Ernest Chausson / Gabriel Fauré / Quatuors

Théâtre des Bouffes du Nord ClassicAll 16

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Ernest Chausson: Quatuor en ut mineur op. 35
Grave. Modéré
Très calme
Gaîment et pas trop vite

Gabriel Fauré: Quatuor en mi mineur op. 121
Allegretto moderato
Andante
Finale : Allegro

Quatuor Hermès
Omer Bouchez, violon
Elise Liu, violon
Lou Chang, alto
Anthony Kondo, violoncelle

En 1898, Chausson débuta son Quatuor à cordes, qu’il souhaitait dédier au violoniste Mathieu Crickboom. À sa mort, il avait composé les deux premiers mouvements. Sa famille demanda à d’Indy d’écrire la conclusion du troisième mouvement, presque achevé. L’œuvre en trois volets fut créée le 27 janvier 1900 à Paris, lors d’un concert de la Société nationale de musique. Le 12 juillet 1898, le compositeur avait écrit à Crickboom : « Je travaille pour toi à un quatuor à cordes. Je crois que ce n’est ni Franck, ni d’Indy, ni Debussy, mais je crains que ça ne ressorte un peu directement de Beethoven. Enfin, celui-là on est si sûr de ne pas lui ressembler vraiment qu’il n’y a pas grand mal à en ressortir un peu ! » Il n’est pas fortuit que Debussy soit nommé, car le thème principal de son Quatuor à cordes (1893) est introduit furtivement dans la coda du premier mouvement. Le mouvement lent cite tout aussi discrètement le leitmotiv du Tarnhelm de la Tétralogie de Wagner. Toutefois, le style de Chausson s’affirme sans conteste : lyrisme parfois douloureux, souplesse rythmique, densité de l’écriture contrapuntique mais sans aucune lourdeur, subtilité des transformations thématiques conférant au discours à la fois unité organique et sensation de constant renouvellement. À la fin du troisième mouvement, dont les demi-teintes évoquent un intermezzo de Brahms, le tempo accélère à deux reprises et conduit à un épisode à cinq temps. Pour pallier l’absence de finale, d’Indy a composé une conclusion vigoureuse et éclatante.

Composé en 1923-1924, dédié au critique musical Camille Bellaigue, le Quatuor en mi mineur op. 121 de Fauré fut créé le 12 juin 1925 au Conservatoire de Paris, quelques mois après la mort du compositeur. Premier essai de Fauré dans ce genre canonique sur lequel l’ombre de Beethoven n’a cessé de planer tout au long du XIXe siècle, le quatuor est aussi sa dernière œuvre. Le premier mouvement, à l’atmosphère mélancolique, est une forme sonate libre, à deux développements (l’un à la fin de l’exposition, l’autre à la fin de la réexposition, avant la coda). Le premier thème est construit sous forme de questions et réponses entre l’alto, tendu, et le violon, plus apaisé. Le second thème est énoncé cantando au premier violon. Ces phrases font ensuite toutes deux l’objet d’un travail contrapuntique construisant le développement. La réexposition fait entendre le second thème au ton lumineux de mi majeur, qui éclaire le développement terminal. L’Andante présente un thème plein d’aspiration énoncé au premier violon, auquel succède une mélodie ascensionnelle confiée à l’alto, puis au violon, sur des batteries de croches des autres instruments. L’exposition de cette forme ternaire, qui emprunte aussi à la forme rondo, s’achève par un motif mélancolique de l’alto. L’ensemble de ce mouvement, à l’orchestration et aux harmonies extrêmement raffinées, est empreint d’une douce expressivité dans laquelle certains commentateurs ont vu le « chant du cygne » du compositeur. Ce bref quatuor se termine sur un Allegro au thème-refrain d’allure populaire, énoncé tout d’abord au violoncelle.

Théâtre des Bouffes du Nord

Destiné au répertoire de Caf-conc’ , le théâtre des Bouffes du Nord, commandé par M. Chéret à l'architecte Louis-Marie Emile Leménil, est construit sur des fondations déjà existantes, supposées être celles d'une caserne dont le projet fut abandonné. La salle comporte 530 places réparties en un parterre, un rang de loges et une galerie.
Le spectacle d'inauguration, une revue "Ta-Da-Da" n'obtient aucun succès. M. Chéret comprend alors qu'il s'est attaqué à trop forte partie, et cède la place au bout de quelques mois.

Une quinzaine de directeurs malchanceux se succèderont. Le théâtre, situé dans le quartier excentré de la Chapelle, en lisière des champs, mal éclairé et mal desservi, rebute les habitués des salles parisiennes. Quant au public de l'endroit, il n'est pas préparé à assister sagement à un spectacle. Il arrive que la police soit forcée de l'expulser tant il prend part avec passion aux événements qui se déroulent sur la scène.
1882 L'anarchiste Louise Michel, tente d'attirer les "Marlous" et les "Gigolettes" en faisant jouer une pièce révolutionnaire "Nadine" qui tombe à plat, dans une totale indifférence.
1885 Après que la nouvelle directrice, Mme Olga Léaud, soit partie avec la caisse sans payer les artistes, le théâtre ferme.
Septembre 1885 Abel Ballet, metteur en scène qui sévit principalement dans les théâtres de quartier, rouvre les Bouffes du Nord. Il y monte de grandes fresques historiques et des mélodrames où Margot pleure à gros sanglots. Le spectacle commence à 7 heures le soir et fini souvent au-delà de minuit. Tout comme à Montparnasse, on apporte son fricot que l'on réchauffe sur le poêle commun et que l'on déguste à l'entr'acte, Cette année-là débute Yvette Guilbert dans "La Reine Margot" d'Alexandre Dumas.

1890
Le théâtre du Château d'Eau vient de fermer ses portes et le jeune Firmin Gémier se trouve au bord de la misère. Il est engagé, alors, aux Bouffes du Nord mais il se sent frustré par le répertoire du théâtre devant lequel se pâme le public de la Chapelle et de la Villette.

1893
Abel Ballet accueille - et c'est tout à son honneur - Lugné-Poë qui, avec les comédiens du théâtre de L'reuvre, crée "Rosmersholm" et "Un Ennemi du peuple" de Ibsen, dans des décors dessinés et peints par Vuillard.
"Les Bouffes du Nord une fois louées, on dut répéter. Cependant que Edouard Vuillard aidé de quelques bons amis, Pierre Bonnard, Ranson, Sérusier, consentait à peindre sur la terre froide dans le magasin de décors de la rue de la Chapelle près des bureaux de la petite vitesse du chemin de fer du Nord. Comment nos bons amis ne sont-ils pas eux aussi morts de bronchite ? Il faut avouer que Vuillard et ses compagnons, retapant à 7h ou 8h du matin les vieux châssis que nous trouvions, ont risqué leur santé et leur jeunesse dans l'aventure. Le magasin de décors des Bouffes du Nord était ouvert à tous les vents et il n'y avait aucun chauffage."
Lugné-Poë. "Souvenirs"

Décembre 1893: Création de "Ames solitaires" de G. Hauptmann, mise en scène de Lugné-Poë.
Février 1894: Création de "Solness le constructeur" d'Ibsen, mise en scène de LugnéPoë.

1896
Abel Ballet quitte la direction des Bouffes du Nord. Les deux comédiens Emmanuel CIot et G, Dublay lui succèdent.

1904
La salle, sous l'impulsion de ses directeurs, est entièrement restaurée, repeinte, l'électricité y est installée. Comme pour lui donner ses lettres de noblesse on rebaptise le théâtre "Théâtre Molière" et on fait appel à des auteurs tels que Kistemaeckers, G. Spitzmiller, Georges Darien, A. Bernède et Gaston Leroux dont on monte une adaptation de son "Chéri-Bibi". L'arrivée du chansonnier, Aristide Bruant, interprétant sa propre pièce: "Fleur de Pavé" est considérée comme un événement.

Août 1914: Le Théâtre Molière, comme tous les autres théâtres, ferme ses portes.

1917: Déjà propriétaires de plusieurs scènes de variétés. Oscar Dufrenne et Henry Varna se portent acquéreurs des Bouffes du Nord qu'ils transforment en music-hall. Chaque année ils produisent deux revues, aux titres évocateurs, que signe, le plus souvent Henry Varna, et qui ont toujours beaucoup de succès: "C'est couru", "C'est épatant". "Cline, va!". "Le droit de couchage!". "La Revue très excitante", "La Revue folichonne", "Le Coucher de la marquise". "La Vie d'une fille", etc...

1923
Oscar Dufrenne et Henry Varna se retirent après avoir empoché de sérieux bénéfices. Henry Darcet leur succède et inscrit les Bouffes du Nord dans "Le Consortium des théâtres de quartiers". Réunis dans une même association, Les théâtres des Gobelins, de Grenelle, des Ternes, de Montrouge, des Bouffes du Nord, etc "font tourner des spectacles à succès, créés sur les boulevards. Les principaux rôles sont tenus par des comédiens de second rang, les prix des places sont modestes et l'affiche change toutes les semaines. Malheureusement certaines salles de quartier disparaissent, les unes après les autres, absorbées par la nouvelle industrie du cinéma.

1929
Paul Le Danois et Charles Malincourt remplacent Henry Darcet qui prend la direction de la Scala, Ils poursuivent comme ils peuvent la politique du Consortium.

Août 1932: Charles Malincourt se suicide, dans une crise de dépression.

Octobre 1932
Après avoir remis en état la salle, modernisé le plateau, Paul le Danois accueille le journaliste Léon Moussinac, fondateur du théâtre d'Art international, futur directeur de l'I.D.H.E.C., qui présente trois spectacles remarquablement montés et joués par une troupe de cinquante comédiens.

13 octobre 1932: "Miracle à Verdun" de Hans Chlumberg.

Novembre 1932
5 novembre 1932, "Le Train blindé n° 14-69" de Vsevolod Ivanov.
30 novembre 1932 "Acide prussique" de Friedrich Wolff.
Bien que la critique reconnaisse la grande qualité de ces spectacles, les recettes ne peuvent couvrir les dépenses, ni les frais du loyer, Léon Moussinac doit abdiquer.

Décembre 1932 "Les Surprises du divorce", vaudeville d'Alexandre Bisson.

1935: Décès de Paul le Danois. Les Bouffes du Nord n'offrent plus que des spectacles épisodiques.

1943: La chanteuse réaliste Damia organise des soirées de music-hall dans lesquels elle tient la vedette.

Mai 1945
Comme pour fêter l'Armistice, un jeune metteur en scène, plein d'enthousiasme, Jean Serge, ouvre à nouveau le théâtre auquel il donne le nom de "Théâtre des Carrefours".

25 mai 1945: "L'Invasion" de Léonid Léonov (Prix Staline 1944) avec Daniel Ivernel et Michel Piccoli.

30 octobre 1945: "Les Bouches inutiles" de Simone de Beauvoir, avec Michel Vitold.

27 janvier 1946: "Winterset" de Maxwell Anderson, adaptation de Marcel Achard avec Daniel Gélin et, dans un petit rôle, Louis de Funès, et "Le Roi sans amour" de Paul Mourousi.

Septembre 1946
Ne pouvant plus assumer financièrement la bonne marche du théâtre, Jean Serge se retire. René Marjolle, ex-chanteur de l'Opéra-Comique souhaite donner une vocation lyrique aux Bouffes du Nord, mais après une année difficile, lui, aussi, abandonne.
Décembre 1950

Charles Béai, ancien directeur du théâtre de l'Humour, tente à son tour l'expérience. Il la réussit grâce à une reprise de "Ces Dames aux chapeaux verts" d'après le roman de Germaine Acremant, avec Alice Tissot et Armand Bernard. La pièce "tient" plus de trois mois. On se reprend à espérer..
.
1951
"1900, c'était le bon temps", spectacle de music-hall.

Juin 1952: Trop vieux, mal entretenu, le théâtre ne présente plus les normes de sécurité prescrites par la préfecture de Police et doit fermer ses portes.

1974
Peter Brook et Micheline Rozan, fondateurs du Centre International de 8 Créations Théâtrales, se souviennent de ce bâtiment délabré qu'est le théâtre des Bouffes du Nord. Grâce à l'appui financier du Festival d'Automne, que dirige Michel Guy, ils le font restaurer avec une intelligence et un goût remarquables.

"C'est souvent beau, un vieux théâtre, mais toute mise en scène y reste confinée dans des espaces d'autrefois. Un théâtre tout neuf peut être dynamique et pourtant rester froid et sans âme. Aux Bouffes du Nord, on est frappé par la noblesse des proportions, mais en même temps, cette qualité est cassée par l'apparence rude du lieu. Ces deux aspects font un tout. Si l'on restaurait parfaitement le théâtre, alors la beauté de l'architedure perdrait en quelque sorte de sa force et deviendrait un inconvénient."
Peter Brook, 1974.

15 octobre 1974: Réouverture du théâtre des Bouffes du Nord avec "Timon d' Athènes", dans une adaptation de J.-C. Carrière. Mise en scène de Peter Brook.

  • 37 bis, bd de La Chapelle, 75010 Paris France
  • web

Quatuor Hermès

La florissante carrière du Quatuor Hermès comprend des tournées aux quatre coins de l’Europe, en Asie (Chine, Japon, Taiwan), aux Etats-Unis et en Amérique du Sud, ainsi qu’au Maroc, en Egypte au Kazakhstan ou aux Emirats Arabes Unis. Ils sont fréquemment invités dans de grands festivals français et étrangers comme celui de la Roque d’Anthéron, les Flâneries Musicales de Reims, le Festival de Radio France et Montpellier, le festival du Périgord Noir, le festival de Colmar, le festival de L’Orangerie de Sceaux, le festival de Pâques de Deauville ; au Cheltenham Music Festival, Mecklenburg-Vorpommern festival, Krzyzòwa Music Festival, Mantova Chamber Music festival…

Régulièrement invité aux Etats-Unis, le quatuor s’y produit dans de prestigieuses salles comme au Kennedy Center de Washington ou au Carnegie Hall de New York.

Leur parcours est jalonné de rencontres déterminantes : les quatuors Ravel, Ysaÿe, et Artemis avec lesquels les quatre musiciens se sont formés et ont développé une pensée musicale commune ; puis des personnalités marquantes comme Eberhard Feltz à Berlin, et plus tard Alfred Brendel, immense inspiration avec lequel ils travaillent régulièrement aujourd’hui.

Le Quatuor Hermès a reçu de nombreux prix : « Révélation Musicale de l‘Année » du  Prix de la Critique 2014-15, le « Nordmetall Ensemble Preis 2013 » du festival Mecklenburg-Vorpommern. Il est également Premier Prix du Concours International de Genève 2011, PremierPrix au concours FNAPEC 2010, Premier Prix du Concours International de Musique de Chambre de Lyon 2009, et Premier Prix aux YCA International Auditions à New York.

Les quatre musiciens étaient artistes en Résidence de la Chapelle Reine Elisabeth de 2012 à 2016, et sont soutenus depuis 2015 par la fondation d’entreprise Banque Populaire et la fondation Singer-Polignac à Paris.

Les disques du quatuor Hermès ont tous été récompensés par la critique française et internationale. Après une intégrale des quatuors de Robert Schumann très remarquée (notamment récompensée par un Choc de l’année 2015 du magazine Classica), leur dernier opus paru en Janvier 2018 et consacré aux quatuors de Ravel, Debussy et Dutilleux a reçu un Choc de Classica, ffff de Télérama et 5 diapasons, ainsi que des récompenses en Allemagne et aux Pays-Bas.

Elise Liu joue un violon David Tecchler prêté par le Fonds Instrumental Français.

Depuis août 2016, Omer Bouchez joue un violon de Joseph Gagliano 1796 prêté par Mécénat Musical Société Générale.

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