Marc Nammour / 99

Abbaye de Royaumont Jazzee 35

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Marc Nammour, direction artistique, poésie scandée, rap
Lorenzo Bianchi Hoesch, composition, musique électronique et traitement en temps réel

Amir ElSaffar, trompette, santur
Rishab Prasanna, flûte bansuri
Jérôme Boivin, contrebasse, basse électrique, claviers

« 99 »

Marc Nammour est né dans ce 99, ce reste du monde, et plus précisément au Liban. En effet, comme toute personne née à l’étranger et vivant en France, il porte ce numéro. C’est son département d’origine aux yeux de l’administration. C’est un département fantôme, une interrogation de l’identité, des identités.
Marc Nammour désire que la parole parle, et non pas qu'elle masque ou tue. C'est ce qu'on appelle un poète, un fabricant de parole (nous disent les Grecs). Alors il a voulu inviter d'autres 99, des musiciens sensibles à ce rapport entre musique et poétique.
Il confie donc à Lorenzo Bianchi Hoesch la direction musicale de la création. Celui-ci compose les titres, traite les instruments en temps réel et met en place la spatialisation du système de diffusion. Viennent se rajouter Amir ElSaffar mariant le jazz contemporain aux maqams irakiens à travers sa voix, sa trompette ou son santur ; Rishab Prasanna un virtuose de la flûte bansuri indienne ; Jérôme Boivin pour l’assise et le groove de ses basses fréquences.
Cette force poétique et sonore commune nous saisit d'une stupeur admirative. Parce qu'elle touche à l'art d'être ensemble, elle fait résonner une harmonique politique. Elle nous permet d'affronter avec eux les puissances qui bâillonnent et réduisent la parole à un autre silence, le silence de mort de ceux qui ferment les yeux sur les désastres qu'ils causent.

Le projet « 99 » devait se faire initialement avec la participation d'Abdullah Miniawy, chanteur suffi et jeune poète du Caire. Mais les tensions politiques du pays l’ont empêché de venir en France pour terminer la création. En effet la répression est actuellement féroce et plonge le pays dans un climat de terreur. Nous pensons à lui et à tous les opposants au régime, intellectuels, artistes et activistes de la scène alternative qui se battent pour une Egypte délivrée du joug de l’obscurantisme et d’une dictature à peine déguisée.

Abbaye de Royaumont

L’abbaye de Royaumont fut fondée en 1228 par Louis IX – futur Saint Louis – avec le soutien de sa mère Blanche de Castille. Richement dotée par le roi qui aimait à s’y retirer, elle connut au XIIIe siècle un grand rayonnement. Dès 1246, elle se dotait d’un « studium theologiae » qui fut confié à un dominicain, Vincent de Beauvais.
« Lector » à l’abbaye et précepteur des enfants royaux, Vincent de Beauvais était aussi l’auteur du « Speculum maius », fameuse somme encyclopédique des savoirs médiévaux qui fut réalisée avec l’aide des moines de Royaumont.

Affaiblie par la guerre de Cent Ans et les famines du Moyen Âge, l’abbaye fut encore fragilisée par sa mise en commende au XVIe siècle et l’intrusion, au cœur du monastère, de ces «abbés» souvent laïcs, plus préoccupés de plaisirs que de mortification. Ainsi, le 17 mars 1635, on donna à Royaumont un ballet de « La Merlaison », composé et dansé par le roi Louis XIII, sur le thème de la chasse aux merles !

Déclarée « bien national » en 1790, elle ne comptait plus que dix moines lors de sa mise aux enchères en 1791. Son nouveau propriétaire la transforma en filature de coton, détruisant l’église dont les matériaux furent notamment employés à la construction d’un village ouvrier. Dans les années 1830, en dépit de cette activité industrielle, le hameau de Royaumont était devenu une villégiature prisée par l’aristocratie et la grande bourgeoisie parisiennes, attirées par ses ruines romantiques, son cadre forestier et la renommée de son théâtre privé. Après plusieurs reconversions, la fabrique fit faillite et fut fermée en 1859.

L’abbaye retrouva sa vocation première et, en 1869, accueillit le noviciat des religieuses de la Sainte-Famille de Bordeaux, qui entreprirent de la restaurer dans un « pur » style néogothique. En 1905, les lois Combes les contraignirent à l’exil et Jules Goüin, président de la Société de Construction des Batignolles, acquit l’ancien monastère dont il fit une résidence de campagne. Il poursuivit la restauration des bâtiments, qui abritèrent un hôpital pendant la Première guerre mondiale.

Dans les années 30, son petit-fils Henry Goüin gérait la propriété familiale. Suivant l’exemple déjà fameux de Paul Desjardins et de ses « décades de Pontigny », séduit par les initiatives du Front populaire en faveur des travailleurs, il décida d’ouvrir les portes de Royaumont aux artistes et intellectuels nécessiteux, pour offrir le « loisir de méditer – éventuellement de créer – à ceux que trop souvent les difficultés matérielles de la vie contraignent à vivre dans des lieux dont la beauté et la poésie sont absentes […] ». Le 15 mai 1938, il inaugure avec son épouse, Isabel Goüin-Lang, le Foyer de Royaumont, lieu de travail et de repos pour artistes et intellectuels. Vingt-six ans plus tard, en 1964, le projet sera pérennisé sous la forme d’une Fondation Royaumont (GoüinLang) pour le progrès des Sciences de l’Homme.

Réfectoire des moines, 1936  Réfectoire des moines aujourd'hui

Ainsi, après avoir été monastère, usine textile, village et noviciat, l’abbaye deviendra au cours du XXe siècle un lieu de rencontre et d’échanges majeur, pour plusieurs générations d’intellectuels français et étrangers, dans le domaine des sciences humaines et de la musique ; avant de s’imposer comme un lieu de recherche, de formation et de production artistiques internationalement reconnu.

  • FONDATION ROYAUMONT F-95270 ASNIÈRES SUR OISE FRANCE
  • web

Marc Nammour

Marc Nammour, né en 1978, est un rappeur et poète français d’origine libanaise, membre du groupe La Canaille, mais aussi d’autres projets, notamment aux côtés de Serge Teyssot-Gay et son groupe Zone Libre.

Né à Beyrouth en 1978, Marc Nammour arrive en France en 1986 après que sa famille a fui la guerre civile. Il grandit à Saint-Claude, une cité ouvrière du Jura3. Il travaille un temps en usine, de nuit, avant d'aller à Paris pour se lancer dans la musique. Il fonde La Canaille en 2003, au côté de Jérôme Voisin, Valentin Durupe et Alexis Bossard.

À partir de 2010, il collabore régulièrement avec le guitariste Serge Teyssot-Gay, au sein de divers formations, travaillant des textes d'Aimé Césaire ou encore de la poésie moyen-orientale. Rappeur engagé5, il publie en 2015 un album au côté de Zone Libre et Mike Ladd, un rappeur américain, intitulé PolyUrbaine.

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