
Je demande la parole
Textes de Paul Wamo
Dramaturgie Margaux Eskenazi
Sur une idée originale de Marie-Pierre Bousquet
Réalisation Julien Faustino
Écrivain, slameur, performer solo ou accompagné de musiciens, Paul Wamo situe son art entre écriture, oralité et musique. Sa parole est politique autant que poétique. Ses textes parlent de mémoires, d’identités, de là d’où il vient et du Monde qu’il traverse.
Cette année 2018 est marquante pour la Nouvelle-Calédonie. Les calédoniens se prononcent sur l’avenir institutionnel de leur pays. Dans ce contexte, Paul Wamo donne sa parole au plus grand nombre. Il ne s’agit pas de prendre un parti, mais de partager des interrogations au-delà de cette étape politique.
À travers sa parole, il partage son ressenti, son indéfectible attachement à la Nouvelle-Calédonie , mais aussi le point de vue de celui qui vit maintenant à l’extérieur du territoire.
De détours en concerts, Paul nous guide dans sa relation au public. Sur scène avec la captation de son concert SOL, et celui de Haut-Parleur Pacifique – HPP, mais aussi dans ses nombreuses rencontres. Il nous amène dans son berceau natal, Lifou, à la rencontre de sa famille et de ses amis. De Nouméa à Hienghène, de la ville aux beaux paysages de Nouvelle-Calédonie, de la carte postale au bidonville, il dresse un tableau qui nous met face aux problématiques d’un pays en mouvement.
Paul Wamo

Slameur à l’énergie débordante, Paul Wamo est l’une des plumes les plus acérées de la jeunesse de Nouméa. Élevé en ville, tourné vers le monde, mais sans cesse rappelé à ses origines, il place naturellement la question de l’identité au cœur de ses textes et mélodies. Il clame haut et fort qu’il est « NOIR, NOIR, NOIR », comme des coups de poings lancés à l’histoire. En héraut moderne de la négritude, il adapte des textes d’Aimé Césaire. En homme du monde, il cite aussi Baudelaire ou Brel comme ses influences. Paul Wamo refuse en effet de se retrancher derrière l’insularité. S’il reste très attaché à sa culture kanak, sa perception du temps, ses langues ou même sa musique, il plaide avant tout pour l’ouverture au monde et le dialogue avec les autres cultures.
Enfant timide, il peine à attirer les regards, à s’affirmer. "J’étais le vilain petit canard. Personne ne voulait jouer avec moi : j’étais un peu le petit pleurnicheur. Pendant ma petite enfance, je n’étais pas extraverti, un peu mal dans ma peau, j’étais très fan de Club Dorothée. Je m’évadais à travers Club Dorothée !" C’est au lycée qu’il se tourne peu à peu vers l’écriture. À cette époque, il découvre le rap grâce à Mc Solaar, poète moderne qui revigore la poésie en important le rap des États-Unis. Paul Wamo écrit ses premiers textes rap en 2000, mais c’est à partir de la rencontre du poète et éditeur Frédéric Ohlen en 2002 qu’il s’oriente vers la poésie et le slam.
Alors qu’il publie en 2006 son premier recueil de poèmes, Le Pleurnicheur, Paul Wamo multiplie les apparitions sur scène. Elle est pour lui comme une tribune : sa poésie doit passer par l’oral pour mieux toucher les gens. Paul Wamo l’admet, la Nouvelle-Calédonie est encore peu tournée vers la poésie ou la littérature. Par son énergie, son engagement, il désire insuffler l’envie d’écrire aux jeunes générations.
Avec le livre-album J’aime les mots, Paul Wamo livre une œuvre à l’image de ses préoccupations : sa poésie et sa musique sont à la fois ancrées dans ses origines kanaks, mais aussi tournées vers le monde. Il mêle français et kanak dans ses textes, se fait accompagner de chanteurs et artistes folks de Nouvelle-Calédonie, de musiciens reggae, ou simplement d’une guitare. La rencontre des arts, c’est aussi ce qui le pousse à monter Shok ?!, un spectacle ambitieux qui mêle slam et danse sur des rythmes traditionnels drehu, en collaboration avec la troupe de danse Wetr, et la compagnie Nian.
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