
Nikolai Rimski-Korsakov: Suite de La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia
Igor Stravinsky: Chant Funèbre, op. 5
Igor Stravinsky: L’Oiseau de feu
Orchestre du Théâtre Mariinsky
Valery Gergiev, direction
« Chant funèbre, la meilleure de mes œuvres avant L'Oiseau de feu » disait Stravinsky. Cette partition de 106 mesures, disparue pendant 106 ans, est interprétée pour la première fois depuis sa création. Retrouvez Valery Gergiev et l'Orchestre du Théâtre Mariinsky dans un concert historique en direct de la ville où tout a commencé : Saint-Pétersbourg !
Il y a un an, une œuvre perdue de Stravinsky venait d'être retrouvée au milieu d'une pile de partitions poussiéreuses dans les archives du Conservatoire de Saint-Pétersbourg : Chant Funèbre. Une pièce de 12 minutes composée à la mémoire de Rimski-Korsakov, professeur de composition de Stravinsky. Chant Funèbre disparut immédiatement après l'enterrement du professeur en 1908. Le compositeur, qui s'en souvenait comme la meilleure de ses œuvres avant L'Oiseau de feu, écrivait dans ses Mémoires en 1935 :
« Malheureusement, la partition de cette œuvre a disparu pendant la révolution... Je ne me souviens plus de sa musique mais je me rappelle très bien l’idée dans laquelle je l’avais conçue. C’était comme un cortège de tous les instruments soli de l’orchestre venant tour à tour déposer, en guise de couronne, sur le tombeau du maître, chacun sa mélodie, et cela sur un fond grave de murmures en trémolo, à l’instar des vibrations des voix de basse chantant en chœur ».
Il s'agit pour les spécialistes d'une œuvre majeure – de nombreuses fouilles furent organisées à la chute du régime soviétique dans l'espoir de la retrouver. En vain.
Natalia Braginskaya, chercheuse en musicologie, caressait l'espoir de retrouver un jour le précieux document quand elle reçut un appel de la bibliothécaire du conservatoire de Saint-Pétersbourg, Irina Sidorenko : Chant Funèbre venait d'être retrouvé. Un an plus tard, Valery Gergiev et l'Orchestre du Théâtre Mariinsky interprètent la pièce miraculée.
La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia (russe : Сказание о невидимом граде Китеже и деве Февронии, Skazaniye o nevidimom grade Kitezhe i deve Fevronii) est un opéra en quatre actes de Nikolaï Rimski-Korsakov. Le livret de Vladimir Ivanovitch Belsky s'inspire de deux légendes russes : le conte d'Andersen La Bergère et le Ramoneur et celle de la ville de Kitège qui, devant la menace des Tatares et grâce aux prières de la sainte Fevronia, devint invisible et échappa aux envahisseurs. La légende est originellement chrétienne, mais Rimski et Belski ont cherché à effacer toute référence explicite et à réaliser une fusion de l'influence chrétienne et de la tradition populaire slave. Pour cette raison, l'opéra a été considéré par certains comme le Parsifal russe. Quoi qu'il en soit, la plupart s'accordent à voir en lui le chef-d'œuvre de Rimski-Korsakov, par son équilibre entre chant et orchestre, ses chœurs et ses airs profondément russes, et ses admirables passages orchestraux. L'opéra, achevé en 1905, est présenté pour la première fois au public au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg le 7 février 1907. Il reste cependant rarement représenté sur scène.
L'idée d'écrire un opéra intégrant les légendes de Kitège et de Ste Fevroniya prend corps dans l'esprit de Rimsky-Korsakov et de Belsky au cours de l'hiver 1898-1899, alors qu'ils travaillent sur Le Conte du tsar Saltan. L'idée de fondre les deux contes dans un seul opéra s'est imposée dès le début1. Le projet reste dans l'esprit du compositeur et de son librettiste mais le travail ne commence sérieusement qu'en 1903. Entre 1898 et le début de 1903, le compositeur est occupé à écrire la partition des opéras Le Conte du tsar Saltan, Servilia, Kachtcheï l'immortel et Pan Voyevoda2. Dans son ouvrage My musical life (Ma vie musicale), Rimsky-Korsakov mentionne : « au milieu de l'écriture de l'opéra Pan Voyevoda, Belsky et moi-même avons beaucoup réfléchi au sujet de La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia3 ». Rimsky-Korsakov écrit un brouillon du premier acte vers la fin de l'été. De son côté, Belsky termine le livret au printemps3 . C'est au cours de l'été 1904 que Rimsky-Korsakov termine la partition du second tableau de l'Acte III et entame l'orchestration de l'œuvre4. Dans le courant de l'été 1905, le compositeur peaufine la partition de Kitège tout en écrivant les « arrangements orchestraux » avant d'expédier une copie de l'œuvre aux fins d'impression5.
Fevronia vit dans la forêt. Le prince Vsevolod la rencontre en se perdant à l'occasion d'une partie de chasse. Il en tombe amoureux. Au cours des festivités du mariage, on apprend que les Tatars attaquent la ville du Petit Kitège et projettent de s'en prendre ensuite au Grand Kitège. Celui-ci sera finalement sauvé par un miracle qui le rend invisible. Les Tatars renoncent à leur projet.
Kitège est considéré comme le meilleur opéra de Rimsky-Korsakov. Il est souvent qualifié de « Parsifal russe ». Il ne fait pas partie du répertoire habituel des salles d'opéra à l'exception de la Russie. Il est cependant plus représentatif du style de Rimsky-Korsakov dont l'œuvre la plus connue est Le Coq d'or. L'œuvre est considérée comme une « somme des traditions nationales » présentes dans les opéras de Glinka et du Groupe des Cinq, en raison de l'utilisation qui est faite de l'histoire et de légendes russes, d'exotisme oriental, de l'imbrication du surnaturel et du réel. Rimsky-Korsakov lui-même considéra l'ouvrage comme son testament artistique et n'envisagea pas de composer un nouvel opéra jusqu'à ce que, contre toute attente, il écrive Le Coq d'or, une satire en réaction à des événements politiques survenus en Russie.
Étant athée, Rimsky-Korsakov s'est fréquemment servi de contes de fée. Kitège est le seul de ses opéras à faire appel au surnaturel et/ou à des thèmes religieux.
L'action se déroule en 1237, en Russie, quelque part le long de la Volga, aux abords de la ville de Kitège.
Prélude
L'orchestre décrit une forêt sauvage par un véritable « Hymne à la Nature ».
Acte 1
Les bois de Kerzhenskii
Ces forêts sauvages avec ses fourrés denses et ses marais sont la demeure de Fevronia (et de son frère, une plante grimpante qui colonise les arbres). Elle y habite une cahute. Fille de la Nature, elle a l'esprit rempli de rêves poétiques et s'entend à merveille avec les oiseaux et les animaux sauvages. Aucun des mystères que recèle la forêt ne lui échappe. Elle rencontre un prince qui s'est perdu dans la futaie au cours d'une partie de chasse. Il s'agit de Vsevolod, fils du Prince Yuri de Kitège qui s'éprend de sa beauté, de son intégrité, et de son amitié pour les gens et la nature. Ils chantent un duo d'amour au cours duquel le prince lui passe un anneau au doigt. Leur tête à tête est interrompu par les bruits lointains de la chasse. Le prince s'excuse, lui dévoile son identité et rejoint les chasseurs en lui promettant un retour proche.
Acte 2
La petite ville de Kitège
Des festivités se tiennent sur la place du marché où le passage du cortège de mariage de Fevronia et du prince Vsevolod est attendu. La foule se presse autour du bouffon et rit à ses facéties. Arrive un vieux chanteur de ballades qui égrenne un chant solennel. Les habitants fortunés de la ville pensent que le Prince aurait dû épouser une fille de plus noble ascendance. Ils persuadent Grishka Kuterma (l'ivrogne local) de ridiculiser la princesse. Le cortège approche au son de cloches. Selon la coutume, les invités lancent des gâteaux au miel, des rubans et des pièces de monnaie à la foule en guise de « rançon » pour le marié. La foule pourchasse Grishka et le cortège entame un chant nuptial. Les festivités s'interrompent brutalement à l'annonce que la ville est cernée par une armée de Tatars. Un chœur de lamentations s'élève du peuple. Fevronia, capturée par les Tatars, est rongée par l'anxiété en pensant au sort de son mari ainsi qu'à celui du grand Kitège qui sera, à son tour, attaqué par les Tatars. Grishka accepte de trahir la Russie et de conduire les Tatars dans la ville tandis que Fevronia prie pour rendre celle-ci invisible.
Acte 3
Scène 1 - Place de la Cathédrale au Grand Kitège
Ayant eu connaissance de l'invasion, les habitants du Grand Kitège se réunissent sur la place principale et prennent les armes au lever du jour. Fyodor Poyarok, le veneur du prince que les Tatars ont rendu aveugle, leur rapporte les atrocités commises au Petit Kitège. Un garçon annonce l'approche des Tatars. Les habitants se préparent à combattre. Le Prince prend la tête d'un bataillon qui entonne un chœur exprimant leur volonté de se battre jusqu'au bout. C'est alors qu'un miracle se produit : un brouillard doré s'étend sur le Lac et enveloppe la ville qu'il cache à la vue de l'ennemi et les cloches de l'église se mettent à sonner doucement par elles-mêmes. Un violent combat s'engage sur les rives de la rivière Kherzhenets.
Interlude
Un interlude symphonique composé à partir du thème musical du combat représentant les hordes tatares décrit la sinistre scène au cours de laquelle les Tatars défont l'armée ennemie et tuent le Prince Vsevolod. Il introduit :
Scène 2 - Sur les rives du lac Yar en face du Grand Kitège, la nuit
Après une longue marche à travers la nature sauvage, Grishka conduit les Tatars au bord du lac. Incapables de discerner la ville en raison du brouillard, les Tatars l'accusent de tricherie et l'attachent à un arbre avec l'intention de l'exécuter le matin. Ils allument des feux et se partagent leur butin. Burundai et Bedyai, deux chefs Tatars, se disputent au sujet de Fevronia. Bedyai est tué. Les Tatars se préparent pour la nuit et entament un chant triste. Ils s'endorment alors que l'on entend Fevronia en deuil de Vsevolod qui est tombé au cours du combat. Grishka, en proie au remords et craignant pour sa vie, la supplie de le libérer; ce qu'elle fait en pensant que sa gentillesse apaisera l'âme de Grishka. Ce dernier est la proie de cauchemars au cours desquels le carillon des cloches de Kitège se déforme dans son esprit. Il se précipite pour se noyer mais arrête son mouvement au bord du lac en constatant que la ville demeure invisible alors que son image se réfléchit sur l'eau et que les cloches sonnent plus fort dans son esprit. Il perd toute raison en s'enfuit dans la forêt en emmenant Fevronia à sa suite. Les Tatars se sauvent, également affolés par cette vision d'une ville invisible se réfléchissant sur l'eau.
Acte 4
La ville invisible
Scène 1 - Les bois de Kerzhenet, la nuit
Plongés dans une obscutité totale, Fevronia et Grishka sont exténués. Ce dernier est en proie au délire. Après avoir chanté une chanson ayant trait au démon et dansé frénétiquement, il se sauve en criant. Fevronia s'endort aux bruits qui viennent de la forêt. Dans son rêve, le paysage se transforme avec une éclosion de fleurs, de bougies dans les arbres, de chants d'oiseaux. Alkonost, le mythique oiseau de paradis lui apparaît pour lui annoncer qu'elle doit mourir. Elle appelle la mort de ses vœux tandis que son prince apparaît pour la conduire à Kitège. Sirin, un second oiseau de paradis, lui promet l'immortalité. Vsevolod, le prince Yuri et Fyodor Poyarok reparaissent.
Interlude symphonique
L'interlude musical conduit Fevronia et Vsevolod en direction de la cité invisible du Grand Kitège et amène à la :
Scène 2 - La Cité Invisible du Grand Kitège
Le Grand Kitège, transformé en Paradis, apparaît à nouveau dans toute sa magnificence. Sirin et Alkonost ont protégé les habitants du massacre. En hommage à Fevronia et Vsevolod, ceux-ci font entendre le chant nuptial qui avait été interrompu par l'arrivée des Tatars à l'Acte I. Le sort de Grishka perturbe la joie de Fevronia. Elle demande à Poyarok, le veneur du prince Vsevolod, de lui adresser une missive lui rapportant le miracle et lui adressant sa bénédiction. Un hymne de joie s'élève du chœur et termine l'opéra. Dieu, l'amour et la justice ont triomphé.
L’Oiseau de feu (en russe : Жар-птица, Jar-ptitsa) est un ballet en deux tableaux d’après un conte national russe. La musique a été composée par Igor Stravinsky en 1909-1910 sur la commande de Serge de Diaghilev. Il a été créé à l’Opéra de Paris le 25 juin 1910 par les Ballets russes sur une chorégraphie de Michel Fokine et sous la direction de Gabriel Pierné.
Il s’agit du premier grand ballet du musicien, qui le rendit aussitôt célèbre. Diaghilev renouvela par la suite régulièrement ses commandes pour Stravinsky jusqu’en 1928. Les premiers ballets à suivre L’Oiseau de feu ont été Petrouchka en 1911 et Le Sacre du printemps en 1913.
Destiné au ballet, L’Oiseau de feu a fait l'objet d'arrangements pour piano et ensemble de chambre et de trois suites pour orchestre datées de 1910, 1919 et 1945.
L’Oiseau-de-feu fut créé le 25 juin 1910 à l’Opéra de Paris, sous la direction de Gabriel Pierné. À l’exception des costumes de la Princesse et de l’Oiseau, qui sont de Léon Bakst, les décors et les costumes sont d’Alexandre Golovine. Tamara Karsavina danse le rôle-titre, Michel Fokine celui d'Ivan Tsarévitch, Vera Fokina (l'épouse de M. Fokine) celui de la princesse de la Beauté Sublime, Alexis Boulgakov celui de Kachtcheï l'Immortel.
Serge de Diaghilev entendit Stravinsky pour la première fois le 6 février 1909, jour où furent créés son Scherzo fantastique et son Feu d’artifice. Diaghilev fut très impressionné par cette dernière œuvre. Ayant déjà monté une saison de ses Ballets russes qui rencontra de grands succès à Paris en 1909, il désirait répéter l’expérience l’année suivante avec, entre autres, une œuvre inédite inspirée de la légende de l’Oiseau de feu. Anatoli Liadov devait initialement écrire la partition mais, étant un compositeur lent et méticuleux, il lui faudrait un an pour achever la pièce. Diaghilev fit donc appel au jeune Stravinsky, alors âgé de vingt-sept ans, pour le remplacer.
Michel Fokine réglait la chorégraphie au fur et à mesure que Stravinsky écrivait la partition, débutée en décembre 1909 et terminée le 18 mai 1910. Le 7 juin 1910, Stravinsky se rend à Paris pour assister aux dernières répétitions de l’Oiseau de feu. Il y est accueilli en triomphe. « Notez-le bien. C’est un homme à la veille de la gloire. », dira Diaghilev durant une répétition.
Le succès de l’œuvre est immédiat. Claude Debussy est le premier à montrer son enthousiasme en allant directement le féliciter. Maurice Ravel, Manuel de Falla, Florent Schmitt et Erik Satie montrent tous des signes d’admiration1. Diaghilev ne tardera pas à commander un second ballet à Stravinsky : Petrouchka. Stravinsky révisa la partition de l’Oiseau de feu en 1919.
Le ballet est divisé en dix-neuf « numéros », qui, par leurs titres, rendent assez bien compte de l’argument. Toutefois, il y a plusieurs manières d’interpréter le tout et de créer des histoires différentes à partir de ces numéros. La première source d’information pour cette histoire est le programme rédigé par les Ballets russes lors de la création du ballet le 25 juin 1910 :
« Ivan Tsarévitch voit un jour un oiseau merveilleux, tout d’or et de flammes ; il le poursuit sans pouvoir s’en emparer, et ne réussit qu’à lui arracher une de ses plumes scintillantes. Sa poursuite l’a mené jusque dans les domaines de Kachtcheï l’Immortel, le redoutable demi-dieu qui veut s’emparer de lui et le changer en pierre, ainsi qu’il le fit déjà avec maint preux chevaliers. Mais les filles de Kachtcheï et les treize princesses, ses captives, intercèdent et s’efforcent de sauver Ivan Tsarévitch. Survient l’Oiseau de feu, qui dissipe les enchantements. Le château de Kachtcheï disparaît, et les jeunes filles, les princesses, Ivan Tsarévitch et les chevaliers délivrés s’emparent des précieuses pommes d’or de son jardin2. »
Toutefois, le chorégraphe Michel Fokine, élabore déjà davantage le récit. Ivan Tsarévitch réussit en fait à capturer l’Oiseau de feu dans l’arbre aux pommes d’or du jardin de Kachtcheï et, en échange de sa liberté, l’Oiseau de feu donne une de ses plumes enflammées à Ivan en lui disant qu’elle lui sera utile. La porte du château de Kachtcheï s’ouvre et treize Princesses sortent, dont la Princesse de la Beauté Sublime. Elles jouent avec les pommes d’or et la Princesse de la Beauté Sublime fait tomber la sienne dans un buisson derrière lequel s’est caché Ivan. En la récupérant, elle le voit et ils tombent amoureux. Les Princesses retournent dans le palais et Ivan, ne pouvant vivre sans la Princesse de la Beauté Sublime, tente d’entrer dans le château, ce qui déclenche le carillon magique. Il est capturé par les gardiens de Kachtcheï, qui arrive et le questionne, mais Ivan lui crache au visage. Il est alors placé contre un mur de pierre et Kachtcheï débute l’incantation qui le changera en pierre. Soudainement, Ivan se souvient de la plume de l’Oiseau de feu. Il l’agite et l’oiseau apparaît, rompant le sortilège de Kachtcheï et l'endormant lui et ses serviteurs dans un profond sommeil. Ivan et la Princesse sont mariés et couronnés Tsar et Tsarine.
Mouvements retenus dans la plupart des représentations :
I. Introduction
Premier tableau
II. Le Jardin enchanté de Kachtcheï
III. Apparition de l'Oiseau de feu, poursuivi par Ivan Tsarévitch
IV. Danse de l'Oiseau de feu
V. Capture de l'Oiseau de feu par Ivan Tsarévitch
VI. Supplications de l'Oiseau de feu
VII. Apparition des treize princesses enchantées
VIII. Jeu des princesses avec les pommes d'or. Scherzo
IX. Brusque apparition d'Ivan Tsarévitch
X. Khorovode (Ronde) des princesses
XI. Lever du jour
XII. Ivan Tsarévitch pénètre dans le palais de Kachtcheï
XIII. Carillon Féerique, apparition des monstres-gardiens de Kachtcheï et capture d'Ivan Tsarévitch
XIV. Arrivée de Kachtcheï l'Immortel
XV. Dialogue de Kachtcheï avec Ivan Tsarévitch
XVI. Intercession des princesses
XVII. Apparition de l'Oiseau de feu
XVIII. Danse de la suite de Kachtcheï, enchantée par l'Oiseau de feu
XIX. Danse infernale de tous les sujets de Kachtcheï
XX. Berceuse (L'Oiseau de feu)
XXI. Réveil de Kachtcheï
XXII. Mort de Kachtcheï
XXIII. Profondes ténèbres
Second tableau
XXIV. Disparition du palais et des sortilèges de Kachtcheï, animation des chevaliers pétrifiés, allégresse générale

Théâtre Mariinsky
Le théâtre Mariinsky, aussi appelé théâtre Marie (en russe : Мариинский театр, de 1935 à 1992 appelé le Kirov), est une salle de spectacle de Saint-Pétersbourg en Russie, ainsi qu'une compagnie d’opéra, de ballet et de concerts.
Le théâtre a été construit comme l'un des théâtres de la troupe impériale. La troupe impériale de Saint-Pétersbourg a utilisé plusieurs théâtres : le théâtre de l'Ermitage (à partir de 1785), le théâtre impérial au Palais de Gatchina (depuis Paul Ier, à la fin du XVIIIe siècle, le théâtre Bolchoï Kamenny (1784-1886), le théâtre Alexandra (à partir de 1832, ensuite le théâtre est devenu dramatique), le théâtre Michel (à partir de 1833), le Théâtre-cirque (à partir de 1849).
Les mêmes acteurs ont travaillé sur toutes les scènes de ces théâtres, mais les orchestres étaient attachés à chaque théâtre.
Le Théâtre-cirque a brûlé en 1859, et à sa place on a construit un nouveau théâtre qui a reçu le nom de Mariinsky.
Le théâtre Mariinsky a été construit en 1860 par Alberto Cavos dans un style « Renaissance baroque » et nommé en hommage à Marie Alexandrovna, femme de l'empereur Alexandre II. Le théâtre fut ouvert au public le 2 octobre 1860 pour une représentation de l'opéra de Mikhaïl Glinka, Une vie pour le tsar.
Bientôt, il a été décidé de donner au théâtre de l'opéra, et un peu plus tard, à partir de Marius Petipa en 1870, de le consacrer aussi à des ballets. Le théâtre Mariinsky est devenu le théâtre d'opéra et de ballet. C'est là qu'eurent lieu les premières de nombreux opéras russes : Tchaïkovski, Rubinstein, Moussorgski, Borodine, Rimski-Korsakov, etc. C'est là que chantaient Fédor Chaliapine ou Sobinov3.
La salle a été construite sur la base d'une salle de spectacle existante qui abritait un cirque. Les architectes ont transformé la piste en parterre, modifié en profondeur les gradins et loges existantes, et supprimé une partie de ceux-ci pour construire une scène. De ce fait, la salle a une forme très originale, particulièrement large, qui conserve toutefois l'allure générale d'une salle à l'italienne en « U ». De fait, aucune scène au monde n'avait une telle largeur au moment où le Mariinsky a été construit[réf. souhaitée].
Petite cause, grands effets : très vite, les chorégraphes se sont rendu compte que cette largeur rendait caducs les formats d'occupation de scène qu'ils utilisaient jusqu'alors. Les chorégraphies traditionnelles semblaient vite ridicules au milieu de cette scène immense. Il a donc fallu inventer une nouvelle façon de penser l'occupation de la scène, ce qui provoqua une mutation profonde dans les chorégraphies.
Heures de gloire
Si le Mariinsky a toujours été constitué d'un doublet « lyrique plus danse », c'est surtout par son corps de ballet que le Mariinsky construisit sa réputation[réf. nécessaire], notamment sous l'impulsion de Marius Petipa, qui y créa plusieurs dizaines de chorégraphies, dont beaucoup sont encore dansées aujourd'hui.
La fin du XIXe siècle marque l'âge d'or de la compagnie, qui « invente » le ballet « à la russe », caractérisé par le spectaculaire et la durée des ballets, souvent supérieure à deux heures. Le Mariinsky est alors la référence mondiale de la danse[réf. souhaitée].
Toutefois, le corps de ballet reste une référence mondiale. Ainsi, l'orientation très moderniste prise par Michel Fokine, directeur du théâtre au début du XXe siècle, donnera naissance aux fameux Ballets russes, qui ne sont rien d'autre que le nom pris par la troupe du Mariinsky lors de ses premières tournées.
Ces tournées, organisées par Serge Diaghilev, présentent au monde entier les grands talents du Mariinsky de l'époque, et notamment Vaslav Nijinsky. Le triomphe des Ballets russes donne des idées d'indépendance aux vedettes de la troupe, qui quittent le corps de ballet officiel, tel Nijinsky qui rejoint à temps plein le projet de Diaghilev avant de fonder sa propre compagnie privée à Londres.
Quelques années plus tard, la Révolution russe provoque le déclin du Mariinsky, qui ne retrouva jamais son prestige, malgré la qualité jamais démentie de son école de danse.
Après la révolution de 1917, le théâtre a cessé d'être impérial et a acquis le statut d'auto-organisation. En 1920 il est rénommé en Théâtre d’État de l’opéra et ballet (en russe ГАТОБ ― GATOB) et en 1935, peu de temps après l’assassinat de Sergueï Kirov, chef communiste de Léningrad, son nom est attribué au théâtre. Le nom originel est restauré en 1992.
Les opéras des compositeurs étrangers ont été représentés plus souvent au Mariinsky que dans les autres théâtres musicaux du pays. En particulier, les années 1920 ont vu les premières sovietiques de Salomé (1924), Der ferne Klang (1925), Wozzeck (1927) et Rosenkavalier (1928). Vers le début des années 1930 le Mariinsky est à l’ombre du Théâtre Bolchoï, qui devient maintenant le théâtre de la cour protégé par les chefs communistes du pays. Les deux chef talentueux, Ari Pazovski et puis Boris Khaïkine sont déménagés à Moscou et y travaillent au Bolchoï.
Ainsi, tout au long du XXe siècle, le Mariinsky perd de son aura et a du mal à retenir les élèves qu'il forme, tels Rudolf Noureev, Natalia Makarova ou Mikhaïl Barychnikov. Certains choisissent de « trahir » pour rejoindre le Théâtre Bolchoï de Moscou (le rival historique, plus apprécié des autorités communistes que le Kirov du Léningrad d'alors). D'autres émigrent et quittent l'URSS pour vivre en Occident.
Le nouvel essor du Mariinsky commence à la fin des années 1980. En 1988 Valeri Guerguiev en devient chef principal, c’est à lui qu’on doit les festivals d’opéra consacrés à Modeste Moussorgski (1989), Piotr Tchaïkovski (1990), Sergueï Prokofiev (1991) et Nikolaï Rimski-
Depuis la fin du régime communiste, le Mariinsky cherche à se moderniser à grande vitesse pour conserver son rang et empêcher la fuite de ses vedettes, attirées par les salaires et les conditions de travail que leur proposent les grandes troupes occidentales.
Le changement est en route, et le directeur actuel du Théâtre, Valery Gergiev, chef d'orchestre mondialement connu, se bat pour rétablir le Mariinsky parmi les meilleures scènes du monde.
De fait, la renaissance du Mariinsky se fait essentiellement aujourd'hui par le lyrique grâce à la personnalité de Valery Gerguev. Il est notamment à l'origine du festival des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg, qui devient d'année en année un événement de plus en plus remarqué dans le monde artistique et qui rencontre un très grand succès auprès du public international.
Sur le plan architectural, les projets du Mariinsky sont immenses et à la hauteur des ambitions artistiques : construction de deux salles neuves supplémentaires, dont une dédiée aux concerts. Ces projets ont été confiés à deux cabinets d'architectes français (Fabre & Speller, Dominique Perrault), à la suite de concours internationaux.
Du point de vue de la danse, on assiste également à l'émergence d'une nouvelle génération de ballerines, telles Evguenia Obraztsova, Viktoria Terechkina et Alina Somova, dans la droite ligne des étoiles de la compagnie : Ouliana Lopatkina, Diana Vichneva. Le rayonnement de la danse russe retrouve ainsi une ampleur internationale, les danseurs de la compagnie - comme les chorégraphes - étant invités aux quatre coins du monde notamment France, Italie, États-Unis et Japon).
Valery Gergiev

Valery Gergiev est un des chefs d’orchestre les plus charismatiques de notre époque. Initié à la musique par le piano, il étudie la direction d’orchestre au Conservatoire de Léningrad (Saint-Pétersbourg) dans la classe du célèbre pédagogue Ilya Musin. Après un début sur la scène de l’Opéra Kirov (aujourd’hui le Théâtre Mariinsky), il y est nommé chef assistant de Yuri Temirkanov, et peu après il débute une carrière internationale qui prend rapidement son envol et le mène sur les scènes les plus prestigieuses, de Londres à New York, en passant par Vienne et Paris.
Depuis 1988, alors âgé de seulement 35 ans, il est à la tête du Théâtre Mariinsky, dont il a considérablement élargi et modernisé le répertoire : les classiques du répertoire lyrique (Mozart, Verdi, Puccini, Richard Strauss, Britten) côtoient les créations et les grandes pages du répertoire russe (Moussorgski, Tchaïkovski, Chostakovich, Prokofiev), sans oublier les compositeurs incontournables du XXe siècle (Messiaen, Dutilleux, Gubaidulina ou Giya Kancheli).
Valery Gergiev continue à diriger plus de 200 concerts par an, ainsi que des festivals en Russie et ailleurs (Stars des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg), participe aux jurys de différents concours et s’engage auprès des jeunes interprètes et compositeurs. Très exposé médiatiquement, il a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix, a pris position dans des conflits politiques (le conflit entre la Russie et l’Ossétie du Sud), mais s’est également impliqué dans différents projets à vocation sociale liés à la musique (Building on Excellence: Orchestras for the 21st century au Royaume-Uni). Il a reçu de nombreuses récompenses pour l’ensemble de sa carrière.
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