Mozart Requiem / Rencontres de Vézelay

Rencontres musicales de Vézelay ClassicAll 52

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Wolfgang Amadeus Mozart: Requiem en Ré mineur KV 626

Dorothee Mields (soprano)
Marianne Beate Kieland (alto)
Markus Schäfer (ténor)
Tijl Faveyts (basse)

Choeur Arsys Bourgogne
Camerata Salzburg
Pierre Cao (direction)

 

La messe de Requiem en ré mineur (KV 626) de Wolfgang Amadeus Mozart, composée en 1791, est une œuvre de la dernière année de la vie de Mozart, mais pas exactement la dernière œuvre du compositeur. Elle n'est de la main de Mozart que pour les deux tiers environ, la mort en ayant interrompu la composition. Elle reste néanmoins une de ses œuvres emblématiques. Sa veuve, Constance, pour pouvoir honorer malgré tout la commande et ne pas avoir à rembourser l'avance octroyée lors de la commande, d'une part, et réhabiliter la mémoire de son mari1 en vue d'obtenir une pension impériale d'autre part, demanda à Joseph Eybler, puis à Franz Xaver Süßmayr de terminer la partition2. Le Requiem a suscité de nombreuses légendes, tant du fait des circonstances insolites de sa commande que de la difficulté à distinguer exactement ce qui était de la main de Mozart et ce qui ne l'était pas.

Dans les années précédant sa mort, Mozart revint vers la musique sacrée largement délaissée après sa séparation d'avec le Prince-archevêque Colloredo3. On dénombre ainsi toute une suite de fragments de Kyrie datés de 1787 à 1791. Afin de consolider son expérience dans ce domaine, il se présenta avec succès au poste d'adjoint de Leopold Hofmann, le Kapellmeister de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Le poste d'adjoint n'était certes pas rémunéré, mais Mozart pouvait espérer ainsi obtenir la place du Kapellmeister, qui rapportait 2 000 florins, un statut très lucratif. En juin 1791 Mozart termina son (célèbre) motet pour la Fête-Dieu, « Ave Verum Corpus ». La commande d'une œuvre de musique sacrée plus importante pouvait donc lui parvenir.

Au cours de l'année 1791, Mozart reçut la commande d'un Requiem de la part de plusieurs intermédiaires anonymes, agissant pour l'excentrique comte Franz de Walsegg. La moitié de la récompense était jointe à la commande. Mozart se conforma à la forme traditionnelle du texte du Requiem, et renonça simplement à mettre en musique le Graduale, le Tractus (le Graduel et le Trait) et le Libera me, ce qui se fait en général4. Un des modèles aurait été le Requiem en do mineur de Michael Haydn5. Lors de la première de cette œuvre, Wolfang Amadeus Mozart, alors âgé de 15 ans, avait joué dans l'orchestre.

Au fur et à mesure que la composition avançait, la santé de Mozart se dégradait. À sa mort, le 5 décembre 1791, il avait uniquement écrit les premières mesures de l'Introït (Requiem Æternam) pour tous les instruments et le chœur. Pour la pièce suivante, le Kyrie, ainsi que la majeure partie des vingt strophes de la séquence Dies iræ (de la première, Dies Iræ, à la seizième strophe, Confutatis)6, seules les voix du chœur et la basse continue étaient terminées. Au-delà, seuls quelques passages importants de l'orchestre étaient esquissés (par exemple le solo de trombone du Tuba Mirum ou le plus souvent la partie des premiers violons). Le Lacrimosa, dix-huitième strophe (mais ici sixième épisode de la séquence), se terminait à la huitième mesure, il resta inachevé. Dans les années 1960 on découvrit une ébauche de fugue sur l'Amen, qui devait visiblement conclure ce Dies Iræ. Les prières suivantes (les « numéros » suivants), le Domine Jesu Christe et l'Hostias, étaient seulement élaboré(e)s, pour le chœur et pour une partie de la basse continue. Il manquait l'intégralité du Sanctus, du Benedictus, de l'Agnus Dei, et de la Communion (Korten 1999, p. 104).

On peut comprendre que la veuve de Mozart, Constance Mozart, tenait beaucoup à ce que l'œuvre inachevée soit complétée, une des raisons étant de ne pas avoir à rembourser la première moitié du paiement versée d'avance, et de pouvoir obtenir la seconde moitié. Elle confia donc la tâche de terminer le Requiem à d'autres compositeurs, principalement des élèves de Mozart. Constance Mozart s'adressa d'abord à Joseph Eybler. Il travailla à l'orchestration des strophes du Dies Iræ, de la première strophe jusqu'au Lacrimosa, mais abandonna ensuite la tâche pour des raisons inconnues. Il rajouta ses compositions directement sur la partition autographe de Mozart.

Un autre jeune compositeur et élève de Mozart reçut alors la demande : Franz Xaver Süßmayr, qui put s'appuyer sur le travail d'Eybler pour l'orchestration. Süßmayr écrivit les parties de trompettes et de timbales dans le Kyrie (ainsi qu'une partie des indications manquantes de la basse continue) et compléta l'orchestration de la Séquence ainsi que l'Offertoire, termina le Lacrimosa et composa d'autres parties de la messe : le Sanctus, le Benedictus et l'Agnus Dei. Il compléta ensuite la Communion (Lux Æterna), dans lequel il répéta les deux mesures d'ouverture, que Mozart avait lui-même composées, et leur donna les paroles du Lux Æterna.

Alors que les rajouts au Kyrie et l'orchestration d'Eybler étaient directement inscrits sur la partition de Mozart, Süßmayr réécrivit sur une nouvelle feuille la partition originale et les rajouts (parfois en les modifiant selon ses idées). Il y eut alors deux partitions : d'une part la « partition de travail », qui contenait l'écriture de Mozart et les rajouts d'Eybler, et qui servait de base au travail de Süßmayr, et d'autre part la « partition à livrer », avec la version achevée par Süßmayr. Cette dernière comportait une signature falsifiée de Mozart (par Süßmayr), et était datée de 1792. Elle fut remise cette année-là à l'intermédiaire du comte Walsegg (resté anonyme). Les manuscrits capitaux, en particulier la « partition à livrer » et la « partition de travail », prirent entre 1830 et 1840 peu à peu le chemin de la Hofbibliothek de Vienne (aujourd'hui Bibliothèque nationale d'Autriche, Österreichische Nationalbibliothek, ÖNB).

En plus d'Eybler, d'autres compositeurs ont certainement apporté leur contribution à l'achèvement de l'œuvre, et Süßmayr aurait probablement également profité de ces contributions. Ainsi Maximilian Stadler aurait manifestement réalisé au moins des ébauches de l'orchestration du Domine Jesu Christe. Les parties d'accompagnement dans le Kyrie, identiques aux voix du chœur (parties en colla parte : « avec la partie [vocale] »), proviennent également d'une autre main ; Leopold Nowak, éditeur du Requiem dans la Neue Mozart-Ausgabe, a envisagé Franz Jakob Freystädtler comme auteur possible, ce qui ne peut pas être vérifié de manière évidente à l'aide de l'analyse des écritures.

Les motifs musicaux des éléments dus à Süßmayr se rapportent visiblement aux notes laissées par Mozart. En plus de cela, des références à d'autres œuvres de Mozart ont été découvertes. C'est pourquoi on admet souvent que Süßmayr ou d'autres participants à l'élaboration de l'ouvrage ont pu recourir à des indications écrites ou orales de Mozart lui-même (la veuve de Mozart a mentionné des « petits débris » - Trümmer - ou plutôt des « bouts de papier »).

L’œuvre est écrite pour quatre solistes (soprano, alto, ténor et basse), un chœur à quatre voix et un orchestre symphonique réduit, composé de deux cors de basset (clarinettes ténor), deux bassons, deux trompettes, trois trombones, des timbales, un ensemble à cordes et une basse continue (orgue). L'absence des bois aigus (flûtes, hautbois) et du cor d'harmonie ne passe pas inaperçue. Ainsi la sonorité de l'orchestre doit beaucoup aux timbres souples et graves des cors de basset et des cordes. L'orchestration, sobre, renforce la gravité et la transparence de l'œuvre, et crée une atmosphère sombre et austère7. On ne trouve pas d'effets tels que des trémolos, des trilles, ou des éléments de l'orchestre répartis dans l'espace, que l'on peut entendre dans le Requiem de François-Joseph Gossec, composé 30 ans plus tôt et qui présente certaines similitudes avec le Requiem de Mozart sur la question des motifs mélodiques.

Dans le Requiem de Mozart (comme il est d'usage, sinon de règle, dans une très grande partie de la musique religieuse), le chœur (ici à quatre voix) occupe tout du long le devant de la scène, il n'y a que de courts passages purement instrumentaux. À quelques exceptions près, l'orchestre ne fait que servir le chœur. C'est aussi le cas des chanteurs solistes, ils apparaissent comme étant moins importants que le chœur, et sont essentiellement employés dans des ensembles vocaux (excepté dans le Tuba mirum). Aria(s) et autres formes comparables de virtuosité soliste sont totalement absentes, à l'opposé d'autres œuvres de musique sacrée et, a fortiori, des opéras, tant de Mozart que de ses contemporains. Le chœur a, quant à lui, une liberté considérable, ne serait-ce que dans le Kyrie, qui lui permet de déployer sa magnificence.

Rencontres musicales de Vézelay

Les Rencontres Musicales de Vézelay sont consacrées à l’art vocal. Elles ont lieu chaque année à la fin du mois d’août. Quatre jours et vingt-huit concerts pour un festival autour de la voix pas comme les autres : une programmation qui convie les meilleurs ensembles d’Europe autour de la musique sacrée, le cadre magique de la basilique, des découvertes musicales pour toute la famille, une ambiance simple et conviviale. Une invitation au bonheur sur la colline éternelle…


Les concerts sont donnés l’après-midi dans les églises proches de Vézelay et les soirs dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine. Ils permettent d’entendre les grandes œuvres du répertoire « classique », et de découvrir également des pièces musicales inconnues ou oubliées, tout aussi extraordinaires.


Le répertoire abordé durant ces Rencontres est consacré aux œuvres vocales de la Renaissance à la musique contemporaine, en passant par la musique baroque, classique, ou romantique.


Les Rencontres Musicales de Vézelay proposent par ailleurs de partager des moments d’amicale convivialité autour de la musique et de ses interprètes dans le cadre enchanteur des rues médiévales du village. Trois concerts gratuits (jazz vocal, chanson humoristique, chansons du monde, …) et six conférences musicologiques permettent d’allier la musique et la production viticole du Vézelien proposée à la dégustation par les producteurs du pays. Des ateliers de découverte de la voix sont proposés aux enfants, un stage de direction réunit de jeunes chefs en fin de formation professionnelle.


Le public ne s’y trompe pas : fidèle depuis maintenant cinq ans et en constante progression, ils sont aujourd’hui plus de 6.000 mélomanes de toute l’Europe à venir chaque année sur la « colline éternelle ».

  • Cité de la Voix ¦ 4 rue de l’hôpital ¦ 89450 Vézelay ¦ France
  • web

Camerata Salzburg

L'un des plus prestigieux orchestres de chambre au monde, la Camerata Salzburg jouit aujourd'hui d'un demi-siècle d'expérience du jeu d'ensemble. Fondée par Bernhard Paumgartner, elle est un vivier de jeunes talents dont « l'engagement et la joie de faire de la musique sont contagieux » (Neue Zürcher Zeitung). Depuis 2011, la phalange autrichienne est placée sous la direction de Louis Langrée, que les Aixois ont entendu à plusieurs reprises (avec ou sans la Camerata : on se souvient d'une Zaïde époustouflante qui les réunissait en 2008) au Festival d'Aix-en-Provence. Le chef français a récemment fêté ses dix ans à la tête du Festival Mostly Mozart du Lincoln Center de New York et la saison 2013-2014 voit les débuts en tant que directeur musical du Cincinnati Symphony Orchestra.


Pour lui comme pour les musiciens de la Camerata, implantés dans la ville natale du compositeur, Mozart représente un pan central du répertoire, et ce d'autant plus que le long directorat de Sándor Végh (1978-1997) a forgé une tradition mozartienne toujours vivace aujourd'hui.  C'est pourtant avec Haydn et Beethoven que la Camerata vient à Aix  dans deux oeuvres qui utilisent des effectifs instrumentaux réduits, de « type Mozart » : la Symphonie n° 7 de Beethoven et la Symphonie n° 104 du mentor de Mozart, Haydn, sous-titrée Symphonie de Londres.

Pierre Cao

Pierre Cao (né le 22 décembre 1937 à Dudelange) est un musicien, compositeur et chef d'orchestre luxembourgeois.

 

Lauréat du concours international des chefs d'orchestre Nikolai Malko  de Copenhague en 1968, Pierre Cao a dirigé pendant près de 10 ans l’orchestre de Radio Télévision Luxembourg. Il interprète alors le grand répertoire symphonique et lyrique dans le monde entier et réalise de nombreux enregistrements, tous salués par la critique.

 

S’intéressant très tôt à la voix, il devient chef de chœur dès ses 18 ans, ce qui l’a amené à diriger plusieurs ensembles vocaux au niveau européen, avec lesquels il a abordé la plupart des chefs-d'œuvre du répertoire choral, de la Renaissance à nos jours. En 1999, il crée le chœur professionnel Arsys Bourgogne qu’il dirige depuis : en quelques années à peine, il en a fait l’un des chœurs les plus réputés en Europe.

 

Passionné par le mouvement baroque, son travail sur le texte, sa mise en valeur du mot, son souci de la ligne, de la diction et de la nuance sont unanimement salués par l’ensemble de la profession.

 

C’est ainsi que depuis plus de 50 ans, Pierre Cao parcourt l’Europe musicale en dirigeant des ensembles prestigieux : Concerto Köln, le Rias Kammerchor de Berlin, l’orchestre des Solistes Européens, le Cercle de l’Harmonie, l’orchestre Philharmonique et l’orchestre de chambre du Luxembourg, l’orchestre national d’Andorre, celui de la Cité de Barcelone, Capricio Basel en Suisse, etc.

 

Il milite par ailleurs sans compter pour faire travailler des chœurs amateurs et former des chefs dans de nombreux pays. Pédagogue unanimement reconnu, il s’est engagé avec conviction dans l’enseignement de la direction en France (création de l’Institut Européen du Chant Choral – INECC), mais aussi en Allemagne, en Belgique (création du Chœur de chambre de Namur pour sa classe de direction) ou en Espagne (Ecole Supérieure de Musique de Catalogne à Barcelone – ESMUC). Plusieurs générations de chefs installés dans ces pays peuvent ainsi se prévaloir de son enseignement.  Il est aujourd’hui responsable pédagogique pour la direction de chœur au Pôle d’Enseignement Supérieur de la Musique de Bourgogne.

 

Pierre Cao assure également la direction artistique des Rencontres Musicales de Vézelay. Ce village médiéval de Bourgogne, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est ainsi devenu un lieu incontournable pour les passionnés de musique vocale.

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