
Giacomo Puccini: Manon Lescaut
Drame lyrique en quatre actes de Giacomo Puccini
composé entre l'été 1889 et octobre 1892
sur un livret de Luigi Illica, Giuseppe Giacosa et Marco Praga,
d’après L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (1731) de l’abbé Prévost,
à partir d’une esquisse de Ruggero Leoncavallo et avec un complément de Domenico Oliva,
créé le 1er février 1893 au Teatro Regio à Turin
Mise en scène: Davide Livermore
Décors: Davide Livermore et Giò Forma
Costumes: Giusi Giustino
Lumières: Nicolas Bovey
Vidéo: D-WOK
Manon Lescaut: Liudmyla Monastyrska
Lescaut: David Bižić
Il cavaliere Renato Des Grieux: Gregory Kunde
Son double (rôle muet) : Albert Muntanyola
Geronte di Ravoir: Carlos Chausson
Edmondo: Mikeldi Atxalandabaso
L'oste: Marc Pujol
Il maestro di ballo: José Manuel Zapata
Un musico: Carol García
Un sergente: Michael Borth
Un lampionaio: Jordi Casanova
Un comandante: David Sánchez
Orchestre et Choeurs du Gran Teatre deI Liceu
Direction musicale: Emmanuel Villaume
Synopsis
Acte I
Un soir, à Amiens, le jeune Edmond plaisante avec des étudiants, courtisant de jeunes filles (« Ave, sera gentile »). Son ami, le Chevalier Renato des Grieux se joint à eux, mélancolique, attendant la femme parfaite qui lui fera ressentir l’amour (« Tra voi, belle, brune e bionde »). Les étudiants s’égaient de plus belle (« Come è nostro costume »). C’est alors que le train d’Arras fait son entrée en gare. Parmi les voyageurs, des Grieux repère une jeune femme dont il tombe instantanément amoureux. Il l’aborde et apprend qu’elle se nomme Manon Lescaut, et qu’elle s’en ira le lendemain pour entrer au couvent, selon la volonté de son père. Il la convainc de le rejoindre à la nuit tombée (« Cortese damigella, il priego mio accettate »). Appelée par son frère, elle s’enfuit. Resté seul, des Grieux est sous le charme (« Donna non vidi mai simile a questa ! »). Déjà, Edmond se moque de lui (« La tua ventura ci rassicura »).
A l’hôtel, sous l’œil curieux d’Edmond, Lescaut, le frère de Manon, discute avec le riche Géronte de Ravoir, qui l’invite à dîner avec sa sœur (« Dunque vostra sorella il velo cingerà ? »). Le hall de l’hôtel se remplit alors de voyageurs entourant les tables de jeu (« Un asso... un fante... Un tre ! »). Alors que Lescaut joue, Géronte ordonne à l’aubergiste de préparer une voiture, prête à partir, pour emmener deux jeunes amants vers Paris, imaginant déjà enlever Manon.
Aussitôt, Edmond prévient des Grieux des intentions de Géronte et lui propose son aide. Tenant parole, Manon vient retrouver le Chevalier. Elle lui fait part de sa gaité évanouie, et lui de son amour. Edmond vient alors annoncer qu’une voiture est prête pour les emmener : des Grieux révèle à la jeune femme le projet de Géronte et la convainc de le suivre (« Vedete ? Io son fedele alla parola mia »). Lorsque Géronte prend connaissance de la fuite des deux amants, il en avertit Lescaut, qui lui conseille d’être patient : les deux amants, seuls à Paris, finiront dans la misère. Il sera alors aisé de convaincre Manon de quitter des Grieux et de l’attirer dans son palais (« Di sedur la sorellina è il momento »).
Acte II
Dans le palais de Géronte, Manon s’apprête, face à sa coiffeuse (« Dispettosetto questo riccio ! »). Lescaut se souvient comment il l’a retrouvée, près d’Amiens, et l’a ramenée à la raison afin qu’elle quitte la misère de des Grieux pour le luxe de Géronte (« Ah ! che insiem delizioso ! »). Pourtant, Manon regrette le temps heureux passé près de l’étudiant (« In quelle trine morbide »). Lescaut révèle être en contact régulier avec le jeune homme et l’avoir initié au jeu afin qu’il gagne l’argent qui lui manque pour la conquérir (« Vincerà ! È il vecchio tavolier »). Des musiciens entrent alors pour un divertissement commandé par Géronte (« Sulla vetta tu del monte erri, o Clori »). Tandis que Géronte entre en compagnie de sa suite, Lescaut décide de se rendre chez des Grieux. Le maître de danse entreprend de donner une leçon à la jeune femme. Géronte n’en est que plus amoureux (« Vi prego, signorina, un po’elevato il busto ») : Manon conforte son attrait en jouant la coquette (« L’ora, o Tirsi, è vaga e bella »). Géronte quitte les lieux pour se rendre à une fête, suppliant Manon de l’y rejoindre.
Des Grieux entre alors, Lescaut lui ayant indiqué où trouver Manon. Une violente dispute éclate entre les deux amants, qui se réconcilient finalement dans une étreinte passionnée (« Tu, tu, amore ? Tu ! »). Ils sont surpris par le retour de Géronte qui, devant les moqueries de Manon, repart, leur promettant de ses nouvelles (« Ah ! Affè, madamigella »). Devant les regrets qu’exprime la jeune femme au moment de quitter le luxe de Géronte, des Grieux s’emporte, lui reprochant de l’avilir (« Ah ! Manon, mi tradisce il tuo folle pensier »). Mais Lescaut entre, essoufflé, afin de les prévenir que Géronte les a dénoncés : la garde est en chemin. Tandis que des Grieux presse Manon de fuir avec lui, celle-ci refuse de partir sans emporter l’or de Géronte avec elle : ce dernier entre et capture Manon, tandis que des Grieux parvient à fuir avec Lescaut (« Lescaut ? Tu qui ? Che avvenne ? »).
Acte III
Au Havre, Lescaut et des Grieux surveillent la prison, dont ils espèrent libérer Manon, condamnée à l’exil en Amérique (« Ansia eterna, crudel »). Manon apparait à la grille de sa cellule et peut échanger quelques mots avec des Grieux, tandis que l’allumeur de réverbère exécute sa tournée (« e Kate rispose al Re »). Soudain, un coup de feu retenti : le sauvetage a échoué et Lescaut et des Grieux doivent fuir (« All’armi ! All’armi ! »).
Devant la menace d’évasion, le Commandant décide de presser le départ du bateau. Les femmes enchaînées sortent de la prison et un sergent procède à l’appel. Alors que les deux amants se lancent des cris d’amour, Lescaut tente de disculper sa sœur (« Rosetta ! Eh ! che aria ! »). Alors que des Grieux, désespéré, implore sa pitié, le Commandant accepte que le jeune homme embarque aux côtés de Manon, comme marin. Lescaut quitte les lieux, hochant la tête (« Ah ! guai a chi la tocca ! »).
Acte IV
En Amérique, seuls dans le désert de la Nouvelle-Orléans, des Grieux et Manon s’arrêtent de marcher, exténués (« Tutta su me ti posa »). Alors que Manon défaille, des Grieux désespère (« Manon... senti, amor moi »). Revenant à elle, Manon, fiévreuse, implore l’aide de son amant (« Sei tu che piangi ? »). Tandis que des Grieux s’élance à la recherche d’une aide ou d’un lieu plus supportable, Manon exprime sa peur de la mort et ses regrets : arrivés en Amérique, les deux amants ont encore dû échapper à des hommes sans scrupules, attirés par sa beauté funeste (« Sola... perduta, abbandonata... »). Lorsque des Grieux revient sans avoir rien trouvé, elle se jette une dernière fois dans ses bras. Les deux amants échangent quelques mots d’amour avant que la jeune femme ne rende son dernier souffle. Le Chevalier s’évanouit (« Fra le tue braccia, amore »).

Grand théâtre du Liceu
Le Gran Teatre del Liceu, construit en 1847, est un équipement culturel unique à Barcelone et l'un des théâtres d'opéra parmi les plus remarquables d'Europe. Situé sur la Rambla, il accueille chaque année de grandes productions d'opéra, de ballet et de musique symphonique. Le bâtiment a été détruit par un incendie en 1994 et ré-inauguré en 1999 après une splendide reconstruction.
Le Gran Teatre del Liceu a été édifié sur la Rambla par la bourgeoisie de Barcelone sur le terrain d'un ancien couvent. Il s'agissait d'accueillir le conservatoire de musique et, par-dessus tout, de créer un espace où la haute société pourrait voir et écouter l'opéra, le produit culturel étoile du moment. Le Liceu est ainsi devenu tout un symbole de la ville de Barcelone, au point que, quand un incendie le détruisit en 1994, toute la société catalane en fut ébranlée. La reconstruction a permis de doter le bâtiment du Liceu d'une infrastructure technique et scénique très moderne, tout en récupérant fidèlement l'aspect original du théâtre.
Avec ses deux mille deux cent quatre-vingt-douze places et ses cinq salles de représentation, le Gran Teatre del Liceu de la Rambla de Barcelone est aujourd'hui l'un des théâtres d'opéra parmi les plus grands du monde. La saison d'opéra, de danse et de musique commence au mois de septembre et se prolonge jusqu'en juillet. En outre, le Gran Teatre del Liceu permet au public d'en visiter les espaces les plus représentatifs, tout en jouissant des détails et de la magnificence de son architecture. On y remarquera la Grande Salle, le Foyer et le Salon des Miroirs, ainsi que le Cercle del Liceu. Le siège de ce club privé est un magnifique exemple du modernisme catalan, avec un mobilier de l'époque et des œuvres originales du peintre Ramon Casas.
Emmanuel Villaume

Né à Strasbourg en 1964, Emmanuel Villaume dirige régulièrement les plus grands orchestres et théâtres lyriques du monde.
Il est directeur musical de l’Opéra de Dallas depuis avril 2013 et directeur musical du Prague Philharmonia depuis septembre 2015. Il a été directeur musical du Spoleto Festival USA à Charleston, de l’Orchestre National Slovène et de l’Orchestre philharmonique slovaque à Bratislava.
Il commence son éducation musicale au conservatoire à rayonnement régional de Strasbourg. Il continue ses études en Hypokhâgne et en Khâgne au Lycée Fenelon ainsi qu’à la Sorbonne. Il a étudié la direction avec Spiros Argiris et Seiji Ozawa.
Emmanuel Villaume est un chef invité régulier au Metropolitan Opera, Opéra lyrique de Chicago, San Francisco Opera, Los Angeles Opera, Washington National Opera, Santa Fe Opera, au Royal Opera House, Covent Garden, à La Fenice, au Bayerische Staatsoper, Deutsche Oper Berlin, Teatro Real Madrid, Liceu, Teatro Regio di Torino, Théâtre Colón, et au KlangBogen Wien.
En Amérique du Nord, il a dirigé l’Orchestre symphonique de Chicago, Orchestre symphonique de Boston, Orchestre symphonique de San Francisco, Orchestre philharmonique de Los Angeles, et l’Orchestre symphonique de Montréal. En Europe, il a dirigé l’Orchestre de Paris, l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, le Royal Philharmonic, l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise et l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne. En Asie, Villaume a été à la tête de l’Orchestre symphonique de la NHK et de l’Orchestre symphonique métropolitain de Tokyo.
Emmanuel Villaume a enregistré pour Deutsche Grammophon, Decca, Emi et Erato.
Il est docteur honoris causa de l’Université d’Indianapolis.
Davide Livermore

Davide Livermore (Turin, 1966) a été de 2015 à 2017 directeur général et directeur artistique du Palau des Arts Reina Sofía.
Il s'est forgé une carrière exceptionnelle dès 22 ans sur les principales scènes d'Europe et dans de petits théâtres de son pays, l'Italie, au cours desquels il a été metteur en scène, scénographe, créateur de costumes et de lumière, chanteur, danseur, acteur, et scénariste. Il a travaillé avec des artistes tels que Luciano Pavarotti, Plácido Domingo, José Carreras, Zubin Mehta, Mirella Freni, Luca Ronconi, Andrei Tarkovsky ou Zhang Yimou.
Il a travaillé comme metteur en scène pour les principaux théâtres italiens: Maggio Musicale Fiorentino, Regio à Turin, San Carlo à Naples, Carlo Felice à Gênes, La Fenice à Venise, en plus du festival d'opéra Rossini de Pesaro. En dehors de l'Italie, il a travaillé aux opéras de Philadelphie (États-Unis), de Montpellier et d'Avignon (France), ainsi qu'au théâtre Bunka Kaikan de Tokyo et au centre des arts de Séoul. En Espagne, ses productions ont été présentées à l'Opéra de La Corogne, au Teatro Arriaga de Bilbao et au Teatro de la Zarzuela de Madrid.
Depuis 2002, Davide Livermore est directeur artistique du Teatro Baretti de Turin, où il s'est consacré au théâtre expérimental. Une politique culturelle basée sur le bénévolat social a changé - en quinze ans à peine - l’atmosphère autour du théâtre. Un quartier initialement dangereux et problématique est désormais un point de rencontre de Turin.
Dans le domaine de l'éducation, il a développé son activité en tant que chef de l'école Arte Scenica du Teatro Stabile à Turin et a enseigné la mise en scène et la scénographie à l'Université IUAV de Venise.
En ce qui concerne la télévision, Davide Livermore a travaillé pour Televisione della Svizzera Italiana en tant que scénariste et acteur dans W Verdi, Giuseppe et dans la série Livermore sciò, pour laquelle il a été nominé au prix Rose d'Or à Montreux.
Les critiques ont fait l'éloge de Davide Livermore comme l'un des nouveaux venus de grande valeur sur la scène lyrique. Sa production de I vespri siciliani, par laquelle le Regio de Turin a célébré le 150e anniversaire de l'unification de l'Italie, a été choisie par Musical America comme l'un des 10 meilleurs spectacles de 2011. Il a célébré le 200e anniversaire de la première de Il barbiere di Siviglia avec une nouvelle production pour Opera di Roma.
Entre 2013 et 2017, il a également été directeur artistique du programme pour jeunes artistes du Centre de perfectionnisme Plácido Domingo, au Palau de les Arts, qu'il peut combiner avec son nouveau poste au centre des arts de Valence. Il a été à l'origine de certaines des performances les plus réussies de la brève histoire du Palau des Arts: La Bohème de Puccini et les opéras Verdi Otello et La forza del destino. Il a reçu son premier Premio Lírico Teatro Campoamor pour sa mise en scène de La forza del destino. Plus récemment, le public valencien a pu apprécier ses nouvelles productions de Norma de Bellini, avec Mariella Devia dirigée par Gustavo Gimeno, et de Idomeneo de Mozart, avec Gregory Kunde dirigé par le maestro Fabio Biondi.
Sous sa direction, le Centre de Perfeccionament Plácido Domingo a fait ses débuts en Autriche au Festival de musique ancienne d'Innsbruck avec Narciso de Scarlatti. Pendant cette saison, il prépare une nouvelle production de The Turn of the Screw de Benjamin Britten. Davide Livermore a déjà mis en scène L'incoronazione di Dario, Juditha Triumphans, Canti dall'Inferno avec de jeunes chanteurs.
La saison 2017-2018 comprend les nouvelles productions de Tamerlano (La Scala à Milan), Adriana Lecouvreur (Monte Carlo), Un ballo in maschera (Moscou), Manon Lescaut (Barcelone) et Aida (Sydney).
En tant qu'élève de Carlo Majer, Davide Livermore a intégré la capacité du théâtre à parler au peuple et il défend fermement le théâtre public et la culture en tant que promoteur social.
Défenseur du répertoire traditionnel, Davide Livermore a montré qu'il tenait à inclure la zarzuela (opéra-lumière espagnol) et l'opéra baroque et contemporain dans les programmes du Palau des Arts au cours des prochaines années, ainsi qu'intensifier les activités au Teatre Martín i Soler dans le but d'attirer de nouveaux publics pour l'opéra.
- Metteur en scène
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