Alfredo Catalani / La Wally

Grand Théâtre de Genève ClassicAll 21

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Alfredo Catalani (1854-1893) : La Wally
opéra en quatre actes sur un livret de Luigi Illica
d’après le roman et la pièce de théâtre de Wilhelmine von Hillern

Mise en scène : Cesare Lievi
Décors et costumes : Ezio Toffolutti
Lumières : Gigi Saccomandi

Avec : Ainhoa Arteta, Wally
Bálint Szabó, Stromminger
Vitaliy Bilvyy, Vincenzo Gellner
Yonghoon Lee, Giuseppe Hagenbach
Ivanna Lesyk-Sadivska, Walter
Ahlima Mhamdi, Afra
Bruno Balmelli, Il Pedone

Orchestre de la Suisse Romande
Chœur du Grand Théâtre de Genève (chef de chœur : Ching-Lien Wu
Direction musicale : Evelino Pidò

 

La Wally est un opéra en quatre actes d'Alfredo Catalani, sur un livret de Luigi Illica, créé à La Scala de Milan le 20 janvier 1892 sous la direction d'Edoardo Mascheroni.

À l'origine se trouvent un roman et une pièce de théâtre de Wilhelmine von Hillern, Die Geyer-Wally (littéralement: « La Wally aux vautours ») dont l'action se passe dans un village tyrolien, le père de l'héroïne lui ayant choisi un parti dont elle ne veut pas.

L'air principal de cet opéra — Ebben? Ne andrò lontana —, intitulé à l'origine « Chanson groenlandaise », est chanté dans le film Diva de Jean-Jacques Beineix par Wilhelmenia Wiggins Fernandez. On peut également l'entendre dans le premier film de Tom Ford, A Single Man, ainsi que dans le biopic d'Yves Saint Laurent réalisé par Jalil Lespert.


Synopsis
L'histoire se déroule au Tyrol autrichien où Wally, esprit libre mais vulnérable, est amoureuse du beau Joseph Hagenbach, le fils de l'ennemi implacable de son père. Cela amènera une conclusion inévitable et catastrophique.

Acte 1
Le village de Hochstoff

Un concours de tir est organisé à l'occasion du 70e anniversaire de Stromminger, le père de Wally. Une partie de chasse arrive du village voisin de Sölden dirigée par Hagenbach. Les vieilles inimitiés refont surface rapidement et une querelle se développe entre Stromminger et Hagenbach, qui échangent des insultes et des menaces avant qu'Hagenbach ne soit amené par ses compagnons.

Vincenzo Gellner est amoureux de Wally et est prompt à remarquer pendant la querelle, qu'elle est clairement entichée de l'ennemi de son père. Resté seul avec Stromminger, il raconte au vieil homme ses soupçons. Voyant que Gellner est amoureux de sa fille, Stromminger insiste pour que Wally accepte de l'épouser dans un mois ou bien qu'elle quitte sa maison pour toujours. Wally rétorque qu'elle préfère tenter sa chance dans les neiges des Alpes plutôt que d'épouser Gellner.

Acte 2
La Taverne de l'Aigle à Sölden

Un an a passé; Stromminger est mort et Wally a hérité de sa fortune. Toutefois, Hagenbach s'est fiancé avec Afra, l'hôtesse de la Taverne de l'Aigle, et n'est apparemment pas intéressé par Wally.

Une fête se déroule à Sölden et Wally vient à la taverne sachant que Hagenbach sera là. On persuade Hagenbach d'accepter un défi consistant à obtenir un baiser de Wally. Ce qui commence comme un jeu se transforme rapidement en quelque chose de sérieux et Hagenbach remporte facilement son pari. Lorsque Wally est consciente qu'elle a été victime d'un pari cynique, sa jalousie et sa fureur débordent. Elle se tourne vers Gellner, qui est encore présent à la fête, et insiste pour que, s'il l'aime, il tue Hagenbach.

Acte 3
Un ravin

La Wally retourne dans sa maison. La colère qu'elle ressentait, a maintenant disparu et elle souhaite pouvoir revenir sur sa promesse. À ce moment, on frappe à sa porte. C'est Gellner, qui décrit comment, dans l'obscurité, il lui a été possible de mettre la main sur Hagenbach et de le précipiter dans un profond ravin.

Wally est horrifiée et se précipite jusqu'au ravin dans l'espoir de sauver Hagenbach, même si elle croit qu'il aime Afra. Elle descend grâce à une corde à son secours et remonte avec succès son corps inconscient à la surface.

Acte 4
Haut dans les Alpes

Seule et déprimée, Wally est montée dans les montagnes au-dessus du village. Son seul ami, Walter, l'a suivie et lui demande instamment de descendre pour les fêtes de Noël. Il lui rappelle les dangers d'avalanches. Elle le renvoie et envisage sa mort imminente.

Wally entend une autre voix. C'est Hagenbach, qui s'est remis de ses blessures et vient déclarer son amour. Les amoureux sont réconciliés et Hagenbach va chercher un chemin sûr vers le bas de la montagne. Il appelle Wally en criant, mais le bruit de son appel déclenche une avalanche qui l'emporte. Wally reste un moment au bord du précipice avant de se lancer dans le vide.

 

 

Grand Théâtre de Genève

Le Grand Théâtre de Genève est à la fois un lieu et une institution. Le lieu ? Un auguste bâtiment qui trône sur la Place de Neuve depuis 1879. Sa salle de 1500 places, rénovée en 1962 suite à un incendie, offre une remarquable qualité acoustique et visuelle aux spectateurs. L'institution ? C'est un vaste appareil scénique, la plus grande structure de production de Suisse romande, offrant chaque année une saison d'opéras et de récitals de niveau international. Le Ballet du Grand Théâtre ajoute à chaque saison deux à trois productions chorégraphiques que la scène internationale accueille également lors des nombreuses tournées de la compagnie à l'étranger.

Le Théâtre de Rosimond

Le Théâtre de Rosimond est l’ancêtre du Grand Théâtre de Genève. Du nom de l’entrepreneur de spectacles lyonnais Argus Rosimond qui en avait la gérance, il fut construit en 1766, en bois, de l’autre côté de la Place Neuve, à l’angle du parc des Bastions et de l’actuelle rue de la Croix-Rouge, dans le but de distraire les garnisons de soldats étrangers venues maintenir l’ordre dans la cité. Il comportait trois étages de loges avec un foyer au rez-de-chaussée et pouvait recevoir huit cents spectateurs. Son éclairage était fourni par un lustre de chandelles de suif, sous lequel avait été placé un plateau de verre pour recevoir les gouttelettes pleuvant sur les spectateurs. Malheureusement, aucune image de l'intérieur comme de l'extérieur n’a été gardée. Deux ans plus tard, un incendie probablement intentionnel dévasta les tréteaux du Théâtre de Rosimond. Au cours de son existence éphémère, on y joua la comédie et l’opéra-comique. Le compositeur liégeois André-Ernest-Modeste Grétry y donna une oeuvre nouvelle de son cru, Isabelle et Gertrude.

Le Théâtre de Neuve

C’est en 1783 que ce bâtiment initial fut remplacé par le Théâtre de Neuve, réalisé par l'architecte Pierre-David Matthey. Il fut construit en pierre cette fois-ci. Cet édifice élégant pouvait accueillir un millier de spectateurs sur un parterre et trois étages de balcons. Cependant, la scène était exiguë et sans dégagement, et la fosse ne pouvait contenir qu’une trentaine de musiciens. A l’aube de la Révolution française, alors qu’une vague d’agitation politique parcourait Genève, cette nouvelle salle avait toujours pour fonction d’accueillir et de divertir les officiers étrangers venus en renfort et elle était désormais destinée en priorité aux actionnaires qui la finançaient. Par conséquent, la majorité de la population genevoise n’y avait pas accès. Le Théâtre de Neuve n’occupa la place que le temps d’un petit siècle. En effet, en raison des troubles révolutionnaires, le théâtre dut fermer ses portes à plusieurs reprises. Il devint même le lieu de réunion d’un club révolutionnaire, pour être par la suite transformé en filature de coton. Finalement, en octobre 1797, un arrêt y interdit tout spectacle. Il faudra attendre l’annexion de Genève par la France en avril 1798 pour que le théâtre soit réouvert. Durant les quinze années d’occupation, il accueille des troupes d’artistes français. A la Restauration, en 1813, les comédiens quittent Genève avec l’armée française. Le théâtre réouvre une nouvelle fois en 1817 et retrouve sa vocation primitive en s’ouvrant plus largement à la population. On y joua tout le répertoire du siècle, Rossini et Donizetti, Auber et Meyerbeer, Beethoven, Weber et même Wagner, dont les Genevois purent découvrir le Tannhäuser bien avant les Parisiens. Nonobstant quelques vedettes qui y brillèrent parfois, la plupart du temps le niveau était très moyen, mêlant comédies, vaudevilles, opérettes et opéras plus ambitieux. La tendance générale restait orientée vers le répertoire français, léger de préférence. Et si Faust y fut un succès constant, La Fille de Madame Angot en fut un bien plus grand...

Le Grand Théâtre 1879-1951

Le premier Théâtre de Neuve fut démoli en 1880, après une longue activité ininterrompue, pour laisser la place à un nouveau Théâtre correspondant mieux à des exigences accrues et à l’augmentation de la population. Dès 1862, le Conseil municipal jugea le Théâtre de Neuve trop petit et trop modeste par rapport à l’importance et au prestige grandissant de la ville de Genève. Un concours fut donc lancé en 1870 et les architectes Emile Reverdin et Gaspard André décrochèrent le projet. Le financement du nouveau bâtiment fut rendu possible par la générosité du Duc Charles de Brunswick : à sa mort, il légua sa fortune à la Ville de Genève en 1873. On préleva 1’200’000 francs afin d’édifier le futur haut lieu de la culture lyrique genevoise. La construction du nouveau théâtre, sur un terrain de 3000 m2 fourni par l’Etat de Genève, fut votée en 1874, suivant les plans de l’architecte Jacques-Elisée Goss.

Le bâtiment est construit sur d’anciens fossés de fortifications. La première pierre du Grand Théâtre fut posée en 1875. Quant à son inauguration officielle, elle eu lieu en octobre 1879, avec la représentation d’un opéra de Rossini, Guillaume Tell, suivi d’une saison particulièrement brillante. Situé entre le Musée Rath et le Conservatoire de musique, le bâtiment était classé parmi les dix meilleurs théâtres européens, peu après le récent Palais Garnier de Paris, dont il s’inspirait d’ailleurs par son style Second Empire. Les façades du bâtiment sont construites entièrement en pierre de taille, les soubassements en roche du Jura et le reste de la construction en grès et en molasse. Sur la façade principale, les huit grandes colonnes sont en roche du Jura et les six petites en granit rouge provenant d’un torrent de l'Oberland bernois. La façade principale de l'édifice présentait – et présente toujours – maintes sculptures et moulures qui lui confèrent son aspect monumental. Précédé d'un vaste perron, l'avant-corps central est rythmé par de grandes statues de marbre, représentant (de gauche à droite) la Tragédie, la Danse, la Musique et la Comédie. A l'étage, des colonnes doubles séparent les trois baies à balcons du grand foyer. Au-dessus se dresse un fronton portant les armoiries de Genève, couronnées d'une allégorie du Génie des arts et flanquées de deux groupes de figures sculptées. Sous l'entablement, huit bustes ornent la façade principale et les retours sur les deux façades latérales. Il s'agit des portraits de grands compositeurs Rossini, Boieldieu, Beethoven, Meyerbeer, Weber, Mozart et Donizetti, ainsi que du célèbre écrivain genevois J.J. Rousseau, également compositeur à ses heures.

En pénétrant dans le vestibule d'entrée, on rencontrait en premier lieu les guichets et, sur la droite, le café du Théâtre; on entrait ensuite dans le hall donnant accès à la salle, aujourd'hui rénové dans son dallage d'origine en marbre polychrome. Les murs des deux volées d'escalier conduisant aux foyers et aux loges étaient décorés de six grandes peintures représentant la musique guerrière, champêtre, religieuse, légère, orphique et bachique, œuvre de Léon Gaud. Ces panneaux, qui étaient d'une belle tenue académique, alternaient avec des médaillons arborant les portraits de compositeurs illustres. Tous les éléments décoratifs de l'avant-foyer (encadrements des portes menant aux loges, voussures du plafond) ont disparu dans l'incendie de 1951. A l'étage, en face de l'accès à la salle de spectacle, trois portes ouvrent sur le grand foyer dont la vue se prolonge sur la place Neuve à travers trois baies vitrées. Le grand foyer avec, à sa droite, le petit foyer et, à sa gauche, le petit salon forment le bel étage de la façade principale. Les nombreux grands miroirs qui animent les parois de ces trois salles en enfilade, offrent un subtil jeu de perspectives visuelles. Le foyer voulait rappeler, par sa splendeur, la célèbre galerie d'Apollon du Louvre. Dans le petit foyer, le plafond est dû au peintre Léon Gaud. De nombreux artistes – peintres et sculpteurs – furent sollicités pour enrichir d'ornements éclectiques tant l'extérieur que l'intérieur du bâtiment.

La décoration de la salle était somptueuse, l'or rehaussant les tons clairs. Quinze médaillons placés dans la voussure, autour de la coupole centrale à laquelle était suspendu un imposant lustre, représentaient neuf artistes de théâtre et six chanteurs. Ces médaillons, tout comme le décor pictural aux motifs allégoriques (la Musique, la Déclamation et la Danse) qu'ils entouraient, étaient l'oeuvre d'un peintre académique parisien, Pierre-Nicolas Brisset. Ornementation somptueuse pour ce bâtiment dont les installations techniques étaient à la pointe du progrès pour l'époque. Le rideau de scène fonctionnait grâce à la pression hydraulique provenant de l'usine des Forces Motrices. De plus, des travaux d'électrification furent exécutés entre 1905 et 1913. Ils permirent notamment l’installation d’un rideau de fer actionné par un treuil électrique et la substitution de l'électricité au gaz pour l’éclairage des spectacle.

Incendie - Reconstruction 1951-1962

Le 1er mai 1951 à 12h08, lors de la préparation d'un tableau du troisième acte de La Walkyrie, un violent incendie éclata, détruisant la scène et toute sa machinerie, les installations mécaniques et électriques, cintres, grils, passerelles. Le rideau de fer s'effondra et le sinistre gagna la salle - du parterre à la troisième galerie -, la grande peinture décorative du plafond et toutes celles des médaillons et des cartouches du plafond d'avant-scène. Il restera, de la partie non-sinistrée du théâtre, le foyer, l'avant-foyer, l'entrée principale ainsi que les façades jusqu'au bâtiment de scène compris. Le théâtre dut fermer ses portes pour une décennie entière, période pendant laquelle les spectacles furent transférés à la salle du Grand Casino ou Kursaal.

L’incendie qui dévasta le Grand Théâtre fournit l’occasion de revoir complètement la structure de la salle et l'équipement de la scène. Il fallut toutefois du temps pour arrêter un projet et réunir un consensus autour de son financement. La Ville de Genève engagea de nombreuses études en vue de la reconstruction. Celle-ci fut entreprise de 1958 à 1962 par le Genevois Charles Schapfer et le Milanais Marcello Zavelani-Rossi, avec, pour la décoration de la salle, l'artiste suisse d’origine polonaise Jacek Stryjenski. Après la mort prématurée de celui-ci, l'aménagement de la nouvelle salle sera confié aux architectes Albert Cingria et Georges Tamarasco. L'impressionnant plafond prolongé à la verticale par le rideau de feu, conçu par Stryjenski, se compose de tôles d'aluminium rehaussées de feuilles d'or et d'argent, elles-mêmes percées d'un millier d'orifices lumineux ornés de verre de Murano qui créent l'illusion de la voie lactée. Trois saillies insérées dans ce plafond permettent de loger des sources d'éclairage, soit pour l'illumination du métal décoré, soit pour y disposer des projecteurs d'avant-scène. La réouverture des portes eut lieu en décembre 1962, avec la version française du Don Carlos de Verdi.

Le Grand Théâtre 1962 - Aujourd'hui

A l’inauguration du nouveau théâtre, on découvre une salle majestueuse, entièrement reconçue et une mécanique de scène équipée des technologies les plus avancées de l’époque. Depuis sa résurrection, de prestigieux directeurs se sont succédé à la tête de la scène de Neuve : dans l’ordre, Marcel Lamy (1962 - 1965), Herbert Graf (1965 - 1973), Jean-Claude Riber (1973 - 1980), Hugues Gall (1980 - 1995), Renée Auphan (1995 - 2001) et Jean-Marie Blanchard (2001 - 2009). C'est Tobias Richter qui reprend cette fonction dès la saison 2009-2010.

Dans sa version initiale de 1879, la salle du Grand Théâtre de Genève avait été construite à l'italienne, les loges et les balcons sur plusieurs étages occupaient les trois côtés de la salle en forme de fer à cheval. La salle rénovée en 1962, plus proche désormais d'une forme à l'allemande, c’est-à-dire carrée (précédemment ovale), contient 1488 places - 593 au parterre, 199 au balcon, 161 à la galerie et 535 à l'amphithéâtre. Cette configuration spatiale permet à chacun des spectateurs, où qu'il soit assis, d'avoir une visibilité intégrale de la scène.

Technologies anciennes et modernes

Pendant la saison 1997-1998, un double chantier est mis en route. Le premier devenu primordial et urgent après 10 ans d'études (celui du remplacement de la mécanique de scène) et le second touchant aux travaux de réfection dans l'espace public. L'essentiel des travaux réalisé dans la cage de scène, c'est-à-dire entre le plancher et la toiture, est invisible des spectateurs. Le chantier aura nécessité l'intervention de soixante entreprises et de six cents ouvriers. Si rien n'a changé dans la structure des murs, les possibilités du bâtiment auront été exploitées au maximum. L'entreprise allemande retenue pour la réalisation de ces travaux, Mannesmann Rexroth, comptait parmi ses précédents chantiers l'Opéra de Göteborg et la machinerie du Festival de Salzbourg, auxquels s'ajoute désormais, comme référence, le Grand Théâtre de Genève.

La scène

C’est en 1987 que fut lancé le projet de remplacement de la machinerie. Le crédit fut voté en 1994 et la première étape des travaux réalisée en 1997-1998. Ces travaux étaient nécessaires à la sécurité et à la modernisation des installations. La mécanique de scène est constituée de deux infrastructures principales qui lui donnent sa force : la machinerie du dessus (cintre) et la machinerie du dessous de scène. Le Grand Théâtre était équipé depuis 1962 d’un système hydraulique de basse pression, révolutionnaire pour l’époque mais devenu obsolète.

La machinerie du haut - cintre

Afin d'assurer une efficacité et une sécurité maximales, la machinerie de scène ou cintre a subi une métamorphose complète et a été entièrement informatisée. Les travaux comprenaient le renforcement de la structure afin de mieux supporter les nouvelles charges, l'installation d'une centaine de treuils hydrauliques, le renforcement et l'élargissement des passerelles existantes surplombant la scène (passées de 90cm à 190cm). Toutes les équipes et les herses sont pendues à partir de la toiture. Dans le jargon du théâtre, les « équipes » sont les 52 perches de 20m de long fixées aux décors, qui se soulèvent ou se baissent face au public. Leur capacité de charge est passée de 500kg par décor à 1000kg. Elles sont désormais synchronisées tandis que leur vitesse est programmable pour la réalisation des effets.

La salle et les espaces publics

La Fondation Hans Wilsdorf a, quant à elle, offert 2,8 millions pour la réfection du hall d'entrée et de la salle. Le premier a retrouvé son magnifique sol originel en marbre polychrome qui était caché par une moquette rouge. Quant aux nouveaux sièges de la salle avec leurs dossiers en bois, ils ont été recouverts de velours rouge et placés sur du parquet. Le rideau de fer et le plafond ont été nettoyés et désamiantés, et le plancher de scène entièrement refait. La fosse d'orchestre a été rénovée et peut à présent s'élever ou s'abaisser jusqu'à 6m50. La Fondation Hans Wilsdorf a également financé, en 2007, le nouveau système de surtitrage bilingue français-anglais à écran LED qui permet de voir les surtitres de toutes les places.

Le plateau et les dessous

Le plateau principal du Grand Théâtre comprend une scène centrale constituée de six ponts, d'un poids respectif de 17 tonnes, montés sur des vérins hydrauliques qui les rendent mobiles. Ils peuvent être déplacés à la verticale, individuellement et selon les besoins des mises en scènes, de moins 8,67 m à plus 2 m. D’autre part, une scène dorsale autoporteuse, actionnée grâce à un moteur électrique, peut avancer horizontalement en glissant sur des rails et se substituer à la scène principale lorsque celle-ci s'abaisse. Le cadre de scène possède des dimensions variables. La fosse d'orchestre peut accueillir jusqu'à cent musiciens. Mécanisée, elle se compose de trois ponts mobiles permettant de placer l'orchestre sur différents niveaux, jusqu'au prolongement du plateau, le «proscenium» (ou fosse comblée).
Enfin, un lift à toile et châssis sert à la manutention et au stockage de matériel destiné à la scène. Or la gestion de ces vastes éléments mis en mouvement par un système électro-hydraulique n’est plus automatisée. Elle nécessite donc un personnel nombreux pour garantir une sécurité minimum.

Ainsi la dernière étape de modernisation, entreprise en 2006, a consisté à automatiser l’ensemble des dessous et à en confier la gestion à un nouveau système électro-hydraulique piloté par informatique. Ils peuvent être actionnés solidairement et synchronisés avec la machinerie du haut. Outre l’assurance d’une parfaite sécurité dans les différentes manoeuvres, cet outil scénique intégralement rénové saura répondre aux exigences les plus hautes de l’art de la scénographie.

Aux côtés d'entreprises extérieures, le personnel technique du Grand Théâtre participa activement au projet. Nos mécaniciens démontèrent et remontèrent une grande partie des organes de la mécanique de scène, notre service électrique refit toute l'installation des éclairages et tout le câblage de la nouvelle installation, et enfin le service Son et Vidéo remit à neuf tout son équipement dans les dessous de scène

Cette lourde rénovation a été financée par la Ville de Genève et l'Association des communes genevoises à hauteur de 20 millions de francs suisses. Ces nouvelles installations font plus que jamais du Grand Théâtre une salle de spectacle à la pointe des techniques de scène, l'une des plus performantes d'Europe.

  • Grand Théâtre de Genève 11, boulevard du Théâtre - CP 5126 1211 Genève 11 Suisse
  • web

Evelino Pidò

Le chef d’orchestre italien Evelino Pidò est né à Turin. Il est issu d’une famille d'artistes, quoique la grande passion familiale soit plutôt la peinture. Toutefois, son père remarque rapidement ses aptitudes musicales, et il commence à suivre des cours de basson au Conservatoire de Turin à l’âge de onze ans. Il se montre très précoce, et dès l’âge de dix-sept ans, il remporte un prix qui lui vaut une place à l’Orchestre de la Scala. Une fois à Milan, il ne tarde pas à s’essayer à la direction avec des ensembles de musique de chambre. C’est ainsi qu’il attire l’attention de Claudio Abbado, qui lui conseille d’aller développer ses talents de chef d’orchestre à l’Académie de Musique de Vienne, d’où il est lui-même diplômé. Peu après la fin de ses études, il commence à diriger ses premiers orchestres, en 1984.

C’est le compositeur italo-américain Gian-Carlo Menotti qui lui offre le tremplin vers sa carrière internationale. Celui-ci a créé le Festival des Deux Mondes, prenant place dans chacun de ses deux pays d'origine, avec une édition à Spoleto (Italie) et une autre à Charleston (Etats-Unis), et il est désireux d’en faire un festival des Trois Mondes, en lançant une nouvelle antenne à Melbourne (Australie) en 1986. Menotti ayant admiré les talents de chef de Pidò dans une Traviata (Verdi), il lui offre d’y diriger Madame Butterfly (Puccini) dans une mise en scène de Ken Russell. C’est un succès, et il retourne en Australie pour les quatre saisons suivantes, y compris à l’Opéra de Sydney en 1987 dans Simon Boccanegra (Verdi).

Il s’impose peu à peu comme l’un des plus grands chefs dans le répertoire du bel canto. Ainsi, il dirige un opéra de Rossini rarement donné, Zelmira, à l’Opéra de Rome en 1989. Par la suite, il fait ses débuts à Covent Garden en 1993 dans Le Barbier de Séville de Rossini, puis à l’Opéra de Paris en 1996 dans Les Capulet et les Montaigu de Bellini dans la mise en scène de Robert Carsen, à l’Opéra de Lyon dans L’Elixir d’amour de Donizetti, puis au Metropolitan en 1999, de nouveau dans L’Elixir d’amour, avec Roberto Alagna en Nemorino et Angela Gheorghiu en Adina. Il entretient une relation privilégiée avec l’Opéra de Lyon, où il dirige de nombreux opéras belcantistes, souvent en version de concert, comme La Cenerentola de Rossini en 2000, Lucia di Lammermoor de Donizetti en 2002, Roberto Devereux de Donizetti en 2005 ou La Somnambule de Bellini en 2006. Sans doute grâce à sa proximité avec l’Opéra de Lyon qu'elle partage, il est l’un des chefs les plus prisés par Natalie Dessay, qu’il dirige notamment dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor en 2006. En 2008, il reprend la mise en scène des Capulets et des Montaigus à Bastille, dans laquelle il y fit ses débuts avec Anna Netrebko et Patrizia Ciofi dans le rôle de Juliette et Joyce DiDonato dans le rôle de Roméo. En 2009, il retourne au Metropolitan dans la Somnambule avec Natalie Dessay dans le rôle-titre et Juan Diego Florez en Elvino. En 2010, il dirige de nouveau Natalie Dessay dans La Somnambule à Bastille. En 2011, il fait ses débuts à l’Opéra de Vienne dans Anna Bolena de Donizetti, la reine malheureuse y étant incarnée par Anna Netrebko. Il est au Liceu en juin 2015 dans La Traviata (Verdi), puis à l’Opéra d’Etat de Vienne en septembre dans Rigoletto (Verdi). Il dirige Sémiramide de Rossini en octobre en version concert à l'Opéra de Lyon et à l'Opéra de Marseille. En juin 2016, il se rend pour la première fois au Teatro Real de Madrid pour diriger Les Puritains de Bellini.

En septembre 2016, il se rendra à Vienne pour diriger La Fille du régiment (Donizetti) , Simon Boccanegra (Verdi), puis Don Pasquale en octobre. En novembre, il dirigera Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach à Coven Garden. Il retournera ensuite à Vienne pour diriger Macbeth de Verdi en décembre et l'Italienne à Alger en mars 2017. Il terminera sa saison à la Scala en juin, où il dirigera La Bohème de Puccini.

  • Chef d'orchestre

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