
Airs sérieux et à boire
Les Arts Florissants
William Christie, direction, clavecin
Emmanuelle de Negri, dessus
Anna Reinhold, bas-dessus
Cyril Auvity, haute-contre
Marc Mauillon, basse taille
Lisandro Abadie, basse
Florence Malgoire, violon
Tami Troman, violon
Myriam Rignol, viole de gambe
Thomas Dunford, théorbe
Michel Lambert
D'un feu secret je me sens consumer / Le repos, l'ombre et le silence / Ah, qui voudrait désormais s'engager / Il faut mourir plutôt que de changer
François Couperin
Épitaphe d’un paresseux / Les Pellerines
Michel Lambert
Iris n’est plus / Bien que l'amour fasse toute ma peine
Joseph Chabanceau De La Barre
Quand une âme est bien atteinte
Marc-Antoine Charpentier
Intermède nouveau du Mariage forcé
Michel Lambert
Chantez petits oiseaux dans la saison nouvelle / Pour vos beaux yeux, Iris mon amour est extrême / Que d'amants séparés languissent nuit et jour
Honoré D'Ambruys
Le doux silence de nos bois
Marc-Antoine Charpentier
Ayant bu du vin clairet / Auprès du feu / Beaux petits yeux d'écarlate
Michel Lambert
Jugez de ma douleur en ces tristes adieux / Il est vrai, l'amour est charmant /Tout l'univers obéit à l'amour
Dès la deuxième moitié du XVIe siècle, l’air de cour connut une politique de diffusion importante (imprimerie Ballard) et de production considérable en France et à l’étranger. Il connut un véritable âge d’or sous Louis XIII (1610-1660), la régence d’Anne d'Autriche (1643-1651) et le début du règne de Louis XIV. Genre d’origine populaire (le vaudeville), l’air de cour a été adopté par les milieux mondains pour chanter toutes sortes de poèmes, des plus sérieux aux plus grivois en passant par les chansons à boire ou à danser, les airs spirituels, les psaumes en français, etc. Basé sur un strophisme musical simple, l’air de cour adopte peu à peu une facture plus élaborée. Grâce à Michel Lambert (1610-1696) – maître de musique de la chambre du roi de 1661 à sa mort – et à ses airs gravés sur plaques de cuivre en 1660, une évolution importante eut lieu grâce au procédé nouveau de la gravure qui permettait de noter les ornementations issues du développement de l’art vocal. L’importance est donnée aux voix solistes soutenues par la basse continue, aux dialogues ou récits qui s’inspirent des nouvelles formes dramatiques en émergence comme la tragédie en musique ou la comédie-ballet.
Le programme de ce concert est centré sur certains des plus beaux airs de Lambert, dont un premier recueil d’Airs et Récits à quatre ou cinq voix sort aux Éditions des Abbesses dans la collection « Les Arts Florissants » dirigée par William Christie, parallèlement à la tournée de concerts. Deux compositeurs autour de Lambert seront mis à l’honneur dans ce programme : Joseph Chabanceau de La Barre (1633-1678), organiste de la Chapelle du roi et Honoré d’Ambruys (actif dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et disciple de Lambert), maître de musique de la reine Marie-Thérèse.

Cité de la Musique
Conçue par l’architecte Christian de Portzamparc, la Cité de la musique, inaugurée en 1995, est un lieu d’art et de vie, immergé dans la verdure du parc de la Villette.
Projet novateur de transmission de la musique, c'est un pôle de référence national et international entièrement dédié à la musique, avec quelque 250 concerts par an destinés aux adultes et aux jeunes, un Musée de la musique aux collections rares, une Médiathèque dotée de quelque 100 000 documents et une offre pédagogique riche et variée.
Résolument ouverte sur le monde, la Cité de la musique accueille les artistes internationaux les plus en vue. En association avec de prestigieuses salles européennes (membres du réseau ECHO), elle favorise la création musicale et la promotion des jeunes talents européens. Elle coproduit également des expositions avec des musées étrangers et diffuse son expertise et son savoir-faire dans le monde.
La Cité de la musique est un établissement public industriel et commercial qui bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de la Communication.
La Cité de la musique est un lieu d’échanges parfaitement intégré dans un espace culturellement dense (avec notamment le Conservatoire de Paris, la Grande Halle de la Villette, la Cité des sciences et de l’industrie, le Zénith, les cinémas MK2 quai de Seine et quai de Loire, le Cent quatre… et dont le devenir est prometteur (l’ouverture de la Philharmonie de Paris est prévue en janvier 2015).
La Cité est aussi un lieu de convivialité et de détente. Côté cour, avec sa librairie Harmonia Mundi et son Café des concerts au design épuré et à la cuisine inventive, elle invite à des moments de détente autour d'une visite ou d'un concert.
Les Arts Florissants

Fondés en 1979, et dirigés depuis lors par le claveciniste et chef d’orchestre franco-américain William Christie, ils portent le nom d’un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier. Les Arts Florissants ont joué un rôle pionnier pour imposer dans le paysage musical français un répertoire jusqu’alors méconnu (en exhumant notamment les trésors des collections de la Bibliothèque Nationale de France) et aujourd’hui largement interprété et admiré : non seulement le Grand Siècle français, mais plus généralement la musique européenne des XVIIe et XVIIIe siècles.
Ils présentent chaque année une saison de concerts et de représentations d’opéra en France – au théâtre de Caen, où l’Ensemble est en résidence privilégiée, à la salle Pleyel, à la Cité de la musique, à l’Opéra Comique, au théâtre des Champs-Élysées, au Château de Versailles, ainsi que dans de nombreux festivals (Septembre musical de l’Orne, Beaune, Ambronay, Aix-en-Provence…) – tout en jouant un rôle actif d’ambassadeur de la culture française à l’étranger : il se voit ainsi régulièrement invité à New York, Londres, Édimbourg, Bruxelles, Vienne, Salzbourg, Madrid, Barcelone, Moscou...
Une activité lyrique et en concert intense
Depuis Atys de Lully à l’Opéra Comique en 1987, recréé triomphalement en mai 2011, c’est la scène lyrique qui leur a assuré les plus grands succès : aussi bien avec Rameau (Les Indes galantes, Hippolyte et Aricie, Les Boréades, Les Paladins, Platée), Lully et Charpentier (Médée, David et Jonathas, Les Arts florissants devant les chefs d’Etat du G7 en 1982, Armide) que Handel (Orlando, Acis and Galatea, Semele, Alcina, Serse, Hercule, L’Allegro, il Moderato ed il Penseroso), Purcell (King Arthur, Dido and Aeneas, The Fairy Queen), Mozart (Die Zauberflöte, Die Entführung aus dem Serail), ou encore la trilogie lyrique de Monteverdi, mais aussi des compositeurs plus rares comme Landi (Il Sant’Alessio), Cesti (Il Tito) ou Hérold (Zampa).
Ces productions sont associées à de grands noms de la scène : Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Pier Luigi Pizzi, Jorge Lavelli, Adrian Noble, Andrei Serban, Luc Bondy, Graham Vick, Deborah Warner, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, Andreas Homoki – ainsi qu’à des chorégraphes tels que Francine Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes, Shirley Wynne, Maguy Marin, François Raffinot, Jiri Kylian, Bianca Li, Trisha Brown, Robyn Orlin, Sasha Waltz, José Montalvo, Françoise Denieau et Dominique Hervieu.
La vitalité de l’Ensemble est tout aussi importante au concert, comme le prouvent leurs nombreuses et marquantes interprétations d’opéras et oratorios en version de concert ou mises en espace (Zoroastre, Anacréon et Les Fêtes d'Hébé de Rameau, Actéon, La Descente d’Orphée aux Enfers de Charpentier, Idoménée de Campra et Idomeneo de Mozart, Jephté de Montéclair, L’Orfeo de Rossi, Giulio Cesare de Handel avec Cecilia Bartoli, The Indian Queen de Purcell), leurs programmes de musique de chambre, sacrée ou profane (petits motets de Lully et de Charpentier, madrigaux de Monteverdi ou Gesualdo, airs de cour de Lambert, hymns de Purcell…), leurs programmes en grand effectif (grands motets de Rameau, de Mondonville ou de Campra, oratorios de Haydn…) ou encore des oratorios de Handel (Messiah, Israel in Egypt, Theodora, Susanna, Jephtha et Belshazzar).
La discographie des Arts Florissants est également très riche : près de cent enregistrements pour Harmonia Mundi, Warner Classics/Erato et Virgin Classics. Leur catalogue de DVD s’est récemment enrichi de La Didone de Cavalli (opus Arte), David et Jonathas (Bel Air Classiques) et Rameau, maître à danser (Apha). En 2013, Les Arts Florissants ont lancé leur propre label discographique : Les Éditions Arts Florissants. Après Belshazzar et Le Jardin de Monsieur Rameau, le volume Mantova des madrigaux de Monteverdi et Music for Queen Caroline de Handel sont les parutions les plus récentes.
Les Arts Florissants et la transmission
Les Arts Florissants ont mis en place ces dernières années plusieurs actions de transmission et de formation des jeunes musiciens. La plus emblématique est l’Académie du Jardin des Voix. Créée en 2002, elle se tient tous les deux ans au théâtre de Caen et a déjà révélé bon nombre de nouveaux chanteurs. Le programme Arts Flo Juniors, lancé en 2007, permet aux étudiants de conservatoires d’intégrer l’orchestre et le chœur pour une production, depuis le premier jour de répétition jusqu’à la dernière représentation. Enfin, le partenariat de William Christie et des Arts Florissants avec la Juilliard School, depuis 2007, permet un véritable échange artistique franco-américain.
De nombreuses actions d’ouverture aux nouveaux publics se déroulent chaque année, principalement en Région Basse-Normandie, mais également dans toute la France. Elles sont destinées tant aux musiciens amateurs qu’aux non-musiciens, enfants comme adultes.
William Cristie

Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, William Christie est l’artisan de l’une des plus remarquables aventures musicales de ces trente dernières années. Pionnier de la redécouverte de la musique baroque, il a révélé à un très large public le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. La carrière de ce natif de Buffalo, formé à Harvard et à Yale, installé en France depuis 1971, a pris un tournant décisif lorsqu’il a créé en 1979 Les Arts Florissants.
À la tête de cet ensemble instrumental et vocal, William Christie a imposé très vite, au concert et sur la scène lyrique, une griffe très personnelle comme musicien et comme homme de théâtre, renouvelant l’interprétation d’un répertoire jusqu’alors largement négligé ou oublié. C’est en 1987 qu’il a connu une véritable consécration publique avec Atys de Lully à l’Opéra Comique, production qui a ensuite triomphé sur de nombreuses scènes internationales.
Une prédilection pour le baroque français jamais démentie
De Charpentier à Rameau, en passant par Couperin, Mondonville, Campra ou Montéclair, William Christie est le maître incontesté de la tragédie-lyrique comme de l’opéra-ballet, du motet français comme de la musique de cour. Mais son attachement à la musique française ne l’empêche pas d'explorer d'autres répertoires européens : nombre de ses interprétations de la musique italienne (Monteverdi, Rossi, Scarlatti, Landi) ont fait date, et il aborde tout autant Purcell et Handel que Mozart et Haydn.
Sa production lyrique se poursuit sur un rythme très soutenu et ses collaborations avec de grands noms de la mise en scène de théâtre et d'opéra (Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Jorge Lavelli, Graham Vick, Adrian Noble, Andrei Serban, Luc Bondy, Deborah Warner…) font chaque fois figure d’événement, dont les plus récents : la reprise d’Atys à l’Opéra Comique en 2010 et à la Brooklyn Academy of Music de New York, La Didone au théâtre de Caen puis au Théâtre des Champs-Elysées en 2011-2012, David & Jonathas de Charpentier au Festival d’Aix-en-Provence en 2012, ou encore “Rameau, maître à danser” à Caen puis en tournée notamment au théâtre Bolchoï de Moscou.
En tant que chef invité, William Christie dirige souvent dans des festivals d’art lyrique comme Glyndebourne (notamment pour un Hippolyte et Aricie à l’été 2013) ou des maisons d’opéra comme le Metropolitan Opera de New York, l’Opernhaus de Zurich ou l’Opéra national de Lyon. Entre 2002 et 2007, il a été régulièrement chef invité de l’Orchestre Philharmonique de Berlin.
Son abondante production discographique (plus de 100 disques couronnés de nombreux prix et distinctions en France et à l’étranger) enregistrée pour Harmonia Mundi, Warner Classics/Erato et Virgin Classics témoigne aussi de la richesse de son activité artistique. Les plus récents enregistrements sont parus aux Éditions Arts Florissants : Belshazzar et “Music for Queen Caroline” de Handel, ainsi que “Le Jardin de Monsieur Rameau” qui réunit les lauréats du Jardin des Voix 2013.
La formation et l’insertion professionnelle des jeunes artistes
William Christie a révélé en vingt-cinq ans d’activités plusieurs générations de chanteurs et d’instrumentistes. C’est d’ailleurs aux Arts Florissants que la plupart des directeurs musicaux d’ensembles baroques français ont commencé leur carrière. Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en charge de la classe de musique ancienne de 1982 à 1995, il est fréquemment invité à diriger des masterclasses et des Académies comme celle d’Aix-en-Provence ou d’Ambronay. Depuis 2007, il est artiste en résidence à la Juilliard School où il donne des masterclasses deux fois par an, en compagnie de musiciens des Arts Florissants.
Soucieux d'approfondir son travail de formateur, en 2002, il a fondé à Caen avec Les Arts Florissants une Académie biennale destinée à de jeunes chanteurs lyriques, Le Jardin des Voix, dont les lauréats, après une tournée avec Les Arts Florissants en France, en Europe et aux États-Unis, entament rapidement leur carrière internationale. Parmi les lauréats du Jardin des Voix découverts par William Christie, on retrouve Sonya Yoncheva, Christophe Dumaux, Emmanuelle de Negri, Marc Mauillon, ou encore Amel Brahim-Djelloul.
Un festival dans ses jardins
Passionné d’art des jardins, William Christie a créé le festival Dans les Jardins de William Christie, qui a lieu chaque année au mois d’août depuis 2012 dans sa propriété en Vendée. Ce festival réunit Les Arts Florissants, ses élèves de la Juilliard School et les lauréats du Jardin des Voix pour des concerts et des “promenades musicales” qui ont lieu dans les jardins qu’il a créés à Thiré, inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et bénéficiant du label “Jardin remarquable”.
La reconnaissance d’une carrière exceptionnelle
William Christie a acquis la nationalité française en 1995. Il est commandeur dans l’Ordre de la Légion d’Honneur ainsi que dans l’Ordre des Arts et des Lettres et Grand Officier de l’Ordre National du Mérite. Il est Docteur Honoris Causa de la State University of New York à Buffalo et de la Juilliard School. En novembre 2008, William Christie a été élu à l’Académie des Beaux-Arts et a été reçu officiellement sous la Coupole de l’Institut en janvier 2010. Il a en outre reçu le Prix Georges Pompidou 2005 ainsi que le Prix de chant choral Liliane Bettencourt décerné par l’Académie des Beaux-Arts en 2004.
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