Monteverdi / L'Orfeo

Théâtre de Caen ClassicAll 18

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Claudio Monteverdi (1567-1643): L’Orfeo
Favola in musica
livret d’Alessandro Striggio
créé au Palais Ducal de Mantoue en 1607

Paul AGNEW, direction musicale et mise en espace
Alain BLANCHOT, costumes
Christophe NAILLET, décors et lumières

Ensemble Les Arts Florissants

Cyril AUVITY, Orfeo
Hannah MORRISON, Euridice / Musica
Paul AGNEW, Apollo / Eco
Miriam ALLAN, Proserpina / Ninfa
Lea DESANDRE, Messaggiera / Speranza
Carlo VISTOLI, Spirito infernale / Pastore
Sean CLAYTON, Pastore
Zachary WILDER, Spirito infernale / Pastore
Antonio ABETE, Plutone / Spirito infernale / Pastore
Cyril COSTANZO, Caronte / Spirito infernale


Créé au Palais Ducal de Mantoue en 1607, L’Orfeo de Monteverdi est une fable en musique, son premier opéra dans le prolongement des Madrigaux et devenu aujourd’hui l’un des incontournables du répertoire lyrique. Il marque un tournant dans l’histoire de la musique et symbolise la frontière entre la Renaissance et l’époque baroque. Avec cet opéra, Monteverdi devient, sinon le premier, du moins l’un des principaux créateurs d’une nouvelle forme : le dramma per musica ou action théâtrale en musique. L’Orfeo de Monteverdi est réputé être le premier opéra de l’histoire ! Le livret d’Alessandro Striggio s’appuie sur le mythe d’Orphée tel qu’il est raconté dans les Métamorphoses d’Ovide et certains passages des Géorgiques de Virgile. Rien d’étonnant à ce que Les Arts Florissants l’aient déjà abordé à plusieurs reprises. Mais 2017 marquera la toute première interprétation de l’oeuvre sous la direction de Paul Agnew, chef associé et directeur musical adjoint des Arts Florissants, alors que son intégrale des Madrigaux du même Monteverdi vient tout juste de s’achever après quatre années de concerts à travers l’Europe, et notamment au théâtre de Caen. Pour cette création, Paul Agnew souhaite avant tout mettre le texte et la musique en avant, et opte donc pour une mise en scène extrêmement sobre. À ses côtés : l’Orphée de Cyril Auvity, en tête de distribution, et une pléiade de chanteurs issus pour la plupart du Jardin des voix et de l’équipe artistique des Madrigaux, ainsi qu’Alain Blanchot qui signe les costumes. La somptuosité de son travail pour Il Sant’Alessio ou Rameau, maître à danser avait été unanimement saluée par la presse.

La Musique elle-même annonce le début de l'Opéra. Elle est incarnée par Hannah Morrison (qui sera également Eurydice), avec une voix très agile qui insuffle une énergie radieuse en début de phrase avant de se déployer dans un vibrato rapide.

La subtilité des archets et la douceur assurée du continuo qui soutient les lignes sont à l'unisson de cette musique harmonieuse. Les musiciens sont aussi coalescents dans les grands ensembles que lorsqu'ils se réunissent en petits groupes, entre les dolmens à taille humaine qui composent un décor parsemé d'herbes. L'implication instrumentale et vocale rend inutile le fort volume. C'est d'ailleurs l'une des qualités éblouissantes de cette production : les interprètes y incarnent à ce point leur ligne que le moindre pianissimo est éloquent, que la moindre intention esquissée devient passion expressive. Même dans les pianissimi, les couleurs et les intentions musicales sont pleinement projetées dans ce bel écrin moderne du Théâtre de Caen au plafond étoilé.

La première intervention chorale rappelle la qualité du travail des Arts Florissants, leur maîtrise de ce répertoire, la camaraderie de cette troupe mariant ses voix pour donner les couleurs qui font le génie Monteverdien. Leurs voix et intentions sont accompagnées et portées par des mouvements synchronisés balayant l'espace.

Cyril Auvity ne saurait mieux incarner la part humaine du demi-Dieu Orphée. Rayonnant naturellement de bonheur, son visage, sa voix et son port radieux s'effondrent avec d'autant plus de violence bouleversante lorsqu'il perd Eurydice, par deux fois. D'abord éclairé d'une joie amoureuse, le ténor déploie toute la grâce de sa voix, en mouvements de danse antiquisante. Il arque une jambe, déploie lentement un bras, s'élève sur la pointe des pieds avant de ramener sa main sur la poitrine.

Le drame est pourtant là, dissimulé comme le serpent parmi les herbes folles, qui tue Eurydice. Le spectateur réjoui par l'amour d'Orphée et son sourire contagieux entraperçoit soudainement la Messagère Lea Desandre au fin fond de l'obscurité et du plateau. Le choc est brutal, sa mine radieuse a laissé place à un masque endolori. D'une voix droite, terrible, grinçante et sanglotante, elle annonce la mort d'Eurydice. Orphée présente son cœur brisé en deux chocs sonores : le chant glaçant "Ohime" (Hélas) et le bruit terrifiant de ses genoux s'effondrant au sol. Dès lors, tout se fige. Les interprètes se pétrifient et deviennent pierres parmi les pierres. Orphée est prostré, roulé en boule, l'ombre d'une ombre, moins que rien, juste une pierre sur le chemin. Les chœurs funéraires sont des soufflets de souffrances, portés par une ligne basse au grave de bronze, l'énergie tonique de la partie ténor et le soprano stellaire, scintillant.

Aux portes de l'Enfer, Orphée abandonne l'Espérance dolcissima de Lea Desandre et se trouve confronté à Charon (Cyril Costanzo), gardien et passeur des morts, à la voix d'outre-tombe et entrecoupée. Pris par l'émotion et figurant la faiblesse de sa part humaine, Auvity coupe ses phrases pour respirer et lancer sa voix vers l'aigu avec autant de fougue inconsciente qu'Orphée descendant aux Enfers. Après des interventions stagnant dans les graves pour préparer sa voix, le ténor trouve sa pleine mesure dans le médium aigu, au point de charmer Charon qui lui laisse franchir les portes de l'Enfer.

Le monde des morts est représenté par une lumière rouge émanant du fond de scène. Il est habité des interprètes dissimulés sous des manteaux noirs à capuche. Les tonnerres des furies s'y déchaînent par les instrumentistes qui trépignent. Pluton accueille Orphée avec la ligne vocale sinusoïdale d'Antonio Abete, large en vibrato et entrecoupée. La voix de Proserpine (Miriam Allan), assurée et droite en début de phrase, avant de vibrer, convainc le Dieu des Morts de laisser partir Eurydice.

Paul Agnew paraît en Apollon immaculé pour conclure les deux parties de l'œuvre. Il approche tel un spectre lorsqu'Orphée perd Eurydice pour la première fois. À la fin de l'œuvre, il lui apporte l'immortalité, de sa voix veloutée, agitée d'implication. « Tout en chantant », tandis que le rideau se lève sur une lumière solaire et sous le regard admiratif des personnages, Apollon et Orphée montent au ciel dans les accents d'une danse mauresque, vers un avenir aussi radieux que les applaudissements et les deux rappels du public.

 

Théâtre de Caen

Le théâtre de Caen est le théâtre de la Ville de Caen dirigé depuis 2001 par Patrick Foll. Projet unique en France, il a pour originalité de proposer dans sa saison l’ensemble des genres du spectacle vivant. L'objectif étant de proposer une programmation pluridisciplinaire afin d'inviter le spectateur à la curiosité, à la découverte, lui faire goûter toute la richesse de la création contemporaine et questionner les passerelles possibles entre les différents genres.

Projet unique en France, le théatre de Caen a pour singularité d'être un lieu de production lyrique tout en ouvrant sa programmation à l'ensemble des genres du spectacle vivant. Opéra, concert, théâtre, théâtre musical, danse, nouveau cirque, cultures du monde... chaque spectacle allie exigence artistique et ouverture au plus grand nombre.

"De la musique avant toute chose…"
Une place privilégiée dans la programmation est accordée à la musique, du baroque au contemporain en passant par la musique classique et romantique, le jazz et les musiques du monde.
Le théâtre de Caen propose une saison d'opéras, en coproduction avec de prestigieuses maisons lyriques françaises et européennes (Opéra Comique, Opéra de Lille, Festival International d'Art lyrique d'Aix-en-Provence, Grand Théâtre du Luxembourg, Théâtre national de Prague…).

Des artistes en résidence…
- La Maîtrise de Caen est un chœur de garçons scolarisés dans des classes à horaires aménagés. Elle présente une saison d'auditions gratuites à l'église Notre-Dame de la Gloriette le samedi midi et participe régulièrement aux opéras présentés au cours de la saison.
Côté artistes, au-delà de la Maîtrise de Caen dont il soutient la diffusion artistique, le théâtre de Caen met la jeunesse sur le devant de la scène. En témoigne, la création tous les deux ans au théâtre de Caen du Jardin des Voix, académie de jeunes chanteurs des Arts Florissants.
Côté public, une politique tarifaire très attractive a été mise en place à l'attention des scolaires et des étudiants.

Concerts de jazz, de musique classique, de musique du monde, de chanson française, projections, conférences, Journée européenne de l’opéra… Plus de cinquante rendez-vous gratuits composent la saison du théâtre de Caen.
Le théâtre de Caen propose aussi des rencontres, des ateliers et un accompagnement adapté aux spectateurs dans leur découverte du spectacle vivant.

Le théâtre de Caen se veut le plus ouvert possible aux autres structures culturelles de la Ville en nouant des partenariats : avec le Cinéma Lux pour enrichir sa saison d'un regard cinématographique, avec le Musée des Beaux-Arts pour proposer des regards croisés entre ses spectacles et les collections du musée, avec L'Orchestre régional de Normandie en l'invitant régulièrement pour des concerts ou des opéras, avec l'Université pour proposer des rencontres avec des artistes aux étudiants. Il propose une saison danse en partenariat avec le Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie. Il soutient et accueille également des spectacles dans le cadre du Festival Les Boréales.

  • Théâtre de Caen 135, boulevard du Maréchal Leclerc, 14007 CAEN, France
  • web

Paul Agnew

Né à Glasgow, Paul Agnew reçoit sa première éducation musicale au sein de la chorale de la cathédrale de Birmingham. Il intègre ensuite le Magdalen College d’Oxford où il poursuit ses études musicales. Il devient membre du Consort of Musicke et interprète les musiques des renaissances italienne et anglaise. En 1992, alors que s’achève la tournée triomphale d’Atys, Paul Agnew est auditionné par William Christie. La rencontre sera fructueuse. Paul Agnew effectue ses débuts solistes en incarnant Hippolyte dans Hippolyte et Aricie de Rameau, sous la direction de William Christie, une production de Jean-Marie Villégier pour le Palais Garnier.

Avec Les Arts Florissants, Paul Agnew devient l’interprète privilégié des rôles de haute-contre du répertoire baroque français. Il est applaudi dans les grands rôles des opéras de Rameau (Platée, Les Boréades, Les Indes galantes). Il est régulièrement invité dans des festivals comme celui d’Édimbourg, les BBC Proms ou le Festival Lufthansa. Il chante fréquemment avec des ensembles comme les Berliner Philharmoniker, l’Orchestre Symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre du Komische Oper Berlin, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liverpool, l’Orchestra of the Age of Enlightenment et les Gabrieli Consort and Players. Il se produit sous la direction de chefs comme Marc Minkowski, Ton Koopman, Sir John Eliot Gardiner, Philippe Herreweghe et Emmanuelle Haïm.

Parmi les dernières productions auxquelles il a pris part : le rôle-titre de Thésée de Lully au Théâtre des Champs-Élysées et celui de Renaud dans l’Armide du même Lully mise en scène par Robert Carsen. Sa discographie comprend, entre autres, des Lieder de Beethoven pour Naïve, L’Enfance du Christ pour Harmonia Mundi, les Vêpres de Monteverdi, La Descente d’Orphée aux Enfers de Charpentier, les Grands Motets de Rameau.

En 2006, la carrière de Paul Agnew prend une nouvelle direction. Il assure la direction musicale de certains projets des Arts Florissants et en devient le chef associé. Il a lancé en 2011 une intégrale des Madrigaux de Monteverdi. Ce projet monumental, qui donnera lieu à près de 100 concerts, se poursuivra jusqu’en 2014.

Il est régulièrement invité comme chef dans différents ensembles baroques et orchestres modernes (Liverpool Philarmonic, Royal Scottish National Orchestra, Concert d’Astrée, Orchestre Français des Jeunes Baroques, Norwegian Chamber Orchestra, Concert de l’Hostel Dieu etc..).

Les Arts Florissants

Fondés en 1979, et dirigés depuis lors par le claveciniste et chef d’orchestre franco-américain William Christie, ils portent le nom d’un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier. Les Arts Florissants ont joué un rôle pionnier pour imposer dans le paysage musical français un répertoire jusqu’alors méconnu (en exhumant notamment les trésors des collections de la Bibliothèque Nationale de France) et aujourd’hui largement interprété et admiré : non seulement le Grand Siècle français, mais plus généralement la musique européenne des XVIIe et XVIIIe siècles.

Ils présentent chaque année une saison de concerts et de représentations d’opéra en France – au théâtre de Caen, où l’Ensemble est en résidence privilégiée, à la salle Pleyel, à la Cité de la musique, à l’Opéra Comique, au théâtre des Champs-Élysées, au Château de Versailles, ainsi que dans de nombreux festivals (Septembre musical de l’Orne, Beaune, Ambronay, Aix-en-Provence…) – tout en jouant un rôle actif d’ambassadeur de la culture française à l’étranger : il se voit ainsi régulièrement invité à New York, Londres, Édimbourg, Bruxelles, Vienne, Salzbourg, Madrid, Barcelone, Moscou...
Une activité lyrique et en concert intense

Depuis Atys de Lully à l’Opéra Comique en 1987, recréé triomphalement en mai 2011, c’est la scène lyrique qui leur a assuré les plus grands succès : aussi bien avec Rameau (Les Indes galantes, Hippolyte et Aricie, Les Boréades, Les Paladins, Platée), Lully et Charpentier (Médée, David et Jonathas, Les Arts florissants devant les chefs d’Etat du G7 en 1982, Armide) que Handel (Orlando, Acis and Galatea, Semele, Alcina, Serse, Hercule, L’Allegro, il Moderato ed il Penseroso), Purcell (King Arthur, Dido and Aeneas, The Fairy Queen), Mozart (Die Zauberflöte, Die Entführung aus dem Serail), ou encore la trilogie lyrique de Monteverdi, mais aussi des compositeurs plus rares comme Landi (Il Sant’Alessio), Cesti (Il Tito) ou Hérold (Zampa).

Ces productions sont associées à de grands noms de la scène : Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Pier Luigi Pizzi, Jorge Lavelli, Adrian Noble, Andrei Serban, Luc Bondy, Graham Vick, Deborah Warner, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, Andreas Homoki – ainsi qu’à des chorégraphes tels que Francine Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes, Shirley Wynne, Maguy Marin, François Raffinot, Jiri Kylian, Bianca Li, Trisha Brown, Robyn Orlin, Sasha Waltz, José Montalvo, Françoise Denieau et Dominique Hervieu.

La vitalité de l’Ensemble est tout aussi importante au concert, comme le prouvent leurs nombreuses et marquantes interprétations d’opéras et oratorios en version de concert ou mises en espace (Zoroastre, Anacréon et Les Fêtes d'Hébé de Rameau, Actéon, La Descente d’Orphée aux Enfers de Charpentier, Idoménée de Campra et Idomeneo de Mozart, Jephté de Montéclair, L’Orfeo de Rossi, Giulio Cesare de Handel avec Cecilia Bartoli, The Indian Queen de Purcell), leurs programmes de musique de chambre, sacrée ou profane (petits motets de Lully et de Charpentier, madrigaux de Monteverdi ou Gesualdo, airs de cour de Lambert, hymns de Purcell…), leurs programmes en grand effectif (grands motets de Rameau, de Mondonville ou de Campra, oratorios de Haydn…) ou encore des oratorios de Handel (Messiah, Israel in Egypt, Theodora, Susanna, Jephtha et Belshazzar).

La discographie des Arts Florissants est également très riche : près de cent enregistrements pour Harmonia Mundi, Warner Classics/Erato et Virgin Classics. Leur catalogue de DVD s’est récemment enrichi de La Didone de Cavalli (opus Arte), David et Jonathas (Bel Air Classiques) et Rameau, maître à danser (Apha). En 2013, Les Arts Florissants ont lancé leur propre label discographique : Les Éditions Arts Florissants. Après Belshazzar et Le Jardin de Monsieur Rameau, le volume Mantova des madrigaux de Monteverdi et Music for Queen Caroline de Handel sont les parutions les plus récentes.
Les Arts Florissants et la transmission

Les Arts Florissants ont mis en place ces dernières années plusieurs actions de transmission et de formation des jeunes musiciens. La plus emblématique est l’Académie du Jardin des Voix. Créée en 2002, elle se tient tous les deux ans au théâtre de Caen et a déjà révélé bon nombre de nouveaux chanteurs. Le programme Arts Flo Juniors, lancé en 2007, permet aux étudiants de conservatoires d’intégrer l’orchestre et le chœur pour une production, depuis le premier jour de répétition jusqu’à la dernière représentation. Enfin, le partenariat de William Christie et des Arts Florissants avec la Juilliard School, depuis 2007, permet un véritable échange artistique franco-américain. 

De nombreuses actions d’ouverture aux nouveaux publics se déroulent chaque année, principalement en Région Basse-Normandie, mais également dans toute la France. Elles sont destinées tant aux musiciens amateurs qu’aux non-musiciens, enfants comme adultes.

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