Valery Gergiev / Prokofiev / Bruckner

Gasteig München ClassicAll 21

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Sergueï Prokofiev: Symphonie n° 1 en Ré majeur, Opus 25 'Symphonie classique'

Sergueï Prokofiev: Symphonie n° 7 en Ut dièse mineur op. 131

Anton Bruckner: Symphonie n°3 en Ré mineur (version finale 1889)

Münchner Philharmoniker
Valery Gergiev, direction
 

Curieux couplage que celui de cette soirée imaginée par le maestro russe ! Peu importe, au fond, puisque l’offre pléthorique de la cité en matière de programmes classiques autorise justement tout… ou presque. Ici, les concerts sont de toutes façons prestigieux, le mélomane munichois n’ayant que l’embarras du choix entre le Sinfonieochester des Bayerischen Rundfunks et Mariss Jansons [lire notre chronique du 17 mars 2016], le Münchner Kammerorchester et Alexander Liebreich, le Bayerische Staatsorchester et Kirill Petrenko, enfin les Münchner Philharmoniker à la tête desquels Valery Gergiev succède à Lorin Maazel.

Une première partie russe, puis une symphonie de Bruckner. Sergueï Prokofiev, pour commencer, avec la Symphonie en ré mineur Op.25 n°1 qu’il écrivit au cœur de la Grande Guerre. Si Gergiev est indéniablement un bon interprète de ce musicien, il faut pourtant avouer que la Classique ne lui convient pas vraiment – à moins qu’il n’ait pas encore compris l’acoustique capricieuse du Gasteig, c’est possible. L’Allegro est trop lourd, le Larghetto prend des temps de sociétaire et le Molto vivace final n’est que brutalité. Seule la Gavotte fonctionne, même si elle ne rend pas franchement compte de l’influence d’Haydn, c’est dommage.

Trente-six ans après, Prokofiev achève sa Symphonie en ut # mineur Op.131 n°7, quelques mois avant qu’un AVC le terrasse. L’exécution de ce soir est un vrai bonheur. Valery Gergiev apporte un soin très précieux au paisible Moderato dont il fond habilement les timbres, à l’inverse du Scherzo sur-contrasté, particulièrement expressif. Quel plaisir que ce lyrisme extrême de l’Andante ! On se prend à en déplorer la concision… Après l’expérience de l’opéra, c’est le savoir-faire du ballet que le chef convoque dans le dernier mouvement, Vivace de feu qui fait bouger les fauteuils. Il n’est pas question de douter de l’acoustique, cette fois : la masse est dextrement sculptée, grandiose.

Après l’entracte, on quitte le XXe siècle. En 1873, Anton Bruckner entreprend sa Symphonie en ré mineur n°3 WAB 103, qu’il dédie à Richard Wagner. Moins d’un an après avoir tracé le point final, il la révise en entier. En 1876, il retouche encore le deuxième mouvement. C’est dans cet état que l’œuvre est créée le 16 décembre 1877, sous sa battue, à Vienne. Cette première lui donne l’idée de revoir encore le Scherzo. Deux décennies s’écoulent, et voilà que le vieux maître autrichien doute de sa production complète, au point de demander de l’aide à un élève de trente-cinq ans, Franz Schalk (futur compagnon de route de Strauss dans l’initiative du Salzburger Festspiele) dans la remise en chantier de ses travaux. C’est cette dernière version de 1889, révélée au public par Hans Richter quelques jours avant Noël 1890, qu’on joue ce lundi.

La veine héroïque de la Wagner-Sinfonie sied assez bien à Valery Gergiev.
Si quelques détails n’étaient pas toujours exacts dans la Septième de Prokofiev, laissant même penser à un manque de mise en place, la perfection technique de l’exécution frappe tout de suite. Le Misterioso chante fabuleusement et nimbe Brünhilde et Tristan d’une auréole sacrée. L’Adagio est traversé d’une gravité tendue, une prière qu’on n’élève que par le labeur quotidien de la terre. Bravo aux cordes munichoises qui, à la suite des bois, superlatifs, se distinguent dans un Scherzo enlevé. Aux cuivres de briller dans le dernier mouvement, Allegro replet qui convainc. La seconde saison de Gergiev aux commandes de la Philharmonie de Munich vient d’être rendue publique ; gageons qu’elle bénéficiera bientôt d’une « prise de marques » encore plus concluante.

Gasteig München

Le Gasteig est un centre culturel de Munich. Il comporte notamment une salle de concert, la Philharmonie du Gasteig, où se produit l’Orchestre philharmonique de Munich. Il est également le siège du conservatoire Richard-Strauss, d’une université populaire et des bibliothèques municipales, et accueille une partie des projections du Festival du film de Munich.

Le centre est géré par Gasteig München GmbH, une société à responsabilité limitée filiale de la ville de Munich.

Le nom vient du « chemin escarpé » (gachen Steig) qui reliait l’emplacement de l’actuel Ludwigsbrücke à l’église Saint-Nicolas ; une voie proche est appelé Am Gasteig.
Histoire

L’Odéon et la Tonhalle ayant été détruits lors des bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale, l’Orchestre philharmonique de Munich se retrouve sans résidence après la guerre. La bibliothèque municipale (Stadtbibliothek) et l’université populaire (Münchner Volkshochschule) ont également perdu leurs locaux.

En 1969 est conçu le projet d’un centre culturel réunissant ces institutions sous un même toit. La zone dite du Gasteig est choisie pour l’accueillir.

La ville de Munich organise en 1971–1972 un concours d’architectes que remportent le cabinet Raue, Rollenhagen und Lindemann. La première pierre est posée en 1978 par le maire supérieur Georg Kronawitter. Des changements de plans et divers problèmes ralentissent le chantier et accroissent le budget, qui atteint 372 millions de Deutsche Mark en 1980.

La construction est suffisamment avancée en 1984 pour permettre l’installation de la bibliothèque municipale de Munich, de l’université populaire de Munich et du conservatoire Richard-Strauss, ainsi que l’organisation de représentations dans la petite salle des concerts. Le 10 novembre 1985, le Gasteig est inauguré par un concert de l’Orchestre philharmonique de Munich dirigé par son directeur général de la musique, Sergiu Celibidache.

  • Gasteig München GmbH Rosenheimer Strasse 5 81667 Munich, Allemagne
  • web

Valery Gergiev

Valery Gergiev est un des chefs d’orchestre les plus charismatiques de notre époque. Initié à la musique par le piano, il étudie la direction d’orchestre au Conservatoire de Léningrad (Saint-Pétersbourg) dans la classe du célèbre pédagogue Ilya Musin. Après un début sur la scène de l’Opéra Kirov (aujourd’hui le Théâtre Mariinsky), il y est nommé chef assistant de Yuri Temirkanov, et peu après il débute une carrière internationale qui prend rapidement son envol et le mène sur les scènes les plus prestigieuses, de Londres à New York, en passant par Vienne et Paris.

Depuis 1988, alors âgé de seulement 35 ans, il est à la tête du Théâtre Mariinsky, dont il a considérablement élargi et modernisé le répertoire : les classiques du répertoire lyrique (Mozart, Verdi, Puccini, Richard Strauss, Britten) côtoient les créations et les grandes pages du répertoire russe (Moussorgski, Tchaïkovski, Chostakovich, Prokofiev), sans oublier les compositeurs incontournables du XXe siècle (Messiaen, Dutilleux, Gubaidulina ou Giya Kancheli).

Valery Gergiev continue à diriger plus de 200 concerts par an, ainsi que des festivals en Russie et ailleurs (Stars des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg), participe aux jurys de différents concours et s’engage auprès des jeunes interprètes et compositeurs. Très exposé médiatiquement, il a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix, a pris position dans des conflits politiques (le conflit entre la Russie et l’Ossétie du Sud), mais s’est également impliqué dans différents projets à vocation sociale liés à la musique (Building on Excellence: Orchestras for the 21st century au Royaume-Uni). Il a reçu de nombreuses récompenses pour l’ensemble de sa carrière.

Münchner Philharmoniker

Fondé en 1893, l'Orchestre philharmonique de Munich (Münchner Philharmoniker) est alors le seul orchestre permanent entièrement consacré au concert dans la capitale bavaroise. Il porte d'abord le nom de Kaim-Orchester, référence à son fondateur Franz Kaim, qui fait construire pour l'orchestre la salle où il donne ses concerts, inaugurée en 1895. En 1908, il devient Orchestre du Konzertverein de Munich (Orchester des Münchner Konzertvereins) et, en 1924, adopte son nom actuel. Depuis 1985, il dispose d'une nouvelle salle, la Philharmonie am Gasteig.

Les premiers chefs se sont succédé rapidement : Hans Winderstein (1893-1895), qui dirige le premier concert de l'orchestre, le 13 octobre 1893, Herman Zumpe (1895-1897), Ferdinand Löwe (1897-1898). Felix Weingartner est le premier chef qui parvienne à imposer sa marque (1898-1905) ; il est suivi de Georg Schnéevoigt (1905-1908). Gustav Mahler crée avec cet orchestre sa Quatrième Symphonie, le 25 novembre 1901, et sa Huitième Symphonie « Des Mille », le 12 septembre 1910 ; six mois après sa mort, Bruno Walter y crée, le 20 novembre 1911, Le Chant de la Terre. Ferdinand Löwe et Paul Prill (1908-1914) puis Hans Pfitzner (1919-1920) se succèdent au pupitre avant que l'orchestre ne connaisse une deuxième étape importante dans son évolution, sous la baguette de Siegmund von Hausegger (1920-1938). L'Orchestre philharmonique de Munich est alors considéré comme l'un des meilleurs ensembles allemands, notamment pour la musique de Bruckner, dont il fait connaître les versions originales de ses symphonies. Oswald Kabasta (1938-1945) s'inscrit dans la même ligne. Hans Rosbaud (1945-1948) ouvre le répertoire à la musique du xxe siècle. Fritz Rieger (1949-1967) cultive davantage la tradition romantique. Avec Rudolf Kempe (1967-1976), l'orchestre entre dans une période de renouveau (modernisation du style d'exécution, ouverture du répertoire) qui prend son plein essor sous la direction exigeante de Sergiù Celibidache (1979-1996). Son successeur, en 1999, est l'Américain James Levine. Christian Thielemann prend sa relève de 2004 à 2012, suivi par Lorin Maazel.

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