
Johann Sebastian Bach: Oratorio de Noël (Weihnachtsoratorium), BWV248
Valer Sabadus, contre ténor soprano
Terry Wey, contre ténor alto
Werner Güra, ténor
Matthias Goerne, baryton basse
Deutscher Kammerchor
Kammerorchester Basel
Julia Schröder, violon solo et direction
L’Oratorio de Noël (BWV 248-I à 248-VI ; en allemand Weihnachtsoratorium) est une œuvre de Jean-Sébastien Bach composée en 1734 à Leipzig, écrite pour être chantée à l'église, avec orchestre, pendant le temps de Noël.
Bach a écrit trois oratorios (en dehors des Passions) : celui de Noël, celui de Pâques BWV 249 et celui, moins connu, de l'Ascension BWV 11.
Il s'agit en fait d'une œuvre formée de six cantates consacrées aux trois jours de fête de Noël, au nouvel an (fête de la Circoncision du Christ), au premier dimanche de l'année et à l'Épiphanie (6 janvier).
Les textes en allemand sont inspirés du Nouveau Testament (évangile selon saint Luc Chapitre 2, versets 3 à 21, et selon saint Matthieu Chapitre 2, versets 1 à 12). Le texte biblique, confié aux récitatifs, est entrecoupé d'arias et de chœurs dont les textes pourraient être attribués pour certains à Picander (Christian Friedrich Henrici) ; un doute subsiste quant à leur auteur véritable.
L'oratorio est en partie constituée de pièces composées antérieurement par Bach : 17 numéros (sur les 64 que comportent l'œuvre) sont d'origines diverses (cantates sacrées ou profanes), BWW 213, 214 et 215 notamment. C'est un exemple particulièrement sophistiqué de parodie musicale.
L'exécution de la partition dans son intégralité dure près de deux heures et demie. On donne souvent les six parties en deux concerts.
La structure de l'histoire est définie par les exigences particulières du calendrier religieux pour le Noël de 1734. Bach abandonna sa pratique usuelle pour les cantates basées sur l'évangile du jour. S'il avait suivi strictement le calendrier, l'histoire se serait déroulée ainsi :
La naissance et l'annonce aux bergers
L'adoration des bergers
Prologue à l'évangile selon Jean
Circoncision et Nom de Jésus
La Fuite en Égypte
L'arrivée et l'adoration des Rois mages
La fuite en Égypte aurait eu lieu avant l'arrivée des mages ce qui aurait nui à la cohérence du projet. Bach décida de supprimer le contenu du troisième jour et de couper l'histoire des deux groupes de visiteurs en deux :
La naissance (première cantate chantée le 25 décembre)
L'annonce aux bergers (deuxième cantate chantée le 26 décembre)
L'adoration des bergers (troisième cantate chantée le 27 décembre)
La Circoncision et le nom de Jésus (quatrième cantate chantée le 1er janvier)
Le voyage des Rois mages (cinquième cantate chantée le dimanche suivant le 1er janvier)
L'adoration des Rois mages (sixième cantate chantée pour l’Épiphanie)
La fuite en Égypte a lieu juste après la fin de l'œuvre (Matthieu 2:13 [archive]).
Bach voyait les six parties comme un tout unifié : l'édition a un titre unique Weihnachtsoratorium qui relie les six parties ensemble, mais même les numéros des sections se suivent de 1 à 64.
L'oratorio a été écrit pour les fêtes de Noël de l'hiver 1734-1735. La partition originale montre les détails des exécutions. Les cantates ont été entendues dans les deux plus importantes églises de Leipzig, Saint-Thomas et Saint-Nicolas.
Bach exprime l'unité de toute l'œuvre à l'intérieur de la musique elle-même, en partie à travers son usage des tonalités. Les parties I et III sont écrites en ré majeur, la partie II dans sa sous-dominante en sol majeur. Les parties I et III sont de la même manière orchestrées avec des trompettes exubérantes, tandis que la partie II, pastorale en référence aux bergers, est, par contraste, orchestrée pour instruments à vents et ne comporte pas de chœur initial. La partie IV est écrite en fa majeur (la relative de ré mineur) et marque le point musical le plus éloigné de la tonalité du début de l'oratorio, elle est orchestrée avec des cors. Bach part alors pour un voyage de retour vers la tonalité initiale, via la dominante la majeur de la partie V jusqu'à la réapparition jubilatoire du ré majeur dans le final, formant un arc au-dessus du morceau. Pour renforcer ce lien entre le début et la fin de l'œuvre, Bach réutilise la mélodie du choral de la partie I Wie soll ich dich empfangen? dans le chœur final de la partie VI, Nun seid ihr wohl gerochen ; cette mélodie de choral est la même que celle de O Haupt voll Blut und Wunden, que Bach a utilisé cinq fois dans sa Passion selon saint Matthieu.
La musique montre une technique de la parodie particulièrement sophistiquée, par laquelle une musique existante est adaptée à un nouveau dessein. Bach a pris la majorité des chœurs et des arias dans des œuvres écrites quelque temps auparavant. La plupart de ces musiques étaient profanes, c'est-à-dire écrites à la gloire de souverains ou de notables locaux, hors de la tradition de l'exécution dans une église.
Basler Kammerorchester

Fondé en 1984 par des diplômés de diverses académies musicales suisses, le kammerorchesterbasel – l’Orchestre de chambre de Bâle – compte aujourd’hui parmi les orchestres de chambre les plus demandés d’Europe. Avec ses programmes associant musique ancienne et contemporaine, cet orchestre perpétue une tradition établie avec succès à Bâle par le mécène et chef d’orchestre Paul Sacher.
Au cours de ces dernières années, lors de nombreux festivals de musique, le kammerorchesterbasel a acquis une réputation internationale. Il se produit régulièrement dans des salles de concert de renommée européenne, notamment à Londres, Amsterdam, Cologne, Berlin, Zurich, Munich, Vienne, Valence ou Paris.
L’orchestre collabore de manière continue avec les chefs d’orchestre Giovanni Antonini, David Stern, Paul McCreesh, Kristjan Järvi et Paul Goodwin. La présentation intégrale des symphonies de Beethoven et leur enregistrement sous la direction de Giovanni Antonini constituent un point fort des activités du kammerorchesterbasel.
Depuis juillet 2007, le Crédit Suisse est sponsor principal et partenaire du kammerorchesterbasel.
Au cours des dernières années, le kammerorchesterbasel a reçu le premier prix Junge Ohren pour le projet de médiation musicale Windrose en collaboration avec les projets d’éducation de la région de Bâle (2007). Le prix Echo Klassik lui a été décerné pour l’enregistrement des Symphonies nos 3 et 4 de Beethoven, sous la direction de Giovanni Antonini (Sony BMG Classical), dans la catégorie «Ensemble/Orchestre de l’année 2008».
Écrit par {{comment.name}} le {{comment.date}}
{{comments.length}} Chapitrage(s)