Anne-Cécile Vandalem / Arctique

Théâtre National Wallonie-Bruxelles Dramateek 26

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Arctique
de Anne-Cécile Vandalem / Das Fräulein (Kompanie)

Direction artistique, conception, écriture et mise en scène: Anne-Cécile Vandalem

Avec
Frédéric Dailly, Guy Dermul, Eric Drabs, Véronique Dumont, Philippe Grand’Henry, Epona Guillaume, Zoé Kovacs, Gianni Manente, Jean-Benoit Ugeux, Mélanie Zucconi

Scénographie: Ruimtevaarders                                                                                                                 

Collaboration à la dramaturgie: Nils Haarmann, Sarah Seignobosc                                                                                            

Composition musicale et design sonore: Pierre Kissling                                                                             

Création lumière: Enrico Bagnoli

Ingénierie du son: Antoine Bourgain

Création vidéo, direction de la photographie, cadre: Federico D’Ambrosio

Montage vidéo: Yannick Leroy

Cadre: Léonor Malamatenios, Lou Vernin                                                                                                                                

Création costumes: Laurence Hermant

Création maquillages, coiffures et effets spéciaux: Sophie Carlier

Accessoirisation, ensemblage: Fabienne Müller

Direction technique et régie générale de création: Damien Arrii, Benoit Ausloos, Marc Defrise

Assistanat à la mise en scène: Sarah Seignobosc


ARCTIQUE EST UN THRILLER POLITIQUE SUR FOND DE GUERRE CLIMATIQUE DANS LEQUEL SEPT PERSONNAGES VONT ÊTRE PRIS AU PIÈGE D’UNE MANœUVRE DESTINÉE À LES FAIRE DISPARAÎTRE.

Anne-Cécile Vandalem était déjà intéressée par le Danemark, on l’a vu dans Tristesses. Elle se passionne aujourd’hui pour le Groënland, et le mythique passage Nord-Ouest que le changement climatique et la fonte des glaces ont désormais rendu accessible aux navires de croisière.

En 2025, l'Arctic Serenity, un bateau de luxe prochainement transformé en hôtel pour touristes fortunés, est remorqué jusqu’au Groënland.

A son bord, sept passagers clandestins vont être pris au piège d’un complot destiné à les faire disparaître.

Fidèle à son goût pour le thriller politique, Anne-Cécile Vandalem nous dévoilera progressivement les stratégies et manipulations qui aboutiront à l’échouage. Et ce sont les projections vidéos qui, depuis le salon principal du navire, évoqueront le passé des personnages et ce qui les a conduits là.

 

2025. C’est la guerre un peu partout en Europe. Au Groenland, de nombreuses sociétés minières et pétrolières constituées en consortium, se partagent les dernières richesses naturelles tout en influençant considérablement la politique intérieure et extérieure du pays.

L’histoire se passe à bord de l’Arctic Serenity, un ancien navire de croisière de luxe autrefois source d’espoir pour le développement touristique
et économique du Groenland mais qui n’effectua qu’une seule traversée, inachevée, en 2015. Lors de son inauguration, il heurta une plateforme pétrolière et l’accident provoqua la mort d’une passagère (Mariane Thuring, engagée comme chanteuse sur la traversée). L’affaire fut rapidement enfouie et le bateau mis en cale sèche.

Quelques années plus tard, l’Arctic Serenity est tracté jusqu’au Groenland afin d’être transformé en hôtel pour touristes fortunés. A son bord, l’ancien Commandant du navire, l’ex-première ministre du Groenland, un journaliste, une ancienne activiste écologiste, la veuve d’un représentant du Consortium,
le Capitaine Franklin et une jeune adolescente embarquent clandestinement, avec l’espoir de rejoindre le Groenland. Mais en chemin, le bateau qui les remorque les abandonne dans les mers internationales. Les passagers vont alors errer dans les mers jusqu’à se retrouver prisonniers des glaces. Pensant de prime abord être des pions dans l’échiquier d’une affaire politique de grande envergure, ils comprendront qu’ils sont
les victimes d’une vengeance individuelle fomentée par l’un des passagers... La grande histoire rejoint la petite...

 

Anne-Cécile Vandalem revient avec un thriller d’anticipation, très réussi, et qui confirme la singularité, la force de l’univers de l’artiste belge.

Depuis toute petite, Anne-Cécile Vandalem rêvait d’aller au Groenland. Elle y est partie une première fois en août 2016, y est retournée quelques mois plus tard, et en a rapporté la matière de cette nouvelle création, qui ne relève pourtant pas du documentaire. L’auteure-metteuse en scène aime raconter des histoires, et jouer avec les genres et les imaginaires.

Avec Arctique, elle embarque à bord du Crystal-Serenity, un de ces vaisseaux fantômes qui peuplent la légende du Grand Nord et du mythique passage du Nord-Ouest. On est en décembre 2025, et sept personnages se retrouvent sur ce bateau, qui y ont été mystérieusement invités par des lettres anonymes. Très vite, le capitaine disparaît. Le bateau et ses passagers dérivent, dans tous les sens du terme. Dérive géographique dans l’immensité glacée, dérive temporelle vers cette nuit, dix ans plus tôt, où le Crystal-Serenity a heurté une plate-forme pétrolière, tuant une militante écologiste qui dénonçait l’exploitation du Groenland par des multinationales minières et pétrolières.

Anne-Cécile Vandalem, qui au départ voulait être cinéaste et est nourrie par toute une culture du cinéma de genre, a un sacré talent pour les atmosphères. Et c’est le premier plaisir qu’offre Arctique que de plonger ses spectateurs dans ce huis clos étrange, où les fantômes rôdent, ainsi que les ours polaires, peut-être aussi imaginaires que les spectres.

Que s’est-il passé, cette fameuse nuit de mai 2015 ? Quelle part les personnages qui se retrouvent sur le bateau dix ans plus tard ont-ils pris dans le drame qui s’est joué alors ? Comme dans tout thriller, l’intrigue est parfois un peu noyée dans les brumes polaires, avant de se boucler de manière on ne peut plus claire à l’arrivée. L’histoire, ici, est sans doute moins bien ficelée que dans Tristesses, et laisse voir par moments ses coutures entre fiction et documentaire.

Mais, sur le plan formel, Arctique est une vraie réussite, qui convoque non seulement le thriller mais aussi le cinéma d’horreur, osant même quelques petites touches « gore », et le fantastique. Le décor que signe Ruimtevaarders, un tandem formé par les scénographes Karolien De Schepper et Christophe Engels, reproduit superbement celui des bateaux de croisière de luxe, avec sa salle à manger art déco s’ouvrant sur les couloirs où s’alignent les cabines.

Ce dispositif permet à Anne-Cécile Vandalem de déployer son théâtre-cinéma, en filmant tout ce qui est hors champ, ce qui se passe – et s’est passé – dans les coulisses, mais aussi ce qui advient dans la tête des personnages, tandis que sur le plateau se déroule en direct le huis clos d’une petite humanité confrontée à sa survie. Evidemment, on pense au Shining de Stanley Kubrick, avec la folie qui hante ces couloirs vides, mais Anne-Cécile Vandalem a aussi un sens du temps, du rythme et de la folie douce qui évoque le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki. La création vidéo que signe le directeur de la photographie Federico D’Ambrosio est d’une belle sophistication, jouant sur les cadres et les filtres de couleurs chaudes ou glacées.

Anne-Cécile Vandalem a aussi le sens de la comédie, portée par un jeu légèrement hyperréaliste, un humour noir, grinçant, toujours en léger décalage. Comme pour dire : oui, ceci est bien une fiction. Mais qui recouvre une réalité implacable, telle que l’artiste belge l’a découverte derrière ses rêves de Grand Nord : une réalité faite d’exploitation, d’expropriation et de désastre écologique et climatique, sur un territoire que semble avoir déserté l’étoile polaire.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Le Théâtre national de la Communauté française (anciennement Théâtre national de Belgique) est une institution théâtrale fondée à Bruxelles en 1945 par Jacques Huisman.

Le Théâtre national de Belgique naît le 19 septembre 1945 par arrêté du prince Régent. Parmi les missions qui lui sont confiées : « contribuer à la diffusion de la culture, répandre le goût du théâtre de qualité, faire connaître en Belgique et à l’étranger le théâtre belge (auteurs, metteurs en scène, comédiens, décorateurs, etc.) et relever la condition sociale et professionnelle des comédiens ». Cette dernière mission est confirmée en 1958, lorsque le Théâtre national devient « établissement d'utilité publique ».

En 1961, le Théâtre national de Belgique s'installe au Centre Rogier, entre la place Rogier et la gare du Nord, non loin de la place de Brouckère, au centre de Bruxelles, dans un espace spécialement construit pour lui. Le Centre Rogier étant voué à la démolition en 1999, le TNB quitte la place Rogier et emménage provisoirement non loin de là, dans l'ancien cinéma Palace, avant de s'installer, toujours dans le centre, dans un bâtiment nouvellement construit selon les plus récents critères scénographiques au boulevard Émile Jacqmain et inauguré le 16 novembre 2004 et devient le « Théâtre national de la Communauté française de Belgique » (dite aussi Communauté Wallonie-Bruxelles).

Le nouveau Théâtre national de la Communauté française de Belgique comporte notamment une grande salle de 750 places, une petite salle de 250 places, un vaste foyer sur quatre étages avec deux bars, une salle de répétition, un studio son, etc.

Depuis, 2008, le Théâtre National collabore régulièrement avec le Koninklijke Vlaamse Schouwburg (KVS), son pendant de langue néerlandaise, installé à Bruxelles dans le même quartier.

  • Boulevard Emile Jacqmain 111-115, 1000 Bruxelles, Belgique
  • web

Anne-Cécile Vandalem

C’est en 2003 qu’Anne-Cécile Vandalem commence son travail d’écriture de spectacles avec ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ (2003) et HANSEL ET GRETEL (2005) en collaboration avec Jean-Benoît Ugeux. Dès lors, la fiction est la forme de prédilection de l’autrice.

De 2008 à 2013, l’habitation y joue le rôle principal. Elle y est considérée comme le lieu de confinement par excellence, par lequel et avec lequel tout arrive. Partant d’un univers ultra-réaliste, elle a défini le cadre de tragédies domestiques à la fois individuelles avec (SELF)SERVICE (2008), familiales avec HABIT(U)ATION (2010) et collectives avec AFTER THE WALLS (Utopia) (2013).  Ces spectacles constituent la Trilogie Des Parenthèses.

Parallèlement, elle crée MICHEL DUPONT réinventer le contraire du monde (2011), un spectacle sonore pour adultes et adolescents.

En 2014, Anne-Cécile Vandalem entame l’exploration des modalités de la posture et de l’imposture à travers deux projets performatifs LOOKING FOR DYSTOPIA (2014) et QUE PUIS-JE FAIRE POUR VOUS ? (2015).

En 2016, elle crée un diptyque sur la tristesse d’où sont issus l’installation vidéo STILL TO SAD TO TELL YOU et le spectacle TRISTESSES.

ARCTIQUE (2018) est le deuxième volet d’une Trilogie traitant de la fin de l’humanité au travers des grands échecs de notre temps.

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