
Harlem Quartet
d’après le roman "Just above my head" de JAMES BALDWIN
Adaptation & mise en scène: Elise Vigier
Traduction, adaptation & dramaturgie: Kevin Keiss
Collaboration artistique: Nanténé Traoré
Images: Nicolas Mesdom
Musique: Manu Leonard, Marc Sens, Saul Williams
Avec: Ludmilla Dabo, William Edimo, Jean-Christophe Folly
Nicolas Giret-Famin, Makita Samba, Nanténé Traoré
Costumes: Laure Maheo
Perruques: Cécile Kretschmar
assistée de Judith Scotto
Décor: Yves Bernard
"Harlem Quartet", c’est Hall Montana qui se souvient, qui raconte et retrace la vie de sa famille, de ses amis, une communauté noire américaine vivant à Harlem dans les années 50/60.
La famille Montana élève ses deux fils : alors que Hall s’apprête à partir pour la guerre de Corée, Arthur se prend de passion pour le gospel et chante avec ses amis Crunch, Red et Peanut. Cette famille fait la connaissance de Julia, une fillette évangéliste qui prêche avec ferveur dans les églises et de Jimmy, son petit frère délaissé par ses parents. Mais un drame va se nouer qui changera à jamais le destin des personnages.
Harlem quartet est un hymne d’amour vibrant, un chant d’amour de Hall à son jeune frère, mort à l’âge de 39 ans, et à ses proches.
Et au milieu de tout cela, il y a les chants de gospel à la gloire de Dieu, le combat pour les droits civiques, la violence et le sexe.
L’écriture sensuelle de James Baldwin, rythmée par les cris poignants du gospel, nous entraîne ainsi dans un Harlem traversé par l’amour, la religion, la souffrance. Une atmosphère poétique, un grand récit sur la destinée humaine.

Théâtre des Lucioles
Les Lucioles qui tiennent leur nom des Ecrits corsaires de Pasolini,
se disent enfants de nomades, au croisement de plusieurs filiations.
Issus de la 1ère promotion de l’Ecole du Théâtre National de Bretagne (1991/94)
dirigée par Emmanuel de Véricourt et Christian Colin
– « Ils nous ont davantage appris à penser que de penser à eux » –
ils décident de créer la compagnie en 1994.
« Nous avons eu envie de continuer à travailler ensemble, sans créer une compagnie exclusive et fermée, ni une communauté. Nous avons eu envie de défendre les différences, les univers, les capacités de chacun, de n’avoir pas un metteur en scène mais plusieurs selon les envies et les désirs, de privilégier les rencontres, et, parallèlement au travail dans la compagnie, de pouvoir travailler ailleurs.
Pour nous « ensemble » voulait dire être dans la confrontation des points de vue, et travailler avec la différence de chacun vécue comme une richesse dans l’élaboration du projet commun.
Nous étions tous acteurs, nous avons donc formé un collectif d’acteurs.
Nous voulions préserver un espace possible de chantier ensemble, un espace ouvert où l’on pouvait partir et revenir, une pensée libre. »
Ainsi un groupe s’est formé où rien n’était prédéfini, où les règles et les créations se redéfinissaient au fur et à mesure, où il n’y avait pas un seul metteur en scène leader du groupe, mais où chacun pouvait être porteur d’un projet ou encore partir travailler avec d’autres équipes, revenir et susciter ainsi de nouvelles rencontres.
« Travailler en collectif c’est se positionner dans le monde, c’est-à-dire travailler et vivre en acceptant le pari de la contradiction, de l’opposition, du conflit. C’est une tentative de démocratie réelle – quand la question de la démocratie est sans arrêt posée au théâtre. »
Au départ les membres fondateurs du collectif sont Paola Comis, Marcial Di Fonzo Bo, Laurent Javaloyes, David Jeanne Comello, Mélanie Leray, Frédérique Loliée, Pierre Maillet, Philippe Marteau, Valérie Schwarcz, Pascal Tokatlian, Elise Vigier.
De manière toujours empirique, le travail de la bande s’inscrira dans un mouvement de renouveau des écritures de scène. L’acteur ayant toujours été la préoccupation centrale du collectif, les auteurs et les textes traversés durant 20 ans ont toujours tenté de traduire la réalité du monde, ses bouleversements, ses déchirures, ses espoirs.
Au fil des années, Le collectif explorera les techniques du roman, de la photographie, du cinéma pour trouver un nouveau langage de plateau.
« Le fait d’être tous acteurs influence, de toute évidence, notre manière de fonctionner à l’intérieur des Lucioles, on glisse d’un rôle à l’autre avec plaisir et jeu, le plaisir d’interroger le monde en jouant comme dit Leslie Kaplan. Ce fonctionnement, cette façon d’essayer de voir les choses en mouvement est, croyons-nous, une lutte contre l’immobilisme et l’autosatisfaction, la fixité et la bêtise – qui vont souvent de pair avec l’installation dans un pouvoir quel qu’il soit. Faire un spectacle Lucioles, c’est essayer d’échapper au spectacle-marchandise et aux pseudo-impératifs d’un système de production mercantile. »
Comment montrer le réel dans la brutalité où il s’offre, sans céder au cynisme ni démettre la collégialité des hommes libres ?
(…) Désir de faire plutôt que de défaire. Car ils sont jouisseurs et ludiques. Et charnels. Sur fond de déplaisir de l’époque, c’est une phénoménologie du plaisir qu’ils inventent. Une certaine rhétorique du sensible dans un monde où se perd le sens.
Une façon d’être politique sans faire de la politique ni chercher à évangéliser les foules. (GÉRAUD DIDIER)
Membres fondateurs du collectif -outre Laurent Javaloyes décédé en 1999- Marcial Di Fonzo Bo, Mélanie Leray, Pascal Tokatlian et Paola Comis ont choisi depuis de poursuivre une voie singulière, certains pour créer leur propre compagnie. Marcial di Fonzo Bo a pris depuis janvier 2015 la direction de la Comédie de Caen, CDN de Normandie, et entretient des liens privilégiés avec le collectif.
Les acteurs des Lucioles ont ce désir de rester liés : échanger, dans le respect des autres, et permettre à chacun d’imaginer, de créer.
Ne pas s’obliger à travailler ensemble mais partager, débattre, conseiller, aider, coopérer.
Privilégier l’ouverture et la rencontre, notamment grâce aux expériences extra-Lucioles de chacun de ces membres.
Une énergie commune continue à porter le groupe : l’intérêt pour les textes contemporains, pour les écritures singulières avec l’acteur au centre des projets, une ouverture vers d’autres domaines artistiques, d’autres médias.
C’est aujourd’hui à cet endroit de liberté sans cesse renouvelé et questionné, que Les Lucioles placent cette expérience collective.
Les membres du Théâtre des Lucioles transmettent, d’abord, leur propre étonnement devant le monde, la société, l’Histoire, le langage, devant ce qui se passe entre les hommes et les femmes, ce qui circule entre eux, les mots et les silences, l’amour et la haine, le pouvoir et l’argent, et cette chose si étrange, en somme, la sexualité. L’étonnement chez eux : retrait, léger, décalage, et désir, désir, désir. Désir de comprendre, de transformer, d’inventer, désir de collectif, désir de travailler avec des gens. Désir de donner une forme concrète au possible. En même temps, lucidité. Ce qui est au cœur du travail, ce qui est travaillé : la question du présent, comment vivre, ici et maintenant, comment tenir compte de la réalité sans s’y soumettre, comment faire avec ce que l’on a et ne jamais être en dessous de soi, comment vouloir ce que l’on veut et pouvoir ce que l’on peut. (…) Amoralisme et éthique. Les Lucioles tentent de résoudre à leur façon le toujours nouveau défi : comment montrer une réalité brutale et cynique en questionnant, en soulevant, en créant une légèreté , un espace de pensée, de la joie. Comment penser le tragique moderne. (LESLIE KAPLAN)
Depuis sa création, la compagnie est implantée à Rennes. Elle est soutenue par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, le Conseil Régional de Bretagne et la ville de Rennes.
Ne disposant pas de lieu de répétitions, elle réside et déploie son activité sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’à l’étranger.
Elise Vigier

Elise Vigier a suivi la formation de l’Ecole du Théâtre National de Bretagne. En 1994, elle crée avec les élèves de sa promotion Le Théâtre des Lucioles, collectif d’acteurs.
Depuis janvier 2015, elle est artiste associée à la direction de la Comédie de Caen – CDN de Normandie (aux côtés de Marcial Di Fonzo Bo). Elle est également artiste associée à la Maison des Arts de Créteil dirigée par José Montalvo et Nathalie Decoudu.
Elle met en scène L’Inondation de Zamiatine (2001) et participe à la création de La Tour de la défense de Copi (2005) et Copi-un portrait (1998), avec Marcial di Fonzo Bo et Pierre Maillet.
En avril 2016, elle co-met en scène, avec Marcial di Fonzo Bo, Vera, un texte inédit de l’auteur tchèque Petr Zelenka, et en 2014 Dans la république du bonheur, un texte de Martin Crimp. Elle a déjà mis en scène avec lui trois pièces de Rafael Spregelburd : L’Entêtement (2011), La Paranoia, (2009), La Estupidez-la connerie (2007) – et trois pièces de Copi : Loretta Strong, Le frigo et Les poulets n’ont pas de chaises (2006).
Dès 2002, elle conçoit, avec Frédérique Loliée, un projet intitulé Duetto, spectacle-performance qu’elles jouent dans plusieurs festivals en Italie et en France. Ce spectacle prendra sa forme définitive en 2007 avec la collaboration de l’auteur Leslie Kaplan qui écrira pour elles Toute ma vie j’ai été une femme.
Entre 2010 et 2012, elle poursuit son partenariat avec Frédérique Loliée et Leslie Kaplan : elle co-dirige un projet européen construit autour de la pièce Louise, elle est folle. En 2013, elles mettent en scène une nouvelle pièce de Leslie Kaplan Déplace le ciel. Le diptyque sera repris en avril 2016 au Théâtre des Quartiers d’Ivry, à la Comédie de Caen et à l’Université de Denver (Colorado – USA).
En juin 2015, Elise Vigier et Frédérique Loliée créent avec des élèves de l’école du Théâtre du Nord Mathias et la Révolution, une adaptation du dernier roman de Leslie Kaplan.
Comme actrice, elle joue principalement dans des mises en scène de Marcial Di Fonzo Bo, Pierre Maillet et Bruno Geslin.
Par ailleurs, en 2015, elle est interprète dans les créations de Brigitte Seth et Roser Montlo Guberna Esmerate ! (Fais de ton mieux !) et Pierre Maillet Little Joe – Hollywood 72.
En 2004, elle co-réalise avec Bruno Geslin, son premier scénario : La mort d’une voiture, moyen métrage sélectionné au Festival de Brest, prix du jury à Lunel et prix de qualité au CNC (visible sur le site des Lucioles).
En 2010, dans le cadre du projet européen, elle réalise un documentaire Les femmes, la ville, la folie 1. Paris.
En 2017, elle crée Harlem Quartet d’après le roman de l’auteur américain James Baldwin, à la Maison des Arts de Créteil.
S’en suit une création avec Marcial Di Fonzo Bo en 2018, M comme Méliès, portrait de Georges Méliès.
- Metteur en scène
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