Mikhaïl Boulgakov / La Fuite

Théâtre National de la Criée Dramateek 26

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La Fuite!
Comédie fantastique en huit songes
Pièce en quatre actes de Mikhaïl Boulgakov (1891 – 1940)
Adaptation, mise en scène, décor et costumes Macha Makeïeff
Lumières Jean Bellorini.
Avec la complicité d'Angelin Preljocaj

Avec
Pascal Rénéric Goloubkov, un parieur russe
Vanessa Fonte Sérafima, une jeune prostituée
Vincent Winterhalter Général Tcharnota, Barabantchikova, un soldat
Hervé Lassïnce L’évêque Africanus, Tikhi le chef du contre-espionnage,
Maria, Antoine le valet de chambre
Geoffroy Rondeau Général Khloudov, le moine Païssios, une prostituée
Alain Fromager Korzoukhine ex-ministre du commerce, un moine,
Baïev le Rouge, un officier, un parieur, un voisin
Pierre Hancisse Arthur Arthurovitch le roi des cafards, l’Hégoumène,
un soldat rouge, Nikolaïevna, Skounski
Sylvain Levitte Krapiline le planton, le spectre, le moine peureux,
le chef de gare, une sentinelle, un Grec, le livreur
Jean-Christophe Folly Officier Comte de Brizard, un moine, un soldat rouge,
Gourine, un vétéran
Karyll Elgrichi Liouska, le Général Wrangel, un moine, un marin
Caroline Espargilière Capitaine Golovan, un soldat blanc, un vétéran
Et une petite fille

La Fuite ! raconte l’épopée de Russes blancs fuyant vers la Crimée, entre 1920 et 1921, l’avancée des armées bolcheviks et les combats entre les différentes factions en guerre. La débâcle, l’exil, la nostalgie du retour, le chaos sont ici magnifiés dans un climat d’étrangeté onirique qui donne aux situations un air burlesque, une drôlerie et une excentricité bizarre.

Le récit embrasse le destin de plus de trente personnages, foule bigarrée et cosmopolite, une suite de huit cauchemars avec reniements, espoirs, perfidies, abandon des élites, déni de la défaite. Le spectateur est emmené dans les songes d’un parieur russe, une jeune prostituée, le Général Tcharnota Barabantchikova, un soldat, L’évêque Africanus, Tikhi le chef du contre-espionnage, Korzoukhine ex-ministre du commerce, un moine, Baïev le Rouge, un soldat rouge, une petite fille.


Staline, en 1929, affirme pour interdire La Fuite que Boulgakov « cherche à éveiller la pitié, voire la sympathie, à l’égard de certaines couches de l’émigration antisoviétique et, partant, à justifier en tout ou en partie la cause des Blancs. Sous la forme qu’elle présente, La Fuite constitue un phénomène antisoviétique. » La légende est née : La Fuite est une pièce politique.

Selon Staline, elle est dénonciation des Rouges et donc favorables aux Blancs. Pour les « bien-pensants », voici la pièce devenue… antistalinienne ! Le théâtre serait au service d’une cause. Alors, êtes-vous Blancs ou bien Rouges ? La ronde de la pièce politique reprend son mouvement alors que Boulgakov insiste sur « ses immenses efforts pour s’élever impartialement au-dessus des Rouges et des Blancs ».

Il faut aimer trop le théâtre, en savoir trop le pouvoir de subversion, pour réduire sa mise en scène à une dénonciation politique. Par contre, une conséquence s’impose de ce que Boulgakov, « écrivain mystique » comme il se définissait, disait de La Fuite : « Ce n’est absolument pas une pièce sur les émigrés. » Le château s’écroule d’autant plus que le Russe ajoute : « Plus j’allais, plus se renforçait en moi le désir d’être un écrivain contemporain. »

Contemporain de quoi ? De ce que précisément on doit montrer sans chichis, sans insistance idéologique, en une épopée burlesque. Une phrase de Serafima en donne la pointe radicale : « Je ne veux plus rien entendre ! Tout cela, j’en ai assez ! Je veux être seule à me perdre ! » Macha Makeïeff ne dit pas autre chose dans ses Notes de répétition : « Ce mode de récit qu’est le songe, poétique et insolent, est une écriture de résistance qui déjoue la censure et la médiocrité … et qui prévient aussi la censure intérieure du lecteur, du spectateur. »

Oui, spectateur, tu vas faire l’expérience de ceci : que la vérité n’est pas une – qu’elle est multiple, rebelle, se découvre mouvante et parfois hallucinée ou transformiste et que toi aussi, il te faudra te perdre. La Fuite est notre lot à tous – comme, dans le cinquième songe, lors de l’inénarrable course de cafards où le favori cafouille. Oui, nous errons entre fuite et hasard. Le songe, qui est cauchemar, est plus vrai que toutes les réalités (psychologique, sociale, économique, etc.). Pour affirmer que la littérature et le théâtre sont des « lieux de magie » (M. Makeïeff), Boulgakov ira jusqu’à dire : « Au fond, je suis un comédien, non un écrivain. » Ainsi va le théâtre et c’est la force de ce texte de ne jamais céder sur cette affirmation. On en rit et parfois, on en pleure aussi. Tout est mouvant, indécis, contingent ! À chacun sa sortie, sa course, sa fuite, sa solitude singulière qui fait dire à tel personnage : « Je ne suis pas un cafard, je ne vais pas surnager dans un seau d’eau. ».

Théâtre National de la Criée

Au cœur de la Cité phocéenne et du Vieux-Port, La Criée - Théâtre national de Marseille, a été fondée en mai 1981 et tire son nom de l'ancienne criée aux poissons, transférée depuis 1976 au port de Saumaty, près de l'Estaque. Derrière sa façade classée, La Criée dispose du plus beau plateau de Marseille avec une grande salle de 800 places, ainsi qu'une salle modulable de 280 places et un vaste hall. Plus de 700 spectacles y ont été présentés depuis son ouverture. Le Théâtre a un statut de Centre Dramatique National et a successivement été dirigé par Marcel Maréchal, Gildas Bourdet, Jean-Louis Benoit, et depuis le 1er Juillet 2011 par Macha Makeïeff, auteur, metteur en scène et plasticienne.

Ouverte sur le quai, La Criée s’est transformée, accueillante et vaste, avec depuis sa passerelle, la vue sur le large… Fabrique de théâtre, d’art et d’images, de fantaisie, elle affirme avec entêtement sa mission de théâtre national, la transmission du répertoire et du théâtre contemporain, la défense des écritures de la scène les plus diverses. Maison de création, lieu de désir et d'impatience, La Criée reçoit artistes poétiquement engagés et penseurs  singuliers.

La Criée est le Théâtre de chaque jour et de tous les temps, une Fabrique d'images et d'imaginaires ouverte à toutes et à tous.

  • 30 Quai Rive Neuve, 13007 Marseille, France
  • web

Macha Makeïeff

Macha Makeïeff est née à Marseille d’une famille protestante aux ascendances russe et italienne. Elle est élève au Conservatoire d’Art Dramatique de Marseille, où elle rencontre le pianiste Pierre Barbizet. Elle étudie la littérature et l’histoire de l’art à la Sorbonne et à l’Institut d’Art de Paris. Parallèlement, elle est lectrice chez Flammarion et participe à la revue Cinématographe. Sa rencontre avec Antoine Vitez est déterminante, puisqu’il lui confie sa première mise en scène au théâtre des Quartiers d’Ivry.


Macha Makeïeff est auteur et metteur en scène, avec Jérôme Deschamps, de plus de vingt spectacles créés dans le cadre de leur compagnie (« Deschamps et Makeïeff») qu’ils fondent et dirigent ensemble. La plupart de leurs spectacles sont joués en France et à l’étranger lors de longues tournées, parmi lesquels, La Veillée, Lapin-Chasseur, C’est Magnifique, Les Pieds dans l’eau, Les Petits Pas, Le Défilé, Les Etourdis, Salle des Fêtes… Ils montent Les Précieuses ridicules de Molière et L’Affaire de la rue de Lourcine d’Eugène Labiche, La Méchante Vie d’après Henri Monnier.

En 2006, elle a signé les décors de Solo et de La dernière Bande de Beckett dans une mise en scène d’Alain Milianti au Théâtre du Nord.

Macha Makeïeff est directrice artistique du Théâtre de Nîmes de 2003 à 2008. Elle crée l’identité visuelle du Théâtre et en réalise tous les programmes et affiches.


A l’opéra, elle a mis en scène avec Jérôme Deschamps Les Brigands d’Offenbach (Opéra d’Amsterdam et Opéra Bastille à Paris, direction musicale Louis Langrée) et L’Enlèvement au sérail de Mozart (Aix en Provence, direction musicale Marc Minkowski ; Opéra de Lausanne, direction musicale Christophe Rousset). En 2004, elle met en scène Moscou-Tchériomouchki à l’Opéra de Lyon avec Alexander Lazarev, dont elle crée décors et costumes. Depuis, elle a signé plusieurs spectacles remarqués comme Mozart Short Cuts (Grand Théâtre du Luxembourg et Cité de la Musique, direction musicale Laurence Equilbey), La Veuve Joyeuse (Opéra de Lyon, direction musicale Gérard Korsten), L’Etoile de Chabrier et Zampa de Hérold (Opéra Comique, direction musicale William Christie), La Calisto de Cavalli au Théâtre des Champs-Elysées (direction musicale : Christophe Rousset), Le Bœuf sur le toit de Darius Milhaud et Les Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc à l’Opéra de Lyon et à l’Opéra Comique (direction musicale : Ludovic Morlot), productions pour lesquelles elle assure la mise en scène, les décors et les costumes.

Elle crée les costumes pour Les Boulingrin de Georges Aperghis à l’Opéra Comique, dans la mise en scène de Jérôme Deschamps (direction : Jean Deroyer). En 2011, elle reprend par ailleurs Les Brigands d’Offenbach à l’Opéra de Toulon (direction musicale : Nicolas Kruger) et à l’Opéra Comique (direction musicale : François-Xavier Roth).


Macha Makeïeff a fondé avec Jérôme Deschamps et Sophie Tatischeff en 2000 «Les Films de mon Oncle», qui se consacre au rayonnement international de l’œuvre du cinéaste Jacques Tati et à la restauration de son œuvre. Elle assure la direction artistique des DVD et des publications et réalise la ligne éditoriale.

En 2008, elle participe à la réalisation du film d’animation La Véritable Histoire du Chat Botté. En 2009, elle est commissaire et scénographe de l’exposition Jacques Tati, 2 Temps 3 Mouvements à la Cinémathèque Française en 2009, grande rétrospective de l’œuvre du cinéaste également présentée à Gand en 2010.


Macha Makeïeff est également plasticienne et a installé son atelier au « 7bis », un lieu singulier de création à Paris : on lui doit la création de costumes, décors, accessoires, identité visuelle et sentimentale pour de nombreux spectacles et événements. Proche des « Moriarty », elle réalise des costumes de scène pour divers artistes de variété (M pour sa tournée Mister Mystère). Dans les années 90, elle invente le style «Deschiens», qui fait les grandes heures de Canal + et marque fortement toute une génération. Parallèlement, elle expose dans des lieux et espaces aussi différents que la Fondation Cartier, le Musée des Arts Décoratifs de Paris, à Chaumont-sur-Loire, à la Grande Halle de la Villette, à Carré d’Art de Nîmes, et intervient comme scénographe pour plusieurs musées et expositions temporaires. Elle a publié des essais sur le théâtre et la poétique des objets (Editions du Chêne, Séguier, Seuil et Actes Sud) et collabore à différentes revues.

Depuis 2009, Macha Makeïeff préside le fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle au CNC.

En 2010, elle fonde sa propre compagnie de théâtre : la compagnie Mademoiselle.


Macha Makeïeff succède à Jean Louis Benoît à la direction du théâtre de la Criée – Centre Dramatique National – le 1er juillet 2011. Elle y présentera en mars 2012 sa nouvelle création, « Les Apaches », qui sera ensuite en tournée pendant les saisons 2011-12 et 2012-13.

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