
Sergueï Prokofiev: Guerre et Paix
Opéra en deux actes sur un livret de Sergueï Prokofiev et Mira Mendelssohn-Prokofieva
d'après le roman éponyme de Léon Tolstoï
Mise en scène: Graham Vick
Lumières: Giuseppe Di Iorio
Décors: Paul Brown
Orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint Pétersbourg
Chœur du Théâtre Mariinski de Saint Pétersbourg
Valery Gergiev, direction musicale
Andrei Bondarenko (Prince Andrei Bolkonsky)
Aida Garifullina (Natasha Rostova)
Yulia Matochkina (Sonya)
Larissa Diadkova (Maria Dmitrievna Akhrosimova)
Sergei Aleksashkin (Comte Ilya Rostov)
Yevgeny Akimov (Pierre Bezukhov)
Maria Maksakova (Helene Bezukhova)
Ilya Selivanov (Anatol Kuragin)
Edward Tsanga (Dolokhov)
Yekaterina Sergeyeva (Princesse Marya)
Mikhail Petrenko (Prince Nikolai Bolkonsky)
Yevgeny Ulanov (Denisov)
Alexander Nikitin (Matveyev)
Gennady Bezzubenkov (Maréchal Mikhail Kutuzov)
Vasily Gerello (Napoléon)
Mikhail Makarov (Ivanov)
Andrei Popov (Platon Karatayev)
Première partie : la paix
Premier tableau
En 1809, dans la propriété du Comte Rostov, le Prince André Bolkonski apparaît à sa fenêtre, mélancolique (« Svetlaje vesenneje neba »). Il entend alors la voix fraiche de Natasha qui observe le jardin depuis une autre fenêtre, malgré les réprimandes de sa cousine, Sonia : il tombe immédiatement sous son charme (« Ja ne budu, ja ne magu spat´ »). Alors que Natasha se résout à dormir, le Prince André reprend goût à la vie (« I dela nyet da majevo sush'estvavan'ja ! »).
Deuxième tableau
Dans un bal donné à Saint-Pétersbourg pour la nouvelle année, le Maître de cérémonie annonce un chœur (« Hor ! Pust' nachinajet hor ! »). Le Comte Rostov paraît, accompagné de sa fille Natasha et de sa nièce Sonia. Ils sont suivis par le Comte Piotr Bezoukhov, sa femme, la Comtesse Hélène, ainsi que par le frère de cette dernière, le Prince Anatole Kouraguine et son ami le Lieutenant Dolokhov (« Graf Il'ja Andrejevich Rastof ! »). Enfin, l’arrivée du Tsar est célébrée (« Da dvizhutsa svetila strojna »). Natasha repère le Prince André parmi les convives. Tandis que ce dernier invite Natasha à danser, la Comtesse Hélène promet à son frère, Anatole Kouraguine, de l’aider à la séduire (« Smatrite, palkovnik tantsujet mazurku »).Enchantés d’être au bras l’un de l’autre, André et Natasha échangent quelques tendres mots (« Kagda visnoj ja byl v Atradnam »).
Troisième tableau
Dans la demeure du Prince Bolkonski, les employés commèrent sur le refus du Prince père de marier son fils, André, à Natasha : justement, celle-ci est annoncée et est reçue par la sœur d’André, la Princesse Marie. Cette dernière se montre aussi dédaigneuse que le père se montre ensuite insultant (« Nevesta maladova kn'az'a »). André ayant été envoyé par son père à l’étranger, Natasha regrette de ne pas pouvoir bénéficier de son soutien (« Kakoje prava ani imejut ne pazhelat' prin'at' »).
Quatrième tableau
Chez les Bezoukhov, la Comtesse Hélène inonde Natasha de compliments et d’anecdotes sur l’amour que son frère Anatole lui porte (« Maja prelesnaja, acharavatel'naja »). Laissée seule, Natasha se réjouit de l’attention que lui porte la Princesse mais se trouve surprise par Anatole, qui lui déclare sa flamme avec passion (« Chuda, kak harasha ana »). Troublée, Natasha se laisse convaincre par ses mots d’amour (« Reshyte maju uchast’ »), malgré les avertissements de sa cousine Sonia.
Cinquième tableau
Chez Dolokhov, Anatole Kouraguine se prépare à enlever et épouser Natasha (« Vecheram v des'at' chisov ana budet zhdat' »). Ils recrutent Balaga pour les conduire dans leur fuite (« Balaga ! F'odaru Ivanychu ! »). Dolokhov, qui a tout organisé, donne à Anatole ses derniers conseils (« Tvoj svidetel' ») : ce dernier quitte les lieux après avoir présenté ses adieux à la bohémienne Matriocha (« Shto zhe, mne ne zhal' »).
Sixième tableau
Chez Madame Akhrossimova où elle loge, Natasha attend Anatole, mais ce dernier doit renoncer à son projet après que Sonia ait donné l’alerte (« Oj, baryshn'a, galubushka »). Akhrossimova adresse à la jeune femme une sévère remontrance (« Harasha, ochen' harasha ! »). Leur conversation est interrompue par l’irruption du Comte Piotr Bezoukhov (beau-frère d’Anatole) qui, apprenant les événements de la nuit, promet qu’Anatole quittera la ville le jour même (« Uh, bat'ushka, haroshyje dela »). Seul, il s’avoue les sentiments qu’il éprouve lui-même pour Natasha (« Ja izbegal jejo »). Il annonce alors à Natasha qu’Anatole est déjà marié : la jeune femme se désespère et lui demande de présenter ses excuses au Prince André. Cherchant à la consoler, Bezoukhov laisse transparaître ses propres sentiments. Quelques instants plus tard, Sonia et Madame Akhrossimova arrivent à temps pour la secourir, Natasha ayant avalé de l’arsenic (« Pravda li, shto on zhenat ? »).
Septième tableau
Chez Bezoukhov, le Docteur Métivier se plaint d’avoir été chassé par le Prince Bolkonski père qui voyait en lui un espion français (« Padumajte, grafin'a »). Bezoukhov prend Anatole à part et le somme de garder le secret sur son aventure avec Natasha et de quitter Moscou. Denissov les interrompt : les troupes française sont à la frontière du pays, la guerre est imminente (« Ah, Pierre. Ty ne znajesh »).
Seconde partie Epigraphe
Le peuple russe exalte sa fierté d’avoir résisté à l’envahisseur (« Sily dvunadesati jazykov »).
Huitième tableau
Sur le front, le Prince André reçoit le Lieutenant-colonel Denissov : ce dernier expose son plan pour attaquer les lignes arrières françaises (« Pashla, rib'ata ! »). Deux villageois accourent, racontant comment leur village a été brûlé pour que rien ne reste aux troupes françaises (« Atkuda id'ote ? »). L’assemblée affiche dès lors sa confiance dans la victoire finale (« Kak prishol k narody nash Kutuzaf »). Resté seul, André repense à son entretien avec Denissov, qui fut jadis lui-aussi fiancé à Natasha (« Denísov, su antiguo novio »). L’arrivée du Comte Bezoukhov rappelle à André la mort de son père, emporté par le chagrin. Ils se quittent peu après, prêts à mourir et certain de ne jamais se revoir (« Pierre Bezuhaf... Tol'ka by ne a nej »). Bezoukhov résout de vivre la guerre en simple soldat, admirant leur bravoure (« Ne zhalet' seb'a »). Le Maréchal Koutouzov paraît, exhortant ses troupes à la victoire : les soldats s’élancent à l’assaut, dirigés par le Prince André (« Bespadobnyj narot »).
Neuvième tableau
En retrait du champ de bataille, l’Empereur Napoléon se félicite de la générosité qu’il entend prodiguer aux ennemis russes une fois la guerre remportée (« Vino atkuporena »). Pourtant, les mauvaises nouvelles affluent (« Gasudar', ftaraja ataka na fleshy »).
Dixième tableau
A l’issue d’un conseil de guerre animé, le Maréchal Koutouzov décide de livrer Moscou à l’ennemi afin de préserver l’armée et disposer ensuite d’une position plus avantageuse pour battre l’armée française (« Itak, gospoda »). Alors que les soldats affichent d’emblée leur confiance en Koutouzov, ce dernier se montre confiant dans la victoire finale de la Russie (« Mech nam y plamen' nisut neprijatili »).
Onzième tableau
Dans Moscou occupé, deux soldats français, Rambal et Bonnet, commentent l’absence de députation russe pour confirmer la victoire (« Maskva pusta ! »). Deux groupes de soldats chantent pour occuper le temps (« Milaja skazala »). Parmi les moscovites, la colère gronde (« Ukas ! Ukas chitajte ! ») jusqu’à devenir révolte (« Pred vragom Maskva »). Dans la foule se trouve le Comte Piotr Bezoukhov. Il apprend de Mavra Kouzminichna que Natasha et sa mère, la Comtesse Rostov, ont fui en emportant des blessés, parmi lesquels le Prince André (« Ja dolzhen savershyt', il' pagibnut' »). Le Comte Bezoukhov s’éloigne, prêt à réaliser la mission qu’il s’est donnée : tuer Napoléon (« Ranen y papal k Rastovym »).Alors qu’un incendie fait rage, le Comte Bezoukhov est arrêté avec les rebelles qui l’ont allumé. Gracié après avoir décliné son identité, il assiste à l’exécution de ses comparses (« Davu, zhestokij Davu »). Cependant, la ville s’embrase (« Gl'an'-ka, vish kak palyhajet »).
Douzième tableau
Dans une maison en bois peuplée de blessés, le Prince André est en proie au délire (« T'anetsa, fs'o t'anetsa rast'agivajetsa i fs'o t'anetsa »). Soudain, il aperçoit Natasha. Les deux amants se retrouvent, mais André est vite repris par le délire (« Shto eta ? Shto-to t'azholaje »).
Treizième tableau
Rambal et Bonnet sont en fuite, avec le reste de l’armée française. Les prisonniers sont emmenés : Platon, l’ami du Comte Bezoukhov, ne pouvant plus marcher, est exécuté (« Karabli sazheny »). Trois groupes de soldats russes attaquent les lignes françaises et libèrent les prisonniers : le Comte Bezoukhov apprend de Denissov que le Prince André est mort dans les bras de Natasha. Sa propre femme la Comtesse Hélène a été tuée également, tandis que le Prince Anatole Kouraguine a été amputé (« Bratsy, galupchiki »). Le Maréchal Koutouzov est accueilli en héros : le peuple russe célèbre sa victoire (« Svitlejshyj jedet ! »).

Théâtre Mariinsky
Le théâtre Mariinsky, aussi appelé théâtre Marie (en russe : Мариинский театр, de 1935 à 1992 appelé le Kirov), est une salle de spectacle de Saint-Pétersbourg en Russie, ainsi qu'une compagnie d’opéra, de ballet et de concerts.
Le théâtre a été construit comme l'un des théâtres de la troupe impériale. La troupe impériale de Saint-Pétersbourg a utilisé plusieurs théâtres : le théâtre de l'Ermitage (à partir de 1785), le théâtre impérial au Palais de Gatchina (depuis Paul Ier, à la fin du XVIIIe siècle, le théâtre Bolchoï Kamenny (1784-1886), le théâtre Alexandra (à partir de 1832, ensuite le théâtre est devenu dramatique), le théâtre Michel (à partir de 1833), le Théâtre-cirque (à partir de 1849).
Les mêmes acteurs ont travaillé sur toutes les scènes de ces théâtres, mais les orchestres étaient attachés à chaque théâtre.
Le Théâtre-cirque a brûlé en 1859, et à sa place on a construit un nouveau théâtre qui a reçu le nom de Mariinsky.
Le théâtre Mariinsky a été construit en 1860 par Alberto Cavos dans un style « Renaissance baroque » et nommé en hommage à Marie Alexandrovna, femme de l'empereur Alexandre II. Le théâtre fut ouvert au public le 2 octobre 1860 pour une représentation de l'opéra de Mikhaïl Glinka, Une vie pour le tsar.
Bientôt, il a été décidé de donner au théâtre de l'opéra, et un peu plus tard, à partir de Marius Petipa en 1870, de le consacrer aussi à des ballets. Le théâtre Mariinsky est devenu le théâtre d'opéra et de ballet. C'est là qu'eurent lieu les premières de nombreux opéras russes : Tchaïkovski, Rubinstein, Moussorgski, Borodine, Rimski-Korsakov, etc. C'est là que chantaient Fédor Chaliapine ou Sobinov3.
La salle a été construite sur la base d'une salle de spectacle existante qui abritait un cirque. Les architectes ont transformé la piste en parterre, modifié en profondeur les gradins et loges existantes, et supprimé une partie de ceux-ci pour construire une scène. De ce fait, la salle a une forme très originale, particulièrement large, qui conserve toutefois l'allure générale d'une salle à l'italienne en « U ». De fait, aucune scène au monde n'avait une telle largeur au moment où le Mariinsky a été construit[réf. souhaitée].
Petite cause, grands effets : très vite, les chorégraphes se sont rendu compte que cette largeur rendait caducs les formats d'occupation de scène qu'ils utilisaient jusqu'alors. Les chorégraphies traditionnelles semblaient vite ridicules au milieu de cette scène immense. Il a donc fallu inventer une nouvelle façon de penser l'occupation de la scène, ce qui provoqua une mutation profonde dans les chorégraphies.
Heures de gloire
Si le Mariinsky a toujours été constitué d'un doublet « lyrique plus danse », c'est surtout par son corps de ballet que le Mariinsky construisit sa réputation[réf. nécessaire], notamment sous l'impulsion de Marius Petipa, qui y créa plusieurs dizaines de chorégraphies, dont beaucoup sont encore dansées aujourd'hui.
La fin du XIXe siècle marque l'âge d'or de la compagnie, qui « invente » le ballet « à la russe », caractérisé par le spectaculaire et la durée des ballets, souvent supérieure à deux heures. Le Mariinsky est alors la référence mondiale de la danse[réf. souhaitée].
Toutefois, le corps de ballet reste une référence mondiale. Ainsi, l'orientation très moderniste prise par Michel Fokine, directeur du théâtre au début du XXe siècle, donnera naissance aux fameux Ballets russes, qui ne sont rien d'autre que le nom pris par la troupe du Mariinsky lors de ses premières tournées.
Ces tournées, organisées par Serge Diaghilev, présentent au monde entier les grands talents du Mariinsky de l'époque, et notamment Vaslav Nijinsky. Le triomphe des Ballets russes donne des idées d'indépendance aux vedettes de la troupe, qui quittent le corps de ballet officiel, tel Nijinsky qui rejoint à temps plein le projet de Diaghilev avant de fonder sa propre compagnie privée à Londres.
Quelques années plus tard, la Révolution russe provoque le déclin du Mariinsky, qui ne retrouva jamais son prestige, malgré la qualité jamais démentie de son école de danse.
Après la révolution de 1917, le théâtre a cessé d'être impérial et a acquis le statut d'auto-organisation. En 1920 il est rénommé en Théâtre d’État de l’opéra et ballet (en russe ГАТОБ ― GATOB) et en 1935, peu de temps après l’assassinat de Sergueï Kirov, chef communiste de Léningrad, son nom est attribué au théâtre. Le nom originel est restauré en 1992.
Les opéras des compositeurs étrangers ont été représentés plus souvent au Mariinsky que dans les autres théâtres musicaux du pays. En particulier, les années 1920 ont vu les premières sovietiques de Salomé (1924), Der ferne Klang (1925), Wozzeck (1927) et Rosenkavalier (1928). Vers le début des années 1930 le Mariinsky est à l’ombre du Théâtre Bolchoï, qui devient maintenant le théâtre de la cour protégé par les chefs communistes du pays. Les deux chef talentueux, Ari Pazovski et puis Boris Khaïkine sont déménagés à Moscou et y travaillent au Bolchoï.
Ainsi, tout au long du XXe siècle, le Mariinsky perd de son aura et a du mal à retenir les élèves qu'il forme, tels Rudolf Noureev, Natalia Makarova ou Mikhaïl Barychnikov. Certains choisissent de « trahir » pour rejoindre le Théâtre Bolchoï de Moscou (le rival historique, plus apprécié des autorités communistes que le Kirov du Léningrad d'alors). D'autres émigrent et quittent l'URSS pour vivre en Occident.
Le nouvel essor du Mariinsky commence à la fin des années 1980. En 1988 Valeri Guerguiev en devient chef principal, c’est à lui qu’on doit les festivals d’opéra consacrés à Modeste Moussorgski (1989), Piotr Tchaïkovski (1990), Sergueï Prokofiev (1991) et Nikolaï Rimski-
Depuis la fin du régime communiste, le Mariinsky cherche à se moderniser à grande vitesse pour conserver son rang et empêcher la fuite de ses vedettes, attirées par les salaires et les conditions de travail que leur proposent les grandes troupes occidentales.
Le changement est en route, et le directeur actuel du Théâtre, Valery Gergiev, chef d'orchestre mondialement connu, se bat pour rétablir le Mariinsky parmi les meilleures scènes du monde.
De fait, la renaissance du Mariinsky se fait essentiellement aujourd'hui par le lyrique grâce à la personnalité de Valery Gerguev. Il est notamment à l'origine du festival des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg, qui devient d'année en année un événement de plus en plus remarqué dans le monde artistique et qui rencontre un très grand succès auprès du public international.
Sur le plan architectural, les projets du Mariinsky sont immenses et à la hauteur des ambitions artistiques : construction de deux salles neuves supplémentaires, dont une dédiée aux concerts. Ces projets ont été confiés à deux cabinets d'architectes français (Fabre & Speller, Dominique Perrault), à la suite de concours internationaux.
Du point de vue de la danse, on assiste également à l'émergence d'une nouvelle génération de ballerines, telles Evguenia Obraztsova, Viktoria Terechkina et Alina Somova, dans la droite ligne des étoiles de la compagnie : Ouliana Lopatkina, Diana Vichneva. Le rayonnement de la danse russe retrouve ainsi une ampleur internationale, les danseurs de la compagnie - comme les chorégraphes - étant invités aux quatre coins du monde notamment France, Italie, États-Unis et Japon).
Valery Gergiev

Valery Gergiev est un des chefs d’orchestre les plus charismatiques de notre époque. Initié à la musique par le piano, il étudie la direction d’orchestre au Conservatoire de Léningrad (Saint-Pétersbourg) dans la classe du célèbre pédagogue Ilya Musin. Après un début sur la scène de l’Opéra Kirov (aujourd’hui le Théâtre Mariinsky), il y est nommé chef assistant de Yuri Temirkanov, et peu après il débute une carrière internationale qui prend rapidement son envol et le mène sur les scènes les plus prestigieuses, de Londres à New York, en passant par Vienne et Paris.
Depuis 1988, alors âgé de seulement 35 ans, il est à la tête du Théâtre Mariinsky, dont il a considérablement élargi et modernisé le répertoire : les classiques du répertoire lyrique (Mozart, Verdi, Puccini, Richard Strauss, Britten) côtoient les créations et les grandes pages du répertoire russe (Moussorgski, Tchaïkovski, Chostakovich, Prokofiev), sans oublier les compositeurs incontournables du XXe siècle (Messiaen, Dutilleux, Gubaidulina ou Giya Kancheli).
Valery Gergiev continue à diriger plus de 200 concerts par an, ainsi que des festivals en Russie et ailleurs (Stars des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg), participe aux jurys de différents concours et s’engage auprès des jeunes interprètes et compositeurs. Très exposé médiatiquement, il a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix, a pris position dans des conflits politiques (le conflit entre la Russie et l’Ossétie du Sud), mais s’est également impliqué dans différents projets à vocation sociale liés à la musique (Building on Excellence: Orchestras for the 21st century au Royaume-Uni). Il a reçu de nombreuses récompenses pour l’ensemble de sa carrière.
Graham Vick

Directeur artistique de la Birmingham Opera Company, Vick collabore avec les plus grands chefs d’orchestre, notamment Muti, Levine, Haitink, Gergiev, Runnicles, Ozawa et Mehta.
Directeur des productions des Scottish Opera 1984-1987 et de Glyndebourne 1994-2000, il a été récompensé à sept reprises avec le prix italien «Premio Abbiati», le prix espagnol «Premio Campoamor» et le prix «South Bank Show Award for Opera» en Grande-Bretagne. Il est également Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, professeur honoraire de musique à l'Université de Birmingham et professeur invité en études d'opéra à l'Université d'Oxford en 2002/3 et 2014/15. En juin 2009, il a reçu le prix CBE pour l’anniversaire de la reine et a été nommé membre honoraire de la Royal Philharmonic Society en 2016.
Graham Vick a dirigé Wagner à l'Opéra Royal, Chausson à Paris, Verdi à La Scala et à Vienne, Mozart au Festival de Salzbourg, Monteverdi à Bologne, Schoenberg et Chostakovich au Metropolitan Opera, Moussorgski et Prokofiev au Mariinsky, le Zarzuela Currovargas à Madrid et Rossini à Pesaro. Parmi ses collaborations avec des compositeurs vivants, citons Un Re In Ascolto à Londres, Paris et Chicago et Outis à La Scala de Luciano Berio, Timon Of Athens de Stephen Oliver, Ghanashyam de Ravi Shankar, La vie de Jonathan Dove et Mercredi de Karlheinz Stockhausen avec la Birmingham Opera Company, et plus récemment Morgen und Abend de Georg Friedrich Haas pour le Royal Opera House. Parmi les projets récents et futurs, citons Morgen und Abend de Haas, Death in Venice de Britten et La Dame de Pique à Berlin, Hipermestra de Cavalli pour Glyndebourne, Die Tote Stadt à La Scala, Semiramide à Pesaro, Parsifal à Palerme et une nouvelle commande de Giorgio Battistelli à Birmingham.
Le travail de Graham Vick à Birmingham a enthousiasmé le public du monde entier. Bien qu’il s’agisse d’une compagnie de petite taille, Birmingham Opera Company est désormais considérée comme pionnière de la modernisation de l’opéra et de son développement en tant que forme artistique du XXIe siècle.
- Metteur en scène
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