Beethoven Symphonie no.5

Opéra National de Paris ClassicAll 104

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Ludwig van Beethoven: Symphonie no.5 en ut mineur op.67
Orchestre de l'Opéra National de Paris
Philippe Jordan, direction

1. Allegro con brio
2. Andante con moto
3. Allegro (Scherzo)
4. Allegro

La symphonie no 5 en ut mineur, op. 67, dite Symphonie du Destin, a été écrite par Ludwig van Beethoven en 1805-1807 et créée le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien de Vienne3. Le compositeur a dédié l'œuvre au prince Lobkowitz et au comte Razumovsky, un diplomate russe qui avait commandé trois des quatuors à cordes4 de Beethoven.

La composition fut menée en parallèle avec celle de la Symphonie nº 6, dont la première eut lieu durant le même concert. Au cours de cette période marquée par les guerres napoléoniennes (occupation de Vienne en 1805), Beethoven, au milieu de la trentaine, était de plus en plus frappé par la surdité.

Cette symphonie a acquis une grande renommée dès les premiers temps qui ont suivi sa première exécution. E.T.A. Hoffmann l'a alors décrite comme l'« une des œuvres les plus marquantes de l'époque ». Elle est au fil du temps devenue l'une des compositions les plus populaires de la musique classique et est fréquemment jouée et enregistrée.

On retrouvera cette intensité dans les œuvres de Beethoven en do mineur, son 3e concerto pour piano et son quatuor opus 18 no  4. Mais tout le génie de Beethoven se remarque surtout dans cette symphonie elle-même, composée en même temps que la suivante en fa majeur, « Pastorale », et que la Fantaisie pour piano, chœurs et orchestre op. 80, où Beethoven manifeste déjà l'envie d'ajouter la voix à la symphonie.

Il n'est pas possible de déterminer une date précise pour la composition de la Cinquième symphonie de Beethoven. Cette œuvre qui montre l'apparence d'une immédiate spontanéité est l'une de celles — les cahiers d'esquisses laissés par Beethoven le montrent — dont la maturation fut la plus longue. Quelques éléments thématiques hantaient déjà l'imagination de Beethoven en 1795 environ. Il se peut qu'à cette époque Beethoven ait pris connaissance des musiques composées pour les cérémonies publiques de la France révolutionnaire par Claude Joseph Rouget de Lisle (Hymne Dithyrambique sur la conjuration de Robespierre, 1794), François-Joseph Gossec (Le triomphe de la République, 17937) ou Luigi Cherubini (Hymne au Panthéon, 1794), le compositeur contemporain qu'il admirait le plus.

On trouve les premières véritables ébauches dans les cahiers de 1803, mêlées aux esquisses de sa Troisième symphonie9 et « elle appartient manifestement au même stream of consciousness » selon Chantavoine.

Cependant, Beethoven a interrompu son élaboration à de nombreuses reprises pour travailler à d'autres créations, entre autres la première version de Fidelio — dont le finale en ut majeur n'est pas sans analogie avec celui de la Cinquième symphonie —, la Sonate pour piano nº 23 dite « appassionata », les quatuors à cordes nos  7, 8 et 9, son Concerto pour violon, son Concerto pour piano nº 4, la Quatrième symphonie, ou encore la Messe en ut majeur.

L'écriture de la Cinquième ne commença vraiment qu'en 1805, le gros du travail eut lieu en 1807 et la partition ne fut achevée qu'au début 1808, au plus tard le 3 mars selon Nottebohm. Une lettre de Beethoven au comte Franz von Oppersdorf en mars 1808 mentionne l'achèvement d'une symphonie: « Le dernier mouvement de la Symphonie a trois trombones et un octavin — et bien qu'à vrai dire il n'y ait pas trois timbales, cette combinaison d'instruments produira quand même plus de bruit et, qui plus est, un bruit plus agréable que six timbales. »

La première de la cinquième symphonie eut lieu le 22 décembre 18081 lors d′un grand concert au Theater an der Wien. Beethoven était sur le point de quitter Vienne pour entrer au service de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, en tant que Kappelmeister à Kassel et voulait offrir aux Viennois un immense concert (une Académie selon le terme en usage à l'époque). L'avis paru dans la Wiener Zeitung du 17 décembre 1808 stipulait qu'il s'agissait de morceaux entièrement nouveaux de Beethoven.

Les œuvres présentées n'étaient finalement pas toutes nouvelles. L'air de concert « Ah, perfido » date de la tournée de 1796 (Prague, Dresde, Leipzig, Berlin). Ici, Beethoven évoque clairement la douleur du départ, les adieux adressés au public viennois et son regret de le quitter: « Aie pitié, ne me dis pas adieu. Que ferai-je sans toi? Tu le sais, mon bien-aimé, je mourrai de douleur. »

On remarquera que les deux symphonies furent présentées au public dans l'ordre de numérotation inverse de celui que nous connaissons aujourd'hui. L′Ut mineur était la 6e alors que la Pastorale était la Cinquième. Toutefois, lors de leur parution chez Breitkopf & Härtel en avril 1809, elles portent leur numéros définitifs : l'Ut mineur devient la 5e Symphonie avec le numéro d'opus 67, et la Pastorale devient la 6e avec le numéro d'opus 68.

La création de la Cinquième se solda par un fiasco : un programme d'environ quatre heures, joué dans une salle glaciale, après une seule répétition, par des musiciens pour la plupart de second ordre, exigeait trop des exécutants et de l'auditoire. La qualité de la prestation laissa particulièrement à désirer car, avec son caractère emporté, Beethoven s'était mis l'orchestre à dos :

    « L'orchestre du Theater an der Wien était tellement monté contre lui qu'il n'y avait plus que les chefs d'orchestre Seyfried et Clément pour vouloir avoir affaire à lui ; et il fallut user de beaucoup de persuasion et mettre la condition que Beethoven ne serait pas présent dans la salle pendant les répétitions pour que les musiciens consentent à jouer. Pendant les répétitions, qui avaient lieu dans le grand local situé derrière la scène, Beethoven allait et venait dans une pièce voisine. »

Les parties furent publiées quelques mois après la première, en avril 18091 par Breitkopf & Härtel à Leipzig, avec une double dédicace : « A son Altesse Sérénissime Monseigneur le Prince régnant de Lobkowitz, duc de Raudnitz » et « A son Excellence Monsieur le Comte de Razoumovsky ». L'éditeur Härtel s'était rendu à Vienne en août 1808 pour négocier directement avec Beethoven et intensifier leurs relations d’affaires. Il avait remis au compositeur la coquette somme de 100 ducats en espèces pour les numéros d’opus 67-70, la Cinquième et la Sixième Symphonie, la Sonate pour Violoncelle en la majeur et deux Trios pour Piano et se fit attester simultanément la propriété de ces œuvres.

Il faut remarquer que cette édition princeps de Leipzig fut préparée à partir des copies de partition (Stichvorlage) fournies par Beethoven plusieurs mois avant la première, alors que la composition n'était pas encore fixée — Beethoven le reconnaît lui-même dans une lettre à Gottfried Christoph Härtel le 4 mars 1809 — et qu'il continuait à retoucher sa symphonie à Vienne. L′édition princeps contenait déjà quelques coquilles par rapport au manuscrit original de Beethoven, malgré les révisions du compositeur lui-même. Il semble que l'éditeur et le compositeur aient tous deux renoncé à des corrections par souci pratique ou en attendant une édition complète ultérieure. La deuxième impression à l'automne 1809 comportait encore des erreurs que Beethoven reprocha vertement à son éditeur. D'après Gabor Darvas après quelques années de controverses sur la publication de 1825 et l'intervention personnelle de Mendelssohn lui-même, deux mesures inutiles situées après la 273e du 1er mouvement furent retirées. La parution ultérieure, chez le même éditeur en mars 1826, fut préparée à partir de l′autographe et des parties sans tenir compte de manière plus adéquate des autres manuscrits liés à l'œuvre depuis 1809.

Les parties originales avec les corrections de la main de Beethoven furent conservées par Breitkopf & Härtel jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et furent perdues en 1943 — à part 116 des 182 pages photographiées — de même qu'une autre copie de la partition. Cependant, une copie des parties ayant servi à la première et aux exécutions ultérieures par la Gesellschaft der Musikfreunde à Vienne rend possible une reconstruction de la version de Vienne.

Le Palais Garnier

Opéra National de Paris

1661
Louis XIV fonde l’Académie royale de Danse, avec pour mission de former les artistes et de codifier l’art chorégraphique.

1669
L'Académie royale de Musique est fondée à l'instigation de Colbert. Sous la tutelle royale, cette institution rassemble une troupe de chanteurs, le premier orchestre professionnel de France et le corps de Ballet de l’Académie royale de Danse. Egalement nommée Académie d’opéra ou Opéra, elle a pour mission de promouvoir l’opéra français à Paris et dans les villes les plus considérables du royaume. L’Académie n’est pas subventionnée : elle vit de ses recettes propres. Ce n’est qu’après la Révolution française que son directeur bénéficiera d’une aide de l’Etat moyennant un cahier des charges. Le Roi lui octroie un privilège : le monopole de la représentation des pièces de théâtre en musique. De 1672 à 1687, Lully est directeur de cette Académie pour laquelle il compose vingt ouvrages, parmi lesquels Cadmus et Hermione (1673), considéré comme le premier opéra français, Armide (1674) et Alceste (1686).
Evénement fondateur de l’histoire de l’art lyrique en France, la création de l'Académie royale de Musique fait aussi date dans l’histoire du Ballet. L’art chorégraphique, jusqu’alors dévolu au divertissement de la Cour, dispose désormais d’une scène : la troupe danse dans les intermèdes des opéras. Peu à peu, le Ballet conquiert son indépendance jusqu’à avoir son propre répertoire au XIXe siècle, à l’époque des grands ballets romantiques.
Les deux siècles suivant sa création voient l'Opéra changer onze fois de lieu. Il occupe ainsi les salles de la Bouteille (1670-1672), du Jeu de paume (1672-1673), du Palais-Royal (1673-1763), des Machines (1764-1770), la seconde salle du Palais-Royal (1770-1781), des Menus-Plaisirs (1781), de la Porte Saint-Martin (1781-1794), de la rue de Richelieu (1794-1820), le Théâtre Louvois (1820), les salles Favart (1820-1821) et Le Peletier (1821-1873).

1681
Le Ballet de l’Opéra cesse d’être une troupe exclusivement masculine.

1733
A cinquante ans, Jean-Philippe Rameau fait ses débuts à l’Académie royale de Musique avec une tragédie lyrique composée sur le Phèdre de Racine : Hippolyte et Aricie. Triomphe. Dans la salle, le vieux compositeur André Campra note qu’il y a assez de musique dans cet opéra pour en faire dix. C’est après cette représentation mémorable que Rameau, dont le répertoire ne comptait alors que quelques pièces, va devenir le génie musical que nous connaissons. En vingt ans, il composera une douzaine d’ouvrages pour l’Académie, parmi lesquels Les Indes galantes (1735) et Les Paladins (1757). A propos de la représentation de Platée en 1745, l’Encyclopédie note qu’il s’agit là d’un composé extraordinaire, assemblage nouveau en France de grandes images et de tableaux ridicules, de la plus noble et de la plus puissante musique.

1774
En Europe, l’opéra est entré dans une phase de profonds changements qui marqueront à jamais son histoire. Alors que Mozart s’apprête à quitter son Salzbourg natal pour prendre son envol, après Vienne, Christoph Willibald Gluck arrive à Paris dans le but d’appliquer sa réforme à l’opéra français. Ses œuvres, parmi lesquelles Iphigénie en Aulide (1774), Orphée et Eurydice (1774 pour la version française) et Iphigénie en Tauride (1779), toutes créées et représentées à l’Académie royale de Musique, deviennent le fer de lance d’un art lyrique nouveau en quête de naturel et de vérité dramatique.

1776
Considéré comme le créateur du ballet moderne, Jean-Georges Noverre est le premier à imposer le ballet d'action sur la scène de l’Opéra : pour la première fois, le corps de Ballet danse, non un intermède, mais un ballet narratif où l’histoire est développée par la danse et la pantomime.

1782
Luigi Cherubini compose avec Anacréon ou l'Amour fugitif son premier opéra pour l’Académie royale de Musique. Suivront Faniska (1806), Pygmalion (1809), Crescendo (1810), Abencérages ou l'Étendard de Grenade (1813) et Ali-Baba et les Quarante Voleurs (1833).

1784
Louis XVI dote officiellement l’Opéra d’une Ecole de danse, jusqu’alors Ecole de l’Académie.

1826
C’est encore pour l’Académie que Gioacchino Rossini compose ses derniers opéras. Ainsi, Le Siège de Corinthe (1826), Moïse et Pharaon ou le Passage de la mer Rouge (1827), Le Comte Ory (1828) et le monumental Guillaume Tell (1829).

1828
Le compositeur Daniel-François-Esprit Auber et le librettiste Eugène Scribe créent pour l’Opéra La Muette de Portici. Ce grand succès, qui joua un rôle important dans l’émergence du Grand opéra français, semble aujourd’hui tombé dans l’oubli. Suivront une demi-douzaine d’ouvrages, dont Le Philtre (1831), sur le livret duquel Gaetano Donizetti composera son Elisir d’Amore. Paris scellera à jamais la collaboration de ces deux artistes géniaux que furent Auber et Scribe en donnant leurs noms à deux rues qui mènent à l’actuel Palais Garnier.

1831
Après Auber, Robert le Diable, créé pour l’Opéra de Paris, marque la première collaboration d’Eugène Scribe avec un autre compositeur majeur de l’époque : Giacomo Meyerbeer. Gustav Kobbé a beau trouver grotesque l’histoire du fils de Satan amoureux d’une princesse, la musique de Meyerbeer transcende le livret et confère à la représentation un succès si sensationnel que l’Opéra, dit-on, fit fortune. Robert le Diable marque le début d’une longue et fidèle collaboration entre le compositeur, son librettiste et l’Opéra de Paris : citons Les Huguenots (1836) – l’opéra de la consécration -, Le Prophète (1849) et L'Africaine (achevé en 1865 après le décès de Meyerbeer). En mêlant la mélodie italienne, l’harmonie allemande, le rythme et la déclamation française, l’œuvre de Meyerbeer pose, avec Rossini et Halévy, les bases du Grand opéra français. Wagner l’imite avant de s’en détacher, Verdi ne rate jamais une première de ses opéras. Paris est désormais le passage obligé de tous les grands compositeurs.

1832
La Sylphide, créé pour l’Opéra par Philippe Taglioni, est le premier ballet à être dansée en tutus blancs.

1840
Auteur en Italie d’une œuvre foisonnante de plus de soixante opéras, Gaetano Donizetti crée avec La Favorite son premier ouvrage pour l’Opéra de Paris. Suivra Dom Sébastien, roi de Portugal en 1843.

1841
Giselle, de Jean Coralli et Jules Perrot, marque l’apogée du ballet romantique. Auteur du livret, Théophile Gautier a puisé dans la mythologie allemande la légende des fiancées défuntes qui attirent les voyageurs imprudents et les font danser jusqu’aux portes du Royaume des ombres.

1845
Avec La Juive, son œuvre la plus célèbre en cinq actes avec ballet, Jacques Fromental Halévy offre à l’Opéra de Paris un chef-d’œuvre du Grand opéra français, assurant au genre une grande postérité au cours du XIXe siècle. Suivra La Reine de Chypre en 1841. Halévy partage avec Gluck, Auber et Scribe le privilège de donner son nom à l’une des quatre rues adjacentes au Palais Garnier.

1847
Giuseppe Verdi compose son premier opéra pour l’Académie royale de Musique et pour Paris en s’essayant au genre du Grand opéra. Le demi-succès de Jérusalem, attribué à la médiocrité des interprètes, ne l’empêchera pas de composer Les Vêpres siciliennes (1855) puis Don Carlos (1867). Verdi a toujours eu avec l’Opéra de Paris une relation ambiguë : ne refusant jamais l’honneur qu’on lui faisait en lui commandant un ouvrage, pestant sans cesse contre les exigences de ce qu’il appelait la grande Boutique.

1851
Sapho, premier opéra de Charles Gounod, est créé pour l’Opéra, alors Académie impériale de Musique. Suivront notamment Polyeucte (1878) et Le Tribut de Zamora (1881).

14 janvier 1858
Alors que Napoléon III se rend en carrosse à l’Opéra, des anarchistes italiens à la solde de Felice Orsini lancent des bombes sur la foule. L’Empereur et son épouse réchappent miraculeusement de cet attentat qui fait huit morts et près de cent-cinquante blessés. Le lendemain même du drame, l’Empereur décide la construction d’une nouvelle salle.

1860
Organisation du concours international pour l’édification de l’Académie impériale de musique et de danse. 171 architectes y participent. Parmi les candidats, le méconnu Charles Garnier, alors âgé de 35 ans. Son projet tente de répondre à ce qu’il pense être le problème crucial de l’art de son temps : l’impossibilité de diffuser la création artistique pour le plus grand nombre. Il est proclamé vainqueur le 30 mai 1861.

1861
Richard Wagner fait son entrée à l’Opéra de Paris avec perte et fracas. La première de Tannhaüser déclenche dans la salle une nouvelle bataille d’Hernani. L’administration cède en annulant les représentations et le compositeur quitte Paris précipitamment. Qu’importe, dira Baudelaire qui prend la défense du génie : l’idée est lancée, la trouée est faite, c’est l’important.

1862
Peintre, critique d’art, Emile Perrin devient directeur de l’Opéra de Paris qu’il dirigera jusqu’en 1871.

Nuit du 28 au 29 octobre 1873
La salle Le Peletier est anéantie dans un incendie de plus de vingt-quatre heures et dont les causes demeurent indéterminées. En attendant l’ouverture du Palais Garnier, l’Opéra s’installe provisoirement salle Ventadour.

5 janvier 1875
Inauguration du nouvel Opéra. Le Palais de Charles Garnier devient la pièce maîtresse du nouveau Paris haussmannien. Napoléon III, mort deux ans auparavant, ne verra jamais l’Opéra qu’il avait commandé. Sur l’avenue qui mène à l’entrée principale, aucun arbre n’a été planté : les passants peuvent admirer sans entrave cette façade qui aurait dû devenir le symbole éclatant du pouvoir impérial. Les airs de La Juive sont les premiers à retentir dans l’enceinte de ce nouveau temple de l’art lyrique.

1914
Alors que la France entre dans la Première Guerre mondiale, Jacques Rouché est nommé directeur de l’Opéra de Paris, qu’il dirigera durant plus de trente ans.

1929
Ancien danseur des Ballets russes de Diaghilev, Serge Lifar est invité à créer un ballet pour l’Opéra : Les Créatures de Prométhée, sur la musique de Beethoven. L’année suivante, il devient Maître de Ballet et prend les rênes de la Compagnie à laquelle il consacrera plus de trente années de sa vie. Il crée une classe d’adage, qui permet aux danseurs de n’être plus les simples faire-valoir des ballerines, et développe son style néoclassique qui imprègnera Roland Petit et Maurice Béjart.
Lui aussi issu des Ballets russes, George Balanchine aurait pu lier son destin à celui de l’Opéra à la place de Lifar : c’est d’abord à lui que Jacques Rouché avait commandé la chorégraphie  des Créatures de Prométhée, avant que la maladie ne l’empêche de porter ce projet à son terme.

1933
A neuf ans, Roland Petit entre à l’Ecole de danse de l’Opéra. Il dansera par la suite dans le corps de Ballet comme sujet, avant d’en démissionner à vingt ans pour se consacrer à la chorégraphie. Il créera nombre de ballets pour l’Opéra de Paris, dont Notre-Dame de Paris, Adages et variations (1965), Le Fantôme de l’Opéra (1980) et Clavigo (1999).

1936
Création au Palais Garnier de l’unique opéra et chef-d’œuvre de Georges Enescu : Œdipe. Dans ses souvenirs, le compositeur roumain raconte comment lui est venue l’idée de son ouvrage après avoir été ébloui par une représentation de l’Œdipe Roi de Sophocle au Français.

1939
L’Etat rapproche l’Opéra Comique, en difficulté financière, du Théâtre national de l’Opéra pour former la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux. L’Opéra Comique retrouvera son autonomie en 1990.

1945
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Reynaldo Hahn, compositeur, chef d’orchestre et critique musical, devient directeur de l'Opéra de Paris.

1957
Création au Palais Garnier de la version française de Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc, dont la première italienne a eu lieu quelques mois plus tôt. Cette histoire bouleversante d’une jeune novice qui surpasse ses peurs pour suivre ses sœurs de congrégation à l’échafaud rencontre un immense succès. Jamais Poulenc ne mit autant de temps et d’énergie à la création d’une œuvre musicale.

1973
Compositeur, après avoir été directeur artistique de l’Orchestre de la Radio suisse alémanique à Zurich, directeur de orchestre de la radio allemande Norddeutscher Rundfunk puis intendant de l’Opéra de Hambourg, Rolf Liebermann est appelé à la tête de la Réunion des théâtres lyriques nationaux.

1974
Création de l’Opéra Studio, centre de formation lyrique résidant à la salle Favart. Il sera remplacé en 2005 par l’Atelier Lyrique.

1978
La Réunion des théâtres lyriques nationaux est dissoute au profit du Théâtre national de l'Opéra de Paris, dont Rolf Liebermann devient l’administrateur jusqu’en 1980.

1982
Jugeant la jauge du Palais Garnier insuffisante, le président François Mitterrand décide de la construction d'un nouvel opéra, moderne et populaire, dans Paris. Organisation du concours international auquel s’inscrivent 1700 architectes, pour 756 projets reçus.

1983
Création de l'Établissement public Opéra-Bastille (EPOB). A 37 ans, l’architecte uruguayen Carlos Ott remporte le concours.
Création au Palais Garnier de Saint François d'Assise, Scènes Franciscaines, opéra en trois actes et huit tableaux d’Olivier Messiaen, sous la direction musicale de Seiji Ozawa et dans la mise en scène de Sandro Sequi. Il fallut huit années à Olivier Messiaen pour écrire le livret et la partition de cet opéra, que Rolf Liebermann lui avait commandé dès 1975.
Après avoir mené une carrière internationale de danseur hors du commun, le chorégraphe Rudolf Noureev devient Directeur de la Danse à l’Opéra de Paris. Il quittera ce poste six ans plus tard, mais restera chorégraphe principal de la compagnie. Il s’attache notamment à remonter et adapter les œuvres de Marius Petipa, dont Dom Quichotte (1981), Raymonda (1983), Le Lac des Cygnes (1984), Casse-Noisette (1985) et La Bayadère (1992).

1984
Début des travaux pour la construction du nouvel Opéra.

1987
L’Ecole de danse trouve son emplacement actuel à Nanterre.


1988
Cofondateur et président de la maison de haute couture Yves Saint-Laurent, Pierre Bergé devient directeur du conseil d’administration de l’Opéra. Il organise notamment la cérémonie d’inauguration de l’Opéra Bastille.

13 juillet 1989
Inauguration de l’Opéra Bastille dans le cadre des manifestations du Bicentenaire de la Révolution française.

1990
Le Palais Garnier et l’Opéra Bastille forment l’Opéra de Paris. En mars est donné le premier spectacle lyrique à l’Opéra Bastille : Les Troyens d’Hector Berlioz, sous la baguette de Myung-Whun Chung, alors directeur musical de l’Opéra de Paris, et dans une mise en scène de Pier Luigi Pizzi. La première saison de l’Opéra Bastille débute en septembre.

1994
L’Opéra de Paris devient l’Opéra national de Paris. Ce changement d’intitulé souligne la volonté de l’Institution de rayonner au-delà des limites de la capitale.

1995
Après avoir été secrétaire général de la Réunion des Théâtres Lyriques nationaux, adjoint de Rolf Liebermann au Théâtre national de l’Opéra puis directeur du Grand Théâtre de Genève, Hugues R. Gall devient directeur de l’Opéra national de Paris.
Chorégraphe, pédagogue, ancienne danseuse du Ballet de l’Opéra, après avoir été notamment Inspectrice principale de la Danse à la Direction de la Musique et de la Danse au Ministère de la Culture, Administratrice générale de l’Opéra de Paris-Garnier puis Directrice adjointe chargée de la Danse, Brigitte Lefèvre devient Directrice de la Danse de l’Opéra national de Paris.

2004
Après avoir dirigé le Théâtre Royal de La Monnaie à Bruxelles, le Festival de Salzbourg et le premier cycle de la Ruhr Triennale, Gerard Mortier devient directeur de l’Opéra national de Paris.

2009
Metteur en scène à la carrière internationale, après avoir dirigé le Théâtre du Capitole de Toulouse, Nicolas Joel devient directeur de l’Opéra national de Paris. Philippe Jordan occupe à ses côtés la fonction de Directeur musical.

2014
Après avoir été secrétaire général du Théâtre d'Aubervilliers, co-directeur du Centre Dramatique national de Nice et du Théâtre des Bouffes du Nord, directeur du Théâtre du Châtelet, directeur général de l'Orchestre de Paris, directeur du Festival International d'Aix-en-Provence, surintendant et directeur artistique du Teatro alla Scala de Milan, Stéphane Lissner devient directeur de l'Opéra national de Paris.

Philippe Jordan

Directeur Musical de l'Opéra national de Paris et Directeur Musical désigné des Wiener Symphoniker à partir de la saison 2014/15, Philippe Jordan est, à 38 ans, déjà reconnu comme l'un des chefs d'orchestre les plus doués et les plus passionnants de sa génération.

Il prend à 6 ans sa première leçon de piano. A 8 ans, il rejoint les Zürcher Sängerknaben et à 11 ans débute le violon. En 1994, à l'age de 16 ans, il entre au conservatoire de Zurich où il obtient le diplôme de professeur de piano - avec mention. Il étudie parallèlement avec le compositeur suisse Hans Ulrich Lehmann et continue ses études de piano auprès de Karl Engel. Dans la même période il travaille comme assistant de Maestro Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner présenté au Châtelet. Il se produit régulièrement en tant que pianiste en récitals et musique de chambre.

Philippe Jordan commence sa carrière comme Kapellmeister au Stadttheater d'Ulm en 1994/95. De 1998 à 2001, il est Assistant de Daniel Barenboïm au Deutsche Staatsoper de Berlin. De 2001 à 2004, il est Directeur musical de l'Opéra de Graz et de l'Orchestre Philharmonique de Graz. Pendant ce temps, il fait ses débuts dans les plus importants Opéras et festivals internationaux comme le Houston Grand Opera, le Festival de Glyndebourne le Festival d'Aix-en-Provence, le Metropolitan Opera, le Royal Opera House Covent Garden, le Teatro alla Scala, le Bayerischen Staatsoper de Munich, le Salzburger Festspiele (Così fan Tutte), le Wiener Staatsoper et le Festspielhaus Baden Baden (Tannhäuser). De 2006 à 2010 Philippe Jordan a été Principal Guest Conductor au Staatsoper Unter den Linden de Berlin.

En concert, Philippe Jordan a dirigé le Berliner Philharmoniker, le Wiener Philharmoniker, la Staatskapelle de Berlin, le Wiener Symphoniker, le RSO de Vienne, l'Orchestre Philharmonique de Radio France, le Philharmonia Orchestra de Londres, l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia, l'Orchestre de la Suisse Romande, le Tonhalle de Zurich, l'Orchestre de chambre d'Europe, le Mahler Chamber Orchestra, l'Orchestre Gustave Mahler des Jeunes, le NDR/ Sinfonie Orchester Hamburg, le DSO Berlin et l'orchestre du Mozarteum de Salzburg. En Amérique du Nord, il a dirigé les orchestres de Seattle, St. Louis, Dallas, Detroit, Chicago, Cleveland, Philadelphia, Washington, Minnesota, Montreal, New York et San Fransisco.

La saison dernière, Monsieur Jordan a fait ses débuts au Teatro alla Scala (Der Rosenkavalier). En concert, il a dirigé les Wiener Philharmoniker et l'orchestre de l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia.

Cette saison, Philippe Jordan a fait ses débuts au Festival de Bayreuth (Parsifal) et dirigera la reprise du Ring de Richard Wagner à l'Opéra de Paris. En concert, il dirigera les Wiener Philharmoniker, le Philharmonia de Londres, les Hamburger Symphoniker et fera ses débuts avec les Münchner Philharmoniker.

Philippe Jordan a enregistré en DVD Carmen (Glyndebourne Festival), Werther (Wiener Staatsoper), Doktor Faust (Opernhaus Zurich) et Salomé (Covent Garden), Tannhäuser (Baden Baden) les Nozze di Figaro (Opéra de Paris). Il a également enregistré pour Naïve l'intégrale des concertos pour piano de Beethoven avec François-Frédéric Guy et l'Orchestre Philharmonique de Radio France et Eine Alpensinfonie de Richard Strauss avec l'Orchestre de l'Opéra national de Paris récompensé par un "CHOC de l'année - Classica".

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