
Johannes Brahms: Concerto pour violon en ré majeur op. 77
Johannes Brahms: Symphonie n°3 en fa majeur op. 90
Isabelle Faust (violon)
Orchestre des Champs-Elysées
Philippe Herreweghe (direction)
Le Concerto pour violon en ré majeur, op. 77 est une des œuvres du compositeur allemand Johannes Brahms. Pièce majeure du répertoire romantique allemand pour l'instrument, avec celui de Felix Mendelssohn, sa partie de soliste très virtuose, jugée à l'époque presque injouable, donna lieu à des remaniements de la part de son auteur. Réputé de nos jours pour être l'un des concertos pour violon les plus difficiles, il a en effet été conçu par Brahms pour et avec son ami virtuose Joseph Joachim. En quatre mouvements à l'origine (le scherzo lui étant prévu ayant été supprimé pour être réutilisé dans le deuxième concerto pour piano), sa richesse mélodique et sa splendeur orchestrale l'ont élevé au rang des hauts chefs-d'œuvre de la musique viennoise du XIXe siècle. Servi par les plus grands interprètes, de Bronislaw Huberman, qui le joua à 14 ans devant le compositeur, à Jascha Heifetz, en passant par Anne-Sophie Mutter, sa riche discographie témoigne de l'immense popularité dont il jouit dans le monde entier.
Commencée en 1877, l'œuvre est achevée durant l'été 1878. Composé pour Joseph Joachim, qui a contribué à la genèse de la pièce, le concerto est créé par celui-ci le 1er janvier 1879 à Leipzig, accompagné par l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction du compositeur. Il suit la forme classique du concerto pour violon, avec deux mouvements rapides encadrant un mouvement lent (aussi connu comme vif lent vif). Le Second concerto pour piano de Brahms (également composé en 1878) compte quatre mouvements et s'écarte, lui, de cette forme. Cependant, Brahms avait à l'origine prévu pour son concerto pour violon un quatrième mouvement (un scherzo). Son pendant reste le Concerto pour violon de Ludwig van Beethoven, également en ré majeur.
Ce concerto fut abondamment critiqué, notamment par Claude Debussy qui le traite de « rocaillerie » et de « monopole de l'ennui », par Gabriel Fauré ou par Édouard Lalo. L'œuvre est particulièrement difficile pour le soliste : lors de sa création, le chef d'orchestre Hans von Bülow l'a qualifié de concerto contre le violon. L'exécution de l'œuvre nécessite environ un peu plus d'une demi-heure. La partition originale, acquise par Fritz Kreisler, est conservée à la bibliothèque du Congrès aux États-Unis.
Allegro ma non troppo, en ré majeur.
L'orchestre commence tout d'abord par introduire deux des trois thèmes principaux dans une première et longue exposition. Puis une cadence introduit le soliste, qui intervient ensuite dans une nouvelle exposition et reprend des thèmes qu'il s’appropriera (tout en y ajoutant sa fougue et sa virtuosité). L'orchestre n’interrompra jamais la « coulée lyrique » du violon. Stylistiquement, l'œuvre se rapproche des concertos de Mozart et du concerto de Beethoven. Brahms réserve au soliste une cadence avant la reprise. Celle-ci n'est pas de sa main et est laissée à l'interprète qui peut choisir entre celles Joachim, Reger, Kreisler ou d'autres.
Adagio, en fa majeur.
Il débute par un prélude où seuls les vents jouent, et où le hautbois expose le thème qui sera ensuite repris par le soliste (Pablo de Sarasate avait d'ailleurs refusé de jouer ce concerto en public, considérant absurde la longueur du thème confié au hautbois dans un concerto pour violon). Le violon s'inscrit dans ce mouvement en le magnifiant, mais le dramatisant parfois. La fin se veut en état d'apesanteur, d'immatérialité douce et sereine.
Allegro giocoso, ma non troppo vivace, en ré majeur.
Il débute par un thème en tierces au violon seul qui sont ensuite reprises puis développées par l'orchestre. Brahms se sert abondamment de la musique hongroise (en fait tzigane) pour créer dans ce mouvement une atmosphère de fête et de joie.
La symphonie no 3 en fa majeur, op. 90, a été composée par Johannes Brahms durant l’été 1883 à Wiesbaden, soit près de 6 ans après sa seconde symphonie. Entre les deux il écrivit notamment les partitions de son concerto pour violon, ses deux ouvertures et son second concerto pour piano.
Elle a été créée le 2 décembre 1883 à Vienne par l'Orchestre philharmonique sous la direction de Hans Richter. Ce dernier, enthousiaste, la surnomma l’héroïque en référence avec la troisième symphonie de Ludwig van Beethoven. En réalité l'œuvre s'inspire davantage de Schumann et son premier thème reprend un court trait mélodique de la symphonie rhénane1. Lors de ce concert, les partisans de Wagner sifflèrent, ce qui engendra une ferveur plus grande dans les applaudissements des admirateurs de Brahms.
Le thème du troisième mouvement constitue la musique de Aimez-vous Brahms..., film d'Anatole Litvak. Ce même thème a été repris dans la chanson de Serge Gainsbourg, Baby Alone in Babylone, par Yves Montand pour Quand tu dors près de moi, par Frank Sinatra pour Take My Love, par Carlos Santana dans la chanson Love of my life sur l'album Supernatural, ainsi que par Jo Yeong-wook pour le thème récurrent du film de Park Chan-wook, Old Boy.
Elle se compose de quatre mouvements et dure environ 35-40 minutes.
- Allegro con brio
- Andante
- Poco allegretto
- Allegro

Beethoven Saal Stuttgart
La salle Beethoven est la plus grande salle dans le Centre Culture et Congrès. Sa géométrie unique et les matériaux utilisés - les bois précieux comme le teck, l'aulne et l'érable, ainsi que béton apparent - lui confèrent une résonance brillante. Environ 2.100 sièges sont répartis entre l'orchestre et les balcons, la forme incurvée de la salle donnant une impression d'élégance et de clarté.
- Berliner Pl. 1-3, 70174 Stuttgart, Allemagne
- web
Isabelle Faust

Isabelle Faust est une violoniste allemande passionnée de musique contemporaine ; elle interprète également un vaste répertoire de musique de chambre.
Dès l’âge de 11 ans, Isabelle Faust fonde un quatuor à cordes, formation qui lui fait découvrir la musique en tant que « dialogue » et « échange d’idées ». Elle reçoit par la suite l’enseignement de Christoph Poppen, membre du quatuor Cherubini, et obtient un prix au concours Leopold Mozart alors qu’elle n’a que 15 ans. En 1993, elle remporte le concours Paganini à Gênes.
Isabelle Faust débute sa carrière en France, où elle découvre les œuvres de Fauré et Debussy et enregistre les sonates de Janacek, Bartok et Szymanowski. Elle interprète ensuite les grands concertos romantiques : en 2003, le concerto de Dvorak, en 2007 celui de Beethoven. Isabelle Faust joue et crée surtout beaucoup d’œuvres de compositeurs contemporains, parmi lesquels on peut citer Olivier Messiaen, Jörg Widmann, Gyorgy Ligeti, André Jolivet. Thomas Larcher et Michel Jarrell lui ont dédié des compositions.
Isabelle Faust a plusieurs fois collaboré avec le pianiste Alexander Melnikov ; elle a aussi travaillé avec le violoncelliste Jean-Guihen Queyras ou la clarinettiste Sharon Kam. Elle s’est produite avec de nombreux orchestres, comme le Boston Symphony Orchestra, le BBC Symphony Orchestra, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre de Paris, sous la direction de Claudio Abbado, Mariss Jansons, Daniel Harding... Elle joue un Stradivarius de 1704 appelé « la Belle au Bois Dormant ».
- Violon
Philippe Herreweghe

Après des études de piano au Conservatoire de Gand, sa ville natale, Philippe Herreweghe se consacre à des études de médecine et de psychiatrie. C’est durant ces années universitaires qu'il fonde le Collegium Vocale de Gand et se fait remarquer par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt qui l’associent à la gravure de l’intégrale des Cantates de Bach.
Afin de servir de façon adéquate un répertoire s’étendant de la Renaissance (Ensemble Vocal Européen) à la musique moderne et contemporaine, Philippe Herreweghe a été amené à créer plusieurs ensembles “à géométrie variable”, avec lesquels il a enregistré pour harmonia mundi près de soixante disques. Le Collegium Vocale fêtait en 2000 le 30e anniversaire d’une vocation entièrement consacrée à Bach et à ses précurseurs ; avec La Chapelle Royale, tournée vers la musique française baroque et les œuvres vocales classiques ou romantiques, ces deux formations se sont associées à plusieurs reprises à l’Orchestre des Champs-Élysées.
Philippe Herreweghe dirige aussi fréquemment comme chef invité d’autres formations telles que l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam, l’Orchestre Royal Philharmonique des Flandres et l’Orchestre Symphonique de Stavanger. Directeur artistique du Festival de Saintes de 1982 à 2002, il a été élu Personnalité Musicale de l'année 1990, Musicien Européen de l’année 1991 et Ambassadeur Culturel des Flandres avec le Collegium Vocale Gent en 1993. Il est nommé Officier des Arts et Lettres en 1994, Doctor honoris causa de l’Université de Louvain en 1997 et Chevalier de la Légion d'Honneur en 2003. En octobre de cette même année, Philippe Herreweghe a été anobli par le Roi des Belges.
Il est chef invité de la Kamer Filharmonie de la Radio de Hilversum depuis la saison 2008/09.
- Chef d'orchestre
Orchestre des Champs-Elysées

L’Orchestre des Champs-Elysées a bientôt 25 ans ! Les festivités du quart de siècle d’existence célèbreront la maturité, la force de l’âge. Tout en gardant son ambition de découverte, ou plutôt de redécouverte, le beau projet né au Théâtre des Champs-Elysées en 1991 a considérablement évolué : Mahler, Bruckner, Debussy, et plus récemment Strauss et Wagner ont rejoint au répertoire les génies de la période classique et romantique stricto senso et le mot « baroqueux » sonne comme un anachronisme au regard de la réalité de la programmation des dix dernières années.
La démarche des premiers jours est restée la même : dans un esprit comparable à celui des restaurateurs d’œuvres d’art restituant les couleurs d’origine des chefs d’œuvres des grands peintres par de savants nettoyages, notre orchestre essaie d’aborder chaque partition sous un regard neuf, réinterrogeant nombre des lectures de ces œuvres qui, au cours du temps, ont déposé des traditions bien éloignées parfois des préoccupations originelles du compositeur. L’emploi des instruments ayant servi aux premières exécutions, la recherche des gestes instrumentaux les plus appropriés et les textes musicaux ayant servi aux premiers interprètes sont autant d’atouts précieux qui nourrissent leurs interprétations.
L’Orchestre des Champs-Elysées se veut plus que jamais une formation « moderne » et profondément « européenne ».
Moderne, il l’est par sa capacité à répondre avec la même acuité et dans une parfaite cohérence artistique à des enjeux musicaux fortement différenciés, de la musique symphonique à l’opéra, de l’oratorio à la musique d’ensemble, avec l’ambition de recréer l’orchestre de Mozart, celui de Berlioz comme celui de Strauss ou de Debussy, autour de Philippe Herreweghe, mais aussi de chefs tels Louis Langrée, en jouant de complémentarités.
Européen, il l’est d’abord par ses musiciens : dix nationalités différentes où les langues et les cultures se côtoient et cohabitent. Par les artistes et formations associés au projet, tel en premier lieu le Collegium Vocale Gent, mais également Isabelle Faust, Patricia Kopatchinskaja ou Alexander Lonquich. Enfin plus encore par le rayonnement de son projet d’orchestre qui s’étend dans toute l’Europe, non seulement à travers une importante diffusion, mais aussi des résidences de création en Allemagne, en Belgique ou en Italie.
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