complexe sur de tels matériaux bruts est une manifestation extrême de la tradition nationale de laquelle il est issu.

Le ballet est écrit pour un orchestre symphonique exceptionnellement grand. Les partitions des instruments à cordes sont souvent subdivisées en deux, trois, voire quatre parties différentes. Chaque pupitre de bois a cinq exécutants, certains jouant deux instruments, voire trois comme la deuxième clarinette basse (clarinette en la, clarinette en si♭ et clarinette basse). Les cuivres ne sont pas en reste avec des instruments exceptionnels comme la trompette basse en mi♭ ou les tubas ténors joués par les septième et huitième cors. La section de percussion est la plus importante mobilisée pour un ballet. Stravinsky produit une grande variété de timbres de cet ensemble, commençant le ballet par un solo de basson nonchalant et finissant par une danse frénétique jouée en tutti orchestral sur une structure métrique brisée en mesures à 1/8, 2/8, 2/16, 3/16 et 5/16. Il semblerait qu'à l'origine, ce solo de basson médium aigu pour l'instrument ait été composé pour un cor anglais ; ce n'est que lors d'une répétition, quand un bassoniste s'amusa à jouer ce thème que Stravinsky le transposa pour le basson.

 

Festival Messiaen au Pays de la Meige

Créé en 1998 avec 4 concerts, le festival Messiaen au Pays de la Meije est aujourd'hui devenu un rendez-vous majeur de la musique contemporaine. Chaque été, en juillet, une programmation audacieuse alliant les chefs d'œuvres du 20ème siècle aux vents de la création nouvelle se décline en une quinzaine de concerts pendant 9 jours.

L'interprétation brillante de musiciens confirmés ou à suivre prend toute sa dimension dans le site remarquable qui les accueille : La Grave, un village haut-alpin de 500 habitants perché à 1500 m d'altitude, face au spectaculaire massif de la Meije. C'est là qu'Olivier Messiaen puisa son inspiration pour composer certaines de ses plus grandes œuvres. Un environnement naturel exceptionnel où richesse et majesté s'épanouissent en toute simplicité. « Les paysages puissants et solennels de La Grave, face aux glaciers de la Meije, sont ma vraie patrie » disait-il...

Cet événement hommage voué au maître et à ses disciples est non seulement engagé avec la mémoire mais aussi avec l'avenir. Chaque édition est l'occasion de découvrir des créations mondiales et des talents nouveaux grâce à des collaborations fécondes avec les grands compositeurs actuels, l'Ircam (institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique), le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et et le Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon.

De l'héritage précieux à l'avenir audacieux, la transmission est au cœur des actions : concerts, conférences, accueil de jeunes musiciens en résidence, randonnées didactiques, ateliers pédagogiques... Le festival Messiaen au Pays de la Meije donne à voir, à comprendre et à entendre !

  • Office de Tourisme de La Grave La Meije Villar d'Arène 05320, La Grave, France
  • web

Florent Boffard

Florent Boffard entre à l’âge de 12 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe d’Yvonne Loriod où il obtient son Premier Prix de Piano. Les années suivantes, il se voit décerner les Premiers Prix de Musique de Chambre (classe de Geneviève Joy), d’harmonie, de contrepoint et d’accompagnement.

Admis en cycle de perfectionnement dans la classe de Germaine Mounier, il obtient en 1982 le 1er Prix du Concours International de piano « Claude Kahn » à Paris puis, en 1983, le Concours International de Piano « Vianna da Motta » à Lisbonne, récompense qui lui permet de jouer sous la direction de Leon Fleisher.

Soliste à l’Ensemble Intercontemporain de 1988 à 1999, il a côtoyé les principaux compositeurs de notre temps et a effectué la création de pièces de Boulez, Donatoni, Ligeti…

Sollicité en Angleterre, Allemagne, Autriche, Portugal, Italie, aux USA (New York et Washington), il s’est produit avec de nombreux orchestres dont l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre des Pays de la Loire, le Philharmonisches Orchester Freiburg… Et a joué sous la direction de Pierre Boulez, Simon Rattle, David Robertson…

Présent sur la scène des plus grands festivals internationaux (Salzbourg, Berlin, Aldeburgh, Bath, Bastad, Bruxelles, Kuhmo, Aspen, La Roque d’Anthéron…), Florent Boffard a enregistré plusieurs disques parmi lesquels : les Structures pour deux pianos de Pierre Boulez avec Pierre-Laurent Aimard (DG), la Sequenza IV pour piano de Luciano Berio (DG) et la 2ème Sonate pour violon et piano de Bartok avec Isabelle Faust (Harmonia Mundi). Un disque consacré aux Etudes pour piano de Debussy et Bartok est également paru chez Harmonia Mundi.

En 2001, la Fondation Forberg-Schneider (Münich) décerne à Florent Boffard son Prix Belmont pour son engagement dans la musique d’aujourd’hui.

En 2013 il entame une collaboration avec Mirare chez qui il sort un disque sur les "Œuvres pour piano seul" de Schoenberg et un DVD inédit.

François-Frédéric Guy

Artiste passionné, François‐Frédéric Guy a travaillé aux côtés de chefs tels que Paavo Berglund, Bernard Haitink, Daniel Harding, Philippe Jordan, Esa‐Pekka Salonen, Wolfgang Sawallisch ou Michaël Tilson Thomas.
Curieux de la musique de son temps, il se produit dans les plus importants festivals de création et se fait l'interprète de Hugues Dufourt, Bruno Mantovani, Marc Monnet ou Tristan Murail.
Il joue régulièrement Bartók, Brahms, Liszt, Prokofiev ou Saint‐Saëns et depuis 2008, il se consacre à un Beethoven Project sur scène comme au disque avec les 5 concertos, les 32 Sonates et la musique de chambre avec Tedi Papavrami et Xavier Phillips.
Il vient de diriger du clavier plusieurs intégrales des concertos de Beethoven; il s'est produit à Paris avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France, à Montréal avec Kent Nagano, au Concertgebouw d’Amsterdam avec Marc Albrecht, à Moscou avec Dmitri Jurowski ou en récital au Wigmore de Londres, au Théâtre des Champs‐ Élysées et à la salle Gaveau à Paris, au festival de la Roque d'Anthéron et à Rio de Janeiro pour l’intégrale des 32 Sonates.
François‐Frédéric est Artiste en Résidence à l'Arsenal de Metz.

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