La reprise, Histoire(s) du théâtre (I)

Théâtre National Wallonie-Bruxelles Dramateek 8

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La reprise, Histoire(s) du théâtre (I)
Concept texte & mise en scène: Milo Rau
Texte: Milo Rau & ensemble

Avec
Sara de Bosschere, Sébastien Foucault, Johan Leysen, Tom Adjibi, Suzy Cocco, Fabian Leenders

Dramaturgie et recherches: Eva-Maria Bertschy
Collaboration dramaturgique: Stefan Bläske, Carmen Hornbostel
Scénographie & Costumes: Anton Lukas
Décor & Costumes: Ateliers du Théatre National Wallonie-Bruxelles
Vidéo: Maxime Jennes, Dimitri Petrovic
Créateur son: Jens Baudisch
Créateur lumière: Jurgen Kolb
Direction technique, régie générale: Jens Baudisch
Production: Mascha Euchner-Martinez, Eva-Karen Tittmann
Assistance mise en scène: Carmen Hornbostel
Assistance dramaturgie: François Pacco
Assistance scénographie: Patty Eggerickx
Chorégraphie de combat: Cédric Cerbara
Professeur de chant: Murielle Legrand
Arrangement musical: Gil Mortio
Relations publiques: Yven Augustin
Création Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles


Une nuit d'avril 2012, Ihsane Jarfi a parlé à un groupe de jeunes hommes dans une polo grise au coin d'une rue de Liège devant un bar gay. Deux semaines plus tard, il est retrouvé mort à la lisière d'une forêt. Il a été torturé pendant des heures et violemment assassiné. Le crime secoue et perturbe toute la ville. Milo Rau reconstitue alors le cas – avec des acteurs et des amateurs – sur une scène de théâtre.

Dès le début, le théâtre a été une incantation des morts, une expérience rituelle de crimes primitifs et de traumatismes collectifs. Dans « La Reprise », première partie de la série « Histoire(s) du théâtre » de Milo Rau, le metteur en scène et auteur aborde le tragique sous la forme d'une narration aux points de vue multiples d'une affaire criminelle en cinq actes. Qu'y a-t-il à l’origine d'un crime ? Intention ou coïncidence ? Quel rôle joue le public ? Quelle est la faute du collectif ? Peut-on reconstituer un crime ? Et qui va-t-on mettre sur scène ? Avec les quatre comédiens Sara De Bosschere, Sébastien Foucault, Johan Leysen et Tom Adjibi, ainsi que le magasinier Fabian Leenders et la gardienne Suzy Cocco, il cherche à comprendre un crime capital, en même temps que des malheurs et les émotions fondamentales de l'expérience tragique : perte et tristesse, mensonge et vérité, désastre et peur, cruauté et terreur. Six acteurs, professionnels ou amateurs, s'entremêlent dans la splendeur et les abîmes de la vie et du théâtre et se glissent dans les rôles des protagonistes d'une affaire de meurtre violente : un manifeste pour un théâtre démocratique du réel émerge.

Avec cette production, Milo Rau débute la série « Histoire(s) du théâtre », une enquête performative à long terme sur la plus ancienne forme d'art de l'humanité, qui sera poursuivie dans la saison 2018/19 par le chorégraphe congolais Faustin Linyekula. Dans cette première partie, Rau et son équipe reviennent sur les problèmes fondamentaux de leur travail artistique des 15 dernières années : la question de la représentativité de la violence et des événements traumatisants sur scène. Une recherche sur la condition humaine fondamentalement tragique et un chant sur le pouvoir du théâtre.

Reconstituant un meurtre homophobe qui a secoué la ville belge en 2012, Milo Rau interroge la violence du monde et, face à elle, le rôle du théâtre.

Le théâtre à l’épreuve de nos barbaries et de nos souffrances. Mais doucement. Avec compassion, empathie, presque tendresse. Le Suisse allemand Milo Rau, 41 ans, nouveau directeur du Théâtre national de Gand, est depuis quinze ans à l’écoute attentive et passionnée de nos violences publiques et privées, collectives et intimes. Pour les scruter au plus près, à partir de livres, films, pièces, l’artiste multimédia a même baptisé sa maison de production International Institute of Political Murder.
L’extrême singularité du théâtre

Parce qu’il s’inscrit toujours dans le réel, le fouille et l’analyse, son théâ­tre est dit « documentaire ». Avec ses comédiens, Milo Rau, en sociologue-historien-philosophe, compose et décompose faits divers comme grands crimes politiques ; les brasse, les reforge à base d’enquêtes réalisées ensemble.

De l’affaire Dutroux au génoci­de rwandais… Surtout, Milo Rau ne lâche jamais le théâtre, dont il question­ne la place, le rôle, la mission de spectacle en spectacle, et de scène en scène.

Ainsi commence-t-il son dernier opus La Reprise. Histoire(s) du théâtre (I) — en clin d’œil admiratif au cycle de Godard sur le cinéma — par le casting même de la pièce à venir. Comment choisit-on ou non un acteur, qu’est-ce pour celui-ci qu’entrer en scène, en sortir ? Qu’est-ce qui se dit dans son interprétation de son rapport au monde, à la vie ? Autant d’interrogations qui se poseront tout au long de la représentation sans que cette distance, toute brech­tienne, soit jamais pesante ou théorique. Milo Rau et sa bande flamande veulent juste nous faire ressentir l’extrême et essentielle singularité du théâtre : sa présence vivante au milieu de gens vivants. Et ce que cela implique de responsabilité, d’engagement artistique, de travail sur l’émotion, la présence, le jeu, le rapport à la vérité… Interrogations magnifiques de rigueur et de générosité en même temps…
Scrupuleux et méthodique

La Reprise. Histoire(s) du théâtre (I) revisite la torture et le meurtre sans raison aucune d’un jeune homosexuel à Liège, en 2012, qui avaient alors scandalisé et traumatisé l’opinion belge. Les acteurs témoignent au plus juste de la tragédie de l’authentique Ihsane Jarfi, en recréent les instants décisifs — jusqu’à son assassinat en voiture par trois petits machos ordinaires. Ils ne cachent jamais au public qu’ils sont acteurs. Ils ne cessent jamais de publiquement s’interroger sur le pourquoi et le comment de la représentation d’une telle horreur.

Tout au long du spectacle, un caméraman scrutera les visages, les corps des comédiens surgissant sans fard sur grand écran, au-dessus du plateau, en même temps qu’ils jouent. Réel, illusion ? Vérité, mensonge ? Comme les artistes, le spectateur, peu à peu, s’interroge lui aussi sur le pourquoi d’un tel théâtre. A quoi vise donc la reproduction d’un réel si terrible ? A quoi sert de reconstituer si violemment le meurtre d’Ihsane Jarfi ? A informer, alerter ? A réfléchir et partager ensemble l’épouvante, plutôt. Pour la transcender. Et retrouver d’autres forces de vivre en communauté, malgré l’horreur du mal qui nous entoure et nous habite.

Le théâtre scrupuleux et méthodique de Milo Rau obéit à des règles de fabrication que s’impose l’auteur. Il parle de « manifeste » ou de dogme, à la manière du cinéaste danois Lars von Trier en 1995. Par exemple, sont quantifiés le nombre d’acteurs amateurs en scène, de langues parlées, de textes déjà écrits… Est-ce par ces contraintes que Milo Rau réussit à se défaire du quotidien sordide, à le dépasser sans en être jamais dupe ou intoxiqué ? Comment représenter le diable, le Mal en scène ? Et pourquoi un spectateur entre-t-il lui aussi dans un théâtre ? Comment en sort-il ? Acteur et spectateur sont soudain soumis au même questionnement. Etrangement, superbement, étonnamment unis, dans une même quête de meilleur. On en a les larmes aux yeux.

 

 

Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Le Théâtre national de la Communauté française (anciennement Théâtre national de Belgique) est une institution théâtrale fondée à Bruxelles en 1945 par Jacques Huisman.

Le Théâtre national de Belgique naît le 19 septembre 1945 par arrêté du prince Régent. Parmi les missions qui lui sont confiées : « contribuer à la diffusion de la culture, répandre le goût du théâtre de qualité, faire connaître en Belgique et à l’étranger le théâtre belge (auteurs, metteurs en scène, comédiens, décorateurs, etc.) et relever la condition sociale et professionnelle des comédiens ». Cette dernière mission est confirmée en 1958, lorsque le Théâtre national devient « établissement d'utilité publique ».

En 1961, le Théâtre national de Belgique s'installe au Centre Rogier, entre la place Rogier et la gare du Nord, non loin de la place de Brouckère, au centre de Bruxelles, dans un espace spécialement construit pour lui. Le Centre Rogier étant voué à la démolition en 1999, le TNB quitte la place Rogier et emménage provisoirement non loin de là, dans l'ancien cinéma Palace, avant de s'installer, toujours dans le centre, dans un bâtiment nouvellement construit selon les plus récents critères scénographiques au boulevard Émile Jacqmain et inauguré le 16 novembre 2004 et devient le « Théâtre national de la Communauté française de Belgique » (dite aussi Communauté Wallonie-Bruxelles).

Le nouveau Théâtre national de la Communauté française de Belgique comporte notamment une grande salle de 750 places, une petite salle de 250 places, un vaste foyer sur quatre étages avec deux bars, une salle de répétition, un studio son, etc.

Depuis, 2008, le Théâtre National collabore régulièrement avec le Koninklijke Vlaamse Schouwburg (KVS), son pendant de langue néerlandaise, installé à Bruxelles dans le même quartier.

  • Boulevard Emile Jacqmain 111-115, 1000 Bruxelles, Belgique
  • web

Milo Rau

Né en 1977 à Berne, Milo Rau appelle inlassablement le réel à la barre. Pour cet élève de Bourdieu, metteur en scène et essayiste, journaliste et réalisateur, le théâtre ne peut être qu’un «sport de combat». Obsédé par la question de la violence dans la société, il la met en scène dans des procès et des reenactments, puissantes reconstitutions qui travaillent les spectateurs au corps. C’est ainsi qu’il évoque Les Derniers Jours des Ceausescu (2009), donne à entendre la Déclaration de Breivik (2012), le tueur norvégien de l’île d’Utoya, et provoque le réel dans Les Procès de Moscou (2013) et Le Tribunal sur le Congo (2015). Lors de ces performances, il convoque de véritables acteurs de la société civile et organise leur confrontation dans des procès fictifs, aux enjeux cependant bien réels. Éminemment provocateur, son interventionnisme se heurte à la censure, aussi bien en Roumanie, en Russie, que dans son propre pays, la Suisse. Avec sa société de production International Institute of Political Murder, il crée un espace utopique, véritable catalyseur des contradictions de la société. Hate Radio et The Civil Wars ont été présentés à Nanterre-Amandiers en 2015, ainsi que The Dark Ages en 2016, puis Empire et Five Easy Pieces en 2017.

  • Auteur, Metteur en scène

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