Daniil Trifonov / Valery Gergiev

Théâtre Mariinsky ClassicAll 16

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Sergueï Rachmaninov: Danses symphoniques op. 45
1. Non allegro
2. Andante. Tempo di Valse
3. Lento assai. Allegro vivace. Lento assai. Come prima. Allegro vivace

Alexandre Scriabine: Concerto pour piano en fa dièse mineur, op. 20
1. Allegro
2. Andante
3. Allegro moderato

Sergueï Rachmaninov: Concerto pour piano en fa dièse mineur, op. 1
1. Vivace
2. Andante Cantabile
3. Allegro Vivace

Alexandre Scriabine: Le Poème de l'Extase op. 54

Daniil Trifonov, piano
Orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg
Valery Gergiev, direction

 

Les Danses symphoniques op. 45 ont été composées par Sergueï Rachmaninov en 1940. Dédiées au chef d'orchestre Eugene Ormandy et à l'orchestre de Philadelphie, il existe également une version pour deux pianos op. 45b. Rachmaninov écrivit en bas de la partition : « I Thank Thee, Lord » (Je rends grâce à Dieu).

L’introduction comporte le motif court de trois notes qui va devenir le thème principal de ce mouvement. Le deuxième motif sec et rythmé inspire l’inquiétude renforcée par les coups de timbales et par la comparaison brusque des deux tonalités : la bémol majeur et la mineur.

Le thème principal a l’esprit d’une marche grotesque et dramatique. Par contraste avec le précédent, la partie centrale (en do dièse mineur) est d’un caractère calme et nostalgique. Le hautbois et la clarinette avec ses motifs ornementés donnent du relief au chant russe mélancolique exposé par un saxophone alto puis par les violons. Cette partie est suivie par le retour des deux motifs d’introduction dont le conflit mène au point culminant du mouvement et à la reprise.

La pacification se manifeste dans la coda sereine et calme. Rachmaninov y introduit un motif proche de l'un de ceux de sa Première symphonie qui est accompagné par le carillon imité ici par le piano, la harpe et le glockenspiel.

Rachmaninov se tourne ici vers la valse pour créer l’esprit élégiaque. L’introduction y oppose les sons sinistres des cuivres avec sourdines. Ce motif est repris plus tard dans ce même mouvement.

Le thème de la valse est élevé graduellement : exposé pour la première fois par le cor anglais, il sonne discrètement puis se développe et devient agité. La partie centrale fait écho à la Valse de Maurice Ravel. La reprise donne le développement encore plus fort et la coda rompt la structure rythmique de la valse, terminant le mouvement d’esprit dramatique.

Lento assai ― Allegro vivace ― Lento assai. Come prima ― Allegro vivace.
Ce mouvement a pour base le motif Dies iræ qui est opposé au Béni es tu Seigneur tiré des Vêpres. L’apothéose finale de ce dernier thème est interrompu par le coup de tam-tam.

 

Le Concerto pour piano en fa dièse mineur, op. 20 est une œuvre du compositeur russe Alexandre Scriabine, composée en 1896.

Il fut créé le 23 octobre 1897 à Odessa par le compositeur lui-même, sous la direction de Vassili Safonov.

Ce concerto a été composé à l’automne 1896, alors qu’Alexandre Scriabine n’avait que 24 ans. C’est tout à la fois son seul concerto et la première œuvre de musique symphonique qu’il compose (si l’on excepte l’Allegro symphonique inachevé, sans numéro d’opus, composé au printemps 1896, publié seulement après la mort du compositeur et dont certains thèmes ont été utilisés pour le Poème divin, future Symphonie no 3 du compositeur). Il écrit ce concerto en quelques jours, mais n’en termine l’orchestration qu’en mai 1897. Le 31 mai 1897, son ami, éditeur et mécène Mitrofan Belaïev, l’informe qu’il éditera l’œuvre et qu’il lui versera à cette occasion la somme de 600 roubles.

Lorsque Liadov et Rimski-Korsakov, membres du Comité de lecture de son éditeur et ami Bélaïev prirent connaissance de ce concerto, et alors même qu’ils furent souvent bienveillants à l’égard de Scriabine, ils le critiquèrent violemment en raison notamment des défauts dans l’orchestration et des erreurs dans la notation musicale. La partition fut de fait révisée par Liadov, Rimski-Korsakov et Taneïev avant d’être publiée1.

Le concerto pour piano de Scriabine a été créé le 23 octobre 1897 par l’auteur à Odessa, sous la direction de Vassili Safonov, directeur du Conservatoire de Moscou. La création de l’œuvre aux États-Unis eut lieu le 20 décembre 1906 par les mêmes, avec l’orchestre de la New York Philharmonic Society.

L’accueil de l’œuvre en Russie fut plutôt favorable. A contrario, l’accueil par les critiques américains fut mitigé, certains lui reconnaissant fraîcheur, originalité et dynamisme, d’autres lui reprochant sa maladresse en matière symphonique ou justement son manque d’originalité1.

Scriabine eut l’occasion à plusieurs reprises de jouer son propre concerto, notamment lors de son retour en Russie (après une absence de 6 ans), le 7 février 1910 à Moscou, puis onze fois au printemps 1910, lors d’une tournée de 19 concerts, intitulée « le tour de la Volga ». Le public russe s’est alors montré particulièrement enthousiaste à l’égard du compositeur. De nos jours le concerto ne jouit pas d'une grande popularité en partie à cause d'une orchestration très académique et peu originale.

Le concerto fut publié en 1898 par les Éditions Baléïev, dans sa version pour piano et orchestre, puis dans une version pour deux pianos révisée par le compositeur.

Assez typique des œuvres de jeunesse de Scriabine, le concerto est très marqué par l’influence des œuvres de Chopin sur le compositeur, en particulier par son lyrisme. Pour autant, il accorde une place plus grande à l’orchestre que celle réservée par Chopin dans ses deux concertos.

L’œuvre s’inscrit dans ce que l’on appelle la « première période » de Scriabine (qui s’étend jusqu’en 1903), où prédominent justement les formes traditionnelles, qu'il avait assimilées au cours de son apprentissage au conservatoire, et l’influence de Chopin (et dans une moindre mesure celle de Liszt). D'allure très romantique, il ne laisse pas encore entendre ce que deviendra la musique de Scriabine, dans ses œuvres, innovantes, de la maturité.

Le concerto est composé, de manière traditionnelle, de trois mouvements. Il met en lumière la richesse de l’imagination pianistique de Scriabine, et le charme de ses lignes mélodiques. Les rythmes complexes, les montées chromatiques et les lignes mélodiques contribuent au caractère russe et mélancolique de l’œuvre.

 

Le Concerto pour piano en fa dièse mineur, op. 1, composé en 1891, est le premier des quatre concertos pour piano de Sergueï Vassilievitch Rachmaninov. Écrit alors que le compositeur était seulement âgé de 19 ans, il est dédicacé à Alexandre Siloti, pianiste et ami du musicien. L'œuvre a été retravaillée en 1917, surtout son dernier mouvement.

Le premier mouvement a été créé le 17 mars 1892, par l'orchestre des étudiants du conservatoire de Moscou sous la baguette de Vassili Safonov avec le compositeur au piano. La version de 1917 a été créée également par le musicien avec l'orchestre de la société symphonique russe sous la direction de Modest Altschuler le 29 janvier 1919 à New York.

Rachmaninov en réalisa le premier enregistrement discographique avec l'Orchestre de Philadelphie sous la direction d'Eugene Ormandy en 1939.

Elle se divise en trois mouvements : Vivace, Andante cantabile, et Allegro scherzando. Dans la version de 1917, le troisième mouvement est un Allegro vivace. Son exécution demande un peu moins d'une demi-heure.

En 1889, Rachmaninov avait commencé un Concerto pour piano en do mineur, qu'il laissa inachevé. Chose étonnante, il est dans la même tonalité que le Second Concerto. Dans une lettre datée du 20 juillet 1891, il écrit à Natalya Skalon : « J'ai finalement achevé le 6 juillet la composition et l'orchestration de mon concerto. J'aurais pu terminer plus tôt, mais j'ai vagabondé longtemps après le premier mouvement et je n'ai commencé les mouvements suivants que le 3 juillet. Donc, composition et orchestration des deux derniers mouvements en deux jours et demi. Tu peux t'imaginer le travail que cela représente. Je composais de cinq heures du matin à huit heures du soir ; par conséquent, après avoir achevé le morceau, je me suis trouvé très épuisé ». Ce qui surprend dans l'écriture de ce concerto, c'est qu'en plus de la vitesse à laquelle il a été écrit, rares sont les compositeurs à atteindre l'excellence dès leur premier numéro d'opus (Schumann, Berg, Webern...). Mais le concerto tel que nous le connaissons aujourd'hui est la version révisée de 1917 ; il subsiste que l'essentiel de l'inspiration était déjà là.

Le premier mouvement fut créé le 17 mars 1892 au Conservatoire de Moscou, avec le compositeur au piano et Vasily Safonov à la baguette. C'est peut-être la seule représentation qu'en a donné Rachmaninov dans sa version originale, alors que Siloti, à qui l'œuvre est dédiée, l'a programmé à plusieurs occasions.

 

Le Poème de l'extase, op. 54, est un poème symphonique pour orchestre composé entre 1905 et 1908, considéré comme la quatrième symphonie d'Alexandre Scriabine.

C'est une œuvre de transition entre le style plus tonal des trois premières symphonies et la cinquième symphonie, Prométhée ou le Poème du feu, le chef-d'œuvre de sa maturité.

L'idée en remonte à 1904, et Scriabine l'accompagna d’un substrat littéraire, sous forme de 369 vers de sa propre plume publiés dès 1906, débutant par : « L’esprit, / Porté par les ailes de la soif de vie / S’élance en un vol audacieux / Dans les hauteurs de la négation ».

Les premières mentions de ce projet par Scriabine se font en tant que « quatrième symphonie » et sous le titre de Poème orgiaque, révélant la référence sexuelle ou orgasmique comme l'un des caractères dominants de la pièce. Le compositeur, qui associe souvent l’extase de la création artistique à l’érotisme, qualifiait cette œuvre de « monologue avec les quatre couleurs les plus divines : délice, langueur, ivresse, volupté ». De nombreuses indications en italien et en français jalonnent la partition en une succession d'états émotionnels : « languido », « soavamente », « avec une noble et douce majesté », « avec délice », « très parfumé », « avec une ivresse toujours croissante », « presque en délire », « tragico », « tempestoso », « avec une noble et joyeuse émotion », jusqu'à, dans l'indication des mesures 507-530, « Avec une volupté de plus en plus extatique3».

On y voit également l'influence du mouvement théosophique auquel Scriabine adhérait à l'époque, lui-même ayant affirmé chercher dans sa musique l'accès au divin. La frontière entre religiosité et sexualité reste floue. De ce fait, comme beaucoup d'œuvres du compositeur à partir de cette époque, la quatrième symphonie comporte un caractère mystique (qui culminera quelques années plus tard avec Le Mystère). Outre la forme d'une montée graduée vers une sorte de révélation finale, Scriabine utilise une suite arithmétique basée sur le nombre d'or.

Une première version fut achevée en mai 1907 mais le compositeur préféra y apporter des modifications.

La création initialement prévue le 16 février 1908 à Saint-Pétersbourg dut être reportée en raison du manque de répétitions qui auraient été nécessaires du fait de la nouveauté et de la complexité de l’écriture, liée à la multiplicité des éléments thématiques, à la densité de leurs enchevêtrements et à la singularité du langage harmonique2, et le poème fut créé le 10 décembre 1908 par le Russian Symphony Orchestra dirigé par Modest Altschuler à New York, tandis que la création russe fut assurée par Hugo Warlich.

En un mouvement et de forme-sonate, le Poème de l'extase est construit sur huit motifs principaux, progressant par à-coups, à travers un vaste développement, vers un finale « extatique » en ut majeur, réunissant un effectif élargi comprenant, outre les cordes, quatre flûtes dont un piccolo, quatre hautbois dont un cor anglais, quatre clarinettes dont une clarinette basse, quatre bassons dont un contrebasson, huit cors, cinq trompettes, trois trombones, un tuba, les timbales et un ensemble de percussions dont une cloche, deux harpes, un célesta et un orgue.

Théâtre Mariinsky

Le théâtre Mariinsky, aussi appelé théâtre Marie (en russe : Мариинский театр, de 1935 à 1992 appelé le Kirov), est une salle de spectacle de Saint-Pétersbourg en Russie, ainsi qu'une compagnie d’opéra, de ballet et de concerts.

Le théâtre a été construit comme l'un des théâtres de la troupe impériale. La troupe impériale de Saint-Pétersbourg a utilisé plusieurs théâtres : le théâtre de l'Ermitage (à partir de 1785), le théâtre impérial au Palais de Gatchina (depuis Paul Ier, à la fin du XVIIIe siècle, le théâtre Bolchoï Kamenny (1784-1886), le théâtre Alexandra (à partir de 1832, ensuite le théâtre est devenu dramatique), le théâtre Michel (à partir de 1833), le Théâtre-cirque (à partir de 1849).

Les mêmes acteurs ont travaillé sur toutes les scènes de ces théâtres, mais les orchestres étaient attachés à chaque théâtre.

Le Théâtre-cirque a brûlé en 1859, et à sa place on a construit un nouveau théâtre qui a reçu le nom de Mariinsky.

Le théâtre Mariinsky a été construit en 1860 par Alberto Cavos dans un style « Renaissance baroque » et nommé en hommage à Marie Alexandrovna, femme de l'empereur Alexandre II. Le théâtre fut ouvert au public le 2 octobre 1860 pour une représentation de l'opéra de Mikhaïl Glinka, Une vie pour le tsar.

Bientôt, il a été décidé de donner au théâtre de l'opéra, et un peu plus tard, à partir de Marius Petipa en 1870, de le consacrer aussi à des ballets. Le théâtre Mariinsky est devenu le théâtre d'opéra et de ballet. C'est là qu'eurent lieu les premières de nombreux opéras russes : Tchaïkovski, Rubinstein, Moussorgski, Borodine, Rimski-Korsakov, etc. C'est là que chantaient Fédor Chaliapine ou Sobinov3.

La salle a été construite sur la base d'une salle de spectacle existante qui abritait un cirque. Les architectes ont transformé la piste en parterre, modifié en profondeur les gradins et loges existantes, et supprimé une partie de ceux-ci pour construire une scène. De ce fait, la salle a une forme très originale, particulièrement large, qui conserve toutefois l'allure générale d'une salle à l'italienne en « U ». De fait, aucune scène au monde n'avait une telle largeur au moment où le Mariinsky a été construit[réf. souhaitée].

Petite cause, grands effets : très vite, les chorégraphes se sont rendu compte que cette largeur rendait caducs les formats d'occupation de scène qu'ils utilisaient jusqu'alors. Les chorégraphies traditionnelles semblaient vite ridicules au milieu de cette scène immense. Il a donc fallu inventer une nouvelle façon de penser l'occupation de la scène, ce qui provoqua une mutation profonde dans les chorégraphies.
Heures de gloire

Si le Mariinsky a toujours été constitué d'un doublet « lyrique plus danse », c'est surtout par son corps de ballet que le Mariinsky construisit sa réputation[réf. nécessaire], notamment sous l'impulsion de Marius Petipa, qui y créa plusieurs dizaines de chorégraphies, dont beaucoup sont encore dansées aujourd'hui.

La fin du XIXe siècle marque l'âge d'or de la compagnie, qui « invente » le ballet « à la russe », caractérisé par le spectaculaire et la durée des ballets, souvent supérieure à deux heures. Le Mariinsky est alors la référence mondiale de la danse[réf. souhaitée].

Toutefois, le corps de ballet reste une référence mondiale. Ainsi, l'orientation très moderniste prise par Michel Fokine, directeur du théâtre au début du XXe siècle, donnera naissance aux fameux Ballets russes, qui ne sont rien d'autre que le nom pris par la troupe du Mariinsky lors de ses premières tournées.

Ces tournées, organisées par Serge Diaghilev, présentent au monde entier les grands talents du Mariinsky de l'époque, et notamment Vaslav Nijinsky. Le triomphe des Ballets russes donne des idées d'indépendance aux vedettes de la troupe, qui quittent le corps de ballet officiel, tel Nijinsky qui rejoint à temps plein le projet de Diaghilev avant de fonder sa propre compagnie privée à Londres.

Quelques années plus tard, la Révolution russe provoque le déclin du Mariinsky, qui ne retrouva jamais son prestige, malgré la qualité jamais démentie de son école de danse.

Après la révolution de 1917, le théâtre a cessé d'être impérial et a acquis le statut d'auto-organisation. En 1920 il est rénommé en Théâtre d’État de l’opéra et ballet (en russe ГАТОБ ― GATOB) et en 1935, peu de temps après l’assassinat de Sergueï Kirov, chef communiste de Léningrad, son nom est attribué au théâtre. Le nom originel est restauré en 1992.

Les opéras des compositeurs étrangers ont été représentés plus souvent au Mariinsky que dans les autres théâtres musicaux du pays. En particulier, les années 1920 ont vu les premières sovietiques de Salomé (1924), Der ferne Klang (1925), Wozzeck (1927) et Rosenkavalier (1928). Vers le début des années 1930 le Mariinsky est à l’ombre du Théâtre Bolchoï, qui devient maintenant le théâtre de la cour protégé par les chefs communistes du pays. Les deux chef talentueux, Ari Pazovski et puis Boris Khaïkine sont déménagés à Moscou et y travaillent au Bolchoï.

Ainsi, tout au long du XXe siècle, le Mariinsky perd de son aura et a du mal à retenir les élèves qu'il forme, tels Rudolf Noureev, Natalia Makarova ou Mikhaïl Barychnikov. Certains choisissent de « trahir » pour rejoindre le Théâtre Bolchoï de Moscou (le rival historique, plus apprécié des autorités communistes que le Kirov du Léningrad d'alors). D'autres émigrent et quittent l'URSS pour vivre en Occident.

Le nouvel essor du Mariinsky commence à la fin des années 1980. En 1988 Valeri Guerguiev en devient chef principal, c’est à lui qu’on doit les festivals d’opéra consacrés à Modeste Moussorgski (1989), Piotr Tchaïkovski (1990), Sergueï Prokofiev (1991) et Nikolaï Rimski-

Depuis la fin du régime communiste, le Mariinsky cherche à se moderniser à grande vitesse pour conserver son rang et empêcher la fuite de ses vedettes, attirées par les salaires et les conditions de travail que leur proposent les grandes troupes occidentales.

Le changement est en route, et le directeur actuel du Théâtre, Valery Gergiev, chef d'orchestre mondialement connu, se bat pour rétablir le Mariinsky parmi les meilleures scènes du monde.

De fait, la renaissance du Mariinsky se fait essentiellement aujourd'hui par le lyrique grâce à la personnalité de Valery Gerguev. Il est notamment à l'origine du festival des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg, qui devient d'année en année un événement de plus en plus remarqué dans le monde artistique et qui rencontre un très grand succès auprès du public international.

Sur le plan architectural, les projets du Mariinsky sont immenses et à la hauteur des ambitions artistiques : construction de deux salles neuves supplémentaires, dont une dédiée aux concerts. Ces projets ont été confiés à deux cabinets d'architectes français (Fabre & Speller, Dominique Perrault), à la suite de concours internationaux.

Du point de vue de la danse, on assiste également à l'émergence d'une nouvelle génération de ballerines, telles Evguenia Obraztsova, Viktoria Terechkina et Alina Somova, dans la droite ligne des étoiles de la compagnie : Ouliana Lopatkina, Diana Vichneva. Le rayonnement de la danse russe retrouve ainsi une ampleur internationale, les danseurs de la compagnie - comme les chorégraphes - étant invités aux quatre coins du monde notamment France, Italie, États-Unis et Japon).

 

  • Teatralnaya square, 1, Saint-Pétersbourg, 190000
  • web

Daniil Trifonov

Né le 5 mars 1991 à Nijni Novgorod, ville située à quatre cents kilomètres de Moscou, dans l'ancienne Union soviétique, Daniil Trifonov est le fils d'un musicien de rock et d'une mère professeur de musique. Mis devant un piano dès l'âge de cinq ans, il entre à l'École de musique Gnessine de Moscou à neuf ans et étudie dans la classe de Tatiana Zelikman. En 2009, il part pour les États-Unis afin de terminer son cycle d'études dans la classe de piano de Sergei Babayan à l'Institut de musique de Cleveland (Ohio).

Dans l'intervalle, Daniil Trifonov multiplie les récompenses. Lauréat d'un concours de jeunes pianistes de Moscou en 1999, à seulement huit ans, il remporte successivement le premier prix du Concours Mendelssohn de Moscou en 2003, le cinquième prix du Concours Scriabine à Moscou en 2008 et la même année, le premier prix du Concours de Saint-Marin (Italie) ainsi que le prix spécial du jury pour s'être distingué dans un morceau de Chick Corea. En 2010, le prodige obtient un troisième prix au Concours international de piano Frédéric Chopin à Varsovie, où il interprète une mazurka du compositeur polonais. En 2011 vient la consécration avec le premier prix du prestigieux Concours Tchaïkovski de Moscou, remporté après celui du Concours Arthur Rubinstein à Tel-Aviv (Israël).

Salué par des personnalités comme le chef d'orchestre Valery Gergiev ou la pianiste Martha Argerich, Daniil Trifonov commence une carrière de soliste sous les meilleures auspices. Il joue avec de grandes formations des oeuvres réputées du répertoire comme le Concerto pour piano n° 1 de Tchaïkovski, qu'il enregistre pour la marque Mariinsky en 2012, ou le Concerto pour piano n° 1 de Chostakovitch, qu'il interprète en concert aux côtés de pièces de Debussy, Chopin, Ravel, Schumann ou Stravinsky.

En 2013, l'enregistrement de son récital au Carnegie Hall de New York, capté en direct et distribué sous le titre The Carnegie Recital, remporte un franc succès critique. Au programme figurent la Sonate en si mineur de Liszt, la Sonate n° 2 de Scriabine et les vingt-quatre Préludes op. 28 de Chopin. Versé dans le répertoire romantique, le soliste compose aussi à ses heures des oeuvres pour piano (Rachmaniana) ou pour orchestre, ainsi que de la musique de chambre. En 2015, l'opus Rachmaninov Variations le voit collaborer avec le Philadelphia Orchestra, dirigé par Yannick Nézet-Séguin.

Valery Gergiev

Valery Gergiev est un des chefs d’orchestre les plus charismatiques de notre époque. Initié à la musique par le piano, il étudie la direction d’orchestre au Conservatoire de Léningrad (Saint-Pétersbourg) dans la classe du célèbre pédagogue Ilya Musin. Après un début sur la scène de l’Opéra Kirov (aujourd’hui le Théâtre Mariinsky), il y est nommé chef assistant de Yuri Temirkanov, et peu après il débute une carrière internationale qui prend rapidement son envol et le mène sur les scènes les plus prestigieuses, de Londres à New York, en passant par Vienne et Paris.

Depuis 1988, alors âgé de seulement 35 ans, il est à la tête du Théâtre Mariinsky, dont il a considérablement élargi et modernisé le répertoire : les classiques du répertoire lyrique (Mozart, Verdi, Puccini, Richard Strauss, Britten) côtoient les créations et les grandes pages du répertoire russe (Moussorgski, Tchaïkovski, Chostakovich, Prokofiev), sans oublier les compositeurs incontournables du XXe siècle (Messiaen, Dutilleux, Gubaidulina ou Giya Kancheli).

Valery Gergiev continue à diriger plus de 200 concerts par an, ainsi que des festivals en Russie et ailleurs (Stars des Nuits blanches de Saint-Pétersbourg), participe aux jurys de différents concours et s’engage auprès des jeunes interprètes et compositeurs. Très exposé médiatiquement, il a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix, a pris position dans des conflits politiques (le conflit entre la Russie et l’Ossétie du Sud), mais s’est également impliqué dans différents projets à vocation sociale liés à la musique (Building on Excellence: Orchestras for the 21st century au Royaume-Uni). Il a reçu de nombreuses récompenses pour l’ensemble de sa carrière.

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