Jack Quartet @ Festival Messiaen 2014

Festival Messiaen au Pays de la Meige ClassicAll 41

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Guillaume de Machault: Transcriptions de motets
Rose, Liz, Printemps, Verdure
Dame de qui toute ma joie vient
Inviolata genitrix

Iannis Xenakis: Tetora pour quatuor à cordes

Allain Gaussin : Chakra pour quatuor à cordes

Rodericus: Angelorum psalat (transcription)

Iannis Xenakis: Tetras, pour quatuor à cordes

Jack Quartet
Christopher Otto, violon
Ari Streisfeld, violon
John Pickford Richards, alto
Kevin McFarland, violoncelle

Dans l’église du Chazelet, le Festival recevait le Jack Quartet, quatre garçons dans le vent, tous américains, ayant bénéficié de l’enseignement du Kronos Quartet et du Quatuor Arditti: en bref, une formation au sein de laquelle la virtuosité du geste, l’énergie du son et la cohésion du groupe sont portés à la perfection. Ce concert étourdissant, honorant la mémoire de Xenakis, associait idéalement la musique du Moyen-âge, celle de Machaut (XIVème siècle) et de Rodericus (début XVème) – à travers des transcriptions effectuées par les deux violonistes, Christopher Otto et Ari Streisfeld – et la musique d’aujourd’hui. Les deux ballades et le motet très célèbre Inviolata genitrix/Felix Virgo de Machaut qui débutaient le concert, étaient restitués dans la délicatesse et la fraicheur de l’invention rythmique de ces « perles » de l’Ars Nova. Respectant l’accord en quintes pythagoriciennes pratiqué à l’époque, les musiciens rejoignent les sonorités de la vièle en jouant à proximité du chevalet pour retrouver le grain de son idéal. Sans doute avions-nous ce soir une version d’anthologie de Tetora de Xenakis, son troisième et dernier quatuor écrit en 1990. Il est proche de l’art de Machaut, par l’étrangeté de sa polyphonie et la liberté de ses complexes sonores. Une ligne modale obsédante court d’ailleurs dans la plus grande partie de l’oeuvre, fluide d’abord puis se cristallisant dans des blocs d’accords plus puissants. Le Jack Quartet aborde l’œuvre avec une vision spatio-temporelle qui guide admirablement son interprétation en lui donnant tout à la fois du sens et de l’éclat. Une même tension soutenue traverse l’écriture de Chakra, l’unique quatuor d’Allain Gaussin dont le Jack Quartet révélait la splendeur: celle des métamorphoses spectaculaires d’une matière forgée sur les 16 cordes du quatuor traité ici comme un méta-instrument. Les archets sont éblouissants de virtuosité au sein d’une trajectoire exigeant des modes de jeu multiples, imaginés par le compositeur pour agir sur le son et le distordre jusqu’à saturation. La partie centrale diffuse une lumière étrange, diffractée en un faisceau de lignes qui réinvestissent progressivement tout l’espace de résonance au fil d’un processus que le Jack Quartet porte jusqu’à la fin « cut » très impressionnante. Après quelques pages de Rodericus dont le Jack Quartet, en seconde partie, épousait les tournures élégantes relevant de l’ « Ars subtilior », Tetras, le second quatuor de Xenakis, écrit 20 ans après ST/4, tranchait net. Le compositeur de Bohor transfère ici les morphologies de la musique électroacoustique dans l’écriture instrumentale du quatuor dont il pulvérise l’espace. Cette musique agitée comme les éléments de la nature – une mer en furie comme Xenakis l’aimait, ou une tornade dévastatrice – se gorge d’énergie sous les archets hors norme du Jack Quartet. L’oeuvre dessine une trajectoire chaotique semée d’écueils, en glissandi, chocs brutaux et autres fulgurances, abordant de nouvelles terres, vierges et vivaces, celles de l’Inouï que Xenakis appelait de ses voeux et que le Jack Quartet nous révélait ce soir.

 

Festival Messiaen au Pays de la Meige

Créé en 1998 avec 4 concerts, le festival Messiaen au Pays de la Meije est aujourd'hui devenu un rendez-vous majeur de la musique contemporaine. Chaque été, en juillet, une programmation audacieuse alliant les chefs d'œuvres du 20ème siècle aux vents de la création nouvelle se décline en une quinzaine de concerts pendant 9 jours.

L'interprétation brillante de musiciens confirmés ou à suivre prend toute sa dimension dans le site remarquable qui les accueille : La Grave, un village haut-alpin de 500 habitants perché à 1500 m d'altitude, face au spectaculaire massif de la Meije. C'est là qu'Olivier Messiaen puisa son inspiration pour composer certaines de ses plus grandes œuvres. Un environnement naturel exceptionnel où richesse et majesté s'épanouissent en toute simplicité. « Les paysages puissants et solennels de La Grave, face aux glaciers de la Meije, sont ma vraie patrie » disait-il...

Cet événement hommage voué au maître et à ses disciples est non seulement engagé avec la mémoire mais aussi avec l'avenir. Chaque édition est l'occasion de découvrir des créations mondiales et des talents nouveaux grâce à des collaborations fécondes avec les grands compositeurs actuels, l'Ircam (institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique), le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et et le Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon.

De l'héritage précieux à l'avenir audacieux, la transmission est au cœur des actions : concerts, conférences, accueil de jeunes musiciens en résidence, randonnées didactiques, ateliers pédagogiques... Le festival Messiaen au Pays de la Meije donne à voir, à comprendre et à entendre !

  • Office de Tourisme de La Grave La Meije Villar d'Arène 05320, La Grave, France
  • web

Jack Quartet

Surnommé «superhéros du monde de la musique contemporaine» (Boston Globe), le quatuor JACK est «le quatuor incontournable de ce répertoire, associant une musicalité impeccable à la férocité intellectuelle et un sens de l'engagement absolu». (Washington Post) "Ils sont un véhicule musical de choix pour les prochains grands compositeurs." (Toronto Star)

Récipiendaire du prix Martin E. Segal du Lincoln Center, du prix Trailblazer de New Music USA et du prix CMA / ASCAP pour une programmation aventureuse, JACK a été acclamé par la critique au Carnegie Hall (États-Unis), au Lincoln Center (États-Unis) et au Miller Theatre. ), Wigmore Hall (Royaume-Uni), Muziekgebouw aan 't IJ (Pays-Bas), IRCAM (France), Kölner Philharmonie (Allemagne), Festival de Lucerne (Suisse), La Biennale de Venise (Italie), Suntory Hall (Japon), Bali Arts Festival (Indonésie), Festival Internacional Cervatino (Mexique), et Teatro Colón (Argentine).

Composé des violonistes Christopher Otto et Austin Wulliman, de l'altiste John Pickford Richards et du violoncelliste Jay Campbell, JACK se concentre sur les créations, les amenant à collaborer avec les compositeurs John Luther Adams, Chaya Czernowin, Simon Steen-Andersen, Caroline Shaw et Helmut Lachenmann. Reich, Matthias Pintscher et John Zorn. Les premières à venir et récentes incluent des œuvres de Derek Bermel, de Cenk Ergün, de Roger Reynolds, de Toby Twining et de Georg Friedrich Haas.

JACK fonctionne comme une organisation à but non lucratif dédiée à la présentation, la mise en service et la diffusion de la musique contemporaine pour quatuor à cordes. Dédié à l'éducation, le quatuor passe deux semaines chaque été à enseigner à New Music on the Point, un festival de musique de chambre du Vermont pour les jeunes interprètes et compositeurs. JACK a des relations de longue date avec le programme de résidence du Quatuor à cordes de l'Université de l'Iowa, où il enseigne et collabore avec les étudiants chaque automne, et le Centre de musique nouvelle de l'Université de Boston, où ils se rendent chaque semestre. De plus, le quatuor se rend régulièrement dans les écoles, notamment à l'Université Columbia, à l'Université Harvard, à l'Université de New York, à l'Université de Princeton, à l'Université de Stanford et à l'Université de Washington.

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