Au temps où les Arabes dansaient @ Théâtre Joliette-Minoterie 2014

Théâtre Joliette-Minoterie Dramateek 0

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« Cette pièce, initialement un projet de cabaret, a, au fil des répétitions et des événements politiques, évoluée vers plus de radicalité. J’ai été comme empêché d’aller vers la forme du cabaret pour célébrer ce monde disparu. 

Les Arabes ont longtemps vécu sur des rythmes magiques, ceux des films des années 40, 50, 60 et 70…  avec leur féérie, leur décor de carton-pâte et leur atmosphère toute faite de faux et de clinquant. Les acteurs chantaient sans cesse, dansaient, s’aimaient sur les grands écrans des nombreux cinémas, puis dans le cadre des télévisions des salons familiaux. Sans condamnation, sans prohibition, nous contemplions le monde brillant, laqué et fardé de ces demi-dieux de la comédie, nous suivions leurs drames et leurs émotions, nous fredonnions les chants qu’ils entonnaient.

La danse du ventre survenait, elle prenait sa place, en acmé du film ou du spectacle, comme en son centre. Le ventre et son nombril étaient le lieu où convergeaient nos regards fascinés.

Aujourd’hui que la nostalgie elle-même semble lointaine, alors que nous repensons à cet âge d’or, à ces années de gloire et de fausses blondeurs, la danse (des) arabe(s) apparaît comme l’épicentre de secousses à venir, le nombril semble vibrer et vriller, au bord du précipice, flirtant avec le chaos.

La violence de notre monde a pénétré le carton-pâte des décors, elle le renverse pour en signifier la fin, la fin d’un temps qui n’était qu’illusion, une illusion douce, sucrée, ronde.

Au temps où les Arabes dansaient…

 est l’écho lointain de ces chants et ces danses, pris dans la

tendresse de l’espoir et du souvenir, dans la ferveur des cœurs et des corps. C’est aussi l’une des

faces d’un présent cruel, terne et frappé de stupeur. »

Radhouane El Meddeb
 

Mêlant courage et sensualité, la démarche de Radhouane El Meddeb est portée par le désir : « une envie de danser entre démesure et ravissement ». Cette pièce – chorégraphiée pour des interprètes masculins transgressant les conventions de la danse orientale – multiplie ses motifs de réflexion et trouble les sens.

Parfois pures silhouettes au lointain ou s’avançant en ligne en bord de scène, les quatre danseurs de Au temps ou  les Arabes dansaient..., porteurs de féminité dans leur mouvement, s’exposent au tabou. En fond de scène d’autres présences, des icônes, des voix, féminines. Un climat nostalgique sous le voile du cinéma égyptien des années 50, l’âge d’or de la liberté de création dans les pays arabes. Le temps a passé et le chorégraphe tunisien Radhouane El Meddeb, porteur d’un autre langage, pose un regard différent tant sur la tradition que sur le monde contemporain, tant du point de vue oriental qu’occidental. Il étend son geste, troublant l’espace par la radicalité de sa vision. Il met en marche un autre corps. « Les hommes arabes ont toujours caché leur propre féminité. Et aujourd’hui, il semble que tout le monde ait peur de bouger, de s’exprimer. D’où mon envie de mettre en avant ce bassin qui vibre ! » Cette danse tant célébrée et méprisée dans le même temps. Ondulations et fascinantes pulsations font ici le pari de la libération, en premier lieu, celle des corps.

 
Interprètes : Youness Aboulakoul, Rémi Leblanc-Messager, Philippe Lebhar, Arthur Perole
 

Théâtre Joliette-Minoterie

Le Théâtre Joliette-Minoterie, anciennement La Minoterie, est une scène conventionnée pour les écritures contemporaines. Après plus de 25 ans de programmation dans l'ancien théâtre improvisé, un nouveau théâtre est construit à la Joliette en 2013, dirigé par Pierrette Monticelli et Haïm Menahem.

Eclectisme et exigence artistiques définissent la ligne artistique de la programmation. De grandes figures de la scène contemporaine internationale y côtoient les artistes de compagnies nationales et régionales. Le Théâtre Joliette-Minoterie est également un lieu de résidence artistique. Véritable fondement des actions du Théâtre Joliette-Minoterie, la notion de résidence longue est au cœur du projet artistique. Les compagnies en résidence longue permettent également d’instaurer une relation pérenne avec les habitants de la Joliette à travers différents projets d’action culturelle.

Le Théâtre Joliette-Minoterie, c’est aussi :
• Une Bibliothèque de théâtre contemporain en libre accès du lundi au vendredi
• Les rendez-vous du samedi
• Les Entre 2, pendant la pause déjeuner
• Les avant et après-spectacles
• Les projets de proximité, signes de son engagement constant pour encourager l’accès à tous aux pratiques culturelles et artistiques
• Les ateliers Théâtre pour amateurs


Architecture
Le théâtre a été pensé sur le schéma de l’ancienne Minoterie avec la même volonté d’être accueillant, ouvert sur son environnement. On retrouve l’ensemble des espaces inscrits dans un bâtiment moderne, atypique et chaleureux avec deux salles de spectacles en sous-sol (une grande salle de 280 places et une petite salle modulable de 120 places), deux studios, un grand hall regroupant le bar, le foyer et la Bibliothèque, avec un atrium central au rez-de-chaussée s’ouvrant largement sur la nouvelle Place Henri Verneuil.
  • 2 Place Henri Verneuil - 13002 Marseille
  • web

Radhouane El Meddeb

Formé à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Tunis, Radhouane El Meddeb est consacré « jeune espoir du théâtre tunisien » en 1996 par la section Tunisie de l’Institut International de Théâtre. Il est ensuite recruté comme comédien dans le cadre de l’atelier de formation et de recherche du Théâtre National de Toulouse sous la direction de Jacques Rosner.

En Tunisie, il collabore avec Fadhel Jaîbi, Taoufik Jebali et Mohamed Driss, artistes phares du monde arabe ; en France, il travaille avec les metteurs en scène Jacques Rosner, Lotfi Achour et Catherine Boskowitz, et il collabore artistiquement avec des auteurs contemporains tels que Natacha de Pontcharra, Adel Hakim et Camille de Toledo ; Au cinéma, il joue dans deux films de Férid Boughedir : "Un été à la Goulette et Halfaouine", "L’Enfant des terrasses".

Durant ces années consacrées au théâtre, il travaille ponctuellement avec des chorégraphes tunisiens en tant qu’interprète et collaborateur artistique. Passionné par la danse, il se nourrit également des masters class proposés par Lisa Nelson et Jean Laurent Sasportes, en Europe. Parce que le théâtre ne lui suffit plus, en 2005, il signe sa première création, un solo « pour en finir avec MOI », comme une introspection intime, une expérience vitale. Une véritable révélation qui le fait entrer dans la danse et devenir chorégraphe-interprète. Présenté aux Rencontres chorégraphiques de Carthage, ce spectacle est repéré par les professionnels et constitue un moment charnière dans sa carrière. Il multiplie ensuite les créations en France, en commençant dès l’année suivante, par le solo Hûwà, Ce lui pour Montpellier Danse 2006.

En 2007, il intègre la distribution de 1000 Départs de Muscles, création d’Héla Fattoumi et Éric Lamoureux.

En 2008, il présente sa création Quelqu’un va danser pour les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis. Cette même année, il conçoit au Centre National de la Danse à Pantin (CND) la performance Je danse et je vous en donne à bouffer.

En 2008 et 2009, Radhouane El Meddeb intervient dans le cadre des dispositifs « Corps produit, corps productif » organisé par les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis et « Mon corps mon lieu » notamment soutenu par la Fondation Culture et Diversité. Il s’agit d’ateliers de sensibilisation à la danse contemp€oraine, de transmission d’écriture chorégraphique auprès d’un public large, réunissant à la fois des jeunes issus de Zones d’Éducation Prioritaire, des femmes adhérentes aux associations de quartiers, ou encore des personnes âgées.

En 2010, il crée au CND sa première pièce de groupe Ce que nous sommes, avec cinq danseurs, qui tournera dans toute la France pendant deux ans.

En décembre 2010, il collabore avec Stéphane Gombert pour Chant d’amour, création autour d’un roman et d’un film de Jean Genet, qu’ils présentent au Collectif 12 à Mantes la Jolie. Le processus de création commence dès 2009 au Théâtre Babel à Beyrouth avec le soutien du Centre culturel français.

A partir de janvier 2011, Radhouane El Meddeb devient artiste associé au CENTQUATRE-PARIS. Il y présente A l’Etroit en mars 2011, une création à l’initiative du festival Concordan(s)e et en collaboration avec l’auteur Philippe Adam.

Il met en scène la performance Tunis, le 14 janvier 2011 au Beirut Art center au Liban à l’occasion du Meeting Point 6.

En juillet 2012 au festival Montpellier Danse, il crée et danse le solo Sous leurs pieds, le paradis, dont il partage l’écriture chorégraphique avec Thomas Lebrun.

En 2012, Matias Pilet et Alexandre Fournier l’invitent à chorégraphier le duo de nouveau cirque Nos limites, présenté à partir de 2013 au CENTQUATRE-PARIS.

En 2014, il crée une nouvelle pièce de groupe « Au temps où les Arabes dansaient… », une pièce pour 4 danseurs, dans le cadre du Festival international CDC Toulouse et région Midi-Pyrénées et au CENTQUATRE-PARIS.

En 2015 Radhouane El Meddeb, avec le soutien du Centre des Monuments Nationaux dans le cadre de la première édition de la manifestation Monuments en Mouvements donna la première de Heroes, prélude, pièce pour 10 interprètes issues des danses urbaines au Panthéon à Paris.

Est invité par la Biennale de Venise de danse, dans le cadre de La Biennale Collège pour crée le spectacle « Nous serons tous des étrangers » au Campo San Trovaso de Venise.

Parallèlement à ses créations, Radhouane El Meddeb est désigné rapporteur pour la scénographie, la mise en scène et la chorégraphie, au jury chargé de la sélection des pensionnaires de l’Académie de France à Rome pour les années 2012 et 2013.

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