
Gioacchino Rossini: Petite Messe solennelle
Eleonora Buratto, soprano
Sara Mingardo, mezzo-soprano
Kenneth Tarver, ténor
Luca Pisaroni, basse
Tobias Berndt, orgue
Orchestre Philharmonique du Luxembourg
Wiener Singakademie
Gustavo Gimeno direction
«Est-ce de la musique sacrée, ou de la sacrée musique?», écrit Gioacchino Rossini au sujet de la Petite Messe solennelle à son commanditaire, régent de la Banque de France, pour la consécration de son hôtel particulier parisien. Ce cadre privé explique le choix d’un effectif, à l’origine, réduit – quatre solistes, un choeur de huit chanteurs, deux pianos et un harmonium. En 1867, Rossini décide toutefois d’orchestrer cette messe de chambre avant que d’autres ne le fassent à sa place comme il le dit. C’est ce «dernier péché de vieillesse», en référence aux recueils du même nom, où se côtoie profane et sacré et qui témoigne de la redécouverte, au 19e siècle, des répertoires anciens, qu’interprètent, pour Pâques, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, la Wiener Singakademie et quatre solistes d’exception, tous placés sous la direction de Gustavo Gimeno.
La Petite messe solennelle est une œuvre de musique sacrée (messe), à l'origine écrite pour quatre solistes, chœur mixte, deux pianos et un harmonium de Gioachino Rossini. Elle fut créée le 14 mars 1864 à Paris.
C'est à la demande du comte Alexis Pillet-Will, pour son épouse Louise, que Gioachino Rossini compose en 1863 dans sa maison de campagne de Passy, la Petite messe solennelle. Rossini a alors 71 ans et a officiellement pris sa retraite depuis 34 ans. Il adresse au « Créateur » une dédicace en forme de boutade :
« Bon Dieu. La voilà terminée cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire ou de la sacrée musique ? J'étais né pour l'opera buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Sois donc béni et accorde moi le Paradis. »
Sur la page de garde de son manuscrit, Rossini tient à préciser, avec la maîtrise du français qui était la sienne :
« Petite messe solennelle, composée pour ma villégiature de Passy. Douze chanteurs des trois sexes, hommes, femmes et castrats seront suffisants pour son exécution, savoir huit pour les chœurs, quatre pour les solos, total douze chérubins. Bon Dieu, pardonne-moi le rapprochement suivant : douze aussi sont les apôtres dans le célèbre coup de mâchoire peint à fresque par Léonard, dit la Cène, qui le croirait. Il y a parmi tes disciples de ceux qui prennent des fausses notes ! Seigneur, rassure-toi, j’affirme qu’il n’y aura pas de Judas à mon déjeuner et que les miens chanteront juste et con amore tes louanges et cette petite composition qui est hélas ! le dernier péché mortel de ma vieillesse »
— Gioachino Rossini, Passy, 1863
Cette évocation d'un « péché de sa vieillesse », dont Rossini écrit que cette Petite messe solennelle serait « le dernier », renvoie à un ensemble de compositions diverses composées après son retrait de la scène et réunies sous le titre Péchés de vieillesse.
L'œuvre est créée le 14 mars 1864 dans la chapelle privée de l'hôtel particulier du comte situé rue Moncey (9e arr.) avec Carlotta et Barbara Marchisio, Italo Gardoni et Luigi Agnesi en solistes et Albert Lavignac à l'harmonium, en présence, notamment, de Daniel-François-Esprit Auber, Giacomo Meyerbeer et Ambroise Thomas. La première audition publique a lieu un an plus tard, le 24 avril 1865 avec les mêmes interprètes.
La réception de l’œuvre est partagée entre louange et désapprobation. Le critique musical Filippo Filippi, dans La Perseveranza ne tarit pas d'éloge :
« Cette fois, Rossini s'est surpassé lui-même, car personne ne saurait dire ce qui l'emporte, de la science et de l'inspiration. La fugue est digne de Bach pour l'érudition. »
En revanche, Giuseppe Verdi est beaucoup moins enthousiaste, comme il l'écrit au comte Opprandino Arrivabene le 3 avril 1864 :
« Rossini ces derniers temps, a fait des progrès et a étudié ! Étudié quoi ? Pour ma part, je lui conseillerais de désapprendre la musique et d'écrire un autre Barbier. »
Après sa création privée, la partition est rangée dans un placard d'où elle ne ressortira pas du vivant de son compositeur.
Dans sa version d'origine, l'exécution de la messe requiert quatre solistes (soprano, contralto, ténor et basse), un chœur mixte, deux piano-forte et un harmonium6, auquel se substitue parfois un accordéon, selon l'idée première de Rossini, mais jugé à l'époque de la création trop « populaire » pour un cadre religieux. Ce faible nombre d'exécutants contraste avec la dimension des formations utilisées à cette époque pour interpréter les grandes œuvres de musique sacrée. C'est ce qui a valu à cette messe le qualificatif de petite.
En 1867, Rossini orchestre sa messe pour un effectif instrumental beaucoup plus important (2 flûtes et petite flute, 2 hautbois, 2 clarinettes, 3 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 2 cornets, 3 trombones, ophicléide, timbales, 2 harpes, orgue et cordes) « pour ne pas laisser à d'autres le soin de le faire ». Cette seconde version est créée, de façon posthume, le 28 février 1869 au Théâtre-Italien avec Gabrielle Kraus, Marietta Alboni, Ernest Nicolas et Luigi Agnesi en solistes. En 1870, Marietta Alboni chante, en tournée en Europe, cette version orchestrale de la Petite messe solennelle, avec Marie Battu,Giovanni Sbriglia et Romani, comme partenaires.
Les jugements sur les deux versions divergent. Certains musicologues expliquent que la version orchestrée est de nos jours préférée à l'originale ; d'autres expliquent que le piano donne tout son « mordant » à la version originale.
La partition, dont l'exécution dure environ une heure et demie, est divisée en deux parties de sept numéros chacune (soit quatorze au total) et mêle rythmes de marche et tempos majestueux, sur des harmonies parfois surprenantes.
Première partie
1 - Kyrie eleison - chœur - Gloria
2 - Gloria in excelsis Deo - solistes et chœur
3 - Gratias - Trio pour contralto, ténor et basse
4 - Domine Deus - ténor solo
5 - Qui tollis - Duo pour soprano et contralto
6 - Quoniam - basse solo
7 - Cum Sancto Spiritu - chœur
Deuxième partie
Credo
8 - Credo - solistes et chœur
9 - Crucifixus - soprano solo
10 - Et resurrexit - solistes et chœur
11 - Prélude religieux (pendant l'Offertoire) - piano puis harmonium solo
Non numéroté - Ritornello (9 mesures d'harmonium)
12 - Sanctus - solistes et chœur
13 - O salutaris Hostia - soprano solo
14 - Agnus Dei - contralto et chœur

Philharmonie Luxembourg
Avec la Philharmonie Luxembourg, le Grand-Duché, qui compte environ un demi-million d'habitants, dispose de l'une des salles de concerts les plus prestigieuses d'Europe. Le nombre des visiteurs de ce bâtiment - Place de l'Europe, dans le quartier du Kirchberg, près du centre-ville de la capitale et des institutions de l'Union européenne - constitue un témoignage impressionnant de la haute importance de la musique dans la vie des habitants du pays et de la Grande Région: plus de 150 000 auditeurs viennent ici chaque année; depuis l'ouverture l'été 2005, plus d'1,1 million de visiteurs ont pris part jusqu'à maintenant (été 2012) à environ 2500 manifestations à la Philharmonie.
Si la Philharmonie a réussi, au Luxembourg comme à l'étranger, à s'imposer aussi rapidement auprès des artistes et des auditeurs comme un lieu d'élection pour la musique, l'écoute, les rencontres et la communication, cela ne tient pas seulement à sa conception architecturale hors du commun et à la réussite de son acoustique. L'architecte français Christian de Portzamparc, lauréat du prix Pritzker, a remporté le concours d'architecture en 1997 avec son remarquable projet: 823 fines colonnes blanches constituent pour l'édifice et son foyer en forme d'ellipse une enveloppe transparente dans laquelle trois salles très différentes s'offrent à l'auditeur. Inspiré d'une agora entourée de bâtiments, avec la combinaison de la scène, du parterre, de l'orgue et des huit tours de loges latérales, le Grand Auditorium peut contenir jusqu'à 1 472 spectateurs et être acoustiquement optimisé en fonction des différents types de concerts. Tel est également le cas pour la plus petite salle de la maison, l'Espace Découverte, doté d'un maximum de 180 places, d'un agencement modulable. Avec ses courbes audacieuses et ses 313 places, la Salle de Musique de Chambre forme un cadre propice à une écoute d'une grande précision lors des soirées de musique de chambre et des récitals.
Une grande diversité musicale et une qualité artistique sans concessions constituent les lignes directrices de la programmation. L'Orchestre Philharmonique du Luxembourg (fondé en 1933, en résidence à la Philharmonie depuis 2005 et, depuis début 2012, lié structurellement à elle) est présent, non seulement lors de ses répétitions quotidiennes, mais également lors de nombreux concerts au long d'une saison qui en comporte au total 90 en 2012/13. Les orchestres, chefs, solistes, ensembles et formations de musique de chambre les plus renommés du monde sont régulièrement invités au Grand Auditorium. L'offre de la Philharmonie va de la musique ancienne à de remarquables créations (notamment lors du festival rainy days), en passant par des stars du jazz, des découvertes de la musique du monde, des DJs légendaires, des harmonies traditionnelles et de jeunes musiciens et groupes luxembourgeois.
La Philharmonie s'ouvre délibérément à une audience très large. Le jeune public y occupe une place importante: chaque année, environ 150 concerts pour enfants et jeunes ont lieu à la Philharmonie, chaque concert étant ‹cousu main› pour les différentes classes d'âges. Au Kirchberg, la salle de concerts et l'orchestre sont également très inventifs dans leurs nombreuses formes de médiation musicale, depuis les présentations et événements variés associés aux concerts jusqu'aux notes de programmes gratuites, ainsi qu'une communication intensive sur les réseaux sociaux. La Philharmonie est aussi l'initiatrice et le siège de la fondation à but non-lucratif EME, qui organise chaque année plus de 400 concerts destinés à un public habituellement exclu de la vie culturelle, dans les hôpitaux, les maisons de retraite et les prisons. Depuis sa fondation en 2005, la Philharmonie Luxembourg est membre de l'ECHO - European Concert Hall Organisation.
Gustavo Gimeno

Gustavo Gimeno est directeur musical de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (OPL) et directeur musical désigné du Toronto Symphony Orchestra (TSO).
En février 2018, Gustavo Gimeno a fait ses débuts canadiens avec le TSO dans un
programme virtuose qui mettait en vedette Beethoven, Ligeti et Dvořák, suscitant l’enthousiasme du public et de la critique. Gimeno a signé un contrat de cinq ans avec le TSO pour la saison 2020/2021 : il sera le onzième directeur musical du TSO à partir de la 99ème saison de l’orchestre. D’ici là, Gimeno retournera à Toronto les 29 et 30 juin 2019 pour y diriger « The Firebird », un programme bâti autour de la fameuse suite de Stravinski et présentant des œuvres de Sibelius et Prokofiev.
Nommé directeur musical de l’OPL en 2015, Gimeno a depuis dirigé l’orchestre dans une grande variété de formats de concert et s’est produit avec lui sur les plus prestigieuses scènes européennes. En 2017, l’OPL et Gustavo Gimeno ont prolongé leur contrat jusqu’à la saison 2021-2022 incluse. Fort du succès des tournées effectuées les saisons précédentes, il est invité cette saison à donner des concerts en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Turquie et en Grèce. Au cours des saisons passées, Gustavo Gimeno a partagé la scène avec des solistes tels que Daniel Barenboim, Krystian Zimerman, Khatia Buniatishvili et Bryn Terfel. Parmi les artistes invités de la saison 2018/2019 figurent Leonidas Kavakos, Yuja Wang, ainsi que Katia et Marielle Labèque.
Gustavo Gimeno et l’OPL poursuivent leur série d’enregistrements pour le label classique PENTATONE. Lancée en 2017, leur collaboration a déjà vu la parution des Premières Symphonies de Dmitri Chostakovitch et Anton Bruckner, de l’intégrale du ballet Daphnis et Chloé de Maurice Ravel et, plus récemment, de la Quatrième Symphonie de Gustav Mahler.
Gustavo Gimeno est aussi un chef invité très recherché dans le monde entier. En 2018/2019, non content de retourner diriger l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre symphonique de Vienne, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky, l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise, l’Orchestre symphonique de la radio suédoise, et l’Orchestre philharmonique de la radio néerlandaise, il fera ses débuts à la tête de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, des orchestres symphoniques de Houston, St. Louis et Seattle, du London Philharmonic Orchestra et de l’Orchestre de la Suisse Romande. Par ailleurs, Gustavo Gimeno se produira de nouveau avec l’Orchestre du XVIIIe siècle, un ensemble spécialisé dans les interprétations historiquement informées, et interprétera avec lui des symphonies de Robert Schumann.
Il se produira pour la première fois à l’Opéra de Zurich en janvier 2019 avec Rigoletto de Verdi, dans une production mise en scène par Tatjana Gürbaca. Il dirigera également des versions de concert de cet opéra avec l’OPL à Luxembourg et à Paris. Gustavo Gimeno a débuté à l’opéra en 2015 en dirigeant Norma de Bellini à l’Opéra de Valence. En 2017, il a dirigé Simon Boccanegra de Verdi et Don Giovanni de Mozart avec l’OPL au Grand Théâtre de Luxembourg.
Né à Valence, Gustavo Gimeno a entamé sa carrière internationale de chef d’orchestre en 2012 en tant qu’assistant de Mariss Jansons, alors qu’il était membre de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam. Il a également acquis une expérience inestimable en tant qu’assistant de Bernard Haitink et de Claudio Abbado, qui l’a fortement soutenu et a été à bien des égards son mentor.
Orchestre Philharmonique du Luxembourg

L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (OPL) incarne la vitalité culturelle de ce pays à travers toute l’Europe depuis ses débuts éclatants en 1933 sous l’égide de Radio Luxembourg (RTL). Depuis 1996, l’OPL est missionné par l’État. Il entre en 2005 en résidence à la Philharmonie Luxembourg.
L’OPL est particulièrement réputé pour l’élégance de sa sonorité. L’acoustique exceptionnelle de la Philharmonie Luxembourg, vantée par les plus grands orchestres, chefs et solistes du monde, les relations de longue date de l’orchestre avec des maisons et festivals de prestige, ainsi que la collaboration intensive de l’orchestre avec des personnalités musicales de premier plan contribuent à cette réputation. C’est ce dont témoignent les quelques exemples de prix du disque remportés: Grammy Award, BBC Music Choice, Grand Prix Charles Cros, Diapason d’Or ou encore Preis der deutschen Schallplattenkritik.
Cette quatrième saison avec Gustavo Gimeno en tant que directeur musical de l’OPL (après Henri Pensis, Carl Melles, Louis de Froment, Leopold Hager, David Shallon, Bramwell Tovey et Emmanuel Krivine), est placée sous le signe de la diversité du répertoire qui s’étendra de Bach à Verunelli en passant par Haydn, Verdi, Tchaïkovski, Sibelius, Schönberg et Dutilleux. S’ajoute à cela la série d’enregistrements avec le label Pentatone et la parution en 2018, après ceux consacrés à Bruckner, Chostakovitch, Ravel et Mahler, de deux volumes dédiés à Stravinsky et Debussy.
Cette diversité se reflète également dans la variété des formats de concerts, telle la série «Aventure+», les «Lunch concerts», des productions lyriques au Grand Théâtre de Luxembourg, des ciné-concerts tels que «Live Cinema» avec la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg et les soirées «Pops at the Phil».
On compte parmi les partenaires musiciens de la saison 2018/19 les Artistes en résidence Philippe Herreweghe, Brad Mehldau et Yuja Wang. L’OPL sera notamment dirigé par les chefs d’orchestre Marc Minkowski, Dmitry Liss, Eliahu Inbal, Baldur Brönnimann, Andrew Manze, Hans-Christoph Rademann ou Nikolaj Znaider et jouera aux côtés de solistes comme Leonidas Kavakos, Camilla Tilling, Vilde Frang, Katia et Marielle Labèque, Simon Keenlyside, Martin Helmchen, Martin Grubinger, Anja Harteros ou encore Jean-Guihen Queyras.
C’est à la demande commune de l’OPL et de la Philharmonie Luxembourg qu’une médiation musicale innovante est proposée, à destination des enfants et adolescents, à travers un vaste programme d’activités pour les scolaires et d’ateliers. Depuis 2003, l’orchestre s’engage par des concerts pour les scolaires, les enfants et les familles, des ateliers, la production de DVD, des concerts dans les écoles et les hôpitaux. Il fait participer des classes à la préparation de concerts d’abonnements et offre également, dans le cadre du cycle «Dating+», la possibilité de découvrir la musique d’orchestre.
L’orchestre avec ses 98 musiciens, issus d’une vingtaine de nations, est invité régulièrement par de nombreux centres musicaux européens, ainsi qu’en Asie et aux États-Unis. Les tournées 2018/19 mèneront l’OPL en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en France, en Grèce, aux Pays-Bas, en Slovénie et en Turquie. Les concerts de l’OPL sont régulièrement retransmis par la radio luxembourgeoise 100,7 et diffusés sur le réseau de l’Union européenne de radio-télévision (UER).
L’OPL est subventionné par le Ministère de la Culture du Grand-Duché et soutenu par la Ville de Luxembourg. Ses sponsors sont Banque de Luxembourg, BGL BNP Paribas, Caceis, CA Indosuez, The Leir Charitable Foundations et Mercedes. Depuis 2012, l’OPL bénéficie de la mise à disposition par BGL BNP Paribas du violoncelle «Le Luxembourgeois» de Matteo Goffriller (1659–1742).
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