
Gustav Mahler (1860-1911): Symphonie No.4 en sol majeur
1. Bedächtig. Nicht eilen
2. In gemächlicher Bewegung. Ohne Hast
3. Ruhevoll
4. Sehr behaglich
Ying Fang, soprano
Verlier Festival Orchestra
Christoph Eschenbach, direction
La Symphonie no. 4 en sol majeur de Gustav Mahler a été écrite entre l'été 1899 et 1900.
Sa composition s'est étalée sur plusieurs années : le quatrième mouvement Das himmlische Leben (la vie céleste) est repris du cinquième lied de Des Knaben Wunderhorn, écrit dès 1892. Cette pièce devait faire partie initialement de la troisième symphonie, mais finalement, n'en fournit que certains thèmes du cinquième mouvement. Gustav Mahler décida alors d'en faire le finale de sa quatrième symphonie et conçut les trois premiers mouvements en fonction de celui-ci. Sa gestation a eu lieu pendant les vacances de l'été 1899, que Malher prit après deux années de fonction en tant que directeur de l'opéra de Vienne, poste très prenant qui l'empêchait de composer aussi librement qu'il le souhaitait. Il ne reprit les ébauches qu'à l'été 1900 et acheva alors la partition en moins de trois semaines.
La création, sous la direction du compositeur, a eu lieu à Munich le 25 novembre 1901, avec un succès extrêmement mitigé.
«Mahler est un de ces faux grands hommes comme l'Allemagne en produit en abondance depuis Wagner. Inutile d'insister: le goût français n'admettra jamais ces géants pneumatiques à d'autre honneur que de servir de réclame à Bibendum, et ce sont d'autres dangers qui le menacent»: Louis Laloy à propos de la deuxième exécution parisienne de la Quatrième par Camille Chevillard aux Concert Lamoureux le 8 février 1914.
La musique reste très lyrique et classique, dans un style presque haydnien, en tout cas bien loin des compositions plus dramatiques et pessimistes qui lui sont postérieures. Le premier mouvement fait entendre des clochettes et des thèmes à caractère de danses villageoises. Le second mouvement introduit un violon solo désaccordé, donnant un côté rustique à la partition. L'adagio est d'une grande ampleur et joue avant tout sur les cordes, contrairement aux deux premières parties. Il se termine par un tutti, introduisant le dernier mouvement vocal. Le texte du lied, chanté par une voix de soprano, énonce les plaisirs bucoliques mais aussi gastronomiques, du ciel. L'orchestre finit par s'effacer après avoir repris les thèmes villageois du premier mouvement.
Bedächtig. Nicht eilen. Recht gemächlich. (délibéré, sans hâte, très à l'aise).
Le mouvement commence avec les clochettes et quatre flûtes. Les violons exposent le premier thème en sol majeur, plein de grâce et de gaieté ensoleillée, que Mahler concevait avec la légèreté d'une valse. Le chef d'orchestre Bruno Walter y entendait l'impression d'un « conte de fées étrangement attrayant » et de « châteaux en Espagne romantiques », tandis que pour Theodor W. Adorno, il s'agit d'un « hommage à Mozart traversé d'une sourde tristesse ».
In gemächliger Bewegung. Ohne hast. (dans un tempo modéré, sans hâte).
Dans ce second mouvement, scherzo bouffon, la musique prend des accents grotesques et parodiques. Le violon accordé un ton plus haut (en ré) représente le diable (Gustav Mahler disait que cet instrument était « Le violon de la mort » qui conduit le bal).
Ruhevoll.(tranquille).
Dans le troisième mouvement, la mélodie à l'écoulement paisible atteint en savantes variations de plus en plus de complexité et insistance. Peu avant la fin de ce Poco Adagio, son épilogue en sol majeur est brusquement interrompu par un cri de jubilation en mi majeur de l'orchestre au complet, comme si les portes du paradis s'ouvraient soudainement et que retentissaient ici-bas des voix venues de l'au-delà.
Das himmlische Leben : Sehr behaglich.(très à l'aise).
Après un bref prélude orchestral, le soprano solo entonne, avec des accents de félicité, son chant des « joies de la vie céleste », en quatre strophes, entrecoupées d'interludes, comme s'il nous conduisait au ciel.
Das himmlische Lebe(aus Des Knaben Wunderhorn)
Wir genießen die himmlischen Freuden,
D'rum tun wir das Irdische meiden.
Kein weltlich' Getümmel
Hört man nicht im Himmel!
Lebt alles in sanftester Ruh'.
Wir führen ein englisches Leben,
Sind dennoch ganz lustig daneben;
Wir tanzen und springen,
Wir hüpfen und singen,
Sanct Peter im Himmel sieht zu.
Johannes das Lämmlein auslasset,
Der Metzger Herodes d'rauf passet.
Wir führen ein geduldig's,
Unschuldig's, geduldig's,
Ein liebliches Lämmlein zu Tod.
Sanct Lucas den Ochsen tät schlachten
Ohn' einig's Bedenken und Achten.
Der Wein kost' kein Heller
Im himmlischen Keller;
Die Englein, die backen das Brot.
Gut' Kräuter von allerhand Arten,
Die wachsen im himmlischen Garten,
Gut' Spargel, Fisolen
Und was wir nur wollen.
Ganze Schüsseln voll sind uns bereit!
Gut' Äpfel, gut' Birn' und gut' Trauben;
Die Gärtner, die alles erlauben.
Willst Rehbock, willst Hasen,
Auf offener Straßen
Sie laufen herbei!
Sollt' ein Fasttag etwa kommen,
Alle Fische gleich mit Freuden angeschwommen!
Dort läuft schon Sanct Peter
Mit Netz und mit Köder
Zum himmlischen Weiher hinein.
Sanct Martha die Köchin muß sein.
Kein' Musik ist ja nicht auf Erden,
Die unsrer verglichen kann werden.
Elftausend Jungfrauen
Zu tanzen sich trauen.
Sanct Ursula selbst dazu lacht.
Kein' Musik ist ja nicht auf Erden,
Die unsrer verglichen kann werden.
Cäcilia mit ihren Verwandten
Sind treffliche Hofmusikanten!
Die englischen Stimmen
Ermuntern die Sinnen,
Daß alles für Freuden erwacht.
La vie célest(de Des Knaben Wunderhorn)
Nous goûtons les joies célestes,
détournés des choses terrestres.
Du ciel on n'entend guère
le tumulte du monde!
Tout vit dans la plus douce paix!
Nous menons une vie angélique!
Mais quelle n'est pas notre gaieté!
Nous dansons et bondissons,
nous gambadons et chantons!
Et Saint Pierre, en ces lieux, nous regarde!
Jean laisse s'échapper le petit agneau.
Hérode, le boucher, se tient aux aguets!
Nous menons à la mort
un agnelet docile,
innocent et doux!
Saint Luc abat le bœuf
sans autre forme de procès.
Le vin ne coûte le moindre sou
dans les caves célestes.
Et les anges font le pain.
De bonnes choses de toutes sortes
poussent aux jardins du ciel!
De bonnes asperges, fèves,
rien ne manque!
Des jattes entières nous attendent!
De bonnes pommes, poires et grappes!
Les jardiniers nous laissent toute liberté!
Veux-tu du chevreuil, veux-tu du lièvre?
Les voici qui accourent
en pleine rue!
Est-ce jour de carême?
Aussitôt affluent de frétillants poissons!
Là-bas, Saint Pierre se jette
avec filet et appât
dans l'étang céleste.
Saint Marthe se mettra aux fourneaux!
Nulle musique sur terre
n'est comparable à la nôtre.
Onze mille vierges
entrent dans la danse!
Sainte Ursule en rit elle-même!
Nulle musique sur terre
n'est comparable à la nôtre.
Cécile et les siens
sont de parfaits musiciens!
Ces voix angéliques
réchauffent les cœurs!
Et tout s'éveille à la joie.

Verbier Festival
L'événement incontournable de l'été qui réuni à Verbier des mélomanes de tous horizons
Réputé mondialement chez les amoureux de musique classique, le Verbier Festival réunit des musiciens et orchestres de renom, ainsi que la relève. Le festival a lieu chaque été depuis 1994. Les activités multiples du Verbier Festival offrent la possibilité de vivre ces quelques jours de musique dans un cadre alpin exceptionnel. Que l’on vienne en famille ou entre amis, que l’on aime l’intimité des récitals de l’Eglise ou le faste des concerts à la Salle des Combins, la richesse du répertoire a de quoi satisfaire tous les appétits.
Verbier Festival Orchestra

Le Verbier Festival Orchestra (VFO) est reconnu comme l’un des meilleurs orchestres de jeunes au monde. Depuis sa création en 2000, l’orchestre a réuni les jeunes musiciens les plus accomplis des quatre coins de la planète, et les solistes et chefs les plus influents de notre temps, dont Valery Gergiev, Directeur musical du VFO.
Le programme du VFO en 2019 s’inscrit dans la continuité de l’excellence artistique. Les musiciens seront dirigés par Valery Gergiev, Franz Welser-Möst, Manfred Honeck, Lahav Shani et Fabio Luisi. Des oeuvres symphoniques monumentales comme la Neuvième Symphonie de Bruckner, la Deuxième de Mahler et la Cinquième de Shostakovich, Petrouchka de Stravinski et l’opéra Die Frau ohne Schatten de Richard Strauss, figureront au programme.
Christoph Eschenbach

Christoph Eschenbach s'inscrit dans la légendaire lignée des grands chefs d'orchestre allemands dont la carrière s'est épanouie internationalement au plus haut niveau. En tant que pianiste et chef d'orchestre actif à l’échelle mondiale, il est une figure éminente de la vie musicale de notre temps, reconnue pour ses performances d’une rare intensité émotionnelle, pour la profondeur de ses interprétations et pour un répertoire d'une étendue remarquable. Il a obtenu les plus grands honneurs musicaux. Les premières années de son enfance passées en temps de guerre seront marquées par la maladie et la mort, mais s'achèveront par une renaissance grâce à sa découverte de la musique. Ce destin personnel, l’appartenance à une génération qui a connu les tournants historiques d’un siècle tumultueux et un parcours de formation musical unique ont forgé sa personnalité passionnante et charismatique. Sa curiosité et son envie de travailler avec divers orchestres internationaux sont maintenant, à l’âge de 78 ans, toujours aussi vives. Cependant l'engagement pour la promotion de jeunes talents reste aussi une de ses passions : il veut passer le flambeau à cette génération prochaine qu’il appelle des « artistes à cent pourcent » et dont l’enthousiasme et la motivation l’inspirent et l’emportent. Parmi ses découvertes, il faut citer le pianiste Lang Lang, la violoniste Julia Fischer et les violoncellistes Leonard Elschenbroich et Daniel Müller-Schott. Ajouté à cela, il accompagne des futurs solistes (violonistes, violoncellistes et altistes) de classe mondiale en tant que conseiller artistique et maître de conférences à l’Académie de Kronberg qui a vu passer dans ses rangs une quantité de musiciens prestigieux. Enfin, Christoph Eschenbach continue à aborder de nouveaux rivages comme bientôt à Berlin: à partir de septembre 2019, où il prendra le poste de Chef Principal du Konzerthausorchester.
Christoph Eschenbach est né le 20 février 1940 à Wroclaw, anciennement Breslau. Orphelin de guerre il est élevé par la cousine de sa mère, la pianiste Wallydore Eschenbach, qui vit alors dans la région du Schleswig-Holstein et à Aix-la-Chapelle. Les leçons de sa mère adoptive ont jetées les bases d’une carrière musicale exceptionnelle. Après des études de piano auprès d’Eliza Hansen et de direction d’orchestre auprès de Wilhelm Brückner-Rüggeberg, il se voit récompensé successivement par les prix importants du Concours de piano ARD en 1962 et du Concours Clara Haskil en 1965. Ces distinctions lui ouvrent la voie vers une reconnaissance internationale croissante.
Soutenu par ses mentors George Szell et Herbert von Karajan, Christoph Eschenbach se tourne progressivement vers la direction d’orchestre. Il enchainera dès lors les étapes d’une très belle carrière de chef : il a été le chef d’orchestre principal et le directeur artistique du Tonhalle-Orchester Zürich de 1982 à 1986, le directeur musical du Houston Symphony Orchestra de 1988 à 1999, le directeur artistique du Schleswig-Holstein Musik Festival de 1999 à 2002 de même que le directeur musical du NDR Sinfonieorchester de 1998 à 2004, du Philadelphia Orchestra de 2003 à 2008 et de l’Orchestre de Paris de 2000 à 2010. De 2010 à 2017, il a occupé le poste de directeur musical du Washington National Symphony Orchestra. Malgré ses obligations multiples, Christoph Eschenbach accorde une grande importance à ses activités extensives de chef invité régulièrement accueilli par des phalanges internationales prestigieuses comme l‘Orchestre philharmonique de Berlin et de Vienne, le Chicago Symphony Orchestra, la Staatskapelle Dresden, le New York Philharmonic, la Scala, le London Philharmonic Orchestra aussi bien que le NHK Symphony Orchestra, Tokyo, etc.
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