Atys en Folie

Théâtre Manoel Malte ClassicAll 68

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ATYS EN FOLIE
Parodie pour marionnettes, chanteurs et musiciens de la tragédie lyrique Atys de Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) et Philippe QUINAULT (1635-1688) d’après Fuzelier, d’Orneval et Carolet (1726 et 1736)

Jean-Philippe Desrousseaux, conception et mise en scène
Arnaud Marzorati, direction musicale
Antoine Fontaine et Édith Dufaux-Fontaine, décors
François-Xavier Guinnepain, lumières
Petr Řezač, scénographie et sculpture des marionnettes
Katia Řezačová, peinture et costumes des marionnettes
Françoise Rubellin, conseillère théâtrale

Marie Lenormand, mezzo-soprano
Arnaud Marzorati et Alain Buet, barytons

Jean Philippe Desrousseaux, Bruno Coulon et Gaëlle Trimardeau, marionnettes

La Clique des Lunaisiens

Le succès de La Belle-mère amoureuse, parodie d’Hippolyte et Aricie de Rameau, créée à Malte en janvier 2014, jouée à Paris (Opéra-Comique et Amphithéâtre de l’Opéra Bastille), Versailles, Vichy, Hardelot, Nantes, Sablé-sur-Sarthe, Compiègne, Bordeaux, en Allemagne et même en Chine (Pékin et Wuhan) a conduit le CMBV à produire une seconde parodie avec chanteurs et marionnettes, non plus d’un opéra de Rameau mais de Lully : son célèbre Atys.
Si l’Atys de William Christie et Jean-Marie Villégier a contribué à la redécouverte de l’opéra baroque en 1987, trente ans plus tard une autre facette des spectacles de l’époque reste à découvrir : celle des parodies d’opéra où se mêlent un comique truculent, des traits de satire malicieux, des clins d’œil à la musique du temps, savante ou populaire... Atys fut justement l’un des opéras les plus parodiés en son temps, dont de nombreuses sources nous sont parvenues, permettant aujourd’hui de (re)construire un spectacle documenté et riche.

Une parodie est avant tout un spectacle hilarant. Le prodigieux succès des parodies d’Atys au XVIIIe siècle repose sur le phénomène de dégradation ; l’une d’elles, Atys travesti de Carolet (parodie pour marionnettes créée à la Foire Saint-Germain en 1736), relègue princes, princesses et rois au statut de paysans, maraîchers et poissonniers. Atys en folie, création de 2017, fera de même en transposant l’univers original d’Atys... à la campagne.
Comme souvent dans les pièces de l’époque, le spectacle mêle aux comédiens de bois des acteurs-chanteurs de chair qui interagissent avec les marionnettes. Le valeureux Atys devient le teigneux Polichinelle (une marionnette). La douce Sangaride (une actrice- chanteuse) prend les traits de Marguerite, fille de ferme, souillon arriérée qui vit dans un tonneau et tue le temps en confectionnant des figurines avec les pommes de terre qu’elle ne cesse de peler et dont elle offre parfois les épluchures au public. Promise à un paysan irascible et frappé d’un trouble obsessionnel compulsif de l’accumulation (l’équivalent de Coelénus), elle est éprise de Polichinelle qui répond à ses vœux. Seule la déesse Cybèle conserve son essence divine, mais de Déesse mère elle devient la Grand-Mère des Dieux. Or l’amour des jeunes premiers est contrarié par le choix que fait Cybèle, amoureuse de Polichinelle-Atys, de le nommer son jardinier (équivalent du grand-prêtre dans l’opéra de Lully). Le texte original exploite évidemment le registre grivois qu’évoque le jardinier de Cybèle.

Comme dans la tradition du XVIIIe siècle, le rôle de Cybèle sera chanté par un homme, travestissement qui rehausse le comique de cette déesse colérique et méprisante pour les paysans. Cybèle a également son double en marionnette sur la scène du castelet. Elle est accompagnée de sa confidente, Mélisse, personnage dont Cybèle se plaît à railler l’inutilité des actes et des paroles(clin d’œil aux conventions qui imposent une suivante aux héroïnes dans la tragédie classique). Déçue de ne pas voir son amour payé de retour, Cybèle commandera à son chien d’inoculer la rage à Marguerite et métamorphosera Polichinelle en volaille – plus exactement en chapon, c’est-à-dire en coq castré.

Atys est incarné par Polichinelle, personnage emblématique et adulé du Théâtre de la Foire. Descendant du Pulcinella de la Commedia dell’arte, le Polichinelle français a pour philosophie la satisfaction immédiate de ses désirs. Le mensonge, la flatterie, voire le meurtre, assortis d’une tendance à la pétomanie sont les instruments de sa rhétorique. Le principe de dégradation ne saurait être mieux servi que par l’emploi de cet histrion sans- gêne et fort en gueule pour remplacer la noblesse policée du héros Atys.

Espace de jeu des marionnettes, le castelet baroque est ornée dans sa partie supérieure d’un parement de nuagerie qui figure l’Olympe. Les changements de décor se font à vue grâce à une machinerie copiant fidèlement celle des théâtres de l’époque. Le castelet évoque donc une cage de scène dont la structure et la machinerie sont à nu. Les musiciens ne sont pas cachés dans la fosse ; ils tiennent, au côté des acteurs-chanteurs qui se déplacent devant le castelet et autour de lui, un rôle central.
Sur le plateau (espace de jeu des chanteurs), c’est la campagne : ballots de paille, amas de pommes de terres, brouette et autres outils caractéristiques du monde rural. Les actions héroïques et pathétiques de l’Atys de Lully y sont transposées dans un renversement burlesque très corrosif.
L’interaction est permanente entre les trois acteurs-chanteurs et les six marionnettes, dont un cochon (marionnette à trucage), animal de compagnie de Polichinelle, débordant de tendresse mais promis à l’étal du charcutier. Cybèle a accès au sommet du castelet (l’Olympe) pour tenter de manipuler les humains comme des marionnettes. Acteurs de bois et acteurs de chair mêlent leurs amours et leurs querelles dans un texte alternativement parlé et chanté.

Comme dans les parodies originelles, la musique repose sur une alternance de morceaux empruntés aux opéras de Lully et de pièces chantées populaires, les vaudevilles, qui font le sel de la parodie par leurs effets de contraste et leurs sous-entendus. Parmi les six musiciens un joueur de vièle à roue (loqueteux et ostracisé par ses camarades de pupitres) donne une couleur originale à cet ensemble dont l’esthétique rappelle les peintres La Tour, Le Nain et Poussin.

 

Théâtre Manoel Malte

Le théâtre Manoel (en maltais Il-Teatru Manoel et Manoel Theatre en anglais) est le théâtre national maltais qui reçoit l'orchestre philharmonique de Malte (en maltais, Orkestra Filarmonika Nazzjonali et Malta Philharmonic Orchestra en anglais).

Il doit son nom au grand maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem Antonio Manoel de Vilhena qui a financé sa construction en 1731. Ce théâtre est réputé pour le troisième plus ancien d'Europe en activité1. Attenant au théâtre se trouve un musée retraçant son histoire et une cafétéria.

Le théâtre Manoel, situé dans la rue du vieux théâtre (en maltais, Triq it-Teatru l-Antik et Old Theatre Street en anglais) à La Valette. À l'origine il s'appelait le théâtre public (Teatro Pubblico), en 1812 les Britanniques l’appelle d'abord Teatro Reale avant de le rebaptiser Royal Theatre pour prendre son nom définitif de Manoel Theatre en 1866.

C'est un théâtre de 623 places, à l'italienne, de forme de forme ovale avec trois étages de loges. Il est entièrement construit en bois et décoré à la feuille d'or. Le plafond donne l'impression d'être une coupole ovale avec en son centre un lustre de cristal.

  • Old Theatre Street, Il-Belt Valletta, Malte
  • web

Jean-Philippe Desrousseaux

Après un parcours oscillant entre théâtre, musique, écriture et costumes de scène, Jean-Philippe Desrousseaux devient marionnettiste. Il se forme au Théâtre aux Mains Nues, à Paris, sous la direction d’Alain Recoing; il enrichit ensuite sa formation (marionnettes à fils, tringle, gaine) auprès de plusieurs maîtres en République Tchèque et en Italie. Il enseigne la marionnette dans plusieurs centres de formation, dont le Scottish Masked and Puppet Center en Ecosse. Depuis 12 ans il anime également le Théâtre de Marionnettes du Parc Floral de Paris, pour lequel il a écrit une trentaine d’histoires. Narrateur avec orchestre pour des œuvres classiques et contemporaines (Haydn, Prokovief, Poulenc, T. Harsany, Stravinsky) il joue notamment pour Radio France à la Salle Pleyel sous la direction de Pierre Boulez. En 1997, il monte avec Philippe Lénaël, directeur du Printemps des Arts de Nantes, l’opéra Zémire et Azor de Grétry pour marionnettes. En 2005, il met en scène et joue Pierre et le Loup à Paris dans une version pour marionnettes à fils. Menant une recherche sur les œuvres musicales conçues pour être jouées avec des marionnettes depuis le XVIIe siècle, il met en scène et joue Polichinelle censeur des théâtres (Carolet, 1737) à Nantes en 2012 ; La Belle-mère amoureuse, parodie d’un opéra de Rameau (Hippolyte et Aricie) en collaboration avec le Centre de musique baroque de Versailles en 2014. En 2015 il met en scène à l’Opéra Comique La Guerre des théâtres, d’après un opéra-comique de Fuzelier de 1714. En 2016 il monte Pierrot Lunaire d’Arnold Schoenberg avec des marionnettes bunraku et l’ensemble Musica Nigella (dir. T.Nemoto) sur la scène nationale de Saint-Quentin en Yvelines. Régulièrement Jean-Philippe Desrousseaux prête sa voix pour le doublage au cinéma et la télévision.

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