
Carl Maria von Weber (1786-1826) : Oberon
opéra en trois actes d’après le roman de Christoph Martin Wieland
Mise en scène : Nikolaus Habjan
décors : Jakob Brossmann
costumes : Denise Heschl
Julian Prégardien (Obéron)
Alyona Abramowa (Titania/Puck)
Annette Dasch (Rezia)
Brenden Gunnell (Huon de Bordeaux)
Rachael Wilson (Fatime)
Johannes Kammler (Scherasmin)
Anna El-Kashem (Nymphe)
Manuela Linshalm, Daniel Frantisek Kamen, Sebastian Mock (marionnettistes et rôles parlés)
Chœur de l’Opéra national de Bavière
Orchestre national de Bavière
direction : Ivor Bolton
Oberon, or The Elf King's Oath est un opéra romantique en trois actes de Carl Maria von Weber, créé le 12 avril 1826 au Covent Garden de Londres. Le livret en anglais de James Robinson Planché est inspiré du poème éponyme allemand de Christoph Martin Wieland, lui-même basé sur l'épopée médiévale Huon de Bordeaux.
À l'été 1824, Weber fait la connaissance à Marienbad du directeur de Covent Garden, Charles Kemble, qui le convainc de composer un opéra en anglais, soit sur le mythe de Faust, soit sur Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. C'est ce deuxième sujet que choisit Weber auquel il incorpore des éléments de La Tempête. L'opéra est créé sous sa direction le 12 avril 1826 à Covent Garden, mais le compositeur n'est pas satisfait du livret, défiguré selon lui par les dialogues parlés que le compositeur a décidé d'abandonner depuis son ouvrage précédent Euryanthe (1823). Affaibli par la tuberculose, il entreprend immédiatement la révision de la partition et l'adaptation du livret en allemand en revenant aux sources du poème de Christoph Martin Wieland, mais meurt brusquement le 5 juin 1826. La version allemande d'Obéron sera créée de façon posthume à Leipzig le 23 décembre 1826.
Plusieurs compositeurs ont tenté par la suite des adaptations ou reconstructions, parmi lesquels Franz Wüllner, Gustav Mahler, Anthony Burgess et Franz Liszt.
En France, l'ouvrage a été représenté pour la première fois le 25 mai 1830 salle Favart par une troupe allemande, puis le 27 février 1857 au Théâtre-Lyrique, dans une adaptation de Charles Nuitter, Beaumont et Chazot et sous la direction d'Adolphe Deloffre.
L'intrigue de l'opéra elfique romantique de Carl Maria von Weber, créée pour la première fois à Covent Garden à Londres en 1826, est assez surprenante. Quand Oberon, roi des fées, se dispute avec sa reine Titania, ce sont les humains, de toutes les créatures, qui sont appelés à résoudre le problème. Titania n'envisage la réconciliation qu'à condition qu'un couple humain affirme son amour dans un scénario de vie ou de mort. Le serviteur d'Oberon, Puck, a déjà une idée en tête: le croisé Hüon de Bordeaux, amoureux de Rezia, fille du Calif.
Leur amour, une union euro-arabe, est cependant menacé par des périls de nature culturelle. Rezia fait face deux fois au mariage forcé, au kidnapping par des pirates et à la vente sur un marché d'esclaves. Même courageux, Hüon ne peut pas affronter ces dangers par ses propres forces. Dans leurs besoins les plus pressants, la corne magique d'Oberon vient en aide aux deux amoureux, les séparant même des griffes de la mort. Titania semble dérangée par cette intervention. Elle apparaît à la fin de l'opéra heureusement réconciliée aux côtés de son roi Oberon, deux dei ex machina qui démontrent que le monde de la fantasie est étroitement lié au monde réel, quelles que soient les barrières culturelles.

Bayerische Staatsoper
Lieu de pouvoir, Munich s’est très tôt intéressé au théâtre musical tel qu’il se développe au XVIIe siècle. Les premiers édifices apparaissent progressivement mais c’est Maximilien III Joseph qui fera construire le Théâtre Cuvilliés, aujourd’hui rattaché à la Bayerische Staatsoper. La Bavière devenant un royaume au tournant du XIXe siècle, le Roi Max I décide la construction de ce qui deviendra le Nationaltheater. Le batiment est érigé dans les difficultés financières entre 1811 et 1818 par l’architecte Carl Von Fischer, d’après des plans très largement inspirés du théâtre de l’Odéon. Puis Ludwig I et surtout Ludwig II donneront ses lettres de noblesses à l’institution. Le mécénat de Ludwig II en faveur de Richard Wagner permettra la création de quatre des œuvres majeures du compositeur à Munich : Tristan und Isolde, Die Meistersinger ainsi que le prologue et la première journée du Ring. Die Feen, seront également créées en 1888 de manière posthume à Munich, cinquante-cinq ans après leur composition.
La création du festival de l’Opéra de Munich remonte à l’année 1875. Rapidement l’idée d’un théâtre dédié fait son chemin. C’est ainsi qu’est construit le Prinzregententheater, sur le modèle du Festspielhaus de Bayreuth. Il est inauguré en 1901.
Puis viennent les années Strauss, avec Salome, Elektra et Feuersnot avant la création en 1911 de Die Rosenkavalier. C’est dans l’entre deux-guerres que certains chefs mythiques passent ou font leurs classes : Knappertbusch à la tête de l’opéra pendant 14 ans et déjà un certain Karl Böhm, un certain Wilhelm Furtwängler.
Détruit par un bombardement pendant la Seconde guerre mondiale, l’Institution revoit le jour en 1950 grâce aux efforts de Georg Hartmann, le directeur général, et de Georg Solti alors directeur musical, par le biais du festival. Le directeur suivant Rudolf Hartmann achèvera la restauration entre 1952 et 1967 en travaillant avec trois grands directeurs musicaux Rudolf Kempe, Ferenc Fricsay et Joseph Keilberth. Reconstruit, le Théâtre National rouvre le 21 Novembre 1963 par une représentation de Die Frau ohne Schatten (le cinquantenaire a été fêté il y a deux ans par une nouvelle production confiée à Krzysztof Warlikowski). A partir de 1968 commencent les années Wolfgang Sawallisch, riches en productions et distributions passées à la postérité, de même que de créations marquantes. En 1978 Aribert Reimann créé Lear dans une production de Jean-Pierre Ponnelle, avec Dietrich Fischer-Dieskau, Julia Varady et Helga Dernesch.
Répertoire de prédilection : A grande maison, grand répertoire. Toutefois Munich reste plus particulièrement attachée, de par son histoire, Mozart, Wagner et Strauss (voir la liste des créations marquantes) sont donc programmés chaque année, ce qui n'empêche pas des productions baroques remarquées au Cuvilliés Theater, quelques raretés et des créations mondiales régulières (en 2016 ce sera South Pole de Miroslav Srnka)
Education : Dès l’âge de 4 ans l’opéra propose des programmes éducatifs et d’éveil musical adaptés aux âges de chacun : « concerts coussins » pour les plus jeunes ; des ateliers « Play Opera » pour une somme modique (18€) ; des tarifs réduits pour les enfants de moins de 14 ans (10€) et des conférences d’introduction dédiées les soirs de Représentations Familles.
Les écoles et professeurs désireux d’emmener leur élèves sont accompagnés par un certain nombre de support de présentation pour décrire les œuvres et leurs enjeux aux élèves.
La Bayerische Staatsoper a fondé un orchestre de jeunes musiciens à partir de 12 ans (ATTACA).
Depuis quelques années, la BSO s'est mise à la diffusion en streaming de certaines de ses productions. Ces diffusions sont gratuites et annoncées à l'avance à cette adresse.
Pendant l'été, la place Max-Joseph accueille l'opération "Oper Für Alle" qui retransmet en direct une représentation.
Premier opéra représenté : Catone in Utica, de Giovanni Ferrandini en 1753 dans le théâtre de Résidence, le château des ducs et princes électeurs et rois de Bavière.
Ivor Bolton

Ivor Bolton est chef d'orchestre permanent du Basel Sinfonieorchester, directeur artistique du Teatro Real de Madrid et chef d'orchestre invité du Mozarteumorchester Salzburg, avec lequel il apparaît chaque année au Salzburger Festspiele et en tournée (y compris les BBC Proms à Londres en 2006), et avec lequel il a déjà bâti une discographie comprenant des enregistrements musicologiques des symphonies de Bruckner. Au Royaume-Uni, il a été directeur musical de l’English National Opera en tournée, du Festival de Glyndebourne en tournée et directeur du Scottish Chamber Orchestra. Il entretient une relation étroite avec le Bayerische Staatsoper où, depuis 1994, il a dirigé de nombreuses productions, notamment Monteverdi, Handel et Mozart. Il a reçu le prestigieux Bayerische Theaterpreis pour son travail remarquable à Munich. Il a été invité régulier au Maggio Musicale Fiorentino et à l'Opéra National de Paris et a dirigé au Covent Garden, ENO, Bologne, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne, Sydney, Berlin, Hambourg et Genève. Il a donné des concerts aux Proms, au Lincoln Center New York, à la Zürich Tonhalle, au Concertgebouworkest, à l'Orchestre de Paris, au Rotterdams Philharmonisch Orkest, au Gürzenich Orchester Köln, au Wiener Symphoniker et au Freiburger Barockorchester. Ses nombreux enregistrements, à l'exception de ceux avec le Mozarteumorchester, incluent Poppea de Monteverdi et Xerces de Handel et Ariodante avec le Staatsoper de Münich.
Pour la saison 2016-2017, citons les nouvelles productions de Nozze di Figaro de Mozart et Jephta de Händel à l'Opéra des Pays-Bas, Don Giovanni de Mozart au Teater an der Wien, Billy Budd de Britten, puis Rodelinda et Le Cog d’Or au Teatro Real Madrid. Ivor retournera également au Bayerische Staatsoper avec le Cosi fan tutte de Mozart , Oberon, et des concerts avec le Basel Sinfonieorchester, Mozarteumorchester Salzburg et au Dresdner Musikfestspiele.
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