¡Viva España! / Les Dissonances

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¡Viva España!

Les Dissonances
David Grimal, violon et direction


Maurice Ravel (1875-1937): Pavane pour une infante défunte

Édouard Lalo (1823-1892): Symphonie espagnole, op.21
I. Allegro non troppo
II. Scherzando : Allegro molto
III. Intermezzo : Allegretto non troppo
IV. Andante
V. Rondo : Allegro

Maurice Ravel (1875 -1937): Alborada del gracioso

Claude Debussy (1862-1918): Iberia,pour orchestre
Par les rues et par les chemins
Les Parfums de la nuit
Le Matin d’un jour de fête

La Pavane pour une infante défunte exige de ses interprètes un difficile travail d’équilibriste, tant sa beauté immédiate tend à se transformer, si l’on n’y prend garde, en une suavité sucrailleuse. Ravel lui-même ne sera pas sans critique pour cette pièce de jeunesse (il se décida pourtant à l’orchestrer plus de dix ans après sa composition) ; il en déplorait l’esthétique « trop Chabrier », reflet de ses amours de l’époque, ainsi que la forme ABACA qu’il jugeait « assez pauvre ». D’autant que les refrains sont quelque peu univoques dans leur expression, avec leur mélodie de cuivres ou de bois accompagnée de cordes ; heureusement, les couplets viennent nourrir l’inspiration, proposant quelques sonorités moins traditionnelles. Une mélancolie sans objet (Ravel a expliqué qu’il avait intitulé ce morceau Pavane pour une infante défunte guidé par le seul plaisir des allitérations et assonances) s’y développe avec langueur.

D’abord connu comme violoniste et altiste, Édouard Lalo acquiert sa notoriété de compositeur grâce à la Symphonie espagnole, qui devient rapidement l’une des partitions d’orchestre les plus célèbres du répertoire français. Composée en 1873 pour le virtuose Pablo de Sarasate, l’œuvre est créée en février 1875 aux Concerts populaires de Jules Pasdeloup.
« Symphonie » ? Pas au sens traditionnel, puisqu’elle comporte cinq mouvements, et fait briller un soliste. « Espagnole » ? Oui et non : des rythmes ibériques y sont employés, et l’orchestre est coloré, mais c’est d’une Espagne recréée qu’il s’agit, pas toujours mise en exergue d’ailleurs. Certains ont parlé d’un concerto déguisé, d’autres d’une symphonie concertante ou d’une suite d’orchestre avec soliste. La Symphonie espagnole est tout cela simultanément, mais elle est déterminée surtout par la personnalité de son destinataire et dédicataire, Sarasate, à qui Lalo offrit une partition taillée sur mesure, capable de le faire rayonner tout en rappelant sa nationalité.
L’Allegro non troppo n’est pas éloigné d’un premier mouvement de sym- phonie, le ton hispanique demeurant pour l’instant peu prononcé. En revanche, l’auditeur est bel et bien transporté dans une Espagne rêvée avec le Scherzando, proche d’une séguedille. Plus encore dans l’Intermezzo, page colorée qui repose sur un rythme de habanera. D’une atmosphère
plus tzigane qu’espagnole, l’Andante s’enchaîne au brillant Rondo, dont le rythme évoque à la fois une malagueña et une habanera.

Alors que les versions orchestrale et pianistique de la Rapsodie espagnole sont quasi concomitantes, l’orchestration de l’Alborada del gracioso est assez tardive. Quatrième pièce des Miroirs pour piano, cette « sérénade du bouffon » fut en effet composée en 1905, et pas orchestrée avant 1919. Illustrant le goût profond de Ravel pour les échanges entre piano et orchestre (souvent dans le sens de l’orchestration, comme en témoignent Le Tombeau de Couperin, Ma mère l’Oye ou les Valses nobles et sentimentales, écrites à l’origine pour un ou deux pianistes), l’Alborada se tire bien mieux de l’exercice qu’Une barque sur l’océan, également extraite des Miroirs mais orchestrée des 1906, qui fut éreintée par la critique. Ici au contraire, comme dans la plupart des autres orchestrations ravéliennes, « brillent une ingéniosité et une virtuosité qui n’ont jamais été surpassées » (Christian Goubault). Les timbres que la version pianistique portait en germe s’y retrouvent magnifiés, plus colorés encore (glissandi de harpes et flûtes, plainte du basson solo) – tout en demeurant, pour certains, sublimes : ainsi ce son de guitare si prégnant... sans guitare.

Des trois Images pour orchestre, Iberia est la plus développée et aujourd’hui la plus célèbre. Sa création en 1910 suscita pourtant l’incompréhension du public et l’hostilité d’une bonne partie de la critique. À l’exception d’un groupe d’admirateurs, parmi lesquels Ravel (« étreint jusqu’aux larmes par cette ruisselante Iberia »), on reproche tantôt à Debussy le caractère factice de ses emprunts folkloriques ou le caractère anecdotique des éléments descriptifs, tantôt l’aspect scolastique de la forme. Peu comprennent combien ces références sont purement imaginaires – images trouvées et distillées dans une composition qui ne doit rien à un quelconque folklore : la plasticité des idées, leur déploiement s’accompagnent d’une invention formelle éblouissante, où l’art de la transition, de l’ellipse et de l’amalgame triomphent. Sous la netteté de la ligne et l’éclat diurne de cette Espagne rêvée se dissimule toujours quelque surprise ou ambiguïté. « J’ai essayé de faire autre chose – en quelque sorte des réalités – ce que les imbéciles appellent impressionnisme, terme aussi mal employé que possible, surtout par les critiques qui n’hésitent pas à en affubler Turner, le plus beau créateur de mystère qui soit en art ! ».
Le premier mouvement, « Par les rues et par les chemins », s’apparente à un rondeau au rythme de sevillana dont le retour du thème est séparé par des thèmes nouveaux qui ressurgiront dans les autres mouvements.

Le deuxième, « Les Parfums de la nuit », répond à une forme tripartite complexe avec coda sur un rythme de habanera souvent soustrait à l’oreille. L’écriture innove tant sur le plan de l’orchestration que sur celui du trai- tement des motifs, préfigurant, d’après le compositeur Jean Barraqué, la technique orchestrale de Jeux, sa dernière œuvre symphonique : « Debussy y fait un emploi systématique de l’extrême division des pupitres et amorce déjà, par le morcellement orchestral des motifs, la pratique de la disconti- nuité sonore. »
Le dernier mouvement, « Le Matin d’un jour de fête », s’enchaîne au précédent par une transition – « Ça n’a pas l’air d’être écrit », disait Debussy avec satisfaction. Un thème de marche se dessine progressivement, hésite, suspend sa progression avant de s’ébranler pour évoquer le passage d’une « banda de guitarras y bandurrias ». Un nouveau thème au violon solo, « libre et fantasque », traverse la scène, amplifié au hautbois, avant le retour du défilé, la coda et le rappel du premier mouvement. Ce cortège fantasque chemine dans une grande fluidité de tempi et d’atmosphères qui en accentuent le caractère presque onirique.

 

 

Cité de la Musique

Conçue par l’architecte Christian de Portzamparc, la Cité de la musique, inaugurée en 1995, est un lieu d’art et de vie, immergé dans la verdure du parc de la Villette.
Projet novateur de transmission de la musique, c'est un pôle de référence national et international entièrement dédié à la musique, avec quelque 250 concerts par an destinés aux adultes et aux jeunes, un Musée de la musique aux collections rares, une Médiathèque dotée de quelque 100 000 documents et une offre pédagogique riche et variée.
Résolument ouverte sur le monde, la Cité de la musique accueille les artistes internationaux les plus en vue. En association avec de prestigieuses salles européennes (membres du réseau ECHO), elle favorise la création musicale et la promotion des jeunes talents européens. Elle coproduit également des expositions avec des musées étrangers et diffuse son expertise et son savoir-faire dans le monde.
La Cité de la musique est un établissement public industriel et commercial qui bénéficie du soutien du ministère de la Culture et de la Communication.
La Cité de la musique est un lieu d’échanges parfaitement intégré dans un espace culturellement dense (avec notamment le Conservatoire de Paris, la Grande Halle de la Villette, la Cité des sciences et de l’industrie, le Zénith, les cinémas MK2 quai de Seine et quai de Loire, le Cent quatre… et dont le devenir est prometteur (l’ouverture de la Philharmonie de Paris est prévue en janvier 2015).
La Cité est aussi un lieu de convivialité et de détente. Côté cour, avec sa librairie Harmonia Mundi et son Café des concerts au design épuré et à la cuisine inventive, elle invite à des moments de détente autour d'une visite ou d'un concert.

Les Dissonances

Les Dissonances

Les Dissonances, collectif d’artistes : on a pris l’habitude de voir les musiciens dirigés à la baguette. Jouer sans chef, c’est prendre la liberté de se réunir lors de sessions de travail, dans un espace décloisonné où chacun crée sa place. Solistes, chambristes, musiciens d’orchestre et brillants étudiants en devenir se retrouvent afin de s’enrichir mutuellement. Un espace où compositeurs et interprètes renouent un dialogue nécessaire.
Les Dissonances poussent toujours plus loin le niveau artistique des défis qu’elles relèvent, des Symphonies de Beethoven à celles de Brahms, en passant par des programmes mettant à l’honneur des œuvres trop peu connues du public.
Premier orchestre symphonique sans chef d’orchestre, Les Dissonances réinventent la pratique musicale à travers une organisation participative où les talents et les idées de chacun sont valorisées.
L’orchestre se produit sur de nombreuses scènes européennes et a obtenu la reconnaissance immédiate de la critique internationale.
Liberté des musiciens, dans leur choix de travailler ensemble, liberté de choix des compositeurs, des oeuvres et des programmes, et libre association avec les salles et festivals qui partagent ce même souci d’exigence, d’excellence et d’innovation artistique.
Car cette exigence en tout est la contrepartie à cette liberté en tout revendiquée par Les Dissonances. Il faut y ajouter d’autres valeurs : Les Dissonances ont un inspirateur et un leader, mais elles n’ont pas de Chef ! Les musiciens sont tous égaux et unis par le partage fraternel de la musique. Liberté, égalité, fraternité, générosité, voilà les valeurs qui animent et inspirent Les Dissonances… et bien sûr leurs partenaires.

David Grimal

Après le Conservatoire de Paris (CNSMDP), où il travaille avec Régis Pasquier, David Grimal bénéficie des conseils d’artistes prestigieux, tels que Shlomo Mintz ou Isaac Stern, passe un an à Sciences-Po Paris, puis fait la rencontre, décisive, de Philippe Hirschhorn.
Il est sollicité par de nombreux orchestres : Orchestre de Paris, Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre National de Russie, Orchestre National de Lyon, New Japan Philharmonic, Orchestre de l’Opéra de Lyon, Orchestre du Mozarteum de Salzbourg, Orchestre Symphonique de Jérusalem ou Sinfonia Varsovia, sous la direction de Christoph Eschenbach, Michel Plasson, Michael Schønwandt, Peter Csaba, Heinrich Schiff, Lawrence Foster, Emmanuel Krivine, Mikhaïl Pletnev, Rafael Frühbeck de Burgos, Peter Eötvös…
De nombreux compositeurs lui ont dédié leurs œuvres, parmi lesquels Marc-André Dalbavie, Brice Pauset, Thierry Escaich, Jean-François Zygel, Alexandre Gasparov, Victor Kissine, Fuminori Tanada, Ivan Fedele, Philippe Hersant, Anders Hillborg, Oscar Bianchi, Guillaume Connesson, et Frédéric Verrières.
Depuis de nombreuses années, David Grimal poursuit par ailleurs une collaboration avec Georges Pludermacher en récital. Ils se produisent dans le monde entier et leur discographie, qui comprend des œuvres de Ravel, Debussy, Bartók, Franck, Strauss, Enesco, Szymanowski et Janácek, a obtenu des récompenses prestigieuses.
David Grimal a enregistré les Sonatines de Schubert avec Valery Afanassiev. En 2009, son intégrale des Sonates et Partitas de Bach, accompagnée de Kontrapartita - une création de Brice Pauset qui lui est dédiée -, a obtenu le Choc de Classica – Le Monde de la Musique. Son enregistrement du Concerto pour violon de Thierry Escaich avec l’Orchestre National de Lyon a quant à lui reçu le Choc de Classica en 2011.
En marge de sa carrière de soliste, David Grimal a souhaité s’investir dans des projets plus personnels. L’espace de liberté qu’il a créé avec Les Dissonances lui permet de développer son univers intérieur en explorant d’autres répertoires.
Sous l’égide des Dissonances, il a également créé « L’Autre Saison », une saison de concerts en faveur des sans-abris, en l’église Saint-Leu à Paris. David Grimal est artiste en résidence à l’Opéra de Dijon depuis 2008. Il enseigne le violon à la Musikhochschule de Sarrebruck en Allemagne, donne de nombreuses masterclasses et a été membre du jury du Concours International Long-Thibaud à Paris en 2010. Il a été fait chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture en 2008. Il joue sur un Stradivarius, le « ex-Roederer » de 1710, et sur un violon fait pour lui par le luthier français Jacques Fustier, le « Don Quichotte ».

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