Anne Ducros / Brother Brother!

Jazz à Saint-Germain des Prés Jazzee 23

{{comments.length}} Chapitrage(s)

  • {{formatTimestamp(comment.timestamp)}} {{comment.content}}
    delete save cancel
You can skip this ad in 15 sec or switch to premium for a "no ads" experience. {{countDown}} seconds remaining
Skip ad

Vous pourriez aussi aimer

logo 4K
{{doc.forte}}

{{doc.title}}

{{doc.artistNames}} Premium

Après “Either Way”, un disque à l’instrumentation modeste mais qui fait appel à des cordes dans quatre morceaux, Anne Ducros, seule chanteuse française avec Cécile McLorin Salvant qui parvint à obtenir le Prix du Jazz Vocal de l’Académie du Jazz (en 2001 avec “Purple Songs”), renoue avec le faste orchestral d’“Ella…My Dear”, un album de 2010 arrangé par Ivan Jullien au sein duquel un orchestre d’harmonie (quarante-cinq musiciens) l’accompagne. Combinant cordes et cuivres tout en laissant de la place à quelques solistes, “Brother Brother !”, son nouvel album dédié à son frère récemment disparu et enregistré avec un orchestre symphonique, apparaît comme l’une des grandes réussites de sa déjà longue carrière.

Enregistré en Italie (Milan et Catane) et à Paris, “Brother Brother !” bénéficie des arrangements soignés et convaincants de Giuseppe Emmanuele avec lequel Anne a déjà travaillé. Souvent au piano, ce dernier a également écrit Petals, le seul thème original de l’album. Assumant un projet commercial (dans le bon sens du terme), la chanteuse y reprend des tubes éprouvés, des chansons célèbres associés à Marvin Gaye, Sting, Joe Cocker, Stevie Wonder, Juliette Gréco, Yves Montand et quelques autres. Un disque produit « à l’américaine » dans lequel les bonnes idées ne manquent pas. L’introduction de What’s Going On à la guitare acoustique, l’orchestre rentrant progressivement pour mieux irradier sa mélodie de couleurs, reste une trouvaille. Le vibraphone qui se mêle subtilement aux cordes dans La Bicyclette en est une autre. Quant aux réussites, elles sont également nombreuses dans cet opus flamboyant. You are so Beautiful et l’espiègle Désabillez Moi sont magnifiquement arrangés et chantés. Samba Saravah hérite peu avant sa coda d’un court passage en scat dont les onomatopées chantantes et soyeuses collent parfaitement à la musique.

Car utilisant sa voix comme un véritable instrument, Anne Ducros impressionne toujours autant. Son articulation, son phrasé, sa justesse suscitent l’admiration. Ses scats souvent vertigineux traduisent son grand métier. Elle sait comment faire vibrer l’air qui sort de ses poumons, tenir longtemps une note, faire danser les onomatopées qu’elle invente. Qu’elle s’exprime en français ou en anglais, sa prononciation parfaite permet de comprendre tout ce qu’elle chante ce qui devient rare chez les chanteurs et chanteuses qui se produisent aujourd’hui. Même chargé de notes chromatiques, l’espace sonore laisse toujours de la place à la voix et aux solistes, à l’harmonica d’Olivier Ker Ourio dans What’s Going On, au saxophone ténor de Lionel Belmondo dans At Last. Moins célèbres, les musiciens italiens également invités se révèlent tout aussi talentueux, que ce soit Giulio Visibelli au saxophone soprano dans Fragile ou Mimmo Gaglio à la clarinette dans Petals, un très beau morceau. Il faut également saluer la belle guitare d’Olivier Louvel et la section rythmique habituelle d’Anne, Gilles Nicolas (contrebasse et basse électrique) et Bruno Castellucci à la batterie, Vincent Bruynincks, un élève de la grande Nathalie Loriers, remplaçant Benoît de Mesmay au piano.

Jazz à Saint-Germain des Prés

Créé en 2001 et situé dans le quartier mythique de Saint-Germain-des-Prés, berceau du jazz en Europe, le Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés Paris n’est pas un festival de plus mais un festival d’exception. Il est l’un des événements jazz majeurs parisiens et propose chaque année :

Des concerts exceptionnels, fondés sur des rencontres inédites d’artistes, des découvertes de talents et des coups de cœur ;
Des têtes d’affiche et des jeunes talents. Au festival depuis 2001 : Lisa Simone, Youn Sun Nah, Dee Dee Bridgewater, Brad Meldhau, premier concert en France de Norah Jones, Monty Alexander, Manu Katché, Manu Dibango, Michel Legrand, Michel Portal, Kyle Eastwood, Paolo Fresu, Kenny Barron, Kurt Elling, Lucky Peterson, Richard Galliano, Ben l’Oncle Soul, Raphael Gualazzi, Eric Bibb, Vijay Iyer… ;

Un cadre exceptionnel, unique et patrimonial : l‘Église Saint-Germain-des-Prés, l‘Église Saint-Sulpice, le Théâtre de l’Odéon, la Maison des Océans, l’Université Paris-Sorbonne, l’Université Panthéon-Assas, le Musée de Cluny, le Sénat, le Réfectoire des Cordeliers, le Centre Culturel Irlandais…
Le jazz comme une culture pluri-artistique : concerts, expositions photos, Jazz & Bavardages, conférences, master class, Jazz & Champagne…

 

Anne Ducros

Née le 1er décembre 1959 à Longfosse (Pas-de-Calais), Anne Ducros accomplit des études de droit sans renoncer à sa passion pour le chant classique et baroque (depuis le Conservatoire) ou jazz.

Chanteuse dans un quartet en 1986, elle se présente à plusieurs concours puis tente sa chance en solo dans les clubs de jazz. Son premier album Don't You Take A Chance sort en 1989. Au fil de rencontres avec René Urtreger ou le contrebassiste Ray Brown, Anne Ducros s'impose comme une nouvelle voix qu'aucun style ne rebute.

A partir de 1992, la chanteuse se fait enseignante à l'ARPEJ et dans d'autres écoles de jazz de la capitale. De plus, Anne Ducros anime des master-classes en France et à l'étranger (Bruxelles, Chicago...). En 2001, elle retourne en studio avec Didier Lockwood et Gordon Beck pour l'album Purple Song, et glane le Prix Billie Holiday décerné par l'Académie du Jazz. Un Django d'or suit en 2002, et deux Victoires : une Victoire de la musique la même année et une Victoire du Jazz en 2003.

En 2003, l'album Close Your Eyes accueille Toots Thielemans, Sarah Morrow, David El Malek et Minino Garay ; en 2005, Piano...Piano est construit autour de l'instrument-roi avec Chick Corea, René Urtreger, Jacky Terrasson et Enrico Pieranunzi ; un disque enregistré en quintette suit en 2007, le voluptueux Urban Tribe, reprenant les Beatles et Otis Redding.

A l'automne 2010, Anne Ducros rend hommage à l'une des grandes voix du jazz et l'une de ses inspiratrices dans Ella...My Dear. L'album comprend un duo avec Dany Brillant sur « Lullaby of Birdland ».

Votre réaction